Eau et assainissement dans la commune de bargny

Le secteur de l’assainissement constitue un centre d’intérêt connu et reconnu par tous les acteurs de développement. Il est incontournable à toute politique destinée à l’amélioration des conditions de vie des populations dans les pays en développement et surtout dans les centres urbains qui sont les plus exposés.

La nécessité d’avoir un système d’assainissement adéquat est de nos jours une condition sine qua non pour aspirer à un développement. Face à des défis majeurs marqués par un contexte de changement climatique où notre planète est menacée, en premier lieu les villes côtières par l’érosion côtière, par de fortes croissances démographiques et une urbanisation anarchique et mal maitrisée. Dans ce cas l’accès à un assainissement décent reste une priorité pour les autorités à tous les niveaux. C’est dans ce cadre que les Nations unies ont après le bilan mitigé des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) pour la période 2005-2015, ont placés la question de l’accès à l’eau et à l’assainissement décent à la sixième place des dixsept (17) objectifs du développement durable (ODD) pour 2015-2030 qui est le nouveau programme avec comme but d’assurer un développement durable et soutenable aux pays en développement.

En Afrique de l’ouest, le phénomène de l’urbanisation connait actuellement un développement très important. Elle est alimentée par de grave crise économique et la persistance de la sècheresse. C’est la plus importante au monde avec 4,2% contre 1,5% en Europe, 3,1% en Amérique latine et 2,7% en Asie de l’Est. (Bouvier, 1990) .

Cette croissance urbaine rapide et mal maitrisée ne s’est pas accompagnée d’équipements et d’infrastructures d’assainissement pour permettre l’évacuation aussi bien des eaux usées que des eaux pluviales. (Laroubi, 2007) .

En 2002 seulement 40,8% des sénégalais résidaient en ville, cela est passé à 47,7% en 2011. Ce rythme montre une forte croissance naturelle et un important mouvement migratoire vers les villes ces chiffres cachent des disparités entre la capitale Dakar qui a le taux d’urbanisation le plus élevé (97%) et le reste du territoire. (Par exemple les régions de Fatick, Kolda, et Matam totalisent 17%) (ANSD, Le rapport de la situation économique et sociale du Senegal en 2011, 2011). Ce taux d’urbanisation est l’un des plus élevé de la sous-région. Cette croissance urbaine rapide et difficile à maitriser entraine une occupation anarchique de l’espace. Elle s’est accélérée d’avantage avec la sécheresse des années 1970 qui a impulsé un exode rural vers les villes côtières. Cette urbanisation sans précèdent est caractérisée par des constructions spontanées et le développement d’établissements humains non planifiés souvent installés dans des zones peu propices à l’habitat comme le bas-fond et les zones inondables. (PS-EAU, 2013).

Selon les estimations des Nations Unies, en 2025, la population mondiale atteindra 8,5 milliards. Près de la moitié des Hommes vivront alors dans les villes des pays en développement ; près de la moitié de ceux-ci seront des citadins vivant dans les quartiers défavorisés. Compte tenu des besoins actuels et de l’accroissement rapide de la population, la question de l’accès à une eau saine et à l’assainissement se pose donc avec une priorité particulière. (AITEC, 1994) La commune de Bargny se trouve dans la presqu’ile du cap vert à 30 KM de Dakar. Elle est située entre14°41’16 » N et 17°13’45 » W. Depuis quelques années la commune est confrontée à une forte croissance démographique, la population est passée de 36564 habitants en 1999 à 51188 habitants en 2013, soit un taux d’accroissement démographique de 40%. La commune s’entend sur une superficie de 39,94 km² ; avec une densité de 1289 hbts/km². Ce qui très au-dessus de la densité nationale du Sénégal qui est de 78 hbts/km2 selon l’ANSD (agence national de la statistique et de la démographie) et très loin de celle Dakar qui est de 5404 hbts/km2.

La ville de Bargny est caractérisée par une occupation anarchique et irrégulière des quartiers villages (Bargny Guedj, Santhioub Guedj, Ndiolmane…) qui sont des villages de pêcheurs. Ici on se trouve dans un milieu Lébou avec un contexte social et culturel très particulier. On a la présence de quartiers villages composés par de grandes concessions et des habitants qui ont des relations particulières avec la mer. Elle est le lieu d’adoration (culte lié aux esprits) et de travail (la pêche pour les hommes et transformation des produits halieutiques pour les femmes). La sert aussi le lieu de rejet des eaux usées domestiques (eaux ménagères et eaux de vannes) et de défécation en air libre pendant la nuit. C’est à cause de l’ensemble de ces facteurs que les habitants veulent toujours avoir un accès direct à la plage.

LES FACTEURS PHYSIQUES 

La géologie 

La région de Dakar dispose d’une structure spécifique ; situé au sud-est de la presqu’ile du cap vert. La zone de Bargny «est constitué de bas plateau dont la surface recoupe des marnes et des calcaires qui affleurent à certains endroits. Ce sont des sédiments marins datant de l’éocène moyen. Le pays de Bargny est en fait un graben entre deux horst que sont la tête de la presque ile et la massif de Diass ». (Bassel, 1966) .

Dans la zone Bargny on y trouve essentiellement des calcaires et des marnes, qui datent de l’éocène moyen.

LES FORMATIONS DE L’EOCENE 

❖ Les calcaires et les marnes
Ces formations datent du tertiaire. Elles sont représentées par une alternance de marnes ; de calcaires jaunâtre et de couches marneuses. Elle représente des plaquettes calcaires jaunes à grains fins, des calcaires marneux en bancs et des lits marneux. (Thiandoum, 2007) .

❖ Les marnes grises et blanches
Les marnes grises et blanches sont du tertiaire. On les retrouve aux alentours des dépressions qui entourent la ville comme à la lagune de Bargny. Elles sont formées d’un ensemble de marnes blanches et d’argiles feuilletées à l’attapulgite et les marnes grises se trouvent un peu partout dans la ville. Les marnes ont une teneur important en montmorillonite (argile gonflante) (Magnien, 1977). Elles sont les causes premières du ruissellement et de la stagnation des eaux dans la commune.

La pédologie 

Les sols rencontrés dans la zone de Bargny sont essentiellement des dérivés des calcaires ou des marnes qui sont sur le plateau de Bargny. D’après R. Magnien dans son ouvrage Les sols de la presqu’ile du Cap-Vert (Sénégal) 1977. Les sols rencontrés dans la zone de Bargny sont essentiellement :

a) Les calcaires
Les sols de la série de Bargny correspondent aux calcaires du même nom. Ils sont bien caractérisés en profondeur, mais leur horizon de surface est fréquemment enrichi en sables siliceux d’origine douteuse qui ameublissent la texture. Ils sont sensibles à 1’érosion par l’eau. Cette dernière se manifeste sous les formes de l’érosion en nappe et parfois en ravines… (Magnien, 1977).
b) Les rendzines grises d’érosion
De par leur définition, les Rendzines sont théoriquement indépendants du climat. Cependant, leur formation est favorisée par un pédoclimatique sec. Si le drainage interne augmente, il y a une décarbonation plus ou moins rapide du profil et évolution vers les argiles noires. Cette formation a une forte teneur en argile qui est responsable de taux important de ruissèlement du fait de son imperméabilité. On les retrouve au sud du plateau de Bargny allant jusqu’à Rufisque.
c) Les sols du complexe côtier
➤ Sols halomorphes sur matériaux plutôt argileux
La formation des sols halomorphes est favorisé par la présence du sel (Na+) ; on les retrouve dans les dépressions qui longent le littoral à hauteur de Bargny. Leur présence est due à l’incursion de la mer dans les bas-fonds.
➤ sols hydromorphes sur matériau argileux
Ce sont des sols dont la formation est caractérisée en grande partie par la présence temporaire ou permanente de l’eau. Ils sont localisés dans les zones de la commune ou l’eau de la pluie stagne pendant plusieurs mois et sont bâtis sur de l’argile qui est imperméable.

De manière générale, la commune de Bargny est bâtie sur des sols relativement imperméables. Ce qui ne favorise pas l’assainissement individuel et augmente la quantité d’eau ruisselée.

Le réseau hydrographique

Le réseau hydrographique est constitué d’un ensemble de chenaux qui drainent les eaux de surface vers l’exutoire du bassin versant. Sur le plateau de Bargny le réseau hydrographique qui apparait est dense et ramifié et tous les marigots vont jusqu’à la mer. On est en présence d’un cas typique d’un ruissellement sur terrain imperméable. (Thiandoum, 2007). La commune de Bargny est installée sur trois (3) bassins versants que sont le grand bassin de Bargny qui est arrosé par un marigot du même nom, le bassin versant de Minam et celui de Bargny Guedj qui est de petite taille. On y trouve aussi beaucoup de dépressions et de lagunes qui ont en permanence de l’eau qui provient du ruissèlement en période de pluie ou de l’incursion de l’eau marine lors des marées hautes. Cette situation rend difficile l’assainissement dans la commune et plus particulièrement les zones basses.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : LA PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : LE CADRE URBAIN DE LA VILLE DE BARGNY
DEUXIEME PARTIE : LE SYSTEME D’ASSAINISSEMENT DE LA COMMUNE DE BARGNY
CHAPITRE I : LA GESTION DES EAUX USEES DOMESTIQUES
CHAPITRE II : LA GESTION DES EAUX PLUVIALES DANS LA COMMUNE DE BARGNY
CHAPITRE III : LES CONSEQUENCES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTALES DES PRATIQUES D’ASSAINISSEMENT
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
ANNEXES

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