Diversité, égalité, culture : promouvoir la diversité et l’égalité dans le secteur culturel 

La recherche artistique au cœur des actions et orientations de l’association

Des créations artistiques pour tous et par tous

Les projets d’ARCAT sont très variables en taille et en nature mais conserve toujours une dimension humaine, que ce soit dans leurs propos ou dans leur démarche artistique. Murielle Bechame ne défend pas faire du théâtre engagé. D’une part parce qu’elle considère que l’art engagé est un pléonasme, parce que l’art est toujours une forme d’engagement en soit. D’autre part, elle considère que le terme de « théâtre engagé » est une case dans laquelle les programmateurs de lieux aiment mettre les projets, les renvoyant soit à certains lieux alternatifs, soit à un quota limité dans leur programmation. Cependant, il est indéniable que les projets d’ARCAT sont porteurs d’une certaine forme d’engagement politique, que ce soit au niveau des thèmes abordés (guerre, immigration, mémoire, discriminations, altérité) ou de la conception même des projets (qui associer ? sous quel angle ? de quelle manière ?).
Les premiers spectacles d’ARCAT sont des réflexions sur les contes, les traditions orales et écrites, celles perdues et celles peu connues. Ce sont également des réflexions sur l’immigration, ou plutôt les immigrations, avec la pluralité de points de vue et de récits individuels. L’association s’intéressera ensuite à un thème qui découle logiquement de ses premiers travaux : celui des conflits et de ce qu’ils engendrent : traumatismes, les énoncés comme les tus, déplacements de population, histoire, mémoire, perceptions, folies etc. Le thème de l’enfermement est récurrent dans le travail de Murielle Bechame, qu’il soit physique ou symbolique, la mise au ban d’une partie de la société est au cœur de ses préoccupations. Elle l’a décliné dans plusieurs projets : en milieu rural, en milieu urbain, en milieu carcéral… Actuellement, les orientations d’ARCAT sont autour des réflexions sur la mémoire et les perceptions. On s’interroge toujours sur le thème de l’immigration, celui des mouvements de populations, leurs origines (conflit, économie etc.) et leurs conséquences sur les territoires et les conditions d’accueil. On tente de proposer d’autres récits en racontant d’autres histoires, d’autres perceptions, de déconstruire l’image essentialisante de l’étranger, de l’autre, en montrant qu’il existe une variété de situations et une multitude de parcours et d’images. ARCAT s’intéresse par ailleurs aux publics que ces projets touchent. En cette période de troubles économiques, sociaux et politiques, une plus grande attention portée au développement des publics peut permettre de redéfinir le rôle de la culture dans un contexte social et politique en pleine mutation. L’accès à la culture pour tous est un des axes d’orientation d’ARCAT qui agit notamment sur des territoires délaissés par les acteurs culturels, comme le sud de l’Essonne ou les zones rurales de campagne du sud de l’Italie. A cette fin, l’association prête une attention particulière dans chacun de ses projets à la collaboration avec des partenaires ancrés localement, et mène des politiques tarifaires qui s’adaptent à ses publics.
En dehors même des thèmes et des compositions des publics, l’essence même d’ARCAT est la recherche de nouvelles formes de démarches artistiques, dans le monde du théâtre mais aussi dans celui de la performance au sens large, couvrant d’autres champs comme les arts visuels, les arts plastiques, la chanson etc. En 2011, dans le cadre d’une collaboration avec l’artiste Christian Boltanski lors d’une installation plastique à Paris pour laquelle le plasticien voulait que des acteurs jouent des animaux, l’idée se fait jour d’aller chercher une force créatrice chez des personnes qui ne sont pas des acteurs ou des professionnels de la culture. Le choix de solliciter des personnes sans rapport avec le monde artistique a amené Murielle Bechame à s’interroger sur le désir d’expression créatrice de chacun et de chacune et sur la possibilité de créer un cadre permettant cette émergence de nouvelles formes artistiques. Émerge alors le projet de construire un mobile vivant, où chacun créerait un élément du mobile et les participants seraient réunis dans un même cadre esthétique, autour d’une même thématique, d’une même structuration de l’espace, du temps, du statut de la parole, de la relation aux publics et aux autres partenaires… Ce désir d’expérimenter et de chercher à établir et développer des modalités pertinentes pour faire émerger de nouvelles formes artistiques collaboratives et représentatives des situations vécues doit permettre, pour Murielle Bechame, de porter une thématique forte.
Cette interrogation sur le potentiel créatif de chacun a mené ARCAT à travailler avec des groupes d’individus considérés comme « en marge » de la société, concernés par des problématiques parfois communes parfois très différentes, comme les prisonniers, les migrants ou encore les jeunes de quartiers dits populaires.
Au-delà même de l’enjeu de rendre accessible physiquement et symboliquement la culture à tous (et c’est très important !), ARCAT s’intéresse à l’intégration de tous et chacun dans des processus créatifs. A côté du constat selon lequel chacun ne se sent pas nécessairement à sa place dans une salle de théâtre ou dans un musée, il en existe qui interroge ARCAT : le fait que certaines personnes ne se sentent pas à leur place sur une scène ou à l’aise lorsque leurs œuvres sont exposées sur les murs d’une galerie, en raison de leur origine sociale, de leur âge, de leur situation etc.
ARCAT considère en effet que chacun devrait pouvoir avoir une voix artistique, indépendamment des autres facteurs que celui de l’envie. On s’est donc intéressé à ces groupes de personnes dont on entend beaucoup parler mais qu’on n’entend pas, en culture comme ailleurs. À travers certains de ses projets les plus récents (100 femmes, Resonances acts, Comment je suis arrivé là ?), ARCAT cherche à donner une voix à celles et ceux qu’on refuse d’écouter, et à imposer une parole autre que celle que l’on entend dans le débat public : celle des concernés. Avec ces groupes, ARCAT ne se positionne pas dans une conduite de formation mais dans une démarche d’accompagnement. L’enjeu est de tirer parti d’un matériel brut qui peut être leurs histoires, leurs paroles, leurs perceptions, et de voir comment l’exploiter artistiquement. Travailler avec des personnes qui sont dans des situations de domination sociale, économique ou culturelle permet de les sortir de l’enfermement et de l’exclusion dont elles peuvent parfois souffrir. Leur proposer des formes d’expression utilisant des outils artistiques leur donne la possibilité de laisser libre cours à leurs émotions, leurs sentiments intérieurs, leurs points de vue sur eux-mêmes, les autres, leurs parents, le monde en général.
L’approche voulue ici n’est pas de les enfermer dans leur position de dominés ni qu’ils s’expriment sur ces mécanismes de domination mais plutôt de voir ce qu’ils ont à (nous) dire si on les laisse s’exprimer.

L’importance de l’esthétisme

Les créations d’ARCAT relèvent tantôt d’un seul champ (film, théâtre) mais sont parfois des créations hybrides de performances mêlant spectacle vivant, arts visuels et arts numériques. Si les projets sont porteur d’engagement et appréhendent la culture au sens large, l’artistique n’est jamaisen marge des projets.
Lors de la mise en scène des pièces de théâtre d’ARCAT, Murielle Bechame s’est beaucoup intéressée à la question du traitement d’objets intangibles comme le temps, le passé, la mémoire et à la manière de les faire apparaître sur scène. Rendre visible l’invisible, les échos du passé et leurs adresses croisées avec le présent sont au cœur de son approche artistique et constituent un questionnement constant de la relation à l’espace et de celle de l’adresse. Dans une telle approche, sont rendus visibles et évidents présent et passé, souvenirs etc. Ces thèmes sont adressés via l’appareil scénique par la limite entre installations plastiques et actions dramatiques, et ces glissements créent une tension, un étirement du temps, pour que le spectateur se projette dans un entre-deux entre rêve et réalité. Un travail important est accordé aux images scéniques, aux flous, aux formes, aux couleurs et aux lumières, provoquant des rendus éthérés et en décalage avec le réel.
Les propos tenus et l’ambiance des pièces posent une normalité décalée. Concernant les films, l’objectif est que les images soient belles et mettent en valeurs les propos mais sans gagner en puissance sur les paroles. Par exemple, pour le film « Et si c’était le petit Prince » traitant du thème des mineurs migrants isolés dans les rues de Paris, la technique utilisée est de filmer leurs interactions en filmant tout sauf leurs visages : pieds, mains, dos, livres, sac etc. Les films produits par ARCAT rentrant dans la case des documentaires, l’esthétisme est souvent secondaire par rapport aux propos, tout en ayant une importance certaine.
S’agissant des projets menés avec des personnes non professionnelles de la culture, l’esthétisme ne relève pas d’une vision particulière qu’ARCAT imposerait aux individus. La démarche d’ARCAT ne consiste pas en une transmission de techniques de savoir, il s’agit de donner aux personnes des outils, des techniques, des clefs de compréhension pour leur permettre de créer leur propre esthétisme.

La mise en œuvre du projet

Un statut d’apparence

Si de nombreuses personnes participent à l’aventure ARCAT, elles ne forment pas ensemble une troupe fixe mais sont réunies par Murielle Bechame sur des projets. Elle n’apparaît pas officiellement dans les statuts de l’association car cela irait à l’encontre de son statut d’intermittente du spectacle. Mais c’est bien elle la directrice artistique de tous les projets qui sont montés par l’association. Dans les statuts, le bureau est composé d’une présidente, Monique Brioudes, d’un trésorier, Christian Février et d’une secrétaire, Isabelle Prat-Debacker. Dans les faits, Christian Février s’occupe de la comptabilité de l’association et Monique Brioudes, ancienne avocate, participe à certains projets. Mais c’est surtout Murielle Bechame, que j’assiste dans le cadre de mon stage, qui dirige l’association, tout en étant conseillée par de nombreuses personnes : artistes,
chercheurs, journalistes etc. Les publics ne sont pas associés au fonctionnement de la structure mais participent, comme on l’a vu, à l’élaboration de certains projets. Par ailleurs, dans certains cas les publics sont membres adhérents de l’association comme dans le projet « 100 femmes ».

Une compagnie en phase de développement

Si le compte de bilan de l’association est un peu en dessous de 20 000 €en 2016, le budget prévisionnel pour 2017 est au-dessus de 170 000 €. Cela s’explique car ARCAT est actuellement en phase de développement. Pour les besoins d’un projet sur lequel je travaille, la pièce de théâtre « Lili 54-82 : un roman photo », ARCAT a été obligé de se structurer. En effet, Ariane Mnouchkine a accepté bien volontiers d’accueillir la pièce en résidence puis en représentations à titre gratuit dans la salle de répétition du Théâtre du Soleil à condition que ARCAT recrute une personne hors équipeartistique qui soit en charge de la production de la pièce, de la communication et de la relation avec les publics, accompagné pour ce faire par l’équipe administrative du Théâtre du Soleil. Faute de moyens financiers, c’est un poste de stagiaire, puis de service civique qui a été créé, et c’est le poste que j’occupe depuis fin mars 2017. Dans cette lancée, ARCAT a également loué un bureau dans un espace de coworking au sein de la friche culturelle des Grands Voisins afin d’avoir une adresse parisienne et un endroit pour rencontrer des personnes. Outre l’action avec le Théâtre du Soleil, d’autres projets ont pu être initiés et développés depuis mon arrivée. Les besoins en production et en communication des différents projets en cour (coordination, communication, relation avec les publics…) nécessitent la pérennisation du poste que j’occupe et nous sommes actuellement à la recherche de subventions pour la financer.
La gestion d’une association comme ARCAT, par la spécificité de son domaine d’intervention, création dans les arts vivants, implique de fortes variations d’une année sur l’autre, selon les projets et les publics ciblés. Sur les projets en détention ou en milieu scolaire, les apports sont souvent faibles et les ventes quasi nulles. Ce sont souvent des projets qui vont mobiliser les maigres fonds de la structure et nécessiter de nombreuses heures de travail non rémunérées, sans compter les années de préparation, d’écriture et de recherche de coproduction où les crédits ne sont pas liés aux recettes attendues. Enfin, les baisses de subventions publiques, conséquences du contexte politique et économique actuel, mettent à mal, voir rendent infaisables, de nombreux projets de ce type.
Ces deux facteurs permettent d’expliquer qu’ARCAT ait pour 2017 un budget bien supérieur à celui des années précédentes, bien que l’association ne soit pas certaine de pouvoir réaliser tous les projets envisagés, en raison notamment de la part très importantes des financements publics.

Les partenaires d’ARCAT

L’aventure d’ARCAT a rassemblé des artistes et des chercheurs de champs et secteurs très différents. Voici les noms de personnes ayant participé aux différents projets présentés : Luc Boltanski (chercheur et auteur), Walter Carreri (scénographe), Juri Piroddi (comédien, directeur artistique associé), Fançois Kahn (comédien, directeur associé), Eric Da Silva (comédien), Gey Pin Ang (metteure en scène et actrice), Gérôme Bideau (acteur), Christian Boltanski (artiste plasticien), Franck Krawczik (compositeur), Claudio Stellato (circassien), Sabine Quiriconi (metteure en scène), Claire Chavanne (scénographe). Certaines rencontres ont été plus déterminantes que d’autres comme celle avec le plasticien Christian Boltanski. Intéressée par son travail sur l’image et la photographique et sans réaliser la notoriété de l’artiste, Murielle Bechame collabore avec lui sur une installation en 2011. Ce sera un tournant dans l’esthétisme des projets d’ARCAT auxquels sera dorénavant accordé davantage de réflexion autour des flous, des couleurs et du traitement des scènes à la manière de tableau ou d’œuvres d’art plastiques. Son frère, Luc Boltanski, a également été un pilier de l’aventure d’ARCAT en écrivant deux pièces mise en scène par la compagnie : « L’inquiétude des funambules » et « Lili 54-82 : un roman photo », pièce qu’il a écrite pour Murielle en hommage à son histoire familiale.
L’association dépend essentiellement des financements publics. Dès ses débuts, l’association a bénéficié des soutiens de l’ACSÉ devenue CGET , du Ministère de la Culture, de subventions provenant de villes, de départements et de régions ainsi que de la DMDTS et de l’aide à la diffusion de l’ONDA. L’association déménage à Maisse, en Essonne en 2004 et ARCAT entreprend actuellement des démarches pour changer de siège social pour être officiellement installée à Paris, dans le 11ème arrondissement, tout en continuant à mener des actions à la fois sur l’ensemble du territoire parisien, en particulier à Paris et en Essonne. La ville de la Norville a soutenu ARCAT sur des projets lors d’un programme d’accompagnement sur trois ans à la compagnie. La ville a soutenu ARCAT lors d’une résidence de création pour un spectacle, « la domination masculine », réflexion sur l’œuvre de Bourdieu questionnant le rapport entre les sexes et dans des travaux de recherche sur des contes. C’est également dans ce cadre que ARCAT a mené des actions avec des scolaires en organisant des ateliers avec des élèves et en organisant leur venue à des représentations, et c’est ce soutien qui a fortement porté le projet « les Chrysalides ». Aujourd’hui, ARCAT est soutenue par le département de l’Essonne, la ville de Paris, le CGET et bénéficie du soutien de l’ADAMI . Actuellement, on tente également d’obtenir des soutiens de la région Île-de-France, de la DRAC et d’Arcadi.
Par ailleurs, au cours de son existence, ARCAT a été soutenue par des apports en nature ou financiers par un certain nombre de lieux : Le Théâtre du Soleil (Paris), la bruyère le Châtel (Essonne), Anis Gras (Arcueil), le Collectif 12 (Mantes la Jolie 78) , la maison des ensemble (Paris),
l’institut du monde arabe (Paris), la colonie (Paris), la Fonderie (Le Mans), La Gare Mondiale (Bergerac), le Théâtre Garonne et le Théâtre de l’Acte (Toulouse), la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, au Parapluie (Aurillac), la ferme du Buisson (Noisiel), les Pronomades (St Gaudens), le Festival dedans Dehors (Brétigny).

Spécificités de l’expérience

Autonomie et responsabilités

Comme dit précédemment, ARCAT est une petite structure au sein de laquelle j’ai effectué de nombreuses tâches polyvalentes et très variables. Je travaillais donc sur tous les projets, différemment en fonction de leur taille, de leur niveau d’avancement et de leur nature, chacun soulevant des problématiques et des attentes différentes.
Dans les faits, je travaillais essentiellement seule. J’ai beaucoup vu Murielle Bechame au début de mon stage afin de poser les bases de mon travail, puis de manière plus espacée, à raison d’en moyenne une fois par semaine. J’ai eu l’occasion aussi de travailler avec Luc Boltanski pour la promotion de la pièce « Lili 54-82 : un roman photo » ainsi qu’avec l’équipe administrative du Théâtre du Soleil, en particulier Charles-Henri Bradier et Astrid Renoux, les administrateurs, Margot Blanc, chargée de relation avec les publics, Sylvie Papandréou, chargée des affaires publiques et Svetlana Dukovska, chargée de la communication et des relations avec la presse.
Un autre aspect intéressant de mon stage a été de travailler sur le terrain en assistant Murielle Bechame lors de films dans la rue avec les mineurs migrants ou au Théâtre du Soleil lors des répétitions. J’ai également eu l’occasion d’assister à des rencontres avec des artistes, des personnes de la mairie, des responsables de commission, ce qui m’a permis de mieux comprendre certains fonctionnements en interne de diverses entités culturelles.

La structuration d’une association

Lorsque j’ai commencé à travailler chez ARCAT, il a fallu que je me familiarise avec les différents dossiers concernant les projets et l’association, que je les mette à jour et que je les réécrive de manière plus formelle. Cela a été très utile pour analyser les besoins de l’association et ce que j’allais devoir faire. Il m’est apparu presque immédiatement que, pour développer ARCAT et ses projets, il fallait d’abord structurer l’association en lui donnant les outils qu’elle n’avait pas utilisé en seize ans d’existence, comme une identité graphique avec un logo, un site internet, des adresses électroniques, un drive. Tout cela dans l’objectif de donner d’abord de la visibilité à l’association, ensuite de faciliter le travail entre Murielle Bechame et moi-même, et avec les autres membres de l’association. Il restait ensuite à travailler sur les projets.

Expérience d’un espace de coworking « solidaire »

L’autre particularité de mon travail au sein d’ARCAT résidait dans le fait que je travaillais parfois au Théâtre du Soleil mais le plus souvent dans un espace de coworking : mon premier bureau, au Grands Voisins à Paris.
Les Grands Voisins est une sorte de friche culturelle et sociale située sur le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le quatorzième arrondissement, site que la mairie de Paris a accepté de prêter temporairement avant sa transformation en quartier de ville ouvert et connecté.
L’espace se définit comme une « fabrique de bien commun » et « un espace multiple dont l’ambition est le bien commun » . Vivier d’associations culturelles et sociales, la friche propose de l’entraide entre voisins par des rencontres organisées et par un compte slack, plateforme de communication, permettant d’échanger avec d’autres professionnels. Étant donné la nature des acteurs y travaillant, ce fut une expérience très enrichissante en échanges.
Dans les Grands Voisins, je travaillais au sein d’un espace de coworking se définissant comme solidaire, proposant un poste de travail par mois à 99 €, le moins cher de Paris, avec l’idée de permettre à des chômeurs en création d’entreprise d’avoir un pied-à-terre professionnel sur la capitale malgré des ressources trop faibles pour leur permettre d’accéder à un bureau ou un atelier sur le marché privé. Au sein de cet espace, j’ai rencontré de nombreuses personnes montant des start-ups, donc certaines dans le domaine de la production culturelle. Il existe dans cet espace une logique de solidarité et d’entraide et j’ai obtenu nombre de conseils, notamment via le site « Mon premier bureau », comme par exemple sur impressions et des logos à bas prix, mais aussi des conseils relatifs aux aides techniques et légales sur mes projets. J’ai également pu profiter de leurs réseaux à quelques occasions pour des mises en contact avec des structures avec lesquelles ces personnes avaient travaillé comme par exemple la Fondation des femmes pour le projet 100 femmes, qui avait auparavant collaboré avec Nothing but the wax, média promouvant le lifestyle des millenials noirs et startup chez « Mon Premier Bureau ». Pour les Grands Voisins, l’aventure se termine en décembre 2017, date à laquelle ARCAT devra déménager, les travaux de démolition commençant en janvier 2018.

Les Chrysalides

Concernant « les Chrysalides », je suis en contact avec des établissements scolaires et des associations de parents d’élèves sur la ville de Toulouse, dans le quartier du Mirail plus précisément.
Il s’agit de voir avec eux comment organiser et financer des ateliers dans des collèges et lycées du secteur. L’action consisterait à leur montrer le film pilote, à réfléchir avec eux lors d’ateliers filmés aux mécanismes de discriminations en milieu scolaire et à trouver ensemble des manières de lutter contre.
Les discussions avec les associations et les observations faites dans le quartier du Mirail ont révélé d’autres discriminations que celles attendues. Dans ces quartiers, les établissements scolaires sont eux-mêmes acteurs de discriminations car ils n’assurent pas l’ensemble des cours obligatoires et préparent directement leurs élèves à s’orienter dès le plus jeune âge vers des filières professionnelles techniques, en leur laissant très peu de possibilités d’accéder aux filières générales. Cette action s’est donc avérée difficile à mettre en place eu égard à l’attitude des professeurs et des directeurs, qui, s’ils ne sont pas tous directement responsables à nos yeux, considèrent qu’ils peuvent l’être aux yeux de la presse etc. Les difficultés rencontrées et la nécessité de travailler sur les autres projets nous ont conduites à laisser ce projet de côté pour l’instant.

« Et si c’était le petit prince »

Le film a été réalisé par Murielle Bechame en juin dernier et j’ai assisté au tournage, parfois en tant que spectatrice pour parler avec les jeunes et les mettre à l’aise, car nous sommes proches en âge, parfois pour assister la réalisatrice avec la perche. Maintenant que le film est monté, je cherche des lieux pour le diffuser avec l’idée de lever des fonds pour aider les personnes qui ont été filmées, et pour éveiller les consciences sur le vide juridique existant pour ces personnes. En effet, face aux comportements de certains migrants prétendant être mineurs pour avoir le droit à la protection de l’enfance et donc à un toit et à de la nourriture, l’administration française a durci ses lois et ces jeunes sont dans la plupart des cas dans des situations d’appel pouvant durer des mois durant lesquels ils ne sont considérés ni comme mineurs ni comme majeurs aux yeux de la loi française et n’ont donc le droit à aucune protection. Je suis actuellement à la recherche de lieux et de canaux de diffusion pour le film et de financements pour développer le projet et aller en Italie retracer leurs parcours d’immigration afin de creuser le sujet de l’accueil de migrants mineurs isolés en Europe.

Lili 54-82 : un roman photo

Cette pièce de théâtre est le plus gros projet d’ARCAT, du présent comme du passé, et c’est celui qui m’a le plus sollicitée. Je m’occupe de sa production, des relations avec les publics, du projet annexe d’organisation d’ateliers avec des scolaires et de la communication du projet.
Tout d’abord, il y avait l’aspect financier du projet : il a fallu chercher des sources de financements auprès de fondations, qui n’ont pas été du tout réceptives au projet, et auprès de financeurs publics : la région Ile-de-France, la ville de Paris, l’ADAMI, Arcadi etc. Face aux réponses négatives et pour promouvoir la pièce, j’ai proposé de lancer une campagne de crowdfundind. En dehors même de l’aspect financier, le crowdfunding est un outil de communication très efficace, qui investit les personnes dans le projet humainement autant que financièrement. Pour organiser cette campagne de crowdfunding qui sera lancée en novembre, il a fallu concevoir la présentation du projet et son calendrier, assister à des présentations organisées par Ulule, premier site de financement participatif européen , organiser des rencontres avec eux pour qu’ils nous assistent à cette tâche. Il a fallu également analyser les projets réussis de financement participatifs de pièce de théâtre, ceux qui ne l’étaient pas, pour comprendre les facteurs de réussite et les appliquer à notre cas.
Pour rassembler des publics, j’ai travaillé conjointement avec le Théâtre du Soleil pour inscrire la pièce dans des parcours pédagogiques et profiter de leurs réseaux pour contacter des enseignants qui seraient intéressés pour venir voir la pièce avec leurs élèves et qui pourraient potentiellement mener avec nous un travail avec leurs élèves en ateliers. Ce travail proposé aux élèves est un questionnement personnel et collectif sur le thème de la mémoire et de ses constructions. C’est une proposition de travailler sur ce qu’ils connaissent de la guerre d’Algérie puis qu’ils interrogent successivement et séparément leurs parents et leurs grands-parents à l’aide d’une grille de questions que j’ai rédigée et qui a été revue et validée par Murielle Bechame. Le but est que chacun puisse s’approprier ces éléments d’histoire et les comparer à des éléments factuels de l’histoire collective, et que cette réflexion s’exprime par un rendu artistique de leur choix (bande dessinée, musique, scène de théâtre, poème, vidéo etc.) et que la classe réfléchisse ensemble à une exposition collective de ces rendus personnels.
En août, nous étions en création dans la salle de répétition du théâtre du soleil et j’ai alors accompagné les répétitions en technique et en logistique et j’ai rédigé un dossier à envoyer à la presse pour début septembre, suite à une interview croisée que j’ai réalisée entre Murielle Bechame, metteure en scène et Luc Boltanski, l’auteur de la pièce.
Par ailleurs, nous souhaitons organiser des lectures publiques et une conférence interrogeant chercheurs et artistes sur le thème de la mémoire des guerres postcoloniales et du rôle que l’art peut jouer dans sa construction. Je suis en discussion avec plusieurs lieux pour organiser cette conférence, comme le musée national de l’histoire de l’immigration, le café agora la colonie et l’Institut du monde arabe. J’ai également rencontré des chercheurs comme Zahia Rahmani et je suis en contact avec d’autres personnes pour rendre possible la tenue de cet événement en janvier prochain. « Resonance Acts : un projet Europe Creative ».

 

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Table des matières
REMERCIEMENTS 
INTRODUCTION 
PARTIE I. ARCAT : PETITE STRUCTURE, PROJETS D’ENVERGURE 
CHAPITRE 1 – ARCAT : ATELIER DE RECHERCHE ET DE CREATION DANS LES ARTS DU THEATRE
SECTION 1 – DES PROJETS A DIMENSION HUMAINE
SECTION 2 – LA RECHERCHE ARTISTIQUE AU CŒUR DES ACTIONS ET ORIENTATIONS DE
L’ASSOCIATION
SECTION 3 – LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET
CHAPITRE 2 – EXPERIENCE DE STAGE : LA GESTION D’UNE PETITE STRUCTURE
SECTION 1 – SPECIFICITES DE L’EXPERIENCE
SECTION 2 – DES TACHES VARIEES, DIFFERANT SELON LES PROJETS
SECTION 3 – UNE EXPERIENCE TRES ENRICHISSANTE MAIS PEU ENCADREE
PARTIE 2 – MICROSTRUCTURE EN ÎLE-DE-FRANCE : ENJEUX DE TERRITOIRE, ENJEUX POLITIQUES 
CHAPITRE 1 – L’ILE-DE-FRANCE : INEGALITES DE TERRITOIRES, INEGALITES D’ACCES A LA CULTURE
SECTION 1 – CARACTERISTIQUES DU TERRITOIRE D’IMPLANTATION
SECTION 2 – LES ACTEURS CULTURELS FRANCILIENS
CHAPITRE 2 – DES POLITIQUES CULTURELLES LOCALES AMBITIEUSES : LA VOLONTE AFFICHEE DE FAVORISER L’ACCES A LA CULTURE POUR TOUS
SECTION 1 – UN CONTEXTE BUDGETAIRE DIFFICILE : PEREQUATION ET BAISSE DE DOTATIONS POUR LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
SECTION 2 – PARIS : ENTRE RAYONNEMENT INTERNATIONAL ET OBJECTIFS DE DEMOCRATISATION CULTURELLE
SECTION 3 – L’ÎLE-DE-FRANCE : UN ACCES A LA CULTURE POUR TOUS ET PARTOUT
SECTION 4 – L’ESSONNE : UN DEPARTEMENT ACTIF ENVERS LA CULTURE
PARTIE III. DIVERSITÉ, ÉGALITÉ, CULTURE : PROMOUVOIR LA DIVERSITE ET L’EGALITE DANS LE SECTEUR CULTUREL 
CHAPITRE 1 – L’INTERET DU SUJET : LA NECESSITE ACTUELLE ET FUTURE DE TRAVAILLER SUR LA DIVERSITE
SECTION 1 – LE SECTEUR CULTUREL FRANÇAIS : LES INEGALITES S’Y PORTENT BIEN
SECTION 2 – UN DES FONDEMENTS DES POLITIQUES CULTURELLES DE DEMAIN
CHAPITRE 2 – LES DEBUTS D’UNE POLITIQUE CULTURELLE DE LA DIVERSITE : LE COLLEGE DE LA DIVERSITE ET LA LABELLISATION AFNOR
SECTION 1 – LE COLLEGE DE LA DIVERSITE : UNE SAISIE DES ENJEUX PAR LES POUVOIRS PUBLICS
SECTION 2 – PASSAGE AU CONCRET : LA LABELLISATION AFNOR
CHAPITRE 3 – LE FUTUR DES POLITIQUES CULTURELLES DE LA DIVERSITE : POINTS DE VIGILANCE
SECTION 1 – UNE LUTTE EN PROFONDEUR CONTRE DES COMPORTEMENTS EXISTANTS
SECTION 2 – POUR DES FUTURES POLITIQUES CULTURELLES DE LA DIVERSITE EFFICACES
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
TABLE DES MATIÈRES 
RÉSUMÉ

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