Efficacité de l’activité physique structurée et non structurée pour prévenir les chutes

Les conséquences des chutes

Au vu de cette prévalence élevée, les chutes ont un impact important non seulement sur la personne elle-même, mais également sur ses proches et sur le système économique de la Confédération. Les conséquences des chutes pour les personnes âgées, peuvent être des traumatismes cérébraux, des hémorragies, une diminution des capacités fonctionnelles ainsi qu’une diminution de l’activité, des troubles posturaux et de la marche augmentant ainsi le risque de nouvelle chute (Haute Autorité de Santé [HAS], 2006). Ces personnes sont aussi plus susceptibles de devoir quitter leur domicile définitivement pour un placement en institution à cause d’une perte d’autonomie irréversible. Ceci est souvent la conséquence du syndrome post-chute ou de la peur de tomber à nouveau. Le syndrome post-chute entraîne le risque de développer des confusions, une dépression, une perte de confiance en soi, un isolement social, une peur de retomber, des dépendances et d’autres syndromes d’anxiété à la reprise de la marche (OMS, 2007, traduction libre; HAS, 2006; Fondation pour la sécurité des patients, 2008).

La chute a également un impact sur l’entourage de la personne âgée. Les personnes ayant toujours assumé le rôle de fille, mari, épouse, se transforment sans même l’avoir choisi en proche aidant ou aidant naturel. L’aidé occupe malgré lui un rôle de fardeau. Par fardeau, on entend un ensemble de problèmes psychiques, physiques, émotionnels, sociaux et financiers qui sont assumés en partie par les proches aidants (Lavoie, Prévost, Sainte-Marie & Veillette, 2011). De plus, l’impact économique est important tant pour la personne que pour le système de santé. Selon le Bureau de prévention des accidents, les chutes des plus de 65 ans coûtent 1,4 milliards de francs par an (Bureau de prévention des accidents, 2010 cité par Promotion Santé Suisse, 2014, p.5). L’OFS estime que si la santé des aînés était préservée plus longtemps, le système de santé suisse bénéficierait de plus de 10 milliards de francs d’économies (Vuilleumier & al., 2007 cité par Promotion Santé Suisse, 2014).

Facteurs de risque

Les chutes sont le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs. Des recherches ont pu mettre en évidence qu’il en existait environ 400. À l’heure actuelle, l’impact de chaque facteur de risque sur la chute et la nature des interactions entre eux sont de mieux en mieux connus, mais il reste encore des incertitudes (Campbell, Borrie & Spears, 1989 cité par Institut National de Prévention et de l’Éducation pour la Santé [INPES], 2015, p.39). Des études ont toutefois émis l’hypothèse que l’influence individuelle de chaque facteur de risque est faible. En fait c’est l’accumulation de ces facteurs qui augmente le risque de chutes. Ce dernier augmente aussi avec l’âge (Campbell, Borrie & Spears, 1989 cité par INPES, 2015, p.39). Bien que cette liste ne soit pas exhaustive, voici quelques facteurs de risque de chute, classés selon quatre critères principaux (Registered Nurses’ Association of Ontario [RNAO], 2010):

• Les facteurs biologiques et médicaux qui comprennent les maladies chroniques dégénératives, la faiblesse musculaire et la diminution de la condition physique.

• Les facteurs comportementaux comme la peur de chuter et l’inactivité.

• Les facteurs environnementaux tels qu’un aménagement inadapté du lieu de la vie.

• Les facteurs sociaux-économiques tels que le manque de moyens pour effectuer des rénovations ou acheter des appareils spécialisés.

Plusieurs études de risques ont examiné les différents facteurs cités plus haut et de nombreuses interventions ont été proposées pour réduire les chutes. Parmi ces interventions, il y a les approches multifactorielles, la vérification des médicaments ou encore l’activité physique (MacCulloch, Gardner & Bonner, 2007, traduction libre; Cameron & al., 2010, traduction libre).

Impact de l’activité physique sur les chutes

L’inactivité physique a un impact réel sur les chutes. Des études montrent un lien entre la diminution de l’activité physique et l’augmentation du risque de chutes (Devun, 2012; Institut national de la santé et de la recherche médicale, 2015). C’est pourquoi ce travail se focalisera sur ce facteur de risque précis et sa prévention. La plupart des programmes de prévention des chutes consistent en un ensemble d’évaluations des risques, des capacités du patient, du système d’alerte et parfois des bons de physiothérapie qui sont prescrits. Malgré ces programmes, les croyances de «l’anti activité» pour prévenir les chutes persistent. Il semble que cette idée rassure le patient et les soignants. Pourtant, paradoxalement, ces méthodes ne diminuent pas le nombre de chutes et entraînent le découragement des personnes âgées, de leurs familles et des soignants (Kagan & Puppione, 2011, traduction libre). L’exercice a une influence sur la prévention des chutes et sur les blessures provoquées par ces dernières. Ces influences peuvent être liées au fait que l’exercice peut retarder le processus biologique de vieillissement, modifier des facteurs de risque de handicap liés à certaines maladies, renforcer les muscles et améliorer l’équilibre (Adamo & Farrar, 2006, traduction libre; MacCulloch & al 2007, traduction libre).

L’activité physique est une des interventions les plus fréquemment étudiées. Inokuchi, Matsusaka, Hayashi et Shindo (2007) ont effectué une étude dont le but était de déterminer si un programme d’exercices donnés par des infirmières en santé publique, était efficace pour améliorer la condition physique et l’état psychique des personnes âgées afin de réduire les risques de chutes. Le résultat de cette étude a montré que le groupe qui a effectué des exercices physiques quotidiens à domicile, ainsi que deux heures d’exercices par semaine, a amélioré sa condition physique et que le nombre de chutes a diminué (Inokuchi, Matsusaka, Hayashi & Shindo, 2007, traduction libre). D’autres études faites sur le renforcement musculaire, l’entraînement à la marche, l’amélioration de l’équilibre et les activités de la vie quotidienne, ont montré leur efficacité dans la prévention des chutes chez les personnes âgées en comparaison au groupe de contrôle n’ayant pas bénéficié de ces mesures (Ishigaki, Ramos, Carvalho & Lunardi, 2014, traduction libre; MacCulloch & al., 2007, traduction libre).

Promotion de la mobilité

Le maintien de la mobilité et de l’activité est déterminant pour le bien-être et la qualité de vie des personnes âgées. L’équipe soignante et surtout les infirmières, jouent un rôle très important dans la promotion de cette mobilité. Malheureusement de nombreux facteurs tels que le manque de temps et le nombre insuffisant de professionnels, rendent parfois difficile l’accomplissement de cette tâche (Kneafsey, Clifford & Greenfield, 2013, traduction libre, p.1625) D’autres facteurs limitent l’implication des infirmières dans la promotion de la mobilité. Leur impression, par exemple, d’avoir moins d’expérience que les physiothérapeutes et la peur de se mettre en danger (Kneafsey & al., 2013, traduction libre). Plusieurs études ont démontré que les physiothérapeutes sont les seules personnes à promouvoir la mobilité des patients en les accompagnant à la marche notamment. Pourtant l’infirmière prend en soins ses patients dans leur globalité au quotidien, elle devrait donc aussi occuper un rôle dans la promotion de leur mobilité et ce, également auprès de leurs familles et de ses collègues (Kagan & Puppione, 2011, traduction libre). Ainsi une présence continue auprès des patients permettrait à l’équipe soignante de mobiliser plus régulièrement la personne et d’introduire des interventions spécifiques afin de prévenir la détérioration fonctionnelle et, par conséquent, les chutes (Kneafsey & al., 2013, traduction libre, p.1618). En connaissant l’importance de la mobilité pour les personnes âgées, il résulte qu’il est indispensable pour l’équipe soignante de chercher de nouvelles approches pour s’impliquer et travailler la mobilité des patients (Kneafsey & al., 2013, traduction libre, p.1624). La théorie intermédiaire de la promotion de la santé (HPM)2 créée par Nola Pender, permet d’orienter et guider la pratique des professionnels de la santé dans la promotion de la mobilité chez les personnes âgées pour prévenir les chutes.

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Table des matières

1 Introduction
2 Problématique
2.1 Les personnes âgées
2.2 Les chutes
2.3 Les conséquences des chutes
2.4 Facteurs de risque
2.5 Impact de l’activité physique sur les chutes
2.6 Pertinence pour la profession infirmière
2.6.1 La prévention
2.6.2 La promotion de la santé
2.6.3 Distinction entre prévention et promotion de la santé
2.6.4 Promotion de la mobilité
3 Cadre théorique
3.1 Ancrage disciplinaire
3.1.1 Description du modèle de la promotion de la santé
3.1.2 Assomptions
3.1.4 Métaconcepts
3.2 L’infirmière et la théorie
4 Question de recherche
5 Méthode
5.1 Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
5.2 Diagramme de flux
6 Résultats
6.1 Tableau comparatif
6.2 Résultats par thème
6.2.1 Efficacité de l’activité physique structurée et non structurée pour prévenir les chutes
6.2.2 Adhésion à la pratique de l’activité physique
6.2.3 Les facilitateurs à l’activité physique
6.2.4 Les obstacles à l’activité physique
7 Discussion
7.1.1 Influences interpersonnelles
7.1.2 État émotionnel en lien avec l’action, l’auto-efficacité et les obstacles perçus de l’action
7.1.3 Comportements précédents et facteurs personnels
7.1.4 Bénéfices perçus de l’action
7.1.5 Influences situationnelles
8 Apports et limites du travail
9 Recommandations
10 Conclusion
11 Références bibliographiques
12 Annexes
12.1 [Annexe I: Hommes et femmes de plus de 65 ans en Suisse en 2014]
12.2 [Annexe II: Modèle de Promotion de la Santé de Pender]
12.3 [Annexe III: Schéma du Modèle de Promotion de la Santé de Pender]
12.4 [Annexe IV: Niveaux de preuve selon le Centre Cochrane Français]
12.5 [Annexe V: Fiche de lecture]

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