Du nationalisme arabe au nationalisme palestinien

DU NATIONALISME ARABE AU NATIONALISME PALESTINIEN

LES ORIGINES DU CONFLIT ISRAELO-ARABE

De la naissance du sionisme à la Déclaration de BALFOUR

La naissance du sionisme
Le Sionisme signifiait dés le départ le retour à Sion, autre nom de Jérusalem. C’était une aspiration qui avait toujours existé au sein du peuple juif, depuis sa dispersion, suite à la destruction du Temple en 70, après l’ère chrétienne. Le désir de rester en Israël s’était manifesté en premier par le messianisme , une croyance basée sur la venue d’un sauveur. Il n’avait pu se transformer en mouvement politique qu’à la fin du 19e siècle, notamment sous l’impulsion de Théodore HERZL . Ce dernier voulait trouver une terre d’asile pour les Juifs qui étaient persécutés partout en Europe, mouvements antisémites à Berlin (1878), pogroms de Russie (1881) et l’affaire Dreyfus en France (1894). Le sionisme politique, né dans ce contexte social, « doit son orientation non pas au Judaïsme mais au nationalisme et colonialisme européens du XIXème siècle ».Conscient de la situation dramatique des juifs, HERZL était convaincu que son devoir consister à rassembler la population juive. C’était le rôle du congrès sioniste qui s’était réuni à Bâle (Suisse), le 29 août 1897. Les travaux avaient été conclus par la recommandation suivante : la création en Palestine, pour le peuple juif, d’un foyer national qui serait garanti par un Etat fort. Le problème du mouvement sioniste était alors de trouver une légitimité à son action. Sa démarche pouvait-elle aboutir sans inquiéter les habitants arabes de la Palestine? Dés 1905, conscients du Nationalisme arabe et du réformisme musulman4 naissants hostiles à leur projet, les sionistes s’adressèrent au nouveau pouvoir des « Jeunes Turcs ». Cependant, avec la guerre des BALKANS, ces derniers ne pouvaient leur être d’aucune utilité, car préoccupés par la décomposition inéluctable de l’Empire ottoman. Dorénavant, il fallait compter avec l’Angleterre qui concrétisa le rêve de Théodore Herzl avec la Déclaration de Balfour.

La Déclaration de BALFOUR
Au début du 20ème siècle, les Arabes musulmans avaient adopté un courant politique qui allait devenir le Nationalisme arabe. Cette idéologie fut essentiellement conçue, avant tout, par des Arabes chrétiens influencés par l’Occident (la France, l’Angleterre) qui cherchait à diviser l’Empire ottoman, en soulevant des revendications nationales en son sein. Ce nouveau mouvement de contestation arabe dans la Califat turque mettait en valeur l’Arabisme et faisait abstraction des appartenances religieuses (L’Islam, le Christianisme) susceptibles de diviser les Arabes. Parmi les partisans de cette doctrine contestataire, on retrouvait. Najib AZOURY qui publiait « le réveil de la Nation arabe » dans lequel il posait les fondements de l’unité arabe . Le projet de l’intellectuel libanais allait rencontrer certains obstacles entre autres l’opposition des partisans du réformisme musulman.En effet, à la même période, apparaissent d’autres penseurs d’inspiration religieuse comme ‘Abd al- Rahman al-Kawakibi (1849-1903). Ce dernier s’élevait contre la déchéance dans laquelle la Oumma islamique avait sombré au XIXe siècle.On pouvait encore noter d’autres penseurs partisans de la réforme islamique : Jamal al-dîn al afghani (1839-1897), Muhammad ‘ABDUH (1845-1905) et Rashid Rida(1865-1935).Ils avaient conjointement appelé à l’unité pan-islamique contre les puissances étrangères européennes, en particulier l’Angleterre qui soutenait le projet d’Herzl. Cette époque, qu’on appelait communément la Nahdah (la renaissance), voyait l’éclosion du sentiment national arabo-islamique, opposé farouchement au Sionisme. Comment les réformistes musulmans et les nationalistes arabes menaient-ils leur combat contre les sionistes ? Les premiers émettaient des fatwas contre la venue des Juifs en Palestine et sensibilisaient l’opinion publique du danger que représentait pour eux le nationalisme juif. Cependant, leur insuffisance résidait dans leur conservatisme et leur conformisme, au lieu d’être des révolutionnaires . A la différence de ceux-ci, les seconds plus réactionnaires se mobilisaient, à travers des congrès. Leur action avait relativement porté ses fruits, car elle obligea l’Angleterre à leur promettre, par le biais  du Chérif HUSAYN, un certain nombre de terres, allant du Golfe persique à l’Est jusqu’à la mer Rouge, le Sinaï et la Méditerranée à l’Ouest . Ce fut l’occasion pour les Anglais de concrétiser leur projet au Moyen-Orient qui était sur le plan économique d’ouvrir les portes menant vers l’Inde et la Chine. En second lieu, favoriser les nationalismes et faire reculer l’Islam, sur ce point ils avaient réussi avec la disparition du Califat, en 1924. Leur objectif ne pouvait être atteint qu’en s’appuyant sur les Arabes qui seront surpris par les manœuvres diplomatiques des Anglais. Cela se confirmera par les accords SYKES-PICOT (1916) et la Déclaration de Balfour (1917), promesse anglaise à la Communauté juive. Les Britanniques, par une déclaration officielle, étaient favorables à un foyer national (Watan qawmi), dont le sens n’était pas « équivalent à la création d’un Etat juif » . Face à cette nouvelle donne, la réaction arabe fut naturellement très violente. Les nationalistes arabes contestaient la validité de la Déclaration de Balfour, en avançant certains arguments .La promesse anglaise aux Juifs avait été faite à leur insu, ce qui était contraire au « droit des peuples de disposer d’eux-mêmes » . Elle n’avait pas aussi de base juridique, car ni les Anglais ni les sionistes n’avaient une propriété légale en Palestine. Néanmoins, la contestation arabe échoua pour les raisons suivantes. Tout d’abord, les résistants n’avaient pas su empêcher la partition inégale du MoyenOrient qui fut définitivement scellée par la Société Des Nations (SDN). En dernier lieu, la Grande Bretagne se voyait octroyer un mandat sur la Palestine, et la fameuse Déclaration de Balfour y devint le texte de base de sa politique pro sioniste. Cette situation fut dénoncée dans le Monde arabe. Partout, les nationalistes s’opposèrent à l’Angleterre, en Egypte avec Saad Zaghloul et en Irak avec Fayçal Ibn Husayn, fils du Chérif de la Mecque. De même, en Palestine la résistance arabe, sous l’égide de Hâj Amîn al-Husaynî et Cheikh ‘Azz-dîn al-Qasam fut très active en l’encontre des Anglais, surtout contre les partisans du Sionisme qui étaient cependant mieux organisés.

La suprématie du sionisme sur le nationalisme arabe

Au début des années 20, le monde entier avait été touché par des luttes antiimpérialistes. La plupart étaient inspirée par la Révolution d’octobre  en Russie. Dans le Monde arabe, la Palestine était le lieu principal de la confrontation entre le Nationalisme arabe et le Sionisme. Chacun de ces deux idéologies reçut respectivement, les influences de l’Islam et du Judaïsme. On retrouve une certaine similitude dans l’approche religieuse des nationalistes arabes et des sionistes: La religion n’était pas un but, mais un moyen  d’unir le peuple arabe d’un coté, et la Communauté juive de l’autre. Cette vision du Panarabisme était très défendue par l’un de ses plus remarquables théoriciens, en l’occurrence Sati، al-Husri . Ce dernier préconisait que « l’Arabisme soit au-dessus de tout » . Sur cet élan, le Nationalisme arabe en dépit de son engagement échoua face au Sionisme défendu par les Juifs mieux organisés sur le plan socio-économique et militaire.

L’impuissance arabe face à l’organisation socio-économique juive

En 1901, le Fonds National juif est crée pour collecter de l’argent destiné à l’achat de terres en Palestine. Son but était d’avoir une population majoritairement composée de Juifs en Palestine. Pour cela, les sionistes s’appuyèrent sur les kibboutzim, terme hébreu qui signifie groupe. C’était une société basée sur l’adhésion à un même mode de vie rurale. Les initiateurs du projet « monopolisaient 60% du secteur agricole ». De même, les syndicats avaient joué un rôle important dans l’essor des Juifs, grâce à la présence des premières sections communistes. Au moment où les travailleurs arabes étaient victimes de spoliation, par manque de formation syndicale, leurs camarades juifs étaient soutenus par leur Centrale, la Histadrouth « qui fixait le montant de leurs salaires, à travers des accords signés avec le patronat » . Cette suprématie juive se reflétait aussi sur le plan politico-militaire.

La domination politico-militaire du sionisme

Forts de la Déclaration de Balfour du 1917, les responsables sionistes accentuaient leur politique de colonisation avec l’encouragement tacite des autorités britanniques considérées comme complices par les Palestiniens. En dehors des partis politique arabes, la résistance arabe en Palestine était essentiellement menée par deux représentants de l’Islam : Cheikh ‘Azz dîn al-Qasam et Hâj Amîn al-Husaynî. Le premier appelait au djihad contre les Juifs et les Anglais Dans ce cadre, il organisa des émeutes sanglantes et des insurrections (1922-1936) qui causèrent beaucoup de morts parmi les Arabes et les Juifs. Quant au second, Hâj Amîn al-Husaynî (mufti de Jérusalem) il mena son combat en deux phases. La première, c’était contre la Communauté juive pour la sauvegarde des lieux saints de Jérusalem (l’esplanade des mosquées). En août 1923, il voulait agrandir la mosquée Al-Aqsa, mais son projet se heurta à l’opposition violente de la Hagana, une organisation paramilitaire juive. La deuxième phase de sa lutte s’était traduite par un échec. Pendant la deuxième guerre mondiale, il soutint Hitler contre les Anglais, en recrutant des « volontaires musulmans pour les forces hitlériennes dans les Balkans » .En effet, il accusait l’Angleterre d’avoir soutenu l’idée de partage de la Palestine qui se concrétisera en 1947 à l’ONU et ce, grâce aux démarches fructueuses des sionistes. Ces derniers avaient su exploiter le génocide hitlérien contre les Juifs (l’Holocauste), en leur faveur. Grâce à leur lobby juif (groupe de pression) en Amérique, ils avaient pu contraindre les Etats-Unis à devenir l’allié d’Israël. D’ailleurs, l’influence américaine fut décisive pour l’obtention « des 33 voix nécessaires à l’adoption de la résolution 181 ». Celle-ci avait permis la reconnaissance d’Israël sur le plan international, ce que contesteront les pays arabes en 1948, par la voie de la guerre. Face à l’armée israélienne composée essentiellement d’organisations paramilitaires expérimentées (la Hagana, le Lehi et l’Irgoun), les troupes arabes, accompagnées par les volontaires des Frères Musulmans  égyptiens, subirent une défaite surprenante. Les  conséquences de la guerre furent l’agrandissement de l’Etat hébreu (78% du territoire total), la Cisjordanie et Gaza passèrent sous la tutelle égyptienne et jordanienne qui a favorisé la création des sections à vocation caritive pour l’association des Frères Musulmans. Enfin, l’échec des pays arabes a vu le départ en exil de plusieurs palestiniens dans les pays voisins d’où naîtra le militantisme palestinien. Dés 1948, le mouvement national palestinien était confronté à une réalité qui s’était imposée contre lui et la population palestinienne : l’Etat d’Israël devenu un fait accompli en terre palestinienne. Cette situation posait des problèmes spécifiques : quel territoire revendiqué pour un Etat palestinien ?quel type d’Etat faudrait-il, arabe laïc, démocratique ? Au début ,pour les Palestiniens en exil la question se posait en termes simples ; l’occupant israélien devait être expulsé de toute la Palestine .Le mouvement national palestinien, difficilement ancré dans une population dispersée et politiquement divisée avait dû abandonner sa résolution de détruire d’Israël .Il acceptait désormais l’installation d’un Etat palestinien sur seulement une partie du territoire d’origine avec l’instauration d’une démocratie où coexisteraient Musulmans, Juifs et Chrétiens. Parmi les plus distingués de la contestation palestinienne, on retrouvait Yasser Arafat (chef du Fatah crée en 1959), Georges Habache (leader du FPLP) et Nayef Hawatmeh (dirigeant du FDLP).Très actifs dans les pays arabes (l’Egypte, l’Irak, la Syrie), ces derniers vont se charger de restaurer les droits du peuple palestinien en cherchant tout d’abord à mobiliser le peuple palestinien désormais à l’exil, puis en pratiquant la guérilla contre l’Etat hébreu.

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Table des matières

INTRODUCTION
IERE PARTIE : DU NATIONALISME ARABE AU NATIONALISME PALESTINIEN
CHAPITRE 1 : LES ORIGINES DU CONFLIT ISRAELO-ARABE
Section 1 : De la naissance du sionisme à la Déclaration de BALFOUR
1.1 La naissance du sionisme
1.2 La Déclaration de BALFOUR
Section 2 : La suprématie du sionisme sur le nationalisme arabe
2.1 L’impuissance arabe face à l’organisation socio-économique juive
2.2 La domination politico-militaire du sionisme
CHAPITRE 2 : L’EMERGENCE POLITIQUE DES PALESTINIENS
Section 1 : La naissance de l’Organisation pour la Libération de la Palestine
1. Le militantisme des mouvements palestiniens
2. Nasser et la question Palestinienne
Section 2: La guerre de 1967 et ses conséquences
2.1. La fragilisation de l’OLP
2.2 Arafat à la tête de l’OLP
CHAPITRE 3 : LA JORDANIE ET LE LIBAN HOSTILES A LA RESISTANCE PALESTINIENNE
Section 1 : La Jordanie en lutte contre la résistance Palestinienne
1.1 Septembre Noir
1.2 Le recul de l’OLP
Section 2 : Le Liban : dernier sanctuaire de l’OLP (1975-1978)
2.1 La guerre civile Libanaise
2.2 Perspective de paix
IIEME PARTIE : L’ENGAGEMENT POLITIQUE DU JIHAD ISLAMIQUE ET DU HAMAS (1979-1993)
CHAPITRE 1 : LA REPERCUSSION DE LA REVOLUTION IRANIENNE SUR LE MONDE ARABE
Section 1 : L’apparition du Jihad Islamique
1.1 Biographie et militantisme du fondateur, Fathi Shaqâqi
1.2 Les différentes tendances du Jihad Islamique
Section 2 L’opposition du Jihad Islamique à Israël (1982-1986)
2.1 Au Liban (1982)
2.2 Les opérations anti-israéliennes (1983-1986)
CHAPITRE 2 : LA PREMIERE INTIFADA ET SES CONSEQUENCES (1987 – 1989)
SECTION 1 : La Naissance du Hamas
1.1 Biographie du fondateur : Cheikh Ahmed Yassine
1.2 Le Hamas dans le soulèvement (1987)
Section 2 : La lutte d’influence entre Arafat et Cheikh A. Yassine
2.1 Sur le Plan social : le défi de la propagande
2.2 Sur le plan politique: la quête du pouvoir
CHAPITRE 3 : LA VICTOIRE DIPLOMATIQUE DE L’OLP SUR LE HAMAS (1990-1993)
Section 1 : la conférence de paix de Madrid
1.1 L’admission de l’OLP aux négociations de paix
1.2 Le rejet du Hamas des pourparlers de paix
Section 2 : L’accord d’OSLO : Un espoir pour la paix (1992-1993)
2.1 La reconnaissance mutuelle entre l’OLP et Israël
2.2 L’hostilité du Hamas au processus d’OSLO
IIIEME PARTIE : LA CREDIBILITE D’UNE ALTERNATIVE ISLAMIQUE EN PALESTINE (1994-2004)
CHAPITRE 1 LA PAIX MENACEE PAR LE HAMAS ET LE LIKOUD
Section 1 L’épreuve de force entre le Hamas et l’Autorité palestinienne
1.1 La reprise de la violence
1.2 L’intransigeance du Hamas à l’égard de l’Autorité Palestinienne
Section 2 : Le Likoud et l’instabilité politique
2.1 L’hostilité du Likoud à l’accord D’OSLO
2.2 L’appel au meurtre de Rabin
CHAPITRE 2 : LA COLONISATION ET L’IMPASSE POLITIQUE: LES CAUSES DU DURCISSEMENT DU HAMAS
Section 1 : l’hostilité du Hamas à la politique israélienne
1.1 Les assassinats ciblés des dirigeants islamistes
1.2 L’extension des colonies
Section 2 : L’Etat palestinien : un rêve brisé par l’impasse politique
2.1 Le non respect des accords
2.2 Pourquoi la non proclamation de l’Etat palestinien ?
CHAPITRE 3 : LA CREDIBILITE DE L’ALTERNATIVE ISLAMIQUE APRES LA DEUXIEME INTIFADA
Section 1 : Le militantisme des mouvements islamistes pendant la deuxième Intifada
1.1 Le Hamas et le Jihad Islamique contre la violation d’Al-aqsa
1.2 La stratégie militaire adoptée
Section 2 : La crédibilité de l’alternative islamique après la mort d’Arafat
2.1 Les bases d’une éventuelle alternative islamique
2.2 Les Obstacles à franchir
CONCLUSION

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