Dynamique des ressources en eau et de la mobilité pastorale en ZSP

Au cours de ces dernières années, les actions de développement comme la recherche se sont raréfiées en zone sylvopastorale (ZSP), alors que les problèmes d’environnement et d’aménagement s’y posent avec accuité, d’où la nécessité de réactualiser ses réalités, au moment où se met en place la politique de régionalisation. Dans ce travail, nous étudierons les ressources en eau et la mobilité pastorale.

Par ressources en eau, nous entendons toutes les eaux intervenant dans l’abreuvement des animaux et l’alimentation humaine. Elles concernent les eaux de pluies à travers les mares, les eaux de surface (fleuve et lac) et les eaux souterraines (puisards, puits et forages). Nous utiliserons la notion «de mobilité pastorale» pour faire allusion aux mouvements d’animaux accompagnés, pour des raisons pastorales. Et comme l’estime Kane (1999), des impératifs tels que l’information, l’envie, la possibilité, la capacité sont des préalables pour la concrétisation de cette mobilité.

Notre zone étude est la ZSP (fig.1). Elle est comprise approximativement entre la route nationale N°2 longeant la vallée alluviale du fleuve Sénégal au nord et à l’Est ; l’axe Richard-Toll/Keur Momar Sarr/Sagatta Jolof à l’ouest et la limite sud des départements de Linguère et de Ranérou au sud. Elle correspond respectivement aux périphéries sud et nord des anciens royaumes du Waalo et du Fuuta d’une part, du Saloum et du Kayor d’autre part. Elle est souvent appelée Ferlo. Mais les populations se reconnaissent plus dans le découpage traditionnel : Kooya et Waalo au nord, Jolof (actuel département de Linguère) au centre, le Saloum au sud (nord Kaffrine et nord-Est Mbacké) et le Kayoor (Est des départements de Kébémer et Louga). Elles font coïncider le Ferlo à la zone latéritique (département de Ranérou). Les mouvements pastoraux actuels font reculer les limites sud de la zone sylvopastorale chaque jour davantage (nord/ouest Tambacounda et centre Kaolak).

CHOIX DES THEMES ET VARIABLES A COLLECTER

Les disponibilités en eau structurent les aires de desserte et contribuent à expliquer les différentes formes de mobilité en zone sylvopastorale (ZSP). Par conséquent, elles sont appréciées selon leur nature (eaux de surface, souterraines) et leur dynamique du point de vue de la quantité, de la qualité et de la satisfaction des besoins. Un inventaire exhaustif des ressources hydriques de la ZSP est détenu par les services de l’hydraulique de Dakar (SPGRE, DGRH). Il nous a servi pour faire l’état des lieux sur les ressources en eau profonde. Les puits et puisards localisés dans les zones de forages retenues sont comptabilisés et étudiés avec l’appui des populations locales.

La bibliographie, les fiches de contrôle de stations de pompage ainsi qu’une base de données de 1988 sur la gestion et l’exploitation des ressources hydriques, disponible à l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) nous ont servi de référence dans l’étude de la dynamique. Pour ce qui est de la mobilité pastorale, l’étude a comme base des témoignages et la bibliographie. Les mouvements actuels ont été appréciés à partir d’un questionnaire , d’une fiche d’enquête  et des guides d’entretien .

L’analyse de la dynamique des écosystèmes pastoraux est réalisée dans le cadre du Pôle Pastoral Zones Sèches (PPZS). Elle a pour cadre d’étude trois forages (Tatki au nord, Thieul au sud et Réwane à l’Est) représentatifs de la ZSP. Une appréciation de la dynamique spatiale des mares a été faite sur la base d’images satellitaires et de photographies aériennes (Diouf, 2000). Avec un Global Position System (GPS), des points ont été géoréférencés (mares, puisards, puits..).

OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES 

Le protocole décliné sur le terrain comprend un questionnaire, une fiche d’enquête et des guides d’entretien. Ces outils ont permis la collecte des informations utilisées dans cette étude.

Subdivision en sous-zones homogènes 

Nous avons découpé la zone d’étude en cinq sous-ensembles écogéographiques (fig.4). Les formes de mise en valeur dominantes y sont : zone nord pastorale à grande mobilité ; centre (de transition) agro-pastorale ; ouest (complexe Lac de Guiers/Bas-Ferlo et sa périphérie Est) où prédominent l’agriculture sous pluie, le maraîchage et l’élevage de petits ruminants ; Est agrosylvopastorale et sud agro pastorale où l’intégration agriculture/élevage semble plus réelle, contrairement à la zone Est où l’agriculture vient en appoint à l’élevage (ISRA, 1996).

Si au nord la formation est de type steppique, au sud la savane domine ; les sols passent de minéraux bruts à ferrugineux tropicaux non lessivés. A l’Est le peuplement ligneux est plus dense. Sur les cuirasses ferrugineuses, le relief devient plus marqué et plus érosif du fait de la présence d’un réseau hydrographique. Au niveau de la zone de transition entre les quatre sousunités, les changements de paysage ne sont pas trop perceptibles. Ce découpage a aussi tenu compte des limites administratives. Car l’essentiel des données socio-économiques qui peuvent nous servir dans l’étude existent à cette échelle.

Typologie des forages 

Les bases de données 

Nous disposons de deux bases de données sur les ouvrages de la ZSP ; une base de données de la Direction du Génie Rural et de l’Hydraulique (DGRH) et une autre du Service de la Planification et de la Gestion des Ressources en Eau (SPGRE). Elles comptent 217 ouvrages pour la première et 223 pour la seconde. Ces bases ne sont pas régulièrement mises à jour ; car il y a parfois des redondances, des paramètres ou des ouvrages disponibles dans l’une et pas dans l’autre, etc. Ainsi, nous les avons fusionnées pour obtenir 236 forages. Pour réduire les lacunes, des données de Sharman et al, (1987) sont utilisées. Une fois ces forages projetés sur une carte, ceux situés dans la vallée alluviale et n’ayant pas une vocation pastorale sont écartés. Il ne reste alors que 184 ouvrages dont 47 puits-forages.

Individualisation des forages ciblés 

Pour les besoins de l’échantillonnage et de la fiabilité de l’analyse, les ouvrages pour lesquels nous ne disposons que les coordonnées sont écartés. Dès lors, notre base compte 131 ouvrages. Nous nous sommes proposés de travailler sur 15% des forages de chaque sous-zone ; ce qui représente un total de vingt forages. A l’issue des pré-enquêtes, ils sont redistribués de façon à prendre en compte la distribution spatiale des forages. La sous-zone N° 5, réceptacle de transhumants est moins pourvue en ouvrages, contrairement au nord, zone de départ des grands mouvements. Pour la zone 1, le choix tient compte de la latitude (diversité des zones de départ), mais aussi de la nécessité d’apprécier les «reliques» de mouvements vers la vallée en début de saison sèche.

Avec les forages retenus comme sites d’intervention du PPZS (Thieul, Tatki et Revane), une autre stratification a été faite pour chaque sous-zone. Les critères suivants sont mis en avant :
– qualité de la gestion de l’ouvrage suite à une pré-enquête sur plus d’une quinzaine de forages (régularité de la distribution de l’eau à Thiargny et à Lindé, par exemple),
– position géographique (pour tenir compte de la mobilité) ;
– disponibilité de relevés sur l’exploitation de forages (fiches de contrôle des stations de certains forages de la brigade de Linguère) ;
– source d’alimentation (électricité pour Boulal, contrairement à la plupart des autres ouvrages qui fonctionnent au gas-oil).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CHOIX DES THEMES ET VARIABLES A COLLECTER
CHAPITRE II : OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
CHAPITRE III : DEROULEMENT DES ENQUETES
DEUXIEME PARTIE : LA ZSP, UN ECOSYSTEME PASTORAL EN MUTATION
CHAPITRE I : UNE PLUVIMETRIE IRREGULIERE MAIS AU ROLE STRATEGIQUE
CHAPITRE II : DES PARCOURS SOUMIS AUX ALEAS D’UNE PLUVIOMETRIE IRREGULIERE
CHAPITRE III : UN IMPORTANT POTENTIEL EN EAU SOUTERRAINNE
CHAPITRE IV : UN RESEAU HYDROGRAPHIQUE ASSEZ DENSE
CHAPITRE V : LES PEUL, UNE POPULATION MOBILE
TROIXIEME PARTIE : UNE MOBILITE PASTORALE DE PLUS EN PLUS COMPLEXE
CHAPITRE I: MOBILITE PASTORALE ET GESTION TRADITIONNELLE DE L’ESPACE
CHAPITRE II : TENDANCES ACTUELLES DE LA MOBILITE PASTORALE EN ZSP
CHAPITRE III: DES MUTATIONS DANS LA MOBILITE PASTORALE EN ZSP
QUARIEME PARTIE : DES ELEMENTS D’AMENAGEMENT ET DE GESTION
CHAPITRE I : GERER AUTREMENT LES FORAGES PASTORAUX
CHAPITRE II : DE LA PERTINENCE DE L’AMENAGEMENT DES MARES
CHAPITRE III : UNE AUTRE DISTRIBUTION SPATIALE DES RESSOURCES EN EAU
CHAPITRE IV : MIEUX RESPONSABILISER LES ACTEURS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS

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