DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DE L’ESPACE

Concept de l’aménagement dans les pays développés

     L’intervention croissante de l’Union européenne dans les questions de développement territorial vient remettre en cause le monopole traditionnel des différents États membres en la matière. Même sans aller jusqu’à faire par exemple du projet centralisateur français « la première politique d’aménagement du territoire national » (Alvergne, Musso, 2003), force est de reconnaître que celle-ci est longtemps restée une prérogative étatique exclusive, y compris dans les pays fédéraux puisque la création de la fameuse Tennessee Valley Authority passe pour l’un des actes de naissance de ce type de politique publique (Monod, Castelbajac, 2001). Même si des modèles d’intervention ont pu circuler entre pays, les racines de l’aménagement du territoire sont généralement nationales, renvoyant à des préoccupations propres (Caro et alii, 2002), au point que les termes officiels utilisés pour désigner les politiques équivalentes varient d’un pays à l’autre en fonction de leurs traditions (Faludi, 2002 et 2004 ; Baudelle, Kunzmann, 2004). Ces ancrages nationaux sont aujourd’hui confrontés au défi posé par le passage à des schémas continentaux d’un côté et de l’autre, à la multiplication des initiatives aux échelles locales. Dans le cas français, l’époque où la DATAR, s’appuyant à la fois sur le volontarisme gaulliste et une forte croissance économique, était toute puissante est désormais révolue. Depuis, ont émergé de nouveaux acteurs publics qui, chacun à leur échelle, interviennent explicitement sur les territoires. D’un côté, la décentralisation politique a conduit dans la plupart des pays de l’Europe des 15 restés jusqu’alors centralisés – comme la France, l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni – à l’affirmation de nouvelles collectivités dont les compétences de nature territoriale ne cessent de croître, notamment à l’échelle régionale. L’épanouissement de ce niveau d’intervention qualifié de « mésogouvernement » a été lui-même favorisé par le processus de construction communautaire qui s’est développé en parallèle, encourageant du reste la décentralisation régionale, au point que les gouvernements paraissent parfois pris en tenaille entre ces nouveaux venus de la gestion territoriale apparus aux échelles infra et supranationales. La « politique régionale » – dite désormais « de cohésion » – conduite au niveau communautaire a forcément une incidence sur les pratiques nationales. Le principe même d’une intervention européenne en faveur du développement spatial doit d’abord être accepté par l’ensemble des États membres. Cette politique de cohésion menée par l’Union européenne présente le paradoxe d’occuper une place grandissante malgré l’absence de toute compétence communautaire officielle en matière territoriale, tout en faisant face à des menaces récurrentes susceptibles d’en réduire les ambitions. Cette politique menée de concert impose aussi naturellement de s’entendre sur des objectifs communs qui soient de surcroît compatibles avec ceux poursuivis au niveau national et régional. Cette nécessaire cohérence devrait impliquer non seulement une harmonisation entre politique de cohésion et politiques d’aménagement menées dans chaque pays mais aussi une articulation entre les trois niveaux d’intervention majeure sur les territoires que sont aujourd’hui l’UE, les États et les Régions. Ce prérequis est loin d’être une réalité

La périurbanisation dans les pays sous-développés

     Les auteurs de la croissance périphérique des villes en Afrique noire, où l’urbanisation à grande échelle est toute récente, se montrent, quant à eux, frappés par la rapidité et l’ampleur de ces processus (Vennetier, 1991), mais analysent avec un recul certain le positionnement des différents acteurs impliqués dans la lutte pour le contrôle du patrimoine foncier. Ils établissent aussi des liens entre l’exode rural et l’étalement urbain. À quelques nuances près (cas de Douala où les quartiers périurbains sont surtout peuplés de citadins déjà anciens), le constat est le même à Kinshasa (Pain, 1984; Flouriot, 1984), Lagos (Aderibigbe, 1975; Mabogunje, 1992) ou à Brazzaville (Vennetier, 1989). La périurbanisation africaine est surtout le fait des néocitadins pauvres en général, et en quête d’une parcelle à bâtir à bon marché que seule la périphérie peut leur procurer, en l’absence d’une promotion foncière et/ou immobilière publique digne de ce nom. Un tel processus s’accompagne de pratiques nouvelles mettant en contradiction les conceptions traditionnelle et occidentale de la propriété du sol, mais entraîne également des bouleversements économiques (spéculation foncière et nouvelles activités lucratives). L’Afrique noire est sans doute celle où cette forme de croissance est la plus spectaculaire, bien que l’urbanisation y soit un phénomène comparativement plus récent, puisque le décollage actuel ne date que des années 1960. L’importance de la croissance périphérique peut être évaluée aussi bien par la superficie relative occupée par ces formes urbaines que par le poids de la population qui y habite. Le taux annuel de croissance urbaine dépasse souvent les 10 % (Vennetier, 1991). L’aménagement spontané «aux portes de la ville», sur des lotissements sommaires créés par des chefs de terre (Flouriot, 1984), est le fait des migrants ruraux de fraîche date, dépourvus de moyens financiers suffisants pour prétendre accéder à des terrains de qualité. Ces initiatives offrent aussi l’avantage d’atténuer le choc provoqué par le contact des ruraux avec la ville, l’habitat étant aménagé sur d’anciennes terres agricoles loties par des propriétaires coutumiers, reconvertis en promoteurs fonciers. Cette spéculation foncière est d’autant plus intéressante qu’elle procure à ces promoteurs occasionnels des revenus plus substantiels, comparés à leurs activités traditionnelles (agriculture vivrière). Le tissu urbain qui en résulte est de type semirural, assez lâche, avec des habitations implantées au milieu des parcelles reconverties en jardins de case, cultivés par les nouveaux propriétaires. Ces quartiers périurbains sont en général peu accessibles par automobile. C’est la raison pour laquelle ils se greffent de préférence aux grands axes de communication (routes interurbaines ou voies ferrées) donnant accès à la ville, incorporant au passage d’anciens villages. C’est le cas de Libreville au Gabon ou de Brazzaville au Congo. Parfois, ce processus s’effectue au détriment de la forêt, systématiquement défrichée par les populations, d’où le terme front d’urbanisation suggéré par Mainet (1985) à partir de l’exemple de Douala au Cameroun. À Ibadan (Nigeria), Oluwashanmi (1967, p. 30) constate que les habitants de ces quartiers périurbains, agriculteurs pour la plupart, vivent plus souvent à la campagne qu’en ville. Ce processus peut aussi être amplifié par des événements ponctuels, comme l’afflux des réfugiés: tel est le cas de Mbuji-Mayi au Zaïre, rapporté par Piermay (1993). Cependant, ce processus ne participe que pour une petite part à la périurbanisation, vu les moyens financiers généralement limités des néocitadins, d’où l’importance de la fonction d’accueil des migrants jouée par les vieux quartiers centraux, plaques tournantes de l’immigration.

Des sous espaces d’Antananarivo à population dynamique

      OLISOA (F.), 2012 révèle qu’en 1993, la population périurbaine s’est accrue d’une manière remarquable. En effet, entre 1993 et 2003, les Communes périphériques, observées dans leur ensemble, ont enregistré un taux d’accroissement démographique de 6,2%/an, alors que celui de la CUA était de 4,7%/an pour la même période. Pris individuellement, un grand nombre de ces Communes enregistre des taux d’accroissement annuel élevé et largement supérieurs à celui de la ville centre, pouvant atteindre jusqu’à 7% et 9%. Les Communes Rurales d’Ambohimangakely, de Tanjombato et de Sabotsy Namehana viennent respectivement au 6, 10 et 13e rang, suivant un classement par ordre décroissant de la croissance pour la décennie 1993 – 2003. Toutefois, en termes de peuplement, en 2003, elles sont au 2e, 3e, et 5e rang, après Ankadikely Ilafy. La croissance démographique dans ces Communes s’est accélérée à partir de 2001. Le mouvement se confirme et devient plus remarquable à partir de 2004, notamment à Ambohimangakely où la population augmente de 17% par an soit 10 000 personnes supplémentaires. Nous constatons également que l’augmentation démographique annuelle est moins importante à Tanjombato et Sabotsy Namehana par rapport à Ambohimangakely, car il est de l’ordre de 2 600 habitants en moyenne depuis 2000. Mais, ce nombre a connu une évolution croissante, atteignant par exemple près de 5 000 nouveaux habitants entre 2005 et 2006. Olisoa (F.), 2012 Que ce soit en valeur absolue ou en valeur relative, l’accroissement naturel est obtenu par la différence entre le taux de natalité et de mortalité. Il est ainsi conditionné par la natalité, dont l’importance en valeur par rapport à la mortalité entraîne un solde positif. En milieu périurbain, en plus d’être positif, le solde naturel reste très élevé La périphérie d’Antananarivo a beaucoup évoluée grâce à la construction de voies de dégagement ou de décongestion de circulation comme les routes digues, les By-pass, les boulevards entourant la ville; Ces voies accentuent les relations entre la ville et les campagnes favorisant les « désirs de campagne » et la quête de campagnes dans les territoires ruraux. La relation est considérée comme une pensée avec une hiérarchisation fonctionnelle grâce à l’usage du sol c’est-à-dire le relais entre la ville et la campagne du centre-ville au « rural profond », en passant par le périurbain), et comme un ensemble de flux d’individus et de capitaux qui s’ancrent (temporairement) dans les localisations industrielles et tertiaires, et surtout dans la localisation des logements permanents ou secondaires caractérisé par le flux de travail entre espaces d’emploi et espaces résidentiels, (MATHIEU N.) Pour le cas d’Anosiala et de Mahitsy, le dynamisme de la population s’exprime par une forte croissance démographique engendré par un taux d’accroissement naturel élevé et désormais « le retour à la campagne » de plusieurs familles citadines ayant une possibilité de s’installer dans les zones écartées du centre-ville

Un milieu naturel caractéristique des Hautes Terres Centrales

     Cette zone présente les caractéristiques d’un climat tropical d’altitude identique aux hautes terres centrales. En effet, ce climat comprend deux saisons, l’une chaude et humide (de Novembre en Avril) et l’autre fraîche et sèche (de Mai à Sepembre). Bien que sablonneux et argileux, les sols sont généralement propices à la riziculture dans les bas- fonds, aux cultures maraîchères sur les bas des pentes et aux cultures pluviales sur les pentes des collines. Dans la première zone ou la zone traversée par la route nationale, on a un paysage de replat avec un sol lessivé par la pluie tandis que dans la seconde zone, plus à l’intérieur mais de part et d’autres de la RN4, le sol de bas de pentes, un sol colloïdale de culture fertile et le sol des bas-fonds, un autre sol fertile permettent la pratique surtout d’activités agricoles. Concernant Mahitsy, on constate un paysage de plaine.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONCEPT DE L’AMENAGEMENT ET DE LA PERIURBANISATION, DEMARCHE DE RECHERCHE ADOPTEE
Chapitre I : Concept de l’aménagement et de la périurbanisation
1.1 CONCEPT DE L’AMENAGEMENT
1.1.1 Origine de l’aménagement
1.1.2 Concept de l’aménagement dans les pays développés
1.1.3 L’aménagement dans les pays sous-développés
1.1.4 L’aménagement du Grand Antananarivo
1.2 Concept de la périurbanisation
1.2.1 La périurbanisation
1.2.2 La périurbanisation dans les pays développés
1.2.3 La périurbanisation dans les pays sous-développés
1.2.4 Le Grand Antananarivo
Chapitre II : Démarche de recherche adoptée
2.1 La documentation
2.1.1 La lecture
2.2 Le travail de terrain et le dépouillement
Chapitre III : La zone d’étude proprement dite ( Anosiala et Mahitsy)
3.1 Les sous espaces d’Antananarivo avec une population dynamique
3.2 Anosiala et Mahitsy, sur les Hautes Terres Centrales de la Région d’Analamanga
3.3 Un milieu naturel caractéristique des Hautes Terres Centrales
3.4 Une population inégalement répartie
3.4.1 Une démographie en pleine croissance
3.5 Prédominance de l’activité agricole et l’importance du secteur secondaire
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : MAHITSY ET ANOSIALA, BORDANT LA RN4, EN DUALITE AVEC LA ZONE PLUS LOIN DE LA ROUTE
Chapitre IV : Les quartiers longeant la RN4, une zone de mise en valeur dynamique
4.1 Anosiala, une zone d’attraction industrielle
4.2 Mahitsy, une zone de migration
4.3 Anosiala et Mahitsy, apparition de diverses activités commerciales et de service le long de la route nationale
4.4 Le marché de Mahitsy
4.5 Les facteurs de dynamisme
4.5.1 L’influence de la route nationale n°4
4.5.2 Une zone à proximité de la capitale
4.6 Un espace toujours en évolution
Chapitre V : L’espace plus éloigné de la RN4
5.1 Une zone typiquement rurale
5.1.1 Une zone reflétant la mise en valeur traditionnelle de l’Imerina
5.1.2 Une zone relativement loin de la route nationale et de la Capitale
5.2 Un secteur primaire persistant
Chapitre VI : Enjeux des relations ville-campagne et Perspectives d’avenir pour les deux communes
6.1 Enjeux des relations ville-campagne
6.1.1 Problème foncier et la fragilité de l’activité agricole
6.1.2 La participation des activités économiques et l’enjeu de la maîtrise du foncier
6.2 Perspectives d’amélioration dans les deux communes
6.2.1 Adapter l’espace rural par rapport au changement
6.2.2 Construction des routes
6.2.3 Adduction d’eau potable et besoins d’énergie de la JIRAMA
6.2.4Equipement éducatif
6.2.5 Equipementsanitaire
6.3 Equipement socio-culturels et de sécurité publique
6.3.1 Développement des secteurs tertiaires, amélioration des infrastructures
6.3.2Amelioration des conditions de vie des paysans
Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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