Economie et niveau d’équipement; et la ville et sa zone d’influence

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Contexte régional

Situé à 70km de la capitale sénégalaise(Dakar) qui constituent avec l’océan atlantique sa limite à l’ouest, la région de Thiès se trouve entre les régions de Diourbel et Fatick au sud-est, Louga au nord, et Fatick au sud. Elle couvre une superficie de 6670km2 soit 3,4% du territoire national, pour une population de 1788864hbts, soit une densité de 268hbts / km2 (d’après le rapport du RGPHAE 2013), voire figure
Thiès est une ville moyenne prise dans la mouvance de la capitale et est la seule capitale régionale se trouvant à moins de 80Km de Dakar22. Elle exerce aussi une attractivité sur les autres localités de la région. A force de ne pouvoir devenir une importante force économique, sa puissance se réduit à une forte croissance de la population et à un énorme déploiement spatial (Samba Diouf).Cela s’est accompagné avec une poussée d’activités industrielles qui a participé au développement de la ville et de sa région.
Dans le contexte actuel, Thiès reste un centre de communication car toutes les voies y convergent. Le développement fulgurant de Mbour peut constituer un frein pour Thiès. Etant un pôle de pêche, Mbour est une zone qui peut profiter du développement du tourisme balnéaire, et sa proximité avec le nouvel aéroport joue à sa faveur. Thiès est en train de faire face aux défis majeurs de son urbanisation. Ainsi, au risque de ne perdre le statut de capitale régionale, la ville tant à être une métropole d’équilibre avec Mbour et Diamniadio23 grâce à l’existence de richesse naturelles diversifiées et du fait que l’axe constitue un réceptacle de grands travaux structurants en cours de réalisation ou en vue de l’être24

Le site

La ville de Thiès, est située dans le périmètre communal de Fandène qui encercle la quasi-totalité de la ville. Elle couvre une superficie de 68,82km2 pour une population de317764 habitants. Elle est limitée au nord et au sud par l’ancienne communauté rural de Fandène (devenue commune après l’application de la nouvelle loi sur la décentralisation au Sénégal en Juin 2014) avec une petite ouverture au sud-ouest sur la commune de Keur Moussa (ex communauté rurale).
De par son histoire, Thiès fut un petit village occupé par des sérères nones qui y sont établis en 1804. Ces derniers vivaient principalement de l’agriculture, de l’élevage et de chasse. Il était le lieu de passage des commerçants et des voyageurs qui se rendaient au comptoir de Rufisque pendant l’époque coloniale.
La ville de Thiès avait été créée en 1862 pour faciliter les communications entre Saint-Louis et Dakar, tout en servant de poste avancée face à l’hostilité de l’Etat du Cayor25. En effet, la ville constituait un lieu stratégique pour le commerce et les mouvements militaires vers Saint –louis et à l’intérieur du pays.
Du fait de la présence des brigands qui se cachèrent au niveau des massifs pour couper la route aux passants, les colons avaient décidé d’implanter à Thiès un fort en 1864.Cette implantation est accompagnée par la réalisation de pistes et de routes pour sortir Thiès de son isolement. C’est ainsi que Thiès est devenu une zone d’escale pour les caravaniers du Cayor qui allaient à Rufisque. Dès lors, la ville a connu une évolution exponentielle de sa population et un étalement spatial remarquable.

Situation de la ville dans sa région

Chef-lieu du département et de la région, la ville de Thiès est un nœud situé entre les autres départements de la région (Tivaouane et Mbour). Elle constitue le relais des activités des autres villes de la région. La ville s’ouvre aux autres départements de Tivaouane au Nord et de Mbour au Sud.
En effet, la ville de Thiès se trouve au carrefour de nombreux axes qui lui confère une position stratégiques par rapport à sa région, mais aussi au reste du pays. Cette position lui confère aussi un profit idéal pour l’établissement d’activités industrielles et commerciales. Elle joue un grand rôle sur les activités de la région car la presque totalité des trafics passe au niveau de Thiès (voir carte).
25 Amadou Diop 2004, p 75Source:

Caractéristiques démographiques

Centre industriel et nœud de communication, Thiès est aujourd’hui la troisième ville du pays en population (Repetti, 2007)26 après Dakar et Touba. La population de la ville de Thiès est passée de 237849 habitants en 2002 (RGPH 2002) à 286215 habitants en 2010, et a atteint 317764 en 201327. Elle est concentrée sur une superficie de 68, 22 km² et abrite 17,3 % de la population régionale en 2010 et 19,27% en 2013. Cette augmentation est le résultat de l’accroissement naturel de la population mais aussi de la migration qui a caractérisé la ville depuis sa création (ANSD).
Le poids démographique de la ville par rapport à la population urbaine régionale est passé de 42.36% en 2002 à 39% en 2010 et 17,80% en 2013 comme l’indique le tableau suivant :
La population de la ville de Thiès est inégalement répartie sur le territoire des communes. En effet, l’ANSD en 2010, la commune de Thiès EST concentre la majeure partie de la population de la ville soit 43,32%, celle de Thiès Nord 33,53% et celle de Thiès Ouest 23,15 %. Cette situation s’est confirmée en 2013. (Voir tableau ci-dessus)
D’après une enquête effectuée par le cabinet CCA en 2004, les quartiers les plus peuplés sont : Médina Fall, Cité Senghor I, Diakhao-Thialy, DVF, Hersent 1, Randoulène Sud. Ceux moins peuplés sont les quartiers issus des villages rattachés, il s’agit de Diassap, Keur Issa, Poniène, Thionakh.
La population de la ville de Thiès est dominée par les femmes. En 2010, elles représentaient 51,9% de la population totale et 51,1% en 2013.
La répartition de la population par tranche d’âge n’est pas disponible pour l’année 2013.
Cependant l’enquête ménage réalisée par le cabinet CCA en 200428 a donné les proportions suivantes :
− Les jeunes de moi
ns de 20 ans représentaient 54,9 % de la population totale, Cela dénote une fécondité élevée et une mortalité en baisse ;
− Les personnes âgées de 20-59 ans représentaient 38,3 % ;
− Les 60 ans et plus représentaient 6,8 %. Selon toujours la même source, l’ethnie Wolof est largement majoritaire dans la ville qui comprend aussi des Poular, des Sérères des mandingues, et des étrangers principalement constitués de maliens, maures et de guinéens.
La ville de Thiès est une zone d’accueil des migrants à cause de son attractivité qui s’exerce sur l’ensemble des autres régions. En effet, la ville de Thiès constitue un carrefour routier et ferroviaire distant de 70 km de la capitale Dakar qui est la principale destination des migrants. Ceci est accentué par la proximité du nouveau pôle urbain de Diamniadio et de l’autoroute à péage qui facilite les déplacements quotidiens.
C’est une zone de transition ; les migrants qui y séjournent ont toujours eu tendance à se déplacer à nouveau vers d’autres destinations.
Nous remarquons de plus en plus une sédentarisation, en raison de conditions de vie meilleures et des opportunités réelles d’emplois notamment dans le secteur informel qui compte des ressortissants des villages environnants, des autres régions et de pays limitrophes (Mali, Guinée, Mauritanie).
Aussi des migrations journalières s’effectuent entre la ville et les autres entités limitrophes. En effet, beaucoup de travailleurs des mines de zirconium, de l’usine de phosphate et des autres usines présentes au niveau de la région sont domiciliés dans la ville de Thiès.

Origine et processus de développement

Le développement important de la ville s’est fondé sur deux spécificités majeurs ayants toutes deux pour origine la position géographique singulière de la ville. Thiès commande l’accès à Dakar depuis l’intérieur du Pays par un passage situé entre deux plateaux, aujourd’hui recouverts par une forêt classée. Cette position a toujours fait historiquement de la ville un site stratégique dès le début de la colonisation. La mise en place de la ligne de chemin de faire entre Dakar et saint louis inauguré en 1885 a aussi amorcé sa croissance encore accentué par la décision d’y implanté les ateliers du rail du Dakar-Niger en 1923, nouvelle ligne inaugurée
Aujourd’hui, la ville de Thiès est le siège de l’école supérieur des armées et d’une base de l’aviation de l’armée sénégalaise.

Processus d’urbanisation :

La croissance urbaine de la ville de Thiès s’est fait avec la densification de la population et l’attractivité générée en partie par les activités économiques ainsi que la présence d’un certain nombre d’infrastructures sanitaire et scolaire. Les fondements de cette croissance sont aussi explicables à travers l’extension spatiale de la ville à une certaine époque.
Le processus d’urbanisation entamé depuis l’époque coloniale dans la ville de Thiès s’est accentué après les indépendances. En effet, la position stratégique de la ville était favorable à la réalisation d’infrastructures qui ont participé à sa dynamique d’urbanisation. Sa position entre la capitale et l’intérieur du pays en fait un point militaire stratégique et un nœud de communication important. La ville se développe rapidement. L’extension spatiale de la surface urbanisée de la ville s’est fait à des phases successives répondant à une demande pressante de sa population. Le développement spatial s’est fait en corrélation avec sa croissance démographique. En 1907 les colons et les ouvriers travaillent à la construction de la voie ferrée Thiès-Niger, en 1904 un important centre de formation militaire ouvre ses portes, les ateliers de réparation du chemin de fer sont construits en 1923. En 1938, Thiès compte 18000habitants, puis 40000habitants en 1952(Savonnet, 1955)29. En 1949 la ville était presque dédiée aux activités ferroviaires et militaires. Les voies locales desservent principalement les camps militaires et la gare ferroviaire. En 1940, la superficie de Thiès était estimée de 450 ha. Elle s’est étendue en 1956 avec l’intégration des villages traditionnels tels que Thialy, Nguinth et Wango pour atteindre une superficie de 1 350 ha.
En 1991, la ville s’étend et les principales voies d’accès existaient déjà. En 1978, le territoire de la ville s’est agrandi avec le rattachement de huit villages qui appartenaient à la communauté rurale de Fandène. Il s’agit de Diassap, Poniène, Thionakh, Keur Issa, Keur Modou Ndiaye, Keur Saïb Ndoye, Thiapong et Silmang.
Depuis cette date, aucun décret de rattachement n’a été pris pour élargir le territoire de la Ville qui est maintenant de 6 822 ha.
En 2012, l’extension de la ville atteint au Nord et au Sud-ouest les limites des forêts classées. Les voies de contournement Nord et Sud ont été créées et la ville a bénéficié de la réhabilitation du réseau de voiries urbaines.
Le premier lotissement de Thiès fut réalisé en 1885; il concernait les alentours de la gare ferroviaire. La ville était alors constituée du quartier commercial, de la zone résidentielle, du centre administratif et du camp militaire.
Le statut de ville coloniale de Thiès s’est renforcé avec la construction de la Gouvernance et l’installation du premier Administrateur Civil en 1893, l’extension du Camp Militaire en 1894 et de la Prison en 1896. Les villages déplacés formèrent ainsi les quartiers de Diakhao et de Nguinth.
En 1904, Thiès fut érigée en commune mixte et a continué à se renforcer avec l’installation des ateliers de réparation des chemins de fer en 1923 et la construction en 1924 de la Cité Ballabey. Cela a entrainé l’afflux de populations et la naissance des quartiers périphériques de Takhikao, de Médina FALL, de Mbambara et de Randoulène.
Le développement de la ville vers le Nord Est et le Sud Est s’est poursuivi jusqu’en 1940, mais la création de la Base Militaire et de l’Aéroport en 1940 vont réorienter son expansion vers le Nord-Ouest.
Vers 1949, le caractère urbain de la ville s’affirma avec la création de zones résidentielles au Nord et à l’Ouest, l’ouverture de vastes avenues à travers les quartiers périphériques : Diakhao, Takhikao, et Mbambara. La ville se modernisa avec le remplacement des cases en paille ou en banco par des constructions en dur.
La construction de la route Dakar – Thiès en 1952 a également rendu la ville plus attractive. Ainsi, on a assisté à l’étalement du quartier de Médina Fall vers l’Est, et la création de Grand Thiès.
En 1960, date d’accession du Sénégal à l’indépendance, Thiès devient le chef-lieu de la région qui porte son nom. Un déplacement du front urbain vers le Sud et le Sud-ouest fut noté avec les lotissements des Parcelles Assainies, de FAHU, Sud Stade, Grand Standing etc.
La ville de Thiès a bénéficié de programmes importants d’équipements et d’infrastructures notamment à l’occasion des fêtes de l’indépendance de 1979 et de 2004.
Le Programme Spécial Indépendance 2004 a permis à la ville de bénéficier de nombreux investissements en infrastructures routières, sportives, culturelles, et la réalisation d’une Zone d’Aménagement concerté (ZAC) de 100 ha à Nguinth qui a entrainé son extension vers le nord.
La Ville a actuellement quasiment épuisé ses réserves foncières et son extension n’est possible que sur les communautés rurales voisines. Pour contrecarrer cette tendance et sécuriser leur propre territoire, les collectivités locales limitrophes sont en train d’ériger une série de lotissements. Ce qui pose alors la nécessité de développer une politique d’intercommunalité.

Occupation du sol :

Le premier plan directeur d’urbanisme de Thiès élaboré en 1949 par le Service Temporaire d’Aménagement du Grand Dakar(STAGID) avait défini un zoning de la ville suivant :
-zone militaire et de défense nationale au Sud-Ouest où l’on retrouve le champ de tir actuel -emprise des installations ferroviaires au Nord-Est
-zone industrielle de 14ha de part et d’autre de la route de Khombole actuel RN3 -zone commerciale entre la gare ferroviaire et la mission catholique -zone administrative entre la gare et l’hôtel de ville
-zone résidentielle vers le Sud et entre la RN2 et la RN3
-zone non aedificandi et un champ de course entre la mission catholique et la base aérienne.
Les grandes orientations du premier plan directeur ont été relativement respectées, mais il a été dépassé dans ses limites spatiales avec le développement urbain par la réalisation des abattoirs, la création du quartier 10ème à l’Ouest, la mission Saint Jean de Dieu au Nord et le Camp des GMI au sud. La ville a continué son extension avec des lotissements et des occupations irrégulières. Un second PDU qui couvre la période de 1981 à 2000 a permis la mise en place d’équipements structurants tels que le stade Lat-Dior, la gare routière et l’hôpital régional. Un second hôpital prévu au Nord Est dans le cadre de ce PDU n’a pas pu être réalisé.
Le PDU de 1981 de la commune de Thiès d’alors n’a pu se réaliser dans toutes ses options. Les raisons peuvent être trouvées dans l’absence d’une réelle volonté politique ainsi que dans le manque de moyens adéquats. Cela se traduit par la présence de quartiers non lotis localisés au niveau du centre-ville (Mbambara, Aiglon, Keur Ablaye Yakhine, DVF, Médina Fall, etc.) et l’insuffisance d’infrastructures.
Actuellement, d’autres aménagements ont été opérés. Il s’agit pour beaucoup d’emplacement d’infrastructures artistiques et culturelles. Elles sont plus ou moins concentrées dans le centre-ville et à la périphérie Nord. Les infrastructures les plus rayonnantes sont les Manufactures Sénégalaises des Arts Décoratifs (MSAD) nouvellement réhabilitées, le village artisanal de 10ème, le CDEPS, le Centre Culturel de Nguinth, et l’Espace jeunes de Escale, réalisées dans le cadre des chantiers de Thiès et quelques rares étals d’exposition d’objets au niveau de certains hôtels.
Les emplacements industriels sont un peu dispersés dans la ville. On retrouve au Nord-ouest l’usine SENBUS et TRANSRAIL, à l’Ouest la NSTS qui a redémarré récemment ses activités et une zone industrielle qui commence à être valorisée avec la poussée de Petites et Moyennes Entreprises, et au Nord l’usine de montage de véhicule.
L’ancienne zone affectée à l’industrie par le PDU de 1981 vers la route de Khombole a été déclassée du fait de l’extension des zones de résidence. Seul l’abattoir y existe comme entreprise formelle.

Economie et niveau d’équipement; et la ville et sa zone d’influence

La ville de Thiès constitue une zone très dense avec sa région. Elle est une ville de tradition industrielle mais aussi elle vie du commerce et maintenant, devient une ville universitaire depuis peu d’années. Elle joue un rôle moteur dans les échanges locaux et régionaux et offre une série d’infrastructures et de services publics et privés.

Desserte par les équipements et les infrastructures

Centre régional et nœud de communication, la ville de Thiès est bien desservie en équipement routiers, économiques et industrielles. . Elle bénéficie des politiques de décongestion de la métropole de Dakar avec la délocalisation d’industries, la création de l’université de Thiès, du renforcement du réseau routier, etc.
La ville a toujours eu un gain d’équipement, et certains même en date de l’époque coloniale. C’est le cas du chemin de fer et de la route nationale numéro 2 qui dessert la ville pour la plupart du Sud-Ouest au Nord-Est en reliant Dakar aux autres villes telles que Tivaouane, Louga et Saint-Louis. La RN3 qui prend sa source au centre-ville assure la liaison vers l’Est et permet de rejoindre les villes de Diourbel et Touba.
En plus de cela, Thiès dispose d’un réseau routier régional qui assure la liaison entre le centre régional et les autres localités de la région comme la petite côte et Fandène
La ville dispose aussi d’un réseau ferroviaire qui date de l’époque coloniale. La voie ferrée permettait à la ville d’effectuer des échanges internationaux car la gare ferroviaire de Thiès était de renommé international.
La ville de Thiès a bénéficié dans le cadre du PRECOL (Programme de Renforcement des Collectivités Locales) la réhabilitation et la construction de voiries urbaines, ainsi que la mise en place d’un certains nombres d’équipement et d’infrastructures administratives et d’autres natures. Ainsi la route Mbour1 Stade Lat Dior est construite. Cette dernière qui s’implante du rond-point stadium Lat Dior au rond-point des parcelles assainies desserve les quartiers qui sont à proximité. A cela s’ajoute la réhabilitation de l’avenue du Baol (Angle Serigne Fallou rond-point Mbambara), de l’avenue El hadji Oumar (rond-point Mbambara place Sousse) et de Médina Fall (rue Babacar Lo, du centre Don Bosco passage à niveau route de Saint louis), Jonction Baol Caen (Rond-point SDE Angle Serigne Fallou.
Dans le cadre des équipements administratifs les trois communes de la ville (ex CA) ont toutes bénéficié de la construction de leur hôtel communal
L’extension du réseau d’eau potable et du réseau électrique s’est fait au niveau des nouveaux quartiers de la ville (anciens villages rattachés) avec la construction d’un poste électrique qui ouvre des possibilités d’extension du réseau dans cette zone.
Au niveau de la ville se trouvent plusieurs centres d’activités en dehors du centre-ville (quartier Escale).
Le centre administratif abrite la majeur partie des équipements administratifs, il couvre les quartiers de l’Escale, Randoulène Nord, DVF, HLM route de Dakar et Dixième. Le centre-ville abrite les services de l’administration tels que l’hôtel de ville, la chambre de commerce l’hôtel de région (actuel siège du conseil départemental)
Le marché central et le marché au poisson ainsi que les rues commerçantes forment un pôle commercial très actif. Les autres marchés ont moins d’envergure et sont dispersés à travers les quartiers. Seul le marché Moussanté a tendance à créer un pôle secondaire d’activité commerciale.
La gare routière et la gare ferroviaire constituent les principaux pôles de transport de la ville. Les installations du chemin de fer jouent un rôle dans les activités urbaines, la gare routière est un point de passage obligé du trafic vers Dakar et vers les régions Nord. Malgré l’arrêt du trafic vers Saint louis, la gare ferroviaire conserve son rôle de liaison vers Dakar et en direction du Mali.
Thiès est un carrefour susceptible d’abriter des infrastructures de grandes envergures. En plus d’être la capitale du rail, la ville est traversée par des infrastructures de transport routier de grandes tailles (RN2 et RN3), et aéroportuaire (l’aéroport international Blaise Diagne est distant de seulement 16km de la ville). Les voies ferrées entrent à la ville par l’ouest et arrivent à la gare qui se trouve en centre-ville. Une fois là-bas, elle prend deux directions : une au nord vers Tivaouane, et l’autre à l’est vers Khombole. Ainsi des quartiers comme Médina Fall, Hersent, Sampathé, sont traversés par les voies ferrées.
La ville de Thiès est constituée d’un noyau urbain et des quartiers périphériques qui sont pour la plupart d’anciens villages rattachés.
Elle est caractérisée par la vétusté et l’insuffisance des infrastructures et équipements socioéconomiques de base en rapport avec la taille actuelle de sa population mais aussi en vue de l’essor démographique attendu.
Une disparité entre les communes est notée. En effet, la commune de Thiès Ouest est relativement plus dotée en infrastructures que les autres. Les quartiers périphériques en majorité les anciens villages rattachés, n’ont pas suffisamment bénéficié d’investissements de la ville. Leur situation est caractérisée par l’absence d’éclairage public, de réseau d’assainissement, un déficit en infrastructures et équipements socioéconomiques de base. Autrement, au niveau de la ville, il existe d’anciens quartiers non lotis comme Médina Fall, Aiglon, ou des quartiers spontanés comme Darou Salam. Leur situation n’est pas favorable à l’implantation d’infrastructures car leur restructuration tarde à se faire.

Economie : situation financière de la ville Thiès, et relations ville campagne

Avec le nouveau découpage, la gestion du territoire de la Ville est partagée entre les quatre (4) collectivités locales distinctes que sont la ville et les communes (ex CA). La loi 96-09 du 26 mars 1996 fixait les attributions de chaque collectivité locale et les différentes relations légales qui les régissent.
La ville est la première de ces collectivités ; elle a aussi les attributions les plus importantes et réalise les plus gros investissements qui doivent structurer l’espace territorial. Cela justifie l’importance de son budget.
La Ville versait, obligatoirement, chaque année, une dotation pour les communes situées sur son territoire (Article 29.de la loi 96-09) .Ceci obéissait au code des collectivités locales de 1996.
Le versement des dotations se faisait depuis le nouveau découpage administratif de 2008 qui a vu la création des communes d’arrondissement de Thiès Est, Thiès ouest et Thiès Nord jusqu’à l’application de l’acte 3 de la décentralisation30.
Avec l’entrer en vigueur de l’Acte3, le nouvel code des collectivités locale stipule que ce sont les communes qui doivent versées à la ville des dotations pour l’aider à la gestion. Suite à notre entretien avec le responsable financier de la commune de Thiès Est, jusqu’à présent aucune des trois(3) communes de la ville n’a encore fait de don à la mairie de la ville. Selon monsieur Mbaye31, une commune comme la sienne ne dispose pas assez de fonds pour faire un don à la mairie de la ville. En plus de cela, il stipule que le montant des dotations n’était pas encore fixé, et que c’était valable pour les autres communes de la ville.
N’empêche, il est noté que la situation financière de la ville était satisfaisante d’une part. De janvier 2014 à novembre 2014, le montant de recouvrement des recettes est de 673 205 651 F CFA, dépassant largement les prévisions sur les recettes d’investissement.
La ville de Thiès est un important centre économique et un lieu d’échange ou se rencontre différents acteurs économiques venus de différentes endroits de la région et du Pays. Les marchés de la ville constituent des lieux de prédilection des habitants de la campagne. Ces derniers viennent écouler en général leurs productions et s’approvisionner en produits manufacturiers. Ces marchands viennent souvent de la zone des Niayes et des zones de maraichages qui se trouvent aux limites de la ville.
L’agriculture est pratiquée dans la zone périurbaine de Thiès ; la culture sous pluie, le maraichage fruitier sont les principales activités agricoles.
En effet, Thiès est un marché de consommation permanant pour la production fruitière et maraichère. Un bon nombre de commerçant rencontré au niveau du marché central vient soit de la campagne ou s’approvisionne au niveau à son niveau. C’est le cas de deux dames commerçantes rencontrées au niveau du marché. La première est une marchande de légumes qui habite à Thiès mais qui part tous les jours à Notto pour s’approvisionner en légumes. Cette navette journalière lui est facilitée par l’existence de taxis clandos qui font des rotations tous les jours entre le marché central de Thiès et la zone des Niayes. L’autre femme habite Keur Saïb. Dans cette localité, la culture maraichère y est vivement pratiquée. Au cours de notre entretien, elle nous apprend qu’elle vienne deux(2) à trois(3) fois dans la semaine pour placer sa marchandise et récupérer ensuite son argent.
L’approvisionnement journalier est facilité aujourd’hui par la mise en place des pistes entre la ville et ces localités pour faciliter l’écoulement des produits.
Autrement, le marché général au poisson assure l’approvisionnement en poisson de certaines localité comme car la ville est desservie en poisson par Kayar, Mbour, Joal, etc. L’approvisionnement se fait à l’aide des charrettes pour les villages les plus proches comme Peykout ou de voiture Peugeot Mbar pour les villages les plus reculé comme Keur Mor.

La ville et sa zone d’influence :

La zone d’influence de la ville de Thiès est principalement constituée par les localités qui se trouvent en périphérie de la ville. Ces dernières ont des rapports importants. Ceux-ci vont de l’utilisation des infrastructures et équipements sociaux (hôpital, infrastructures scolaires) et économiques (gare routière, marchés) et du fait que la ville partage un cadre physique particulier avec cette zone : le plateau de Thiès. Autrement, cette partie de la région se trouve dans le même espace socio-économique que la ville de Thiès hormis ces collectivités limitrophes, la ville de Thiès exerce aussi une influence sur les autres villes de la région et ceci grâce à sa position de carrefour. Les communes de Fandène, Notto, Keur Mousseu et Mon-Rolland constituent donc sa principale zone d’influence. En dehors de ces collectivités, la zone d’influence s’élargie. En effet, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Développement Territorial fait de la zone Dakar -Thiès –Mbour une métropole d’équilibre.

La zone d’influence

Thiès est un important centre qui dispose d’un plateau médical lui permettant d’accueillir et d’assurer la demande des populations environnantes dans le domaine sanitaire.
En effet, la ville de Thiès fait partie du district sanitaire de Thiès qui rayonne sur une superficie de 1033km2. Le district couvre les trois(3) communes de la ville et les communes rurales de Tassette, Notto Diobass et Fandène32.
Les structures sanitaires de la ville offre des soins divers grâce à l’existence de la plupart des services et d’unités spécialisés de santé. A cela s’ajoute la présence d’un personnel de santé qualifié et en bon nombre, même s’il existe encore un besoin de spécialiste dans certains domaines. Ceci constitue un privilège pour les populations de la zone d’influence.
La ville a aussi une importante attractivité qu’elle exerce sur sa zone d’influence et sur l’ensemble de la région. La ville de Thiès est une zone de transition mais la plupart des passants y sédentarisent en raison des conditions de vie meilleurs et des réelles opportunités de travail33, d’étude et de soins médicaux. Ainsi, une bonne partie de ces passants viennent, soit des villages limitrophes pour trouver du travail dans le secteur de l’informel, soit des autres localités de la région. En effet la gare routière de Thiès offre un service de transport varié permettant à la population de faire des navettes journalières vers les autres localités de la région mais aussi vers la zone périphérique. Il existe aussi des garages informels qui desservent ces zones, en totalité rurales plus ou moins proches de la ville. Il s’agit de Mont-Rolland, Keur Mor Ndiaye, Sanghé, Fandène, Touba-Toul, Sindia, etc…
Ce trafic est facilité par l’existence de voiries secondaires qui desservent la plupart de ces zones. A cela s’ajoute la liaison entre Thiès et les autres capitales départementales (Mbour et Tivaouane), les autres villes comme Joal, Mboro, Touba, mais aussi vers les régions et départements de Diourbel, Kaolack, Saint-Louis, Dakar, Ziguinchor, Louga, Rosso Sénégal, et d’autres destinations. Ces rotations sont organisées au niveau de la gare routière de Thiès.
Avec la mise en place de l’autoroute à péage, Thiès bénéficie encore d’un effet de territorialité qui lui permet d’appuyer son essor économique. Cela, grâce à l’offre des infrastructures de transports moderne que lui procure la proximité avec le nouvel pôle urbain de Diamniadio qui constitue avec elle et Mbour une métropole d’équilibre.
Ces effets territoriaux se répercutent aujourd’hui sur l’utilisation du sol, la répartition des activités dans l’espace, et encore sur la mobilité des populations. Sa proximité avec le nouvel aéroport, la traversé de l’autoroute à péage, et sa proximité avec la nouvelle ville de Diamniadio font que Thiès a aujourd’hui une configuration amélioré dans sa position de carrefour.
La ville de Thiès tend à être un nœud logistique pouvant relier des centres d’achats comme Touba et la capitale sénégalaise, tout en développant des sites générateur de services qui peuvent s’implanter dans sa proche périphérie. Toutes ces possibilités favorisent d’avantage l’urbanisation de la ville.

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Table des matières

Dédicaces
Remerciements
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
INTRODUCTION
Problématique
Contexte et justification
Analyse conceptuelle
Hypothèses
Méthodologie
La revue documentaire
I. Contexte régional
1. Le site
2. Situation de la ville dans sa région
3. Caractéristiques démographiques
II. Origine et processus de développement
1. Processus d’urbanisation
2. Occupation du sol
III. Economie et niveau d’équipement; et la ville et sa zone d’influence
1. Desserte par les équipements et les infrastructures
2. Economie : situation financière de la ville Thiès, et relations ville campagne
3. La ville et sa zone d’influence
1. La zone d’influence
Conclusion 
Bibliographie

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