ECONOMIE NUMERIQUE, INNOVATION ET PERFORMANCE ECONOMIQUE

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La diffusion d’Internet en Afrique

Le modèle de Larry Press

Le modèle illustratif le plus usité dans la diffusion d’internet dans un pays est celui de Larry Press8 (1998, 2001).La méthodologie est un audit, réalisé à partir d’une méthode d’évaluation éprouvée au niveau international et basé sur un modèle descriptif et analytique spécifique-pays. Elle s’appuie sur un examen méthodique et indépendant des télécommunications dans la zone de référence en vue de déterminer si les activités et résultats observés satisfont aux dispositions pertinentes et si elles sont mises en œuvre de façon efficace et optimale, apte à atteindre les objectifs. L’évaluation montre les acquis mais surtout les faiblesses des pays dans ce domaine de plus en plus important du développement économique. Le modèle définit également un cadre utile pour évaluer l’état de développement de l’internet. C’est un moyen d’aide à la prise de décision stratégique dans l’expansion des capacités dans le secteur de l’économie numérique.
Le modèle repose sur six (6) dimensions: adoption sectorielle (AS), déploiement (D), degré d’appropriation (DA), distribution géographique (DG), infrastructure de connectivité (IC), infrastructure organisationnelle (IO). A chacune de ces dimensions est attribuée une gamme de cinq (5) valeurs ordinales de 0 (nul ou inexistant) à 4 (fortement développé). Chaque valeur représente un niveau caractérisant des variables propres à la dimension utilisée. Chaque dimension décrit un aspect de l’état de l’internet dans un pays, quand leur ensemble, lui, en constitue l’image globale.

Productivité de l’économie numérique et de l’innovation

Aujourd’hui à l’ère du tout numérique, la difficulté est que la productivité porte davantage sur des domaines de production intellectuelle difficile à chiffrer, à comptabiliser, à rendre statistiquement. La mutation s’oriente vers la civilisation de la connaissance qui suppose un profond changement de nature de la richesse et donc de la croissance.
L’innovation est définie comme un moyen mis en œuvre pour acquérir un avantage compétitif. Une innovation répond aux besoins du marché. Elle permet de créer de nouveaux produits, de développer ou d’améliorer des produits existants, d’optimiser un système de production ou encore d’adopter des technologies nouvelles. Le plus souvent ces technologies sont issues de la recherche fondamentale ou appliquée publique ou issue du département Recherche et Développement (R&D). Frascati, (OCDE, 2012).
L’innovation numérique est donc, le produit de la R&D digitale et consiste à multiplier l’intelligence par la puissance intellectuelle généralisée et numérisée. Au fond, la matière première de la création des nouvelles richesses du nouveau monde est la connaissance qui par nature est un bien public car lorsqu’on partage une connaissance, on ne s’appauvrit pas et grâce à l’internet, elle se diffuse, se reproduit, se multiplie à coût marginal nul.
Cependant, des entreprises naissent en masse (les start-ups) surtout dans le secteur du tertiaire avec de plus en plus de rendements, et la population est presque laissée en rade dans cette mutation, avec en perspective un vrai monde sans emplois.
Malgré cette vision assez pessimiste, il est facile de reconnaitre que la mère de toutes les révolutions est bien le numérique. La R&D explose avec, la robotique, les énergies renouvelables, les nanotechnologies, la génétique, l’amélioration de l’humain, la thérapie cellulaire, la fabrication d’ADN sur mesure, la reproduction d’organe. C’est le symbole même des gains de productivité qui sont mesurés par un indicateur nouveau « la vitesse du numérique ».
Sur le plan économique, il est à noter que le développement du numérique est régi par quatre (4) lois: la loi de Moore complétée par la loi de Kryder, la loi de Gilder (qui est une loi technologique), et la loi de Metcalfe (qui est une loi sociale).
La combinaison de ces quatre (4) lois confère au digital un caractère quasi irrémédiable à sa fulgurante expansion économique (Source: Jarrosson, 2009 : Vers l’économie 2.0 p 22).
Ainsi, la numérisation qui est immatérielle accentue irréversiblement la composante informationnelle et mondialisée de l’économie numérique et surtout de l’innovation. Elle est génératrice d’effets de réseau11 et d’un autre principe social fondamental de la connectivité connu sous l’appellation de la loi de Metcalfe12 qui indique que: « l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs (N2)». Ainsi, si une seule personne dispose d’Internet, la valeur du réseau est pour ainsi dire nulle. Si deux individus ont accès à internet, son utilité est de quatre. Si trois personnes sont connectées, l’utilité d’internet est de neuf, etc. Autrement dit : « Plus un réseau est grand, plus sa valeur augmente». Cette loi sociale est la résultante technique de «l’effet de réseau» ou «effet de club» directs (téléphone), indirects (internet) c’est-à-dire, un bien ou un service TIC est d’autant plus utile à chacun qu’il profite à tous.
En définitive, le sous-jacent de l’économie de l’information est la technologie. La digitalisation est portée et résumée surtout par la loi de Moore. En 1965, Goldon Moore l’un des fondateurs d’Intel Corporation (la première entreprise en termes de capitalisation boursière) avait constaté qu’une puce (un microprocesseur) en remplacer une autre tous les 18 mois. Et chaque nouvelle puce électronique était deux (2) fois plus puissante que la précédente. Ce principe de doublement de la productivité de la puce tous les 18 mois, à prix constants, est appelé la première loi de Moore: « la puissance de traitement des microprocesseurs doublera, à prix constants, tous les dix-huit mois ». Dix ans plus tard, en 1975, il amende cette loi en précisant: « le nombre de transistors qui peuvent être placés sur une puce de silicium double tous les deux ans ». Cette étonnante deuxième loi s’est avérée exacte et témoigne de la rapidité de l’évolution technologique dans l’électronique. En effet, un tel rythme de performance ne s’était jamais vu dans aucune technologie. Mais à l’épreuve du temps et de la densité du nombre des transistors, la loi de Moore s’essouffle, ralentit pour cause de difficultés de dissipation thermique qui empêchent une montée en fréquence en dépit de la taille toujours plus faible des composants. Elle est complétée par la loi de Kryder: « la densité de stockage des disques magnétiques s’est accrue plus rapidement que la densité des puces ». C’est cette loi qui explique la présence dans le marché d’ordinateurs de plus en plus puissants, compacts, et de moins en moins chers. Par exemple, un processeur qui en 1971, contenait 2000 transistors interconnectés (Intel 4004) en contient en l’an 2011, un (1) milliard (Intel Core i3/i5/i7 Sandy Bridge)13: ce phénomène engendre une véritable explosion des capacités des disques durs des ordinateurs qui passent de mégabits (106) à Térabits (1012), et tendent irrémédiablement vers des pétabits (1015), exabits (1018), zêtabits (1021), yottabits (1024) etc. A chaque augmentation de performance, de nouvelles applications deviennent automatiquement possibles. Cette nouvelle vague devrait émerger davantage dans les prochaines années, associées tout d’abord à la fabrication et à la diffusion des puces 3D, puis dans un avenir beaucoup plus lointain, à l’électronique quantique14. Les lois de Moore et de Kryder impulsent ainsi le rythme avec de belles perspectives, et sont le sous-jacent de la transformation de l’économie numérique et de l’innovation dans le cadre de l’évolution qui rend possible la diffusion. La cadence est encore plus vive, plus nette que celle des révolutions précédentes (la machine à vapeur en 1765 en Angleterre, et l’électricité en 1870 aux Etats-Unis qui ont certes suscitées des progrès définitivement majeurs, mais à une vitesse beaucoup plus lente).
Par ailleurs, la loi de Gilder énoncée en 1993: « la capacité des réseaux de télécommunication triplera tous les ans », montre l’effort et le bond remarquable fait dans les télécommunications. « La performance économique ne dépend pas seulement de la puissance de traitement, mais aussi de l’échange qui est créateur de valeur (quand deux personnes échangent, c’est que pour chacune d’entre elles ce qu’elle acquiert a plus de valeur que ce qu’elle cède). Les réseaux de télécommunication constituent le système nerveux de l’économie de l’information, au même titre que les porte-conteneurs constituent le système nerveux de l’économie industrielle ». Jarrosson (2009).
Cependant, une différence de taille se pointe, dans le cas de l’échange d’un bien physique, une fois vendu, le bien n’est plus possédé, il est perdu par le cédant. Alors que dans le cas de l’échange d’informations, celui qui cède l’information continue de la détenir, il ne fait que la dupliquer et la transmettre presque sans coût. Autrement dit, dans l’économie industrielle, la valeur gagnée par l’un est perdue par l’autre alors que dans l’économie de l’information la valeur gagnée par l’un n’est pas perdue par l’autre.
La productivité globale des facteurs (PGF) issue du numérique, va créer énormément de nouvelles richesses qui risquent de se déverser vers les services. Alors que les biens et services traditionnels présentent des limites physiques, l’intelligence est un bien durable, reproductible à souhait. Les nouveaux biens numériques, les nouvelles connaissances produisent de nouvelles richesses qui à terme aboutissent à des emplois de services dans les filières d’avenir (Tableau 6, page 41). Ainsi comme le prédisait Jouvenel(1968) « les emplois de l’aménité (bienveillance) de la vie », c’est-à-dire les emplois d’un nouveau type s’installent. Les gains de productivité sont plutôt socialisés de manière qualitative et difficilement monétarisés, alors que l’amplification des qualités de la vie ne fait pas le PIB qui est quantitatif.
A la suite de ce progrès technique, on est en face de la destruction-créatrice de Schumpeter(1942) prolongée par la théorie du déversement d’Alfred Sauvy (1980) de ces secteurs numériques en ébullition permanente.

HISTORIQUE DE LA R&D DANS LA ZONE UEMOA

A l’instar des pays de l’OCDE, la R&D est formellement matérialisée par la Propriété Intellectuelle (PI) au sein de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). De tout temps, le brevet d’invention a toujours été le titre de propriété intellectuelle le plus connu des environnements scientifiques, technologiques, industriels et des affaires. A ce titre, il concentre, aujourd’hui, toutes les questions liées au développement des entreprises, des politiques nationales et internationales. Il devient ainsi, l’outil indispensable de l’extension des niches commerciales et industrielles.
Mais globalement la mesure de l’innovation est loin d’être simple. Les instruments de mesure ou indicateurs sont de deux types. Les « inputs », c’est-à-dire tout ce qui est injecté dans le système d’innovation (financement R&D, nombre de chercheurs, etc.) et les « outputs » (publications, brevets, etc.). Si les premiers sont assez fiables, les seconds, en revanche, le sont moins (Massard, 2004).
L’indicateur principal néanmoins demeure la protection par les dépôts de brevets à défaut l’innovation peut toujours être considérée comme un produit sans valeur. Le propre de l’Afrique est que les populations ne disposent pas de la culture de brevets. Par conséquent, le niveau de l’innovation apparait faible. Pour sa réactivation afin de lui impulser une nouvelle dynamique les étapes itératives suivantes sont essentielles et déterminantes : (i) d’abord s’appuyer sur des investissements publics & privés conséquents, dans la durée (ii) ensuite, cibler principalement deux indicateurs : la hausse du financement de la R&D, et l’accroissement du nombre de chercheurs. C’est l’innovation qui va naître de la compilation de ces deux instruments financiers qui porte la vitalité d’une économie, autrement dit, la productivité est le fruit de l’innovation qui à son tour dépend des choix d’investissement publics et privés dans le long terme sur des infrastructures résilientes.
Historiquement, le processus de protection des œuvres, en Afrique, a démarré le 13 septembre 1962, avec la signature à Libreville au Gabon, entre douze (12) Chefs d’Etat et de Gouvernement, de l’Accord portant création de l’Office Africain et Malgache de la Propriété Industrielle (OAMPI). Cet Accord est révisé à Bangui (République Centrafricaine), le 2 mars 1977, pour donner naissance à l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI).
Le 24 Février 1999, l’Accord de Bangui est à son tour révisé. Cette nouvelle révision
vise à :
• rendre ses dispositions compatibles avec les exigences des traités internationaux en matière de propriété intellectuelle auxquels les Etats membres sont parties, notamment l’Accord sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce (Accord sur les ADPIC) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC);
• simplifier les procédures de délivrance des titres;
• élargir les missions de I’OAPI qui, au-delà de ses missions traditionnelles, doit promouvoir le développement des Etats membres au moyen notamment d’une protection efficace de la propriété intellectuelle et des droits connexes et assurer la formation en propriété intellectuelle;
• élargir la protection à des objets nouveaux (obtentions végétales, schémas de configuration des circuits intégrés).
Le nouvel Accord est entré en vigueur le 28 février 2002. II renforce la créativité et la protection des droits de propriété intellectuelle pour garantir les investissements, faciliter le transfert de technologie et contribuer ainsi à la croissance économique des Etats membres.
« L’Afrique de l’Ouest a enregistré une forte croissance économique ces dernières années, en dépit de l’épidémie d’Ebola et d’autres crises. Toutefois, cette croissance masque des faiblesses structurelles : les membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA, CEDEAO) sont encore tributaires des revenus tirés des matières premières et n’ont pas réussi à ce jour à diversifier leurs économies. Le principal obstacle est la pénurie de personnel qualifié, notamment de techniciens. Seuls trois pays de l’Afrique de l’Ouest consacrent plus de 1 % de leur PIB à l’enseignement supérieur (Ghana, Mali et Sénégal) et l’analphabétisme demeure une entrave majeure au développement de la formation professionnelle. Le Plan d’action consolidé de l’Afrique dans le domaine de la science et de la technologie (2005-2014) préconisait la création de réseaux régionaux de centres d’excellence et une plus grande mobilité des scientifiques sur le continent. En 2012, l’Union économique et monétaire ouest-africaine a désigné 14 centres d’excellence qui, forts de ce label, ont obtenu une aide financière de deux ans. La Banque mondiale a lancé un projet similaire en 2014, mais sous la forme de prêts. Le programme Vision 2020 de la CEDEAO (2011) fixe une feuille de route pour améliorer la gouvernance, accélérer l’intégration économique et monétaire et promouvoir les partenariats public-privé. La Politique de la science et de la technologie de la CEDEAO (2011) fait partie intégrante de Vision 2020 et épouse les ambitions du plan d’action du continent en matière de science et de technologie industrielle (STI). Jusqu’ici, le secteur de la recherche a eu peu d’impact en Afrique de l’Ouest, du fait de l’absence de stratégies nationales de la recherche et de l’innovation, du faible niveau de l’investissement en R&D, de la participation limitée du secteur privé et du caractère insuffisant de la coopération intrarégionale entre chercheurs ouest-africains. L’État reste de loin la principale source de dépense intérieure de recherche et développement (DIRD). La production ouest africaine de travaux scientifiques demeure faible, seuls la Gambie et Cabo Verde publiant 50 articles ou plus par million d’habitants ». (Rapport 2015 Unesco).
Dans le domaine de l’économie numérique et de l’innovation, il faut réaffirmer l’aspiration de l’Afrique à devenir un centre d’excellence, ce qui est de nature à garantir son positionnement dans le commerce mondial. Pour ce faire, un état des lieux de la contribution de l’OAPI est nécessaire pour faire de la propriété intellectuelle un véritable instrument de développement en Afrique impliquant la prise en compte d’une double dimension législative et institutionnelle. L’OAPI doit résolument s’engager à faire émerger le continent africain, en l’extirpant de la hantise de la dépendance, eu égard à l’éventail de richesses naturelles dont la nature l’a doté et du potentiel de ressources humaines de haute qualité souvent peu utilisé. En effet, malgré le foisonnement et la fertilité des idées, force est de reconnaitre que l’innovation ouest africaine est dans une dynamique molle et semble un peu nonchalante reflétée par la réalité des chiffres de l’inventaire des brevets déposés et des publications scientifiques (Tableaux 11 & 12, page 54 & 55).

ECONOMIE NUMERIQUE, INNOVATION ET PERFORMANCE ECONOMIQUE

Ce chapitre traite en deux séquences les interactions théoriques et empiriques entre l’économie numérique, l’innovation et la croissance économique. Dans une première approche, il sera procédé à une revue des connaissances théoriques et dans une seconde étape
à l’apport empirique, mais également et surtout à la présentation des historiques dans l’espace d’intégration économique et monétaire ouest africaine.

LIENS ENTRE ECONOMIE NUMERIQUE, INNOVATION ET CROISSANCE ECONOMIQUE: ETAT DES CONNAISSANCES

Dans cette section, nous donnons un aperçu des théories dans lesquelles les auteurs ont traité de l’économie numérique, et de l’innovation, notamment du rapport entre les deux concepts pour créer de la valeur et valoriser la croissance.

Economie numérique et croissance économique

Cette sous-section essaie d’examiner l’approche théorique de l’économie numérique et sa relation avec la croissance en Afrique de l’Ouest, où les TIC et la diffusion ont été promues à des initiatives politiques assez vigoureuses malgré des résultats pour l’instant relativement maigres. L’économie numérique évolue dans un monde de plus en plus basé sur le savoir. Elle permet aux économies d’acquérir et de partager des idées, des compétences, des services et des technologies au niveau local, régional, et mondial. Elle contribue aussi à rendre l’économie mondiale plus intégrée par le principe de la dématérialisation à faible coût.
L’économie numérique est largement considérée comme ayant le potentiel pour contribuer positivement à la croissance économique, au développement et à améliorer les conditions et la qualité de vie des individus et des ménages. D’une manière générale, elle se présente comme l’un des fondements de la prospérité d’un pays. Une riche littérature permet d’examiner les contributions de l’économie numérique à la croissance économique. Cependant, les différentes études, notoirement axées sur les pays américains et européens ont fourni une vue d’ensemble de la contribution de l’investissement dans les TIC à la croissance économique dans plus de 100 pays dans le monde entier notamment avec Jorgenson & Vu, (2005).
Parmi les pionniers, à avoir initié les premières études, nous pouvons citer : Oliner & Sichel (1994), Jorgenson & Stiroh (1995). Les travaux se sont déroulés principalement : aux Etats-Unis, Jorgenson (2001), Stiroh (2002), Oliner & Sichel (2003), Jorgenson & al. (2003a), Martínez & al. (2010); au Japon, Jorgenson & Motohashi (2005); en Espagne, Martínez & al. (2008); sur les économies de l’Union Européenne, Colecchia & Schreyer (2001), Daveri (2002); sur les économies du G716, Jorgenson (2003); sur les comparaisons au niveau de l’industrie entre l’Union Européenne et les États-Unis, Dimelis & Papaioannou, (2011).
L’économie numérique affecte tous les secteurs de l’économie de façon transversale quel que soit le niveau de développement surtout par le biais de l’infrastructure mobile. La revue de la littérature indique que la téléphonie mobile et l’accès à la large bande peuvent conduire à des marchés compétitifs, à la création massive d’emplois, et à la croissance du PIB. Plusieurs études économiques dans des pays émergents notamment avec Jensen, (2007) à Kerala en inde, Klonner & Nolen, (2010), en Afrique du Sud, et Katz & al, (2011a), au Brésil, montrent que l’écosystème des télécommunications répond à des préoccupations réelles et améliore le bien-être des populations. En Afrique, il est relevé globalement un retard pour tirer pleinement profit de cette nouvelle économie. Mais l’assaut des technologies mobiles et la libéralisation des marchés ont permis le déploiement rapide et à moindre coût dans certains cas, des réseaux de communication. Le marché de la téléphonie mobile est particulièrement important pour les pays en développement, où il croît plus vite et où il apparaît comme un outil qui permet de sauter les étapes d’adoption technologique. Le nombre des nouvelles connexions téléphoniques dans les pays à faibles et moyens revenus a dépassé celui des pays à revenus intermédiaires et à hauts revenus depuis 1998 (World bank, 2008c).
Beaucoup de travaux ont été réalisés ces dernières années sur les déterminants de l’adoption des TIC, compte tenu de son impact sur l’accélération du développement économique. Ces travaux ont été menés aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. « Au total, il est nécessaire de procéder à une analyse des facteurs explicatifs de la demande de l’Internet par les ménages africains, en s’appuyant sur une gamme assez large de facteurs relevant aussi bien du niveau microéconomique que du niveau macroéconomique, et portant sur un nombre représentatif des pays africains subsahariens, tant aux plans économique, spatial que démographique » Diagne, A. & Birba, O (2009).
Alors que la plupart des études ont tendance à se concentrer sur les économies développées, des études plus récentes offrent des preuves de ces avantages dans le cas des pays émergents et des pays en développement (PED). Par exemple, à Kerala (Inde), l’introduction de la téléphonie mobile a positivement impactée le marché de la demande dans le secteur de la pêche (Jensen, 2007). De même, au Niger, les prix des céréales ont chuté, entraînant une augmentation des profits et, en définitive, l’amélioration du bien-être des consommateurs Aker(2008). Les producteurs de bananes en Ouganda ont su contourné le caractère périssable des produits par une meilleure supply chain basée sur une baisse des coûts de distribution grâce à la couverture mobile. Au Kenya et en Tanzanie, le lancement des services financiers mobiles ont à la fois, réduit le coût des services bancaires et les charges transactionnelles, conduisant à une forte réduction de la population non bancarisées. De même, l’introduction de nouvelles applications mobiles m-Santé (mobile-Health) au Ghana et au Cap-Vert a donné lieu à des services de santé de qualité plus accessibles et abordables. Tagodoe (2006), a étudié le rapport entre la diffusion du droit et internet en Afrique de l’Ouest pour révéler l’importance de ce médium de communication. Conte (1999), en régressant le logarithme du nombre de comptes Internet pour 100 habitants, dans chaque pays africain, sur le logarithme de la population urbaine totale (en pourcentage), est parvenu à la conclusion que l’usage de l’Internet est un phénomène essentiellement urbain en Afrique.
Dans certains cas, la mise en place des réseaux mobiles peut conduire au développement de nouveaux marchés et services. Lorsqu’une région a reçu une couverture de réseau sans fil en Afrique du Sud, par exemple, l’emploi a augmenté de façon significative (Klonner & Nolen, 2010). En outre, plusieurs études (Waverman, Meschi & Fuss, 2005; Shiu & Lam, 2008) trouvent un impact réel sur la croissance économique. Gruber & Koutroumpis (2011) montrent, les effets de la téléphonie mobile sur la croissance du PIB en corrélation avec le boom du mobile qui atteint des taux de pénétration qui dépassent les 100% dans les pays de l’UEMOA (UIT, 2015).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : ECONOMIE NUMERIQUE ET INNOVATION DANS L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE
I. GAIN DE PRODUCTIVITE DE L’ECONOMIE NUMERIQUE ET FAIBLE CREATIVITE DES PAYS DE LA ZONE UEMOA
I.1. Mise en lumière de la notion « d’économie numérique »
I.1.1. Compréhension de l’économie numérique
I.1.2. La diffusion d’Internet en Afrique
I.1.2.1. Le modèle de Larry Press
I.1.2.2. Description et analyse de la diffusion d’Internet en Afrique
I.2. Productivité de l’économie numérique et de l’innovation
II. HISTORIQUE DE LA R&D DANS LA ZONE UEMOA
CONCLUSION
CHAPITRE II : ECONOMIE NUMERIQUE, INNOVATION ET PERFORMANCE ECONOMIQUE
I. LIENS ENTRE ECONOMIE NUMERIQUE, INNOVATION ET CROISSANCE ECONOMIQUE: ETAT DES CONNAISSANCES
I.1. Economie numérique et croissance économique
I.2. Innovation et croissance économique
I.3. Les liens de causalité théorique entre l’économie numérique, l’innovation et la croissance économique
I.3.1. Interaction par le canal de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest
I.3.2 Les nouvelles opportunités offertes par les TIC
II. ROLE DES INNOVATIONS DANS LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION SUR LES PERFORMANCES ECONOMIQUES EN AFRIQUE DE L’OUEST
II.1. Contribution empirique des TIC aux performances économiques
II.2. Analyses empiriques du rapport entre l’innovation et la croissance économique dans l’UEMOA
II.3. Révolution du digital et performance économique
CONCLUSION
CHAPITRE III: MODELISATION DE L’APPORT DE L’ECONOMIE NUMERIQUE ET DE L’INNOVATION
I. REVUE DES APPROCHES METHODOLOGIQUES
II. SPECIFICATION DU MODELE
II.1. Présentation des différentes variables: variable à expliquer, variables d’intérêt et variables de contrôle
II.2. Sources des données
III. PRINCIPAUX RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Estimation et les tests essentiels par rapport au modèle
III.1.1. L’analyse descriptive
III.1.2. Les différents tests et estimation du modèle
III.2. Interprétations économiques des coefficients d’estimation et des écart-types du
modèle à effets aléatoires
IV. IMPLICATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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