EFFETS DE L’ALIMENTATION SUR LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE LAITIERE

EFFETS DE L’ALIMENTATION SUR LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE LAITIERE

PHYSIOLOGIE ENDOCRINIENNE POST-PARTUM DE LA VACHE LAITIERE.

Le démarrage de la lactation, l’involution utérine et le retour de la cyclicité ovarienne sont contrôlés en partie par l’axe hypothalamo-hypophysaire. En fin de gestation, la synthèse et la sécrétion de LH et de FSH sont inhibées par les niveaux élevés des oestrogènes foetaux et de la progestérone foetale et maternelle (Weaver, 1987). Après le part, l’utérus est volumineux, les ovaires inactifs et les concentrations plasmatiques en progestérone et oestrogènes très basses. La synthèse utérine de PGF2et la sécrétion d’ocytocine par la post-hypophyse induisent l’involution utérine. La diminution des concentrations en oestrogènes lève l’inhibition exercée sur la sécrétion de FSH. L’augmentation de la concentration en FSH stimule la croissance folliculaire.

Cette reprise de l’activité ovarienne est précédée de sécrétions épisodiques de LH, dont la fréquence et l’amplitude sont croissantes (McClure, 1994). La concentration élevée en FSH et l’intense sécrétion pulsatile de LH conduisent à la maturation folliculaire. Le premier follicule dominant est observé entre 5 et 39 jours post partum. Les follicules croissent par vague : un cycle comprend 2 à 3 vagues d’une durée de 7 à 9 jours. En fin de maturation folliculaire, la concentration en oestrogènes augmente. A partir d’un certain seuil, elle entraîne la sécrétion du pic pré-ovulatoire de LH, qui déclenche la première ovulation post partum vers 14-25 jours, généralement non accompagnée de manifestations visibles de chaleurs.

Le premier follicule dominant est ovulatoire dans 74 % des cas, kystique dans 21 % des cas ; dans 5 % des cas, il régresse pour être remplacé par un nouveau follicule dominant (Drion et al., 1998) (Smith & Wallace, 1998). Cette première ovulation est suivie d’une phase lutéale courte (4-13 jours), caractérisée par des niveaux de progestérone inférieurs à ceux des cycles physiologiques (Terqui et al., 1982). Le retour à une cyclicité normale nécessite au préalable une imprégnation lutéale de quelques jours. Le retour à une activité ovarienne normale et cyclique, vers 25-35 jours post partum, indique la restauration des interactions entre hypothalamus, hypophyse, ovaires et utérus nécessaires au bon fonctionnement de l’appareil reproducteur. Tout facteur interférant dans cette régulation complexe nuit à l’efficacité de la reproduction. Un déséquilibre alimentaire peut favoriser la survenue de pathologies peri partum, retarder l’involution utérine et altérer les fonctions ovariennes et hypophysaires. En outre, la folliculogenèse dure environ 70 jours ; un problème alimentaire en début de croissance folliculaire peut agir sur les petits follicules en développement mais ses répercussions sur la fertilité ne sont visibles que tardivement, lorsque ces follicules atteignent le stade ovulatoire

RELATIONS ENTRE L’ALIMENTATION ENERGETIQUE ET LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE LAITIERE

La production laitière croît quotidiennement du vêlage au pic de lactation, vers 2 mois post-partum. Pendant cette même période, la vache subit encore le contrecoup de la fin de sa gestation, pendant laquelle le volume et le poids du foetus ont beaucoup augmenté, comprimant progressivement les réservoirs digestifs : sa capacité d’ingestion a fortement diminué. De plus, les bouleversements hormonaux liés au part provoquent une baisse de l’appétit. La vache ne peut alors assurer la couverture de ses importants besoins en énergie (4 à 5 fois l’entretien) : elle présente un bilan énergétique négatif, qui s’accentue de jour en jour, atteint un maximum (en valeur absolue) vers 7-15 jours post partum, puis diminue (figure 3).

Ce phénomène est l’apanage de la quasi-totalité des vaches laitières, mais son intensité et sa durée sont très variables d’un individu à l’autre : plus le déficit est intense, plus il faudra de temps pour le combler. Au fur et à mesure que la lactation progresse, l’appétit est restauré, les capacités d’ingestion augmentent, la production de lait diminue. Le pic d’ingestion de matière sèche survient 3 à 6 semaines après le pic de lactation. La vache voit alors son déficit énergétique se combler et son bilan énergétique devenir positif, vers 8-12 semaines de lactation. Pendant la seconde partie de la lactation, la production lactée continue de décroître. Le bilan énergétique, alors nettement positif, autorise la reconstitution des réserves corporelles, qui doit être quasiment achevée avant le tarissement (Weaver, 1987).

Après 10 mois de lactation ou 2 mois avant le terme de la gestation, la vache est tarie. Cette étape obligatoire est nécessaire au repos de la mamelle ; elle doit durer environ 2 mois. Les besoins pour la lactation deviennent nuls mais les besoins pour la gestation augmentent de façon exponentielle puisque le foetus réalise les deux-tiers de sa croissance lors du dernier trimestre de gestation (Ferguson, 1996). En pratique, les écarts entre la courbe théorique d’évolution du bilan énergétique et la courbe d’évolution réelle peuvent être importants. Cela se traduit cliniquement par diverses pathologies métaboliques ou infectieuses et par l’atteinte de la fonction de reproduction. Mais parfois, les déséquilibres ne sont pas décelables cliniquement. C’est pourquoi il faut s’attacher à trouver des indicateurs permettant d’évaluer le bilan énergétique pour l’ensemble du troupeau et de porter un regard critique sur le rationnement tant qualitativement que quantitativement.

Glucose.

Le glucose est une molécule indispensable aux métabolismes énergétique cellulaire, lipidique, foetal, et à la production laitière (synthèse de lactose) (Vagneur, 1992). Chez les ruminants, l’essentiel du glucose sanguin provient de synthèses endogènes. La néoglucogenèse fournit 93 % du glucose utilisé : le foie en synthétise 85 % et les reins 8 %, à partir de substrats tels que le propionate, les acides aminés glucoformateurs, le glycérol et le lactate. Le propionate, acide gras volatile synthétisé exclusivement dans le rumen, fournit 30 à 55 % du glucose. Les proportions d’acétate, de propionate et de butyrate sont respectivement de 70, 20 et 10 % avec une ration à base de foin ; le pourcentage de propionate augmente avec la teneur en amidon. Les acides aminés glucoformateurs fournissent, après désamination, 25 % du glucose (Brugère-Picoux, 1995). L’alimentation n’apporte que 7 % du glucose utilisé par l’organisme, via des glucides échappant aux fermentations ruminales (amidon by-pass du maïs et de la pomme de terre, glucides de l’herbe jeune), qui s’ajoutent à l’amidon bactérien et au glycogène des protozoaires. Néanmoins, la glycémie dépend de la qualité et de la quantité des apports alimentaires, qui fournissent les substrats glucogéniques, ainsi que du moment de la prise alimentaire, car la néoglucogenèse est maximale après les repas (Bareille & Bareille, 1995).

La glycémie d’une vache en début de lactation est de 0.40-0.55 g/l (2.2-3.05 mmol/l). En dehors de cette période, elle varie de 0.60 à 0.70 g/l (3.3-3.9 mmol/l). Physiologiquement, elle est maximale au vêlage, diminue pendant les deux premiers mois post partum, puis croît au cours de la lactation (Miettinen, 1991). Elle augmente après les repas, mais ses variations diurnales sont moins marquées que celles des AGNE ou du BHB (Schelcher et al., 1995). Les primipares ont une glycémie 10 % plus élevée que les multipares (Kappel et al., 1984).

Cependant, le métabolisme du glucose est très fortement régulé, pour maintenir la glycémie constante. Lors d’apports alimentaires déficitaires en substrats glucogéniques, l’organisme mobilise ses réserves lipidiques et glycogéniques. Aussi, en raison de son homéostasie, certains auteurs considèrent la glycémie comme un indicateur peu sensible du statut énergétique (Kronfeld et al., 1982 ; Parker & Blowey, 1976). Par contre, Doreau et al. (1983) relient de façon positive la glycémie au bilan énergétique pendant les six premières semaines de lactation. La relation entre la glycémie et la fertilité est également très controversée. Il semblerait que la glycémie soit associée à de l’infertilité quand elle est très nettement en dessous de ses valeurs usuelles (Miettinen, 1991).

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Table des matières

Table des Abréviations
Table des Illustrations
Table des Annexes
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DES EFFETS DE L’ALIMENTATION SUR LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE LAITIERE
I.PHYSIOLOGIE ENDOCRINIENNE POST-PARTUM DE LA VACHE LAITIERE
II.RELATIONS ENTRE L’ALIMENTATION ENERGETIQUE ET LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE LAITIERE
A.Marqueurs du statut énergétique
1.Note d’état corpore
2.Paramètres biochimiques
3.Marqueurs hépatiques
Conclusion du A
B.Influence du déficit énergétique sur les performances de reproduction
1.Déficit énergétique chez la génisse
2.Déficit énergétique pendant la lactation
3.Déficit énergétique au tarissement
4.Cas extrême du déficit énergétique : la Cétose
C.Effet des excès énergétiques sur les performances de reproduction
1.Excès énergétiques chez la génisse
2.Excès énergétiques pendant la laction
3.Excès énergétiques au tarissement
Conclusion du II
III. INFLUENCE DE L’ALIMENTATION AZOTEE SUR LES PARAMETRES DE REPRODUCTION DE LA VACHE LAITIERE
A.Marqueurs du statut azoté
1.Hématocrite et Hémoglobine
2.Protéines plasmatiques
3.Ammoniac
4.Urée
Conclusion du A
B.Répercussions d’une carence alimentaire azotée sur la fonction de
reproduction
1.Troubles de la reproduction
2.Variations des paramètres biochimiques
3.Pathogénie du déficit azoté
Conclusion du B
C.Conséquences d’une ration trop riche en azote sur la reproduction
1.Etiologie des troubles
2.Atteinte de la fonction de reproduction
3.Evolution des indicateurs du statut azoté
4.Pathogénie des troubles de la reproduction
Conclusion du C
Conclusion du III
IV.INFLUENCE DES MINERAUX, VITAMINES, OLIGO-ELEMENTS SUR LA FONCTION DE REPRODUCTION DE LA VACHE LAITIERE
A.Rôles des minéraux, oligo-éléments et vitamines
B.Principaux déséquilibres alimentaires en minéraux, oligo-éléments et
vitamines
1.Fréquence et Origine des déséquilibres
2.Atteinte de l’état général et de la fonction de reproduction
3.Diagnostic différentiel
4.Utilisation de la biochimie sanguine dans le dépistage des déséquilibres minéraux et vitaminiques
Conclusion du IV
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : OBJECTIFS DU PROGRAMME DE RECHERCHE
I.PRESENTATION DE L’ELEVAGE BOVIN LAITIER A LA REUNION
A.Particularités géographiques de l’île de la Réunion et conséquences
sur les ressources fourragères
B.Les vaches réunionnaises en quelques chiffres !
C.Performances de reproduction des troupeaux laitiers à la Réunion
Conclusion
II.OBJECTIFS DE L’ETUDE
TROISIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
I.PROTOCOLE D’ETUDE DE L’INFERTILITE DES VACHES LAITIERES
A.LA REUNION
A.Animaux du suivi
B.Collecte des informations
C.Notations d’état corporel
D.Prélèvements de sang et de lait
1.Profils biochimiques et minéraux
2.Dosages hormonaux
E.Calendriers fourragers
Conclusion
II.ANALYSES STATISTIQUES
A.Paramètres de reproduction
B.Profils d’état corporel
1.Réalisation des profils d’état corporel
2.Relations entre état corporel et reproduction
C.Profils biochimiques
QUATRIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS
I.PERFORMANCES DE REPRODUCTION
A.Paramètres de fécondité
1.Intervalle Vêlage-Vêlage
2.Intervalle Vêlage-Insémination Première
3.Intervalle Vêlage-Insémination Fécondante
4.Intervalle entre 2 inséminations ou saillies
B.Paramètres de fertilité
1.Résultats de l’ensemble des inséminations
2.Taux de réussite en insémination premièreSaillies Naturelles.
3.Nombre d’inséminations par gestation
4.Pourcentage de vaches inséminées ou saillies au moins 3 fois
II..NOTATIONS D’ETAT CORPOREL
A.Profils d’état corporel
B.Influence du profil d’état corporel sur les paramètres de reproduction
1.Relation entre état corporel et date de mise à la reproduction
2.Relation entre état corporel et date de fécondation
III. PROFILS BIOCHIMIQUES
A.Evolution des paramètres biochimiques
1.Indicateurs du statut énergétique
2.Indicateurs du statut azoté
3.Marqueurs hépatiques
4.Profils minéraux
B.Performances de reproduction en fonction des profils biochimiques
1.Impact du profil biochimique sur la date de mise à la reproduction
2.Impact du profil biochimique sur le délai entre la première mise à la reproduction et la fécondation
CINQUIEME PARTIE : DISCUSSION DES RESULTATS
I.PERFORMANCES DE REPRODUCTION
II.PROFILS D’ETAT CORPOREL
III. PROFILS BIOCHIMIQUES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Bibliographie
Annexes

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