Effet des exercices aérobies en traitement des LCNS dans la littérature

Prise en charge physiothérapeutique conventionnelle

La complexité de la pathologie rend sa prise en charge tout aussi difficile. La LCNS agissant sur les plans personnels et sociaux, il devrait en être de même pour son traitement. De nombreuses interventions différentes ont été décrites, avec des niveaux de preuves variants. Delitto et al., (2012) proposent alors, pour l’American Physical Therapy Association (APTA), différents traitements applicables par un physiothérapeute dans une guideline prévue pour les lombalgies aigues, sub aigues et chroniques et selon l’incapacité fonctionnelle occasionnée par ces pathologies. Les fonctions citées par les auteurs sont celles énoncées par la Classification Internationale du Fonctionnement (CIF). Le niveau de preuve accordé à chaque intervention suit la cotation décrite par Guyatt et al., (1995) : fort niveau de preuve (A), niveau de preuve modéré (B), faible niveau de preuve (C), preuves contradictoires (D). Delitto et al., (2012) ajoutent les niveaux de preuves suivants : preuve théorique (E), avis d’experts (F). [Annexe I]. Nous citerons les interventions recommandées pour une lombalgie chronique en précisant le niveau de preuve obtenu par la guideline dans le tableau suivant : Comme point de comparaison aux interventions relevées ci-dessus, Pillastrini et al., (2012) ont rédigé une revue systématique d’interventions spécifiques pour la lombalgie chronique. Pour cela, ils ont sélectionné treize guidelines internationales et ont évalué leur qualité selon l’échelle Appraisal of Guidelines for Research and Evaluation (AGREE) [Annexe II]. Cette dernière est validée internationalement d’après Cates, Young, Bowerman, & Porter (2006).

Les interventions décrites avec un fort niveau de preuves par cette revue systématique sont les suivantes : information et éducation thérapeutique, activité physique et exercices thérapeutiques (comprenant la mobilisation, le renforcement musculaire, la stabilité du tronc, la thérapie McKenzie et l’activité aérobie). Les modalités d’applications ne sont pas précisées mais il est recommandé de les personnaliser à chaque patient. Enfin, les programmes de traitement multidisciplinaires, les thérapies comportementales et les combinaisons d’interventions physiques et psychologiques sont particulièrement recommandés pour les personnes avec une fonctionnalité diminuée et/ou un trouble psychologique significatif (Pillastrini et al., 2012). Nous remarquons que ces guidelines expliquent quelles interventions sont efficaces dans le traitement de la lombalgie chronique non spécifique, mais ne déterminent pas pour autant un plan de traitement combinant ces interventions. En effet, même si les auteurs recommandent d’associer plusieurs interventions, chacune est mesurée individuellement alors qu’une séance de physiothérapie classique en combinera plusieurs. Une séance de physiothérapie conventionnelle pour la prise en charge d’un patient atteint de LCNS sera donc composé d’au moins une de ces interventions ayant le niveau de preuve le plus élevé. Avant de détailler l’effet des exercices aérobies sur la LCNS dans la littérature, nous revenons sur une description de l’exercice aérobie.

L’exercice aérobie

L’exercice aérobie est composé des notions d’exercice et d’aérobie que nous allons définir séparément afin d’en faciliter la compréhension. L’OMS défini que « l’exercice physique s’étend de tout mouvement corporel produit par les muscles qui requiert une dépense d’énergie. ». Cela comprend donc aussi bien les activités de la vie quotidienne que les sports amateurs ou de compétition. L’aérobie est une des filières énergétiques utilisées par l’organisme dans un but de production d’énergie (ATP). (V. Cuvelier, communication personnelle [Support de cours], 18 novembre 2014). Elle a pour spécificité la nécessité d’oxygène. En effet, elle produit de l’ATP par oxydation des sucres et des acides gras. Cette dégradation donne de l’eau et du gaz carbonique, sans engendrer aucun déchet. Les limites de cette filière consistent dans sa dépendance à l’oxygène, en termes de quantité et de transport entraînant une production limitée d’ATP. En effet, dès que la demande en énergie est trop importante et l’apport en O2 insuffisant, le métabolisme aérobie est dépassé et c’est à ce moment que la filière anaérobie se met en place. La filière anaérobie est à l’origine de la production de lactate. Cette frontière est définie par un pourcentage de la consommation maximale d’oxygène par l’organisme, appelé VO2 max.

Elle s’exprime en ml/kg/min (V. Cuvelier, communication personnelle [Support de cours], 18 novembre 2014). La VO2 max permet d’établir des seuils à partir desquels la personne passe d’une filière aérobie à une filière anaérobie (Poortmans & Boisseau, p.148, 2009) [Annexe III]. Ces mêmes auteurs évoquent principalement deux seuils : le seuil ventilatoire 1 (SV1) correspondant environ à 60% de la VO2 max et le seuil ventilatoire 2 (SV2) correspondant environ à 80% de la VO2 max (p.148). Il est également possible de déterminer les seuils ventilatoires grâce à la lactatémie. En effet, une corrélation entre les seuils ventilatoires et le dosage de lactate sanguin a été démontré avec un SV1 à environ 2mmol/L et un SV2 à environ 4mmol/L. (G. Cuvelier, communications personnelles, [Support de cours], 2 juin 2016). Il existe une phase mixte durant laquelle les deux filières fonctionnent conjointement. (Kokkinos, 2010). L’organisme est en constante adaptation énergétique selon l’activité effectuée, combinant les filières ou passant de l’une à l’autre (G. Cuvelier, communications personnelles, [Support de cours], 2 juin 2016). Il est important de considérer différents paramètres afin de s’assurer de l’utilisation de la filière aérobie lors d’un effort. Quatre paramètres ont été décrits par Kokkinos, (2010): l’intensité, la durée, la fréquence et le volume de travail.

L’intensité d’un exercice est la quantité d’énergie nécessaire aux différents systèmes ou corps entier, pour effectuer une activité physique sur une période de temps. Elle peut être quantifiée à l’aide de pourcentage. Il faut déterminer dans un premier temps la capacité maximale aérobie de la personne à travers la VO2 max. A partir de cette donnée, il est possible de calculer l’intensité de l’effort que l’on veut atteindre dans l’exercice. On parle de faible intensité pour des valeurs comprises entre 50-63% de la VO2 max ; d’intensité modérée entre 64-76% de la VO2 max et de haute intensité entre 77-93% de la VO2 max. [Annexe III]. De plus, une corrélation entre la VO2 max et la fréquence cardiaque maximale (FCmax) a pu être établie. En effet, 70 à 85% de la FCmax correspondrait à environ 50% de la VO2 max. Cette corrélation n’est pas d’une grande précision, spécialement pour les faibles intensités (Kokkinos, 2010). En ce qui concerne la durée de l’effort, l’American College of Sport Medicine (ACSM) soutient qu’une durée d’au moins vingt minutes consécutives est nécessaire pour un exercice aérobie.

Cependant, trois intervalles de dix minutes pour un total de 30 minutes ont montré un effet identique. (Kokkinos, 2010) Il est important de noter que l’intensité et la durée partagent un lien étroit. Effectivement, en variant l’un et l’autre de manière inversement proportionnée, nous obtenons un résultat quasi identique. Ainsi, une haute intensité lors d’un court laps de temps donne les mêmes effets qu’une faible intensité sur une période plus grande. (Kokkinos, 2010) L’ACSM préconise une fréquence de trois à cinq séances hebdomadaire. Une séance par semaine ne suffit pas et à contrario, une séance quotidienne devient contreproductive. (Kokkinos, 2010) Il est difficile de définir la durée de la période durant laquelle ees séances doivent être suivies, et ce pour plusieurs raisons. Globalement, il faut plusieurs semaines pour obtenir un effet notable de l’entrainement ; cela dépendant des différentes variables précédemment exposées (intensité, durée, fréquence) ainsi que de l’effet recherché. Une modification de la pression sanguine peut être constatée au bout de deux semaines, alors qu’un changement lipo-protéiniques nécessitera douze semaines. La majorité des effets sont observés au bout de huit semaines à raison de trois séances hebdomadaires. Un plateau a été constaté après cinquante-quatre semaines. (Kokkinos, 2010)

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Table des matières

I. Introduction
II. Cadre théorique
1. Epidémiologie et coûts de la santé de la lombalgie
2. La lombalgie chronique non spécifique (LCNS)
3. Prise en charge physiothérapeutique conventionnelle
4. L’exercice aérobie
5. Effet des exercices aérobies en traitement des LCNS dans la littérature
6. Physiologie de l’effet de l’exercice aérobie sur la lombalgie
7. La douleur : Echelle visuelle analogique
8. L’incapacité fonctionnelle
III. Problématique
IV. Méthodologie
1. Stratégie de recherche
a. Base de données
b. Critères d’inclusion et d’exclusion
c. Mots clés utilisés et équations de recherche
2. Sélection des articles
3. Extraction de données
4. Evaluation de la qualité
V. Résultats
1. Présentation des études sélectionnées
2. Population
3. Outcomes
4. Interventions
5. Résultats des études
a. Résultats selon la douleur mesurés par l’EVA
b. Résultats selon l’incapacité fonctionnelle
VI. Discussion
1. Interprétation des résultats par outcome
a. La douleur
b. L’ incapacité fonctionnelle
2. Discussion de la qualité scientifique des études
a. Population
b. Interventions
c. Outils de mesures par outcomes
Douleur
Incapacité fonctionnelle
d. Discussion
3. Pistes à explorer pour le futur, implication cliniques
4. Limites de notre revue
VII. Conclusion
VIII. Bibliographie réferencée
IX. Bibliographie consultée
X. Liste des tableaux et figures
XI. Liste des Annexes

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