Echec de la forêt urbaine ?

EVOLUTION URBANISTIQUE DE MALAGA

Malaga est une ville importante du Sud de l’Espagne. Comme toutes les villes du sud de l’Espagne , on peut y voir de nombreuses influences de l’occupation musulmane comme l’Alcazaba. Elle fait partie de l’ancien territoire Al-Andalus, reconquis par les rois catholiques, lors de la Reconquista en 1487. La période de son histoire qui nous intéresse dans le cadre de cette analyse, se situe au début des années 1900. Au début du vingtième siècle la ville est marquée par une grande crise économique et démographique. La perte de vitesse des industries de métallurgie et textile impacte l’économie de Malaga. Au même moment des populations rurales toujours plus importantes immigrent vers l’agglomération. Ces événements poussent la ville à mettre en place des « casas baratas » ( maisons bon marchées ). Ces actions se situent principalement dans le centre historique ainsi que dans la partie ouest de la ville. Ces logements s’intègrent dans la typologie de maisons traditionnelles de Malaga, sans venir augmenter la densité du tissu urbain. Un quartier de cité jardin sera aussi mis en place selon le modèle de l’urbaniste anglais, Ebenezer Howard.
Néanmoins ces actions ne parviennent pas à couvrir totalement les besoins de la ville en infrastructures. Pour tenter de résoudre cette crise sociale, le plan del Ensanche de Daniel Rubio est réalisé en 1924.
Il vient remettre en cause la typologie des habitations traditionnelles en la densifiant. L’objectif est d’atteindre une densité de 300 habitants par hectare. Ce plan a aussi pour but de mettre en valeur et protéger les rues historiques de la ville. Néanmoins des bouleversements politiques et historiques vont empêcher l’exécution de ce plan. Lors de la Guerre Civile Espagnole, Malaga sera victime de bombardements qui aggraveront sensiblement les conditions de vie des habitants déjà désastreuses.
En 1940, l’Espagne est désormais sous le régime de Franco. Elle autorise aux espagnols, en opposition avec le régime à quitter le pays.
Ces populations seront nombreuses à immigrer notamment en France.
En parallèle, l’exode rural se poursuit et vient grossir la population mallogée à Malaga. Il y a une augmentation du nombre des « infraviviendas » (logements insalubres) et des bidonvilles au niveau du quartier du Arroyo de Cuarto. En réponse à cette dégradation des conditions de vie à Malaga, le Plan Gonzalez, est conçu en 1948. Il vient donner de nouvelles infrastructures à la ville qui en manque cruellement, tout en conservant les quartiers traditionnels ainsi que les formes urbaines en limitant notamment la hauteur du bâti. Il est appliqué , durant 16 ans à l’ouest du centre ville autour du quartier del Arroyo de Cuarto. Ces zones d’action se situent à proximité du site du Bosque Urbano de Malaga mais le site dans lequel se trouve la parcelle est définit comme industriel et ne concerne pas l’aménagement de logements à bas coût.
En parallèle de cette volonté de changement dans la ville, la Costa del Sol, est en plein boom économique. L’activité touristique se développe énormément ce qui amène une forte hausse de la valeur immobilière des villes côtières espagnoles. Le Tribunal Suprême va supprimer les plans d’aménagement de niveau étatique en 1964 après une campagne du lobby immobilier, ce plan n’allant pas le sens de leurs intérêts économiques.
C’est donc le plan d’aménagement national qui va alors s’appliquer à la ville de Malaga.
A partir de cette date nous entrons dans la seconde phase urbanistique sous le régime de Franco. L’aménagement n’est plus du tout encadré par la ville ou l’État laissant libre cours promotion immobilière privée. Le développement est alors irrationnel, le seul dénominateur commun est la spéculation. La densité obtenue après de tels opérations est beaucoup plus importante que celle projetée lors des plans d’aménagement précédents. De plus certains quartiers historiques sont détruits pour y construire des blocs de logements sociaux. Avec des réseaux d’énergies ne correspondant pas à de telles densités, de nombreux logements se retrouvent sans électricités ou eau courante. Cette pratique continuera jusqu’en 1983, date à laquelle le Plano General Ordenacion Urbanistica de Malaga ( équivalent du Plan Local d’Urbanisme français) est mis en place pour la première fois. Ce premier plan d’urbanisme permet de venir codifier l’urbanisme et tenter de l’améliorer.
C’est dans cette seconde phase d’urbanisme que sont venus se développer les logements autour du site du Bosque Urbano de Malaga.
Cette zone définie dans les plans précédents comme une zone industrielle est investie par des logements proposés par des promoteurs. La proximité du site de stockage de pétrole et des habitations n’est donc pas le fruit d’un aménagement maladroit ou d’un autre temps mais d’une absence d’encadrement de l’aménagement qui a conduit au plein pouvoir des promoteurs immobiliers. Cette analyse nous permet de comprendre les enjeux des deux projets qui tentent de voir le jour sur le site. D’un côté nous avons, la mairie qui souhaite relancer l’urbanisme de Malaga avec une nouvelle forme, les tours. Et de l’autre le Bosque Urbano de Malaga,qui souhaite donner à la ville une respiration au sein de ce qu’ils définissent comme un échec urbanistique. Deux projets aux intentions proches mais qui donnent une réponse différente à l’amménagement urbain actuel.

HISTOIRE TECHNOCRATIQUE DU SITE

La parcelle possède une activité agricole jusqu’en 1960. Deux années auparavant, le Ministère du Logement ainsi que celui de l’Industrie déclare l’urgence de combler les vides urbains. Pour se faire on lance un projet de logement sociaux sur terrain libre.
Un an plus tard, le Ministère de l’Industrie passe en charge du site. On modifie le projet au profit d’un espace de stockage de pétrole. Les travaux de construction des cuves de stockage commencent en 1960. L’ Empresa Nacional Carlo Sotelo ( ENCASO) l’exploite à partir de 1961 toutefois la propriété revient toujours à l’État. Deux ans plus tard, la mairie autorise la construction d’un oléoduc reliant le port de Malaga à la raffinerie de Puertollano, en passant par le site de stockage. Cette autorisation dure 50 ans. ENCASO acquiert le terrain en 1965 et l’exploite durant 20 ans. Au cours de cette exploitation, le tissu urbain se développe tout autour de la parcelle. Des logements collectifs apparaissent a seulement une rue de distance de ce site à haut risque. La norme autorise la cohabitation de ces deux usages, l’urbanisation poursuit donc son cours.
En parallèle de ces événements naît en 1985 le géant du pétrole , REPSOL. Tout d’abord entreprise publique, elle va racheter ENCASO.
Le site de l’actuel Bosque Urbano appartient donc à REPSOL mais reste propriété de l’État. Après 4 années d’existence, l’entreprise pétrolière va se privatiser. Tous les terrains des entreprises qu’elle possède deviennent donc sa propriété dont le site qui nous intéresse ici.
Le stockage du pétrole continue jusqu’en 1991. A cette date, la mairie de Malaga et REPSOL passe un accord car le stockage de pétrole en centre ville représente un risque pour les habitants. Le gouvernement espagnol vote une loi sur la proximité des espaces industriels et des habitations, rendant obligatoire l’application de cet accord , en 1993. Sept ans plus tard, l’activité pétrolière du site Boulevard Jean XXIII prend fin. Les cuves sont démantelées et les sols dépollués selon les normes européennes en vigueur pour les sols contaminés par des hydrocarbures.
Le site dépouillé de ses cuves, reste tout de même toujours inconstructible selon le PGOU ( Plano Global de Ordenacíon Urbana équivalent du PLU français). La mairie prévoit d’y réaliser un grand parc selon le PGOU de 1983, afin de redonner un poumon vert à la ville. La société immobilière DAECA COMAREX rachète tout de même la propriété du terrain, pour la somme de 41 millions d’euros. Le prix est supérieur à sa valeur marchande, non constructible. En 2005 , le PGOU est modifié, rendant la parcelle du Bosque Urbano constructible. DAECA COMAREX donne la responsabilité du projet de logements de bureaux à une de ces entreprises, CAIXA GALICIA. Sept ans plus tard la mairie de Malaga et la maîtrise d’oeuvre trouve un accord pour le projet. Il sera composé de quatre grattes-ciel dont un hôtel, quatre blocs de logements sociaux et deux blocs d’activités tertiaires. Malheureusement , le promoteur du projet immobilier fait faillite, sa part est racheté par la SAREB ( Société de gestion de Actifs procédant de Restructuration Bancaire). Elle est mieux connue en Espagne sous le nom de « El Banco Malo de España » (la mauvaise banque d’Espagne) en raison de sa réputation de recherche de bénéfices maximums qu’importe les conditions.
Aujourd’hui le projet est à l’arrêt pour des raisons de pollution du sol de l’ancien lieu de stockage du pétrole. Les normes respectées en 2001 ne correspondent plus aux exigences actuelles de l’Union Européenne. Après analyse, le sol a besoin d’être dépollué une nouvelle fois car il présente encore de trop fortes doses d’hydrocarbures.Ce résultat a été publié en octobre 2017. Pour décontaminer la SAREB doit investir plusieurs millions d’euros afin d’obtenir des taux d’hydrocarbure satisfaisants, ce à quoi la SAREB se refuse. Elle ignorait totalement le problème de la pollution du sol de la parcelle et souhaite faire endosser à la mairie une grande partie des frais de décontamination du site.
En parallèle de ce projet immobilier, le Bosque Urbano de Malaga se développe. A la base il ne s’agit que de l’envie de deux jeunes diplômés des Beaux Arts de Malaga, Ana Torres et Javer Lopez, qui vont lancer ce mouvement dans la ville de Malaga. Tout cela a lieu au même moment que les débuts du projet immobilier en 2012. Ils ont le désir de venir créer un espace vert dans la ville, un poumon au coeur de Malaga. Un espace social qui vient créer un réseau social dans le quartier résidentiel aujourd’hui peu accueillant et proposer ainsi des activités associatives en lien avec la forêt urbaine. L’idée n’est pas de venir créer un nouveau parc qui ont une mauvaise image à Malaga mais une forêt qui sera le centre de la renaissance du quartier.
De cette idée va naître en janvier 2016 la plate-forme du Bosque Urbano de Malaga, el BUM. Cette plate-forme de discussion qui n’a pas de statut social, seulement celui d’une plate-forme de discussion entre professionnels, associations et particuliers. Elle va s’empresser de mettre en place une pétition afin que la mairie réalise le projet du Bosque Urbano plutôt que celui des tours, prévu par le promoteur. La plate-forme connaîtra
des dates clés qui lui permettent d’avoir plus de visibilité et de crédibilité sur la scène urbaine de la ville de Malaga. En mai 2016, la mise en place de d’atelier ludique sur l’ancien terrain de REPSOL permet à la plate-forme de prendre contact avec la population locale autour de la parcelle.
Durant le même mois, la plate-forme fait réaliser par une graphiste professionnelle une infographie du site afin de montrer le potentiel d’un tel projet ainsi que sa capacité à devenir réel. Le rêve devient dessin, de plus en plus de gens se sentent concernés par le projet et signent la pétition, environ 15000 signatures sont a décompter. Enfin en octobre de la même année est mis en place la « Plataforma de trabajo ». Cette plate-forme de travail, dont je fais parti à travers mes cours à l’école d’architecture de Grenade a pour but de réunir différents acteurs autour de la question du Bosque Urbano de Malaga afin d’enrichir le projet. On peut retrouver des universités, à travers les écoles d’architecture de Malaga et Grenade, des associations ou des habitants du quartier. Cette recherche de reconnaissance auprès des habitants et des institutions locales passe au travers de réunions publiques, de promenades en vélos ainsi que d’autre événements médiatisés au maximum par le Bosque Urbano sur leur page Facebook.

VISITE DU 10 OCTOBRE 2016

Dans le cadre de la Monographie de Projet, Jose Maria nous invite à une visite du site du Bosque Urbano de Malaga suivi d’une table ronde avec la Plataforma del BUM. Nous nous y rendons en bus. Cela représente 2h de route puis 10 minutes de marche pour atteindre le site du Bosque Urbano de Malaga. Nous sommes 5 étudiants français à nous rendre sur place. L’un de mes camarades est étudiant en Paysage à Bordeaux et réalise son PFE à Grenade. Un ancien professeur en botanique est venu voir l’avancée de son travail de fin d’étude, il nous accompagnera dans cette visite.
Le bus nous dépose le long du Camino San Rafael. Nous marchons jusqu’au site du Bosque Urbano de Malaga. Sur le chemin nous croisons des espaces verts composés de pelouses artificiels. Le professeur de mon ami, nous fait tout de même remarquer la qualité excellente des arbres de la ville. Il nous indique aussi que ce ne sont pas des espèces que l’on rencontre habituellement ici. Après quelques minutes de marche nous arrivons au site du Bosque Urbano de Malaga. Nous devions retrouver notre professeur de Monografico de proyecto ici, il n’est pas là. Nous sommes 5 étudiants Erasmus français et un professeur de botanique à la retraite. Nous allons visiter le site sans le professeur ni le reste de la classe.
La première surprise lors de notre arrivée est la surface de la parcelle.
Les 17 hectares présentés lors des séances à l’Ecole d’architecture de Grenade semblent démultipliés. La friche semble entourée de logements excepté la façade Nord qui semble composée de commerces . Il n’y a personne sur la friche a part nous 6. Le bruit de l’avenue est important, mais passé quelques dizaines de mètres, on ne s’en soucie plus. On se lance à la découverte de ce site, l’herbe est haute elle doit atteindre un mètre environ. Tout à l’air asséché.
Pas étonnant ici il pleut rarement, néanmoins, proche du sol les plantes ne semblent pas trop souffrir de la sécheresse. « Un serpent ! », sursaut général.
Il n’y a pas que la poussière qui survie ici apparemment. Comme lors d’une expédition pour découvrir un nouveau territoire , on cherche un point haut, pour voir aux alentours. Rapidement nous nous élevons d’ un ou deux mètres car le terrain est assez accidenté. Nous l’imaginions plat comme résultant de la destruction d’une industrie quelconque et aplani pourtant il semblerait qu’une certaine quantité de gravats soit encore présente sur place. Ils sont recouvert par de la terre, donnant au site une topographie irrégulière. Le tout est en grande partie recouvert de végétation.
Au bout d’une cinquantaine de mètres on ne voit plus l’accès par lequel nous sommes entrés sur la friche car nous sommes derrière une « colline ».Après plusieurs minutes de marche, nous avons traversé la parcelle entièrement en suivant des chemins tracés par des passages répétés.
Nous arrivons devant l’entrée sud de la friche. Devant cette entrée de la même manière qu’à l’entrée nord, s’étend une grande zone sèche et sans végétation.Ces deux entrées sont toutes les deux largement ouvertes. On peut se demander pourquoi les habitants n’investissent pas plus les lieux ? On a l’habitude, à Nantes, de voir plus d’investissement de ce genre de friche, comme la friche devant le l’école d’architecture qui a été investie par un poulailler pendant un certains temps.
A notre droite se trouve un bosquet d’arbres, des mimosas selon notre ami botaniste. Dans ce bosquet il n’y a personne mais c’est clairement habité.
On peut y voir des articles de journaux et des gamelles pour nourrir des chats et chiens. Nous quittons le bosquet pour rejoindre nos amies restées sur le terrain vague car le bosquet est trop inquiétant. On décide de se diriger vers le plus haut point de la friche qui doit culminer à six mètres de hauteur.
On essaye de se frayer un chemin au coeur des broussailles et on atteint le sommet de notre montagne où nous attendent nos amies. Visiblement un chemin menait directement au sommet sans passer par les brousailles. La friche est peut être plus visitées qu’on pourrait s’imaginer. En haut de ce pic se trouve un palmier, assez âgé selon le doyen de notre expédition. Ce palmier est seul en haut d’un petit talus de gravier, comment a-t-il pu se retrouver là ?
Puis, lorsqu’on se retourne on voit toute la friche. La végétation est assez basse et peu d’arbres la compose, lorsque je discute avec Francis , le botaniste de Bordeaux, il me dit que sur un tel site on part de rien. La végétation n’a rien d’exceptionnelle comparé au reste de la ville et aucun arbre ne mérite d’être conservé pour leur qualité botanique ou leur âge. Ce qui nous pose la question de la réalisation d’une forêt. A partir de quels éléments existant la végétation va t elle se développer ? Le Bosque Urbano ne sera-t-il qu’un élément déposé là sans relation avec l’histoire de ce site ? Tel un morceau de forêt importé d’un autre lieu et déposé ici sans plus de questionnement ?
Quand on est au niveau de ce mirador on comprend un peu pourquoi ce lieu n’est pas plus approprié par des squatteurs ou d’autres activités. L’absence d’arbre n’offre aucun abri par rapport aux logements aux alentours. Les seuls espaces occupés dans le site sont ceux près des arbustes.
Puis nous reprenons la route de la « sortie », nous passons par ce qui semble être une piste de VTT ou de moto cross dessinée dans le terrain. Nous coupons à travers les hautes herbes pour gagner du temps et rejoindre plus vite la rue, ce qui ne fonctionne pas vraiment, le terrain est très accidenté. Nous arrivons cinq minutes plus tard au niveau de la piste cyclable qui est en train d’être réalisée au bord de la friche. Nous sommes couverts de pollen qui s’est collé à tous nos vêtements. Puis nous prenons le chemin de la plage qui se trouve à seulement dix minutes à pied. Ce serait dommage de venir voir une friche et de ne pas en profiter pour voir la mer.
Cette visite m’aura permis de me rendre compte de détails comme l’échelle de la friche, sa topographie, des aménagements en cours de piste cyclable ou encore des usages de ce non lieu de la ville de Malaga. Et de comprendre un peu plus les enjeux du projets que soutiens notre professeur de monographie de projet. Ce site a le potentiel pour devenir le coeur du quartier si il est bien traité. Pour la suite de mon analyse je dois comprendre l’histoire de ce site et les enjeux qui se joue au sein de ce projet.

VISITE DU SITE DU 9 DÉCEMBRE 2016

Dans le cadre d’un workshop organisé par l’association du Bosque Urbano de Malaga, je me rends à Malaga pour la deuxième fois. J’arrive vers 13h à la station de bus. Je prends le chemin de la parcelle à pied afin de me rendre compte de l’accessibilité de cette dernière. Je longe les voies de chemin de fer qui devienne souterraines à partir de cette partie de la ville. Sur le chemin, il y a un parc à chien et un parc pour enfant. La chaleur et les perruches qui chantent me feraient presque oublier que nous sommes en hiver. J’arrive à l’endroit où les rails passent sous terre, d’ici je peux voir la parcelle, seule une friche me sépare de cette dernière. Il s’agit de l’ancien passage de la voie ferrée, aujourd’hui enterrée. Cette friche semble souvent être utilisée par des piétons. Un chemin s’y est crée grace à des passages répétés de ces derniers. Cet axe est utilisé dans le projet de la mairie pour devenir une route donnant un accès direct à la gare.
J’arrive devant le site du Repsol. Depuis la fin des travaux de la piste cyclable, les barrières à l’Est de la parcelle ont été remises en place. Aucun accès n’est possible par ce côté, je fais donc le tour par le parking au Nord de la parcelle. La présence de ces barrières , pourrait être une des raisons de l’absence quasi totale d’appropriation du lieu. Je rentre sur la friche, il n’y a personne. Cela semble mal parti pour une journée d’entretien avec des usagers du lieu. De nombreux chemins sont impraticables à cause de la pluie. Le sol semble être imperméable à certains endroits. Les installations de Repsol n’ont peut être pas toutes été supprimées. Je poursuis ma visite du site qui semble vide jusqu’à ce que je croise un habitant du quartier.
Il est avec son chien à se promener sur le site et semble ramasser des plantes aux alentours. Il s’appelle Paco et vit depuis 50 ans « juste là à côté », dans les logements de la rue qui longe la parcelle. Il a connu l’usine sur ce terrain. Il me dit avoir eu peur d’un accident ou d’un incendie dans les immenses cuves de pétrole durant toute sa jeunesse. Les dirigeants du Repsol leur assuraient que la citerne d’eau suffirait en cas de problème. Aujourd’hui il est très content de trouver la friche pour y promener son chien et ramasser des herbes pour la cuisine. Après quelques minutes de discussion avec lui je lui demande si il a connaissance des projets qui prennent place dans le site. Paco me répond qu’il en a pris connaissance la semaine passée par hasard, lors d’une réunion publique . « Ils veulent faire des tours ou une forêt ? ».
Il m’avoue être en faveur du projet de forêt urbaine qui viendrait donner un poumon vert au quartier et permettrait d’approcher les habitants d’un espace vert. Néanmoins il n’est pas contre le projet de tour qui viendrait lui donner du travail en tant que maçon. Finalement avant de me quitter pour partir préparer à manger, il m’informe que c’est triste de venir détruire la faune et flore qui s’est développée ici, même si elle n’est pas si importante que cela.
Cette discussion m’aura permis de me rendre compte de deux questions.
Comment les projets sont ils communiqués aux habitants surtout dans le cas d’un projet tel que le Bosque Urbano de Malaga qui demande une grande implication des habitants. Je sais que la Plataforma utilise beaucoup Facebook pour communiquer mais tout le monde ne possède pas ce média, ce qui donne à ces réunions publiques un poids réduit car très peu de personnes en sont informées. Et deuxièmement la question de la réalisation de la forêt ? Aujourd’hui des personnes utilisent déjà ce lieu pour y promener son chien ou venir y faire du VTT. En quoi la réalisation d’une forêt urbaine idéale viendrait changer l’image d’une friche déjà végétalisée ? Le problème des friches est il réellement la typologie de végétation ou se situe-t-il autre part ?

VISITE DU SITE DU 5 MAI 2017

atelier, Link By UMA ( Universidad de Malaga) , organisé par cette denrière ainsi que la Plataforma delBosque Urbano de Malaga. J’ai été invité à participer par Jose Maria. Je sais qu’il s’agit d’un atelier qui se déroule sur deux jours. Des acteurs extérieurs à la Plataforma interviennent mais je n’ai pas plus d’information sur le déroulement de l’atelier.
Je prends donc le bus au matin vers 10h à Grenade pour me rendre à Malaga. Je vais en profiter pour visiter le site du Bosque Urbano afin de revoir une dernière fois mon objet d’étude. J’arrive sur le site, il n’y a pas âme qui vive. Je me promène dans le site et vois quatre murs peu élevés qui forment un carré. Je ne les avais jamais remarqué auparavant. Je m’en approche , il s’agit d’un puits grillagé qui donne sur une infrastructure souterraine qui se développe sur une partie du site. Je n’arrive pas à en faire une photo nette à cause du caillebotis qui le recouvre. Je distingue néanmoins des escaliers souterrains et le niveau du sous-sol semble se poursuivre 10 mètres environ sous le niveau du parc. J’imagine que les deux blocs en bétons situés un peu plus loin sont les accès au sous-sol mais malheureusement pour moi ils sont verrouillés et cadenassés. Je n’ai jamais entendu parler de cet espace souterrain que ce soit dans les publications Facebook de la Plataforma, dans les articles de presse ou les publications officielles de la mairie. On peut interpréter ce silence de deux manières. Tout d’abord, il s’agit d’un aspect peu important de tel sorte qu’il n’est pas pris en compte car peu dérangeant.
Deuxièmement on peut supposer qu’il est d’une telle importance financière en terme de démantèlement de la structure qu’il est totalement occulté par les deux projets. J’ai tenté d’en parler aux membres du Bosque Urbano ils m’ont répondu ne pas avoir connaissance de cette infrastructure.
Je continues ma visite du site, je croise deux ou trois promeneurs avec des chiens qui m’évitent, j’imagine qu’ils n’ont pas envie d’être dérangé lors de leur promenade avec leur chien. Nous sommes au mois de mai, il fait déjà chaud en Espagne, le site est sec mais il reste vert. La flore est composée de ce que l’on pourrait comparer à des petites marguerites, des fleurs violettes ainsi que des herbes hautes qui semble se retrouver dans tous les espaces en friches de Malaga. Il s’agit donc de plantes locales , omniprésentes dans la ville à travers les espaces « en attente » mais absente des espaces déjà aménagés comme les parcs ou les parterres de la ville. Ces plantes font donc partis intégrante de la flore autochtones de Malaga. Elle sont les composantes du Tiers Paysage développé par Gilles Clément dans Le Manifeste du Tiers Paysage.

 

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Table des matières

INTRODUCTION 
CONTEXTE D’ÉTUDE
CADRE URBAIN
UN PARC DE PLUS POUR MALAGA ?
EVOLUTION URBANISTIQUE DE MALAGA 
HISTOIRE TECHNOCRATIQUE DU SITE
CARNET DE VOYAGE
VISITE DU 10 OCTOBRE 2016
VISITE DU SITE DU 9 DÉCEMBRE 2016
VISITE DU SITE DU 5 MAI 2017
UN BILAN MITIGÉ
UNE FORÊT DANS LA VILLE ?
ECHEC DE LA FORÊT URBAINE ? 
BALANCE BÉNÉFICE COÛTS
LA FORÊT DES DÉLAISSÉS
QUE PEUT APPORTER LA NATURE ?
LA PHYTOREMÉDIATION
LA PRÉSENCE DE VÉGÉTATION PAR ASTUCES
UN TITRE À TROUVER
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE

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