Effet anesthésique et analgésique de la médétomidine

Hypersensibilité (périphérique, centrale…)

Sensibilisation périphérique

Ce phénomène de sensibilisation périphérique est associé à l’inflammation causée par une agression tissulaire prolongée, comme lors d’une chirurgie. Les nocicepteurs ne montrent pas de fatigue lors de stimulations répétées, mais on observe une augmentation de leur sensibilité, un seuil de stimulation abaissé (allodynie) ainsi qu’une réponse prolongée et augmentée (hyperalgésie). Les dommages tissulaires causés par la blessure ou la maladie entraînent une sensibilisation au niveau du site lésionnel. Il s’agit de l’hyperalgésie primaire. Des zones d’hyperalgésie plus large ainsi qu’une allodynie apparaissent ensuite autour du site. Il s’agit de l’hyperalgésie secondaire.
Ces phénomènes sont déclenchés par des molécules libérées dans les tissus par les cellules endommagées et les fibres afférentes primaires. Il s’agit pour la plupart de facteurs de l’inflammation : prostaglandines, leucotriènes, sérotonine, bradykinine, histamine…Certains comme les prostaglandines ou les leucotriènes sont connus pour augmenter la sensibilité des récepteurs mais ne peuvent pas activer directement le récepteur. D’autres molécules activent par elle-même les nocicepteurs comme la bradykinine, l’acétylcholine, les ions potassium.  La substance P quant à elle ne provoque ni activation ni sensibilisation, mais elle favorise l’extravasation des autres substances algogènes. De plus, les fibres afférentes primaires blessées peuvent développer une sensibilisation à la noradrénaline libérée par les neurones sympathiques post-ganglionnaires (hyperalgésie sympathicodépendante).
On a également identifié des nocicepteurs dits « silencieux » qui participent au phénomène de sensibilisation périphérique. Il s’agit de fibres C polymodales, non myélinisées qui n’ont que peu voire pas d’activité lorsqu’elles sont soumises à une stimulation même intense. Cependant, ces fibres sont très sensibles aux effets de l’inflammation locale et s’activent de façon importante dans ces conditions.

Traitement de l’hypersensibilité périphérique

Il fait intervenir les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui agissent sur la voie de synthèse des prostaglandines à partir de l’acide arachidonique en inhibant la cyclo-oxygénase.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens agissent sur les effets de l’histamine, la sérotonine, la bradykinine et les prostaglandines.
Les anesthésiques locaux peuvent lutter contre cette sensibilisation des neurones afférents par blocage de l’influx nerveux en inhibant les canaux sodiques de l’axone.

Sensibilisation centrale

Il s’agit de changements au niveau des neurones spinaux à l’origine d’une hyperalgésie secondaire (c’est-à-dire dans des zones non soumises à des dommages) et d’allodynie.
Après une stimulation, même brève, le potentiel d’action post-synaptique généré par les fibres Aδ et C au niveau spinal peut durer jusqu’à 20s. Donc lors de stimulation de plus longue durée ou répétée, on observe une sommation des potentiels d’action post-synaptiques. La dépolarisation dans les neurones de la corne dorsale augmente en intensité et en durée. Ainsi quelques secondes d’influx d’une fibre C peuvent donner lieu à une dépolarisation de plusieurs minutes dans les neurones spinaux. Ce phénomène est appelé « wind-up ».
Cette dépolarisation des neurones spinaux entraîne l’activation des récepteurs NMDA par une entrée d’ions calciques par des canaux voltage dépendants. Il se produit alors des changements des seconds messagers des neurones spinaux avec une activation de protéines kinases qui modifient les récepteurs NMDA et les rendent plus sensibles au glutamate. [88] Des facteurs de transcription qui favorisent l’expression de certains gènes sont également activés. Tous ces changements résultent en un seuil de sensibilité accru (des influx provenant de fibres à bas seuil Aβ sont alors perçus comme nociceptifs) ainsi qu’une réponse prolongée et amplifiée.

Traitement de l’hypersensibilité centrale

Il faut agir au niveau des neurones spinaux. On peut agir en évitant l’apparition de ce phénomène ou en essayant d’en diminuer la portée après son installation.
Les opioïdes systémiques agissent à la fois aux niveaux pré-synaptiques et post-synaptiques. Une faible dose de morphine prévient l’apparition de la sensibilisation centrale, mais une fois qu’elle est installée, il faut de fortes doses pour la supprimer.
Les anesthésiques locaux intrathécaux utilisés préventivement peuvent diminuer le phénomène. Mais une fois celui-ci installé, ils sont insuffisants pour l’éliminer.
Les antagonistes NMDA comme la kétamine à faible dose sont utilisés pour bloquer l’activation des récepteurs NMDA et donc l’apparition de la sensibilisation centrale.

Conséquences de la douleur

La douleur représente un stress important qui perturbe de nombreuses fonctions physiologiques de l’animal et son bien-être.

Modifications cliniques

Les modifications observées sont la conséquence de la stimulation du système nerveux autonome et du système endocrinien (cortisol, catécholamines essentiellement). Leur activation est liée à une stimulation de l’hypothalamus.
La douleur est associée à une activation du système nerveux orthosympathique. Celle-ci entraîne une libération accrue d’adrénaline, de noradrénaline mais aussi d’enképhaline et d’angiotensine II. Ces molécules ont d’importantes conséquences sur les fonctions vitales de l’animal, notamment la fonction cardiovasculaire. Localement, les neurones sympathiques libèrent de la substance P qui a des propriétés algogènes.
Parallèlement, on observe une diminution du tonus parasympathique qui entraîne une inhibition des motilités gastro-intestinale, vésicale et urétérale.
L’activation de l’hypothalamus a également des conséquences endocriniennes importantes. L’hypothalamus stimule l’hypophyse qui sécrète en réponse de nombreuses hormones.
L’adéno-hypophyse stimule l’axe corticotrope par la libération d’ACTH qui stimule la production de cortisol par les glandes surrénales. Elle sécrète également des β-endorphines qui produisent une certaine analgésie et des modifications de la réponse immunitaire.
La neuro-hypophyse sécrète de la vasopressine dont l’action renforce celle des catécholamines.
On observe de plus lors de douleur la sécrétion d’hormone ayant des effets métaboliques comme le glucagon alors que la sécrétion d’insuline est diminuée parallèlement.
a. Conséquences sur le système cardio-vasculaire
La stimulation du système orthosympathique est à l’origine d’une tachycardie, d’une vasoconstriction périphérique et d’une hypertension artérielle systémique qui ont pour conséquence une augmentation du travail du myocarde. Parallèlement, l’approvisionnement en oxygène est diminué par des troubles respiratoires associés à la douleur, ce qui constitue un risque accru d’ischémie cardiaque. Cette dernière peut conduire à des troubles du rythme, voire à une défaillance cardiaque potentiellement fatale. L’hypertension artérielle peut également aggraver les hémorragies postopératoires si l’hémostase chirurgicale est déficiente.
b. Conséquences sur le système respiratoire
La douleur a pour conséquence une diminution de l’amplitude des mouvements respiratoires. La fréquence respiratoire est augmentée mais le volume courant est diminué. Ce phénomène est notamment marqué lors de chirurgies thoracique ou abdominale.
L’animal a des réticences à tousser d’où une accumulation possible de mucus qui augmente le risque d’apparition de pneumonie.
Le décubitus latéral prolongé lié à des difficultés à se déplacer contribue à l’apparition d’atélectasie et de pneumonie.
c. Conséquences sur le système digestif
Par son action sur le diencéphale, donc entre autres sur le centre de la faim, la douleur prédispose à l’anorexie. Celle-ci peut conduire chez le chat obèse à des complications de lipidose hépatique.
L’inhibition du système nerveux parasympathique provoque une diminution de la motilité intestinale pouvant aller jusqu’à l’iléus. [38] La stase engendrée favorise la prolifération bactérienne et le risque de septicémie est accru. L’hypercortisolémie peut être à l’origine d’ulcérations gastro-intestinales.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DOULEUR ET ANALGESIE
A. Physiologie de la douleur
I. Définitions
1. Définition de la douleur
2. Douleur physiologique – douleur pathologique
3. Cas particulier de la douleur chirurgicale
II. Voies de la douleur
1. Récepteurs
a. Types de récepteurs
b. Localisation des nocicepteurs
c. Cas particulier de la douleur viscérale
2. Fibres et conduction
3. Segment spinal
a. Projection des fibres
b. Neurones de relais
c. Activité réflexe
d. Neurochimie
4. Voies spinales ascendantes
5. Intégration cérébrale, sensation douloureuse
a. Thalamus
b. Formation réticulée
c. Système limbique
d. Cortex cérébral
III. Contrôles inhibiteurs
1. Segmentaire
2. Supraspinaux
3. Médiateurs
a. Opioïdes
b. Cholécystokinine (CCK)
c. Acide γ-amino-butyrique (GABA)
d. Noradrénaline
IV. Hypersensibilité (périphérique, centrale…)
1. Sensibilisation périphérique
2. Sensibilisation centrale
V. Conséquences de la douleur
1. Modifications cliniques
a. Conséquences sur le système cardio-vasculaire
b. Conséquences sur le système respiratoire
c. Conséquences sur le système digestif
d. Conséquences sur le système immunitaire
e. Conséquences métaboliques
f. Conséquences sur l’équilibre hydro-électrique
g. Conséquences sur le système reproducteur
h. Conséquences sur la guérison et la cicatrisation
2. Modifications comportementales
B. Analgésie
I. Intérêt de l’analgésie
1. Considérations éthiques
2. Considérations médicales
II. Modalités
1. Principes
2. Principes actifs
a. Analgésiques à action principalement périphérique
b. Analgésiques à action principalement centrale
III. Evaluation de la douleur per-opératoire
1. Reconnaissance de la douleur
2. Evaluation clinique et biologique, paramètres mesurables
IV. Evaluation de la douleur post-opératoire
1. Reconnaissance de la douleur
2. Evaluation clinique et biologique, paramètres mesurables
DEUXIEME PARTIE : PRINCIPES ACTIFS UTILISES
A. Anesthésie locale : Lidocaïne
I. Présentation des anesthésiques locaux
1. Définition
2. Historique
3. Classification
II. Présentation de la lidocaïne
1. Structure
2. Propriétés physiques et chimiques
III. Pharmacocinétique
1. Absorption
2. Distribution
3. Biotransformation
4. Elimination
IV. Pharmacodynamie
1. Mécanisme d’action
a. Action des anesthésiques locaux au niveau des canaux sodiques
b. Autres actions des anesthésiques locaux
2. Effet analgésique de la lidocaïne
3. Effets secondaires de la lidocaïne
a. Effets sur le système nerveux
b. Effets sur le système cardiovasculaire
c. Effets sur le système respiratoire
d. Effets sur le système digestif
e. Autres effets secondaires
V. Utilisation thérapeutique
1. Indications et contre-indications
2. Voies d’administration
a. Anesthésie de surface et infiltration
b. Anesthésie tronculaire
c. Anesthésie épidurale
d. Anesthésie intra-articulaire
3. Posologie
4. Toxicité
5. Interactions médicamenteuses
B. Anesthésie générale
B1. Kétamine
I. Présentation de la kétamine
1. Structure
2. Propriétés physico-chimiques
II. Pharmacocinétique
1. Absorption
2. Distribution
3.Biotransformation
4. Elimination
III. Pharmacodynamie
1. Mode d’action
2. Effet « anesthésique » de la kétamine
3. Effets secondaires
a. Effets sur le système nerveux central
b. Effets sur le tonus musculaire et sur les réflexes
c. Effets sur le système cardiovasculaire
d. Effets sur le système respiratoire
e. Effets sur les yeux
f. Effets sur le tractus digestif
g. Effets sur l’appareil urogénital
h. Effets sur les cellules sanguines
IV. Utilisation thérapeutique
1. Indications et contre-indications
2. Voies d’administration
3. Posologie
B2. Médétomidine
I. Présentation de la médétomidine
1. Structure
2. Propriétés physico-chimiques
II. Pharmacocinétique
1. Absorption
2. Distribution
3. Biotransformation
2 4. Elimination
III. Pharmacodynamie
1. Mécanisme d’action
a. Récepteur α2
b. Protéines G
c. Effecteurs
2. Effet anesthésique et analgésique de la médétomidine
3. Effets secondaires
a. Effets sur le système cardiovasculaire
b. Effets sur le système respiratoire
c. Effets sur la température corporelle
d. Effets sur le système endocrine
e. Effets sur le tractus digestif
f. Effets sur l’appareil urinaire
g. Effets sur l’appareil génital
h. Effets sur les yeux
i. Effets sur les cellules sanguines
j. Effets secondaires de l’atipamézole
IV. Utilisation thérapeutique
1. Indications et contre-indications
2. Voies d’administration
3. Posologies
B3. L’association Médétomidine-Kétamine
I. Avantages, inconvénients de l’association
1. Avantages
2. Inconvénients
II. Utilisation de l’association
III. Propriétés de l’association utilisées en mélange
1. Propriétés pharmacologiques obtenues
2. Action de l’association sur les différents organes
a. Action sur le système nerveux central
b. Action sur le système cardio-vasculaire
c. Action sur le système respiratoire
d. Action sur le système digestif
e. Action sur la température corporelle
f. Action sur les yeux
TROISIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
INTRODUCTION
OBJECTIFS DE L’ETUDE
A. Matériel et méthode
I. Les animaux
1 1. Critères d’inclusion
2. Critères de non inclusion
3. Critères d’exclusion
II. Les lots
III. Les produits
1. Lidocaïne.
2. Anesthésie générale
3. Autres molécules
IV. Le protocole
1. Examen clinique pré-opératoire
2. Anesthésie générale
3. Préparation chirurgicale et monitoring
4. Chirurgie
5. Réveil
6. Traitement per et post-opératoire
V. Evaluation de l’animal en per-opératoire
VI. Expression des résultats et analyse statistique
B. Résultats
I. Comparabilité des lots
1. Age des chattes
2. Poids des chattes
3. Durée de l’intervention
II. Administrations de kétamine
1. Nombre de bolus de kétamine en fonction du temps
2. Dose totale de kétamine
III. Les paramètres physiologiques mesurés
1. Mouvements et réactions per-opératoires
2. Fréquence cardiaque
.3. Fréquence respiratoire
4. Température en fin d’intervention chirurgicale
IV. Réveil
1. Reprise du décubitus sternal
2. Score de réveil
C. Discussion
I. Lots
1. Taille des effectifs
2. Animaux exclus du protocole
3. Comparabilité des lots
II. Protocole
1. Intérêt du protocole utilisé
2. Biais et limites introduits par le protocole
a. Chirurgiens
b. Principes actifs utilisés
3. Méthode d’évaluation de la douleur
4. Lidocaïne
III. Résultats
1. Quantité d’anesthésique général nécessaire
2. Mouvements per-opératoires
3. Paramètres physiologiques mesurés
a. Fréquence cardiaque
b. Fréquence respiratoire
4. Réveil
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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