Effets des différentes fractions chez des rats en situation d’hyperglycémie temporaire

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Répartition géographique de la plante

V. colorata est une espèce très répandue en Afrique occidentale, orientale, centrale et australe. Au Sénégal, elle est retrouvée dans les sols frais de la basse Casamance, à Dakar vers la zone des Niayes, dans les galeries forestières et forêts claires en zone soudano-guinéenne, rarement en savanes boisées.

Utilisations thérapeutiques traditionnelles de la plante

Les feuilles de V. colorata bien qu’amères possèdent de nombreuses vertus thérapeutiques largement utilisées en médecine traditionnelle.
Les feuilles fraiches sont broyées et appliquées sur la tête contre la migraine, elles sont utilisées après décoction en friction corporelle contre les éruptions cutanées surtout en milieu sérère [10, 13] et contre les mycoses. Le décocté de feuilles en boisson traite les hépatites aigues, il est utilisé après accouchement, en inhalation dans les crises épileptiformes. Ce décocté est aussi utilisé dans le traitement des diarrhées, de la fièvre, du paludisme et de la bilharziose [34].
Au Cameroun, les feuilles seraient antiscorbutiques, digestives et toniques. Le décocté de racine est utilisé contre le paludisme [37], alors que le décocté d’écorces de tiges, de racines et de tronc avec quelques épis de maïs variété rouge traite la stérilité, la bilharziose et la frigidité.

Phytochimie de la plante

Les feuilles

Paris a réalisé entre 1945-1946 une étude préliminaire plus poussée restée inédite sur les échantillons de feuilles de Côte-d’Ivoire.
Il a constaté que la plante ne renfermait pas d’alcaloïdes mais des principes amers. L’un des principes amers a été séparé à l’état brut par précipitation au moyen d’éther de pétrole d’un extrait acétate d’éthyle de tiges feuillées. D’autre part, Patel et Rawson dans l’espèce Nigériane n’ont pas trouvé d’alcaloïdes mais ont obtenu des réactions positives en faveur de la présence de glucosides à action cardiaque [35].
Toubiana de son côté a isolé deux nouveaux composés cristallisés de V. colorata: le Vernolide (C19H22O7) et l’hydroxyvernolide (C19H22O8) de structure dilactone sesquiterpénique [46].

Propriétés pharmacologiques et toxicité

Les extraits de feuilles, racines et tiges ont des activités tonicardiaque et toxicardiaque sur le coeur de crapaud par comparaison avec des extraits de Digitalis purpurea (feuilles), de Strophantus kombe (graines) [35]. La dose 100% mortelle de V. colorata est de 10 g/kg. Le composé vernolide isolé par Toubiana présenterait une activité cytostatique in vitro [46].
L’extrait aqueux de V. colorata a une activité ” in vitro” sur la croissance de Toxoplasma gondii supérieure à 10 mg/L, mais les solvants organiques tels que le dichlorométhane, l’acétone et l’éthanol ont une activité 10 fois meilleure [4].
L’extrait acétonique a un effet hypoglycémiant chez des rats normoglycémiques et anti-hyperglycémiant sur des modèles d’hyperglycémie [43].
Les feuilles de V. colorata ont des activités anti amibiennes et antihelminthique [17].
Les extraits aqueux, méthanolique et acétate d’éthyle ont une activité antibactérienne sur une bactérie gram négatif : Pseudomonas aeruginosa [28].
La vernodaline de Vernonia amygdalina aurait une action inhibitrice significative in vitro sur les cellules cancéreuses du nasopharynx.

Diabète de type 2

Le diabète de type 2 est la forme la plus fréquente de diabète, classiquement se révèle après l’âge de 40 ans.
Il résulte de l’association d’un déficit de sécrétion d’insuline et d’un déficit de l’action de l’insuline due à une insulino-résistance.
Ce type de diabète est observé le plus souvent chez l’adulte, mais il est désormais retrouvé chez le plus jeune.
Il est en grande partie la conséquence d’une surcharge pondérale et d’une sédentarité.
La prise en charge du diabète de type 2 nécessite une bonne hygiène de vie et la prise d’antidiabétiques oraux ou un traitement insulinique par multi-injections de l’insuline rapide U-500 (Umuline-R* U-500) [23].

Autres types de diabète

 Diabète gestationnel
Le diabète gestationnel est une hyperglycémie apparue ou découverte pour la première fois à l’occasion d’une grossesse et disparaissant après l’accouchement [5].
Il est observé chez les femmes présentant des facteurs de risque tels que : âge >30 ans, antécédents familiaux au 1er degré de diabète, hypertension artérielle ou obésité [5].
 Anomalies génétiques affectant la cellule bêta pancréatique
Il s’agit de diverses mutations génétiques associées à des formes particulières de diabète.
Les mutations génétiques telles que les MODY (maturity onset type diabetes of the young) transmises de manière autosomique dominante sont caractérisées par une altération de la sécrétion insulinique et par une absence de trouble de sensibilité à l’insuline [12]. Elles sont retrouvées chez les sujets de moins de 25 ans.
 Anomalies génétiques de l’action de l’insuline
C’est le cas des mutations du gène du récepteur de l’insuline réalisant un syndrome d’insulino-résistance de type A ou des syndromes lipodystrophiques avec insulino-résistance (le lépréchaunisme et le syndrome de Rabson-Mendenhall).
 Affections du pancréas
Elles représentent la forme la plus fréquente des diabètes secondaires. Les diabètes pancréatiques associent une insuffisance pancréatique exocrine au déficit endocrinien.
 Diabètes d’origine médicamenteuse
Certains médicaments peuvent altérer la sécrétion insulinique. D’autres comme les glucocorticoïdes diminuent l’action de l’insuline au niveau de ses tissus cibles [7].

Physiopathologie

Diabète de type 1

Il résulte dans la majorité des cas d’une destruction progressive des cellules bêta des îlots de Langerhans pancréatiques, qui normalement sécrètent l’insuline par un processus auto-immun se développant sur un terrain génétique de prédisposition (6, 7). L’évolution vers l’insulinopénie complète est très étalée dans le temps. L’hyperglycémie apparait lorsqu’environ 90 % des cellules bêta ont été détruites.
Il existe un ensemble de facteurs favorisants :
– les facteurs génétiques prédisposant dont les antigènes du HLA (DR2, DR3, DR4)
– les facteurs environnementaux auraient également joué un rôle : virus rubéole, CMV, Coxsackie B4,….

Terrain génétique

L’origine génétique qui est caractérisée par une mutation de gènes exprimés dans la cellule beta pourrait rendre compte de la prédisposition au diabète de type 2.

Dysfonctionnement des cellules bêta

Ce dysfonctionnement se traduit par un défaut de sécrétion de l’insuline qui se caractérise par :
 une altération de la cinétique de sécrétion d’insuline et de sa pulsatilité qui a des conséquences directes sur la sensibilité à l’insuline des tissus périphériques.
 des anomalies qualitatives et quantitatives de la sécrétion d’insuline.

Insulino-résistance

L’insulino-résistance qui touche surtout le muscle (mais aussi le foie et le tissu adipeux) se caractérise par une diminution de l’efficacité de l’insuline sur ses tissus cibles qui est utilisé comme facteur d’utilisation du glucose s’accompagnant d’un hyperinsulinisme [15, 38].

Glucotoxicité et lipotoxicité

L’exposition chronique de la cellule bêta à l’hyperglycémie et à des concentrations élevées de triglycérides et d’acides gras libres circulants altère de façon progressive l’insulinosécrétion induite par le glucose [40, 47]. L’hyperglycémie chronique crée également une glucotoxicité qui serait responsable d’une mort précoce des cellules bêta par apoptose (20). L’augmentation chronique des acides gras et des triglycérides conduirait à une lipotoxicité entrainant une diminution des réserves d’insuline des cellules. Tous ces facteurs génétiques et environnementaux peuvent être responsables de surcharge pondérale voire d’obésité.

Sécrétion de l’insuline

L’insuline est une hormone sécrétée par le pancréas, plus précisément par les cellules bêta des îlots de Langerhans. A cet effet l’insulinothérapie s’efforce de reproduire au mieux l’insulinosécrétion physiologique.
La sécrétion basale représente environ 14 à 17 μU/min, ce qui correspond sensiblement à une unité par heure. La sécrétion postprandiale est de l’ordre de 0,7 à 0,9 unité pour 10 g de glucose sur 150 minutes.

Mécanisme d’action

Il agit en se liant à un récepteur membranaire spécifique glycoprotéique permettant l’entrée du glucose dans les cellules de l’organisme et ces dernières l’utiliseront comme réserves pour une utilisation future. Ce type de récepteur est retrouvé au niveau des cellules hépatiques et des adipocytes [32].

Indications

 diabète insulinodépendant ou de type 1
 diabète non insulinodépendant ou de type 2 au stade de l’échec d’une bithérapie orale. Il est souvent associé avec la metformine ou les sulfamides hypoglycémiants.

Matériel et réactifs pour l’extraction des alcaloïdes et des flavonoïdes

 Matériel
 Une balance de précision pour peser la poudre de feuilles
 Un pulvérisateur de type Brabender
 Un ballon de 2 L
 Un chauffe ballon
 Des pierres ponces
 Des pipettes Pasteur
 Une ampoule à décanter
 Des verres de montre pour extrait sec
 Des éprouvettes et des béchers
 Un évaporateur : rotavapor Büchi R-124
 Une colonne chromatographique de 2 cm de diamètre
 Du papier pH
 Du gel de silice (Silica gel, ACROS/ORGANICS, A0276834)
 Réactifs
 Dichlorométhane (Scharlau Basic CL, 03482500)
 Méthanol (Scharlau Basic ME, 03362500)
 Ammoniaque à 20 % (PRS Panreac, 142106621)
 Acide sulfurique à 95 %
 Eau distillée

Extraction des flavonoïdes et des alcaloïdes

Obtention de l’extrait méthanolique brut

Un échantillon de 300 g de poudre de feuilles de V. colorata a subi une décoction dans 1litre de méthanol dans un ballon de 2 litres pendant 1 à 2 heures à 70° C. L’extrait méthanolique brut obtenu a été évaporé à sec sous l’effet combiné de la chaleur à une température de 50° C et du rotavapor. La masse ainsi obtenue est de 39,48 g.

Extraction liquide-liquide

L’extrait méthanolique (39,48 g) obtenu a été mélangé avec 197 mL de dichlorométhane. Après filtration, 118 mL de la solution dichlorométhanique ont été mélangés avec 16 mL d’ammoniaque à 20 % (pH=9) dans une ampoule à décanter. Deux phases ont été ainsi obtenues : la phase supérieure E’1 et la phase dichlorométhanique plus dense. Cette dernière a été ensuite fractionnée en milieu acide par un mélange acide sulfurique / eau distillée (25 mL/175 mL)
Une phase aqueuse supérieure et une phase dichlorométhanique (E’2) plus dense ont été obtenues. La phase aqueuse acide a été fractionnée par un mélange dichlorométhane/ammoniaque dans les mêmes proportions et selon la même procédure que précédemment. Deux phases ont été obtenues : la fraction aqueuse résiduelle E’3 et la phase organique E’4.

Chromatographie sur une colonne ouverte de gel de silice

L’extrait aqueux évaporé à sec a été soumis à une série de chromatographie sur colonne ouverte de 2 cm de gel de silice. C’est une technique chromatographique qui permet de séparer les constituants d’un mélange en fonction de leur polarité.
Un échantillon de 3 g d’extrait sec a été dissout dans 10 mL de méthanol puis déposé sur la partie supérieure du gel. La colonne a été éluée avec la phase mobile constituée par du méthanol. Les fractions ont été recueillies dans des tubes numérotés de 1 à 73. Un volume d’éluât de 15 mL environ a été recueilli dans chaque tube et cette opération a été répétée jusqu’à l’épuisement de l’échantillon. Au total, 6 g d’extrait sec ont été ainsi fractionnés. Entre deux cycles chromatographiques et la colonne a été rincée avec du méthanol. Une chromatographie sur couche mince a été réalisée pour chaque éluât et les échantillons collectés ont été regroupés en 8 fractions. Chaque fraction regroupe les éluâts qui présentent des chromatogrammes similaires. Ainsi la présence de flavonoïdes dans ces différentes fractions sera caractérisée par chromatographie sur couche mince (CCM).

Caractérisation des flavonoïdes par chromatographie sur couche mince

 Principe
La chromatographie sur couche mince (CCM) est une méthode de séparation effectuée en vue d’une analyse d’un mélange. Elle est basée sur les différences d’affinité des substances à l’égard des deux phases, l’une stationnaire ou fixe, l’autre mobile.
La phase stationnaire solide est fixée sur une plaque et la phase mobile liquide appelée éluât est un solvant ou un mélange de solvants. La phase mobile migre de bas en haut, par capillarité le long de la phase stationnaire en entrainant les constituants du mélange. Ceci permet la séparation des constituants du mélange à analyser.
 Mode opératoire
Des plaques à base de silice (20 cm× 20 cm), une cuve, un solvant de migration (acide acétique à 15 % dans l’eau) et un témoin spécifique (rutosine) ont été utilisés. Sur les plaques, on dépose sur la même ligne de base quelques gouttes du témoin (rutosine) et des différents extraits, puis les déposer dans la cuve contenant le solvant de migration. Après la migration, les plaques ont été retirées puis séchées à l’étuve. La révélation a été réalisée par le chlorure d’aluminium à 5 % dans le mélange eau/méthanol (1:1v/v).
Enfin une lecture sous une lampe UV a été réalisée à 366 nm. Des spots fluorescents jaunes montrant la présence de flavonoïdes ont été identifiés.
Chaque fraction migre d’une certaine hauteur ou distance que l’on appelle rapport frontale (Rf). Le Rf est calculé selon la formule suivante : Rf =𝐝 (𝐝𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐢𝐠𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐛𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞)𝐃(𝐝𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐢𝐠𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐨𝐥𝐯𝐚𝐧𝐭).
On identifie par comparaison du Rf avec le témoin (une même substance migre à la même hauteur dans des conditions opératoires identiques, même Rf).

Tests pharmacologiques

Principe

Les effets des fractions F2, F3 et F5 sur le glucose sanguin ont été étudiés chez des rats normoglycémiques pendant une période de 4 heures et chez des rats en situation d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO).
Le sang a été prélevé au niveau du sinus rétro-orbitaire et recueilli dans des tubes contenant le mélange oxalate de potassium-fluorure de sodium. Le sérum a été recueilli après centrifugation et le dosage du glucose a été réalisé par la méthode à la glucose-oxydase au Laboratoire de Pharmacognosie de la FMPO de l’UCAD.
Des rats dont les poids varient entre 150 g et 235 g ont été répartis en des lots.

Tests chez des rats normoglycémiques

Les rats ont été mis à jeûn pendant 14 heures. Au temps T0, chaque rat a subi un prélèvement et le produit à tester a été gavé immédiatement aux rats. Ainsi le protocole était le suivant :
– Un lot de rats de contrôle a été testé avec de l’eau physiologique à la dose de 10 mL/kg per os
– D’autres lots de rats ont été testés chacun avec les fractions F2 et F3 à la dose 180mg/kg per os et la fraction F5 à la dose de 60 mg/kg per os.
L’évolution de la glycémie des rats a été suivie toutes les heures pendant 4 heures.

Tests chez des rats en situation d’hyperglycémie temporaire (hyperglycémie provoquée par  voie orale : HGPO)

Des prélèvements pour la détermination de la glycémie de base ont été effectués sur des lots de rats mis à jeun après 14 heures au temps T-90 c’est-à-dire 90 mn avant l’administration de la solution de glucose à la dose de 4 g/kg per os. Un lot de rats pour contrôle a été testé avec l’eau physiologique à la dose de 10 mL/kg et d’autres lots testés chacun avec les fractions F2 et F3 à la dose 180 mg/kg per os et avec la fraction F5 à la dose de 60 mg/kg per os. Des prélèvements ont été ensuite effectués toutes les 30 mn pendant 120 mn.

Dosage de la glycémie

Il a été réalisé au laboratoire de Pharmacognosie de la FMPO et la méthode à la glucose oxydase a été utilisée pour la détermination de la glycémie des rats.
D’abord 3 tubes ont été préparés : un « Blanc » contenant 1000 μL de réactif, un «Etalon» contenant 10 μL de glucose standard et 1000 μL de réactif et un «contrôle» contenant 10 μL de sérum de contrôle et 1000 μL de réactif ensuite 1000 μL de réactif a été mélangé avec 10 μL de sérum de chaque échantillon prélevé. Ensuite une incubation de 10 minutes a été réalisée à la température du laboratoire et on mesure l’absorbance (A) de l’étalon et de l’échantillon contre le blanc par un spectrophotomètre de type BTS 350. Les concentrations de la glycémie ont été directement données par le spectrophotomètre.

DISCUSSION

Plusieurs plantes ont fait l’objet d’investigations scientifiques dans la prise en charge et le traitement du diabète. C’est dans ce cadre que les chercheurs de la Faculté de Médecine, de Pharmacie (Laboratoire de Chimie organique et thérapeutique et Laboratoire de Pharmacologie) ont accordé une attention à V. colorata.
Des fractionnements avec des solvants aqueux organiques ont été effectués sur les extraits de feuilles de V. colorata. Ainsi, la fraction aqueuse résiduelle E’3 riche en flavonoïdes avait montré une activité hypoglycémiante chez les rats normoglycémiques et chez les rats en situation d’hyperglycémie temporaire [3, 43].
Dans ce présent travail, nous avons procédé à la purification de la fraction aqueuse résiduelle E’3 et nous avons évalué l’effet sur le glucose sanguin des sous-fractions obtenues à partir de modèles d’études de la glycémie.
En effet un échantillon de 300 g de poudre des feuilles de V. colorata a subi une décoction dans du méthanol et un extrait total a été obtenu. Ainsi nous avons procédé à une extraction liquide-liquide de cet extrait aboutissant à l’obtention de la fraction aqueuse résiduelle E’3 donnant un rendement de 23 % et une CCM de cette fraction a été réalisée révélant une présence de flavonoïdes.
La fraction résiduelle obtenue a été à son tour fractionnée. Elle a été évaporée à sec. Le résidu sec obtenu (70,8 g) a été introduite dans une colonne chromatographique ouverte du gel de silice (Silica gel, ACROS/ORGANICS, A0276834) dans le méthanol. Les dimensions de la colonne sont les suivantes (longueur 1,5 m, diamètre…). L’extrait sec de E’3 dissous dans 10 mL de méthanol a été introduit dans la colonne et a été élué avec 5 litres de méthanol (Scharlau Basic ME 03362500)
Le liquide d’élution a été recueilli dans des tubes à essai numérotés. Une quantité fixe de 15 mL a été recueillie dans chaque tube à essai. Les différentes fractions obtenues ont été soumises à une CCM sur plaque de silice (20 cm× 20 cm). Les plaques ont été introduites dans une cuve contenant le mélange acide acétique/eau. Après migration au bout de quelques minutes, les plaques ont été révélées avec du chlorure d’aluminium permettant de mettre en évidence les flavonoïdes.
Les Rf des spots obtenus ont été calculés, permettant de regrouper les fractions similaires. Après cette opération huit fractions notées F1, F2, F3, F4, F5, F6, F7 et F8 contenant des flavonoïdes ont été obtenues.
Ces huit fractions ont été soumises à nouveau à une CCM dans les mêmes conditions décrites ci-dessus. Après révélation avec le chlorure d’aluminium, seules les fractions F2, F3 et F5 ont montré la présence de flavonoïdes. Des réactions de caractérisation préliminaires n’ont pas révélé la présence de tanins.
En ce qui concerne les essais pharmacologiques, les trois fractions F2, F3 et F5 ont été préparées et les effets sur le glucose sanguin ont été comparés aux effets obtenus avec les contrôles physiologiques. Cependant chez les rats normoglycémiques ces fractions n’ont pas révélé d’effet hypoglycémiant en administration aiguë per os. Ces résultats corroborent l’absence d’effet hypoglycémiant de l’extrait aqueux obtenu à partir des feuilles de Dialium guineense chez des rats normoglycémiques, rapportée précédemment par Doupa [11]. Dans les travaux de Mangambu, les flavonoïdes sont décrits comme étant des substances présentant généralement des effets hypoglycémiants [31].
Ces résultats nous permettent de poser l’hypothèse que les flavonoïdes des feuilles de V. colorata pourraient à l’origine d’une action hypoglycémiante chez les rats normoglycémiques.
L’absence d’effet hypoglycémiant de ces 3 fractions dépourvues de tanins nous permet également de poser l’hypothèse que les tanins des feuilles de V. colorata seraient probablement à l’origine d’une action hypoglycémiante chez ces rats normoglycémiques.
Dans les mêmes conditions, chez les rats en situation d’hyperglycémie temporaire, nous avons une tendance vers une prévention de l’augmentation de la glycémie avec les 3 fractions. L’effet anti-hyperglycémiant observé est plus franc avec la fraction F3. Cet effet anti-hyperglycémiant peut être corrélé à la teneur en flavonoïdes de ces fractions. Cela suggère que ces fractions contiendraient probablement un ou des composés anti-hyperglycémiants liés à un mécanisme mettant en jeu la sécrétion d’insuline. Des travaux antérieurs réalisés par Bandiaky avaient montré l’effet anti-hyperglycémiant de la fraction aqueuse résiduelle E’3 [3]. Plus récemment, Manga a déterminé sur des extraits anti-hyperglycémiants d’Icacina senegalensis des structures moléculaires présentées comme étant de nouveaux flavones C-glucosides [30]. Ces résultats permettent de poser l’hypothèse de l’implication probable des flavonoïdes dans les effets sur le glucose sanguin de la fraction de l’extrait aqueux des feuilles de V. colorata. D’ailleurs pour certaines classes de flavonoïdes comme les flavones et les anthocyanes, il a été démontré leur capacité à diminuer la résistance à l’insuline dans le diabète de type 2 [2].

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES SUR VERNONIA COLORATA
I.1. Synonymes
I.2. Dénominations
I.3. Classification
I.4. Caractéristiques de la plante
I.4.1. Port
I.4.2. Les feuilles
I.4.3. Les fleurs
I.4.4. Le fruit
I.5. Répartition géographique de la plante
I.6. Utilisations thérapeutiques traditionnelles de la plante
I.7. Phytochimie de la plante
I.7.1. Les feuilles
I.7.2. Les autres parties de la plante
I.8. Propriétés pharmacologiques et toxicité
II. GENERALITES SUR LE DIABETE
II.1. Définitions
II.2. Classification
II.1.1. Diabète de type 1
II.1.2. Diabète de type 2
II.1.3. Autres types de diabète
II.3. Physiopathologie
II.3.1. Diabète de type 1
II.3.2. Diabète de type 2
II.3.2.1. Terrain génétique
II.3.2.2. Dysfonctionnement des cellules bêta
II.3.2.3. Insulino-résistance
II.3.2.4. Glucotoxicité et lipotoxicité
II.4. Les antidiabétiques
II.4.1. Insuline
II.4.1.1. Sécrétion de l’insuline
II.4.1.2. Mécanisme d’action
II.4.1.3. Indications
II.4.2. Antidiabétiques oraux
II.4.2.1. Biguanides
II.4.2.2. Sulfamides hypoglycémiants
II.4.2.3. Glinides
II.4.2.4. Thiazolidinediones ou glitazones
II.4.2.5. Inhibiteurs des alpha-glucosidases
II.4.2.6. Inhibiteurs de la Dipeptidyl peptidase-4
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. CADRE D’ETUDE
II. MATERIEL ET METHODES
II.1. Matériel
II.1.1. Matériel végétal
II.1.2. Matériel et réactifs pour l’extraction des alcaloïdes et des flavonoïdes
II.1.3. Matériel animal
II.1.4. Matériel pour les tests pharmacologiques
II.2. Méthodes d’étude
II.2.1. Extraction des flavonoïdes et des alcaloïdes
II.2.1.1. Obtention de l’extrait méthanolique brut
II.2.1.2. Extraction liquide-liquide
II.2.2. Chromatographie sur une colonne ouverte de gel de silice
II.2.3. Caractérisation des flavonoïdes par chromatographie sur couche mince
II.2.4. Tests pharmacologiques
II.2.4.1. Principe
II.2.4.2. Tests chez des rats normoglycémiques
II.2.4.3. Tests chez des rats en situation d’hyperglycémie temporaire (hyperglycémie provoquée par voie orale : HGPO)
II.2.4.4. Dosage de la glycémie
II.2.5. Expression des résultats
III. RESULTATS
III.1. Rendements de l’extrait E’3 et des fractions F2, F3 et F5
III.2. Caractérisation des flavonoïdes
III.3. Essais pharmacologiques
III.3.1. Effet des différentes fractions sur la glycémie des rats normoglycémiques
III.3.1.1. Contrôle physiologique
III.3.1.2. Administration de la fraction F2 à la dose de 180 mg/ kg per os
III.3.1.3. Administration de la fraction F3 à la dose de 180 mg/ kg per os
III.3.1.4. Administration de la fraction F5 à la dose de 60 mg/ kg per os
III.3.2. Effets des différentes fractions chez des rats en situation d’hyperglycémie temporaire
III.3.2.1. Contrôle physiologique
III.3.2.2. Administration de la fraction F2 à la dose de 180 mg/ kg per os
III.3.2.3. Administration de la fraction F3 à la dose de 180 mg/ kg per os
III.3.2.4. Administration de la fraction F5 à la dose de 60 mg/ kg per os
DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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