Disposition des lois de finances complémentaires relatives à l’investissement

Formes Et Enjeux Des IDE

Formes des IDE

L’investissement direct à l’étranger (IDE) peut se faire selon deux modalités principales, la construction d’un site de production ex nihilo (on parle alors d’investissement Greenfield) ou le rachat d’un site de production existant (on parle alors d’une fusion et acquisition internationale).
L’OCDE19reprend fréquemment dans ses analyses une distinction selon la forme des IDE. Pour se constituer un réseau de filiales à l’étranger, l’investisseur peut :
* soit créer une filiale entièrement nouvelle, avec l’installation de nouveaux moyens de production et le recrutement de nouveaux employés. On parle alors d’IDE de création (Greenfield investment en anglais).
* soit acquérir une entité étrangère déjà existante. Dans ce cas, l’IDE d’acquisition se traduit principalement par un transfert de propriété des titres de la filiale acquise. Cette catégorie est également connue sous le terme anglais de (brownfield investment).
Les fusions-acquisitions transfrontalières appartiennent à cette forme des IDE.
-Une fois la filiale créée, l’investisseur peut encore décider :
*d’accroître les capacités de production des filiales déjà existantes. L’IDE d’extension se traduira alors par l’injection de fonds nouveaux permettant l’extension des moyens de production et/ou le recrutement de nouveaux employés. Cette catégorie est parfois confondue avec celle des IDE de création.
*de soutenir l’activité d’une filiale qui connaît des difficultés financières en y injectant des fonds nouveaux afin de compenser les pertes résultant de l’exploitation. L’OCDE parle alors d’IDE de restructuration financière.
 Markusen20 (1995) introduit une typologie des IDE basée sur la logique qui sous-tend la décision de créer des filiales à l’étranger. Il distingue :
*L’IDE horizontal où toutes les filiales produisent des biens identiques à ceux de leur maison-mère qui correspondent à l’implantation de l’ensemble de la chaîne productive, et répondent à une logique d’accès au marché dans le pays d’implantation. Ils concernent généralement plutôt les relations entre pays de niveau de développement élevé, dans lesquels les ressources (humaines, d’infrastructures, etc.) nécessaires pour ce type d’implantation existent.
– Ce type d’IDE vise à faciliter l’accès de l’investisseur à un marché étranger solvable aux perspectives de développement favorables. Certains facteurs (obstacles tarifaires ou non aux échanges, coûts de transport) affectant la compétitivité des exportations, l’investisseur préfère implanter à l’étranger des entités reproduisant, comme dans son pays d’origine, toutes les étapes du processus de production afin de servir le marché local.
*L’IDE vertical par lequel l’investisseur fragmente les différentes étapes de conception, de production et de commercialisation de ses produits en implantant dans des pays différents des filiales qui produisent des biens intermédiaires et/ou finaux différents. Il s’agit ici pour l’investisseur de tirer parti des différences de coût des facteurs entre pays. Dans ce cas, l’activité à l’étranger est un complément de l’activité de la maison-mère, car l’une et l’autre ne se situent pas au même niveau de la chaîne de production qui, à l’inverse, ne concernent que certains segments de la chaîne, pour lesquels les économies d’accueil offrent des avantages absolus de localisation et correspondent davantage à une stratégie d’optimisation des coûts de production pour des firmes organisées globalement 22; la délocalisation d’une partie de la production dans un pays à bas salaires illustre ce type d’investissement. L’IDE vertical relève de la délocalisation, mais il n’en constitue que l’une des modalités (aux côtés de la sous-traitance internationale par exemple. Toutefois, la distinction entre IDE horizontal et vertical n’est pas aussi claire dans les faits : les firmes multinationales 23s’engagent souvent dans des stratégies d’intégration complexe, qui englobent à la fois des formes d’intégration verticale dans certains pays et horizontale dans d’autres.
-Le comportement stratégique des firmes sur les marchés mondiaux ne se limite toutefois pas à choisir entre exporter ou servir les marchés étrangers en y implantant une filiale.
Elles peuvent aussi exploiter la diversité des avantages comparatifs pour gagner en compétitivité.
En introduisant une distinction entre investissement vertical et investissement horizontal, les analyses des comportements stratégiques des firmes proposent une prédiction alternative de l’impact de l’activité des firmes multinationales sur le commerce international.
Alors qu’un investissement horizontal conduit à une simple réplication de la firme, c’est-à-dire à produire le même bien dans plusieurs pays, un investissement vertical vise à fragmenter le processus de production.
La firme multinationale va scinder sa chaîne de valeur en différentes activités et localiser chaque fonction de l’entreprise dans le pays offrant les meilleures conditions de production. On comprend alors que le développement de ce type d’investissement direct va générer de nouveaux flux de commerce ; on a alors une relation de complémentarité entre commerce et IDE.
L’ouverture croissante des pays au commerce international et la libéralisation progressive des flux de capitaux ont sans aucun doute bouleversé le comportement des grandes firmes multinationales. Leur influence sur la structure et le volume du commerce international est cependant ambiguë. D’un côté, l’ouverture commerciale doit réduire les motivations des investissements directs horizontaux et, en retour, ceux-ci doivent venir limiter la croissance des échanges internationaux. De l’autre côté, la réduction des protections internationales doit aussi favoriser l’essor des IDE verticaux qui, eux, vont avoir tendance à accroître le commerce total.
-L’investissement a, en règle générale, un effet positif sur l’économie d’un pays. Mais l’investissement étranger apporte des bienfaits qui lui sont propres.
Par exemple, dans les pays où l’épargne nationale est faible et où les structures d’intermédiation du crédit sont insuffisantes, l’IDE peut être une source précieuse de financement complémentaire. Dans la plupart des cas, l’IDE est également une source de financement extérieure moins volatile que l’emprunt et les investissements de portefeuille.
-De plus, le rapport de l’OCDE conclut que les investisseurs étrangers peuvent apporter des bienfaits supplémentaires à l’environnement économique du pays d’accueil. Ces apports se manifestent essentiellement sous trois formes :
 Liens entre l’IDE et les échanges internationaux. La présence d’entreprises à capitaux étranger permet d’intégrer plus étroitement les économies en développement dans l’environnement international des échanges. On considère généralement que l’un des principaux vecteurs du développement économique est l’accès aux flux d’échanges commerciaux
 Effets directs sur la performance du secteur privé du pays hôte. L’arrivée d’entreprises étrangères se traduit généralement par une progression de la productivité et du développement des entreprises. Cela peut stimuler la concurrence, particulièrement dans des secteurs jusqu’alors protégés.
 Effet d’entraînement sur les entreprises locales. La présence d’entreprises à capitaux étrangers peut permettre une diffusion de compétences, notamment technologiques et humaines, auprès des entreprises locales. Cet effet exige toutefois que le secteur des entreprises de l’économie d’accueil ait atteint un certain “seuil” de développement ; il appartient aux pouvoirs publics du pays hôte de faire leur possible pour que ce soit le cas.

Les enjeux des IDE

Les coûts économiques de l’IDE, s’ils existent, prennent surtout la forme d’effets secondaires non souhaités. Des entreprises déficitaires peuvent nécessiter une restructuration, entraînant des pertes d’emplois. De grandes entreprises à capitaux étrangers peuvent s’arroger des positions dominantes sur le marché et réduire ainsi la concurrence. Les importations et les exportations des entreprises à capitaux étrangers peuvent accentuer la volatilité de la balance des paiements. Mais ces “coûts” sont généralement limités dans le temps et peuvent être corrigés grâce à des mesures adéquates par les pouvoirs publics des pays d’accueil.
L’IDE a tendance à accentuer les forces comme les faiblesses de l’environnement économique du pays.
Dans ce contexte, le rapport cite plusieurs enjeux spécifiques :
 Pour les pays d’accueil : L’existence d’un environnement économique relativement sain dans le pays d’accueil est aussi importante pour attirer l’IDE que pour profiter pleinement de ses apports. La transparence et le respect de la règle de droit figurent en tête des préoccupations des investisseurs. Autre facteur qui compte, la taille de l’économie d’accueil, comme le montre le fort pouvoir d’attraction de la Chine pour l’IDE. Les petits pays peuvent eux aussi étendre la taille du marché en appliquant des politiques d’ouverture générale aux échanges et d’intégration commerciale régionale.
 Pour les pays d’origine : Les gouvernements des pays d’origine des investisseurs ont également un rôle important à jouer. Il leur faut notamment prendre en compte les conséquences de leurs politiques économiques nationales pour la capacité d’autres pays d’accueil potentiels à attirer les investisseurs étrangers.
-les IDE participent à la construction des avantages comparatifs d’une économie. Il est donc crucial pour les États d’éviter une “déconstruction” de ces avantages comparatifs en favorisant l’ancrage de ces investissements, c’est-à-dire leur durabilité. Cela est possible en incitant à créer des interdépendances entre la firme étrangère et les producteurs locaux (échanges, coopération technologique…).
-L’IDE est vecteur de transfert de technologie, ce qui est crucial pour le décollage et la remontée des filières vers des productions à plus fort contenu technologique ou de haut de gamme.

Les avantages et les inconvénients des IDE

L’investissement direct étranger (IDE) est l’un des attributs les plus marquants de la mondialisation ; l’un des enjeux majeurs pour les pays développés comme pour les pays en développement est d’en faire un atout pour le bien-être mondial. Selon une nouvelle publication de l’OCDE, si l’IDE peut parfois poser des problèmes dans l’économie qui l’accueille, ses avantages compensent très largement ses inconvénients.
Un IDE est la détention d’un intérêt stable par une entreprise située dans le pays d’origine d’un montant équivalent de 10% ou plus d’une entreprise située dans un pays étranger (le pays hôte). Bien que cette proportion de 10% soit généralement suffisante pour donner à l’entreprise du pays d’origine des moyens de contrôle importants de l’entreprise située dans le pays hôte, la plupart des IDE sont en général des contrôles à 100% ou presque de filiales. Les IDE regroupent trois types d’investissement : le capital en actions, les prêts intra-entreprises et les profits réinvestis sur place. Les IDE sont extraits des balances des paiements. Toutefois, de grandes différences dans les méthodes de collecte et de mesure entre les différents pays conduisent à des écarts bilatéraux substantiels entre IDE entrants et IDE sortants.
Les avantages des IDE sont désormais largement reconnus : transfert des techniques, développement de la concurrence, diffusion des meilleures pratiques de production et de gestion, élévation du niveau d’éducation et de compétences professionnelles dans les pays hôtes. En outre, ces derniers se voient offrir un accès aux internationaux. Tous ces facteurs devraient soutenir la croissance.
Au niveau du stock de capital, on considère généralement qu’un IDE effectué dans un pays développé renforce les gains de productivité. Dans les pays émergents, les IDE participeront au processus d’accumulation nécessaire au progrès économique.
Par ailleurs, les créations d’emplois qu’apporte un IDE sont également génératrices de croissance des revenus et donc de l’activité. Il existe une différence importante entre le secteur des biens de consommation et celui des biens d’investissement.
Dans le premier, les IDE permettent une diversification de la gamme de produits offerts aux consommateurs du pays d’accueil et contribuent ainsi en cela à une amélioration du bien-être général, au-delà des effets favorables sur l’emploi et les revenus. De son côté, le secteur des biens d’investissement est un vecteur puissant de diffusion des progrès techniques au pays hôte et remplit, de ce fait, un rôle très proche de celui des importations de biens à haute valeur ajoutée.
les investissements directs étrangers sont un des types de capitaux communément sollicités par divers Etats. Notons néanmoins que les IDE suscitent un engouement tout particulier en ce qui concerne les pays en développement.
Les principales raisons qui motivent ce choix sont dues au fait que l’IDE :
– permet des transferts de technologie, en particulier sous forme de nouveaux types d’intrants de capital fixe ; ce que les investissements financiers ou le commerce des biens et services ne peuvent assurer.
– promeut la concurrence sur le marché intérieur des intrants.
– s’accompagne souvent de programmes de formation du personnel des nouvelles entreprises ; ce qui contribue au développement des ressources humaines du pays hôte.
– engendre des bénéfices qui contribuent à l’amélioration des recettes fiscales du pays bénéficiaire.
-D’après Bosworth et Collins33 (1999), l’IDE produit une augmentation remarquable de l’investissement intérieur lorsque les entrées de capitaux de portefeuille semblent n’avoir pratiquement aucun effet sensible sur l’investissement et les prêts un impact mitigé.
-Un autre point encourageant la prolifération des IDE est leur résilience aux perturbations économiques. En effet, les IDE sont le plus souvent sous forme de machines ou d’infrastructures, donc difficiles voire impossibles à rapatrier en cas de crise économique. C’est cet élément qui les distingue des investissements de portefeuille qui sont très volatils et sensibles à la conjoncture économique.
L’IDE devrait donc augmenter l’investissement intérieur, favoriser la croissance économique et est tout adapté aux pays en développement.
-Selon les recherches de Fontagné L. et Pajot M., (1999), les IDE améliorent la compétitivité des entreprises installées sur le marché intérieur du pays récepteur et ont un impact positif sur les échanges extérieurs, en particulier sur les exportations. Ils entraînent aussi des externalités positives par les effets de sous-traitance et d’exploitation du progrès technologique.
-Tous ces éléments illustrent bien l’opportunité que représentent les investissements directs étrangers aux pays en développement. Cependant ces derniers doivent veiller à ne pas trop se leurrer quant aux avantages des IDE.
-En effet, la forte proportion d’IDE dans les apports de capitaux peut être signe de faiblesse, et non de force pour le pays récepteur. Les IDE affluent beaucoup plus dans les économies dont les marchés financiers sont déficients comme les pays à haut-risque. Ainsi, les investisseurs ont l’opulence de s’ingérer librement dans le fonctionnement de l’économie du pays hôte et d’y opérer directement au lieu de s’en remettre au marché financier ou aux institutions juridiques. Or, la politique économique recommande aux pays désireux d’accroître leur capacité d’accès aux marchés internationaux de capitaux, de se concentrer sur la mise en place de dispositifs d’application crédibles.
-De même, le transfert de contrôle engendré pas l’IDE n’arrange pas toujours l’économie résidente. En effet, avec les IDE, les investisseurs directs étrangers obtiennent des informations cruciales sur la productivité des entreprises qu’ils contrôlent. Ainsi, ils tendront à ne garder dans leurs portefeuilles que les entreprises très productives et à vendre les moins productives aux épargnants nationaux « non informés ». Comme dans d’autres cas de sélection adverse, ce processus peut conduire les investisseurs directs étrangers à surinvestir.
-Un endettement excessif peut aussi limiter les avantages de l’IDE car l’investisseur peut rapatrier le nominal. Dans ce cas les gains liés à l’IDE seront réduits du montant de l’emprunt contracté dans le pays de l’IDE. De plus, l’IDE peut renforcer l’action des lobbys.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I: Revue de la littérature sur les IDE
Introduction
Section 1: Aperçu sur les IDE et les firmes transnationales
1. Définition des concepts
1.1 Qu’est ce que l’investissement direct étranger(IDE) ?
1.2 Qu’est ce qu’une Firme multinationale (FMN) ?
2. Formes et enjeux des IDE
3. Les avantages et les inconvénients des IDE
4. Les stratégies des firmes transnationales (FMN)
5. Le rôle des firmes transnationales (FMN)
Section 2: flux et évolution des IDE dans le monde.
1. Flux et stocks des IDE par régio
1.1. Répartition des flux d’IDE
1.2. Bilan de l’IDE contrasté selon les régions
2. Evolution des IDE.
2.1. Les facteurs de l’explosion des IDE depuis les années 80
2.2. L’importance des IDE pour les pays en développement
Section 3: La politique économique et principales théories explicatives des IDE
1. La politique économique et perspectives
2. Principales Théories explicatives des IDE
2.1 .Les théories traditionnelles du commerce international et de l’investissement
2.2. La théorie de l’arbitrage financier
2.3. La théorie de cycle de vie de produit
2.4. La théorie des marchés
2.5. La théorie de l’approche éclectique
Conclusion
Chapitre II: L’investissement direct étranger en Algérie
Introduction
Section 1: Tendance Globale des IDE en Algérie
1. Vue d’ensemble
2. Flux et évolution des IDE en Algérie
3. Bilan
Section 2: La politique de promotion des IDE en Algérie
1. Le cadre législatif et réglementaire de l’investissement
2. Disposition des lois de finances complémentaires relatives à l’investissement
3. Les institutions chargées de la promotion des investissements
3.1. Le conseil national de l’investissement
3.2. L’ANDI
3.3. Le guichet unique
4. Les garanties accordées aux investissements
Section 3: Les obstacles des IDE en Algérie
1. Profil démographique et principaux indicateurs économiques et macro financier
2. Les obstacles à l’investissement en Algérie
2.1. Pas d’incitations Investissement productif
2.2. L’état du marché intérieur
2.3. L’absence de visibilité
2.4. La taille du marché
2.5. Absence de partenaires fiables
2.6. Complexité des procédures
2.7. Problème d’accès aux infrastructures en Algérie
2.8. Faible protection des investissements
2.9. Le foncier
2.10. Problèmes de financement
Conclusion
Chapitre III: étude de marché: cas de la banque BNP PARIBAS
Introduction
Section 1: Présentation du groupe BNP PARIBAS
1-Historique
2-Pourquoi le groupe a décidé de s’internationaliser
3-La stratégie internationale du groupe BNP PARIBAS
Section 2: L’implantation du groupe sur le marché algérien
1-L’analyse du marché algérien
2-Stratégie de pénétration de groupe en Algérie
3-Les résultats de l’implantation
Section 3: La différence entre le marché algérien, tunisien, et marocain
1- Le dispositif d’incitation des investissements et d’encadrement en Tunisie et au Maroc
2- La différence entre le marché algérien, tunisien, et marocain (comparaison)
Conclusion 
Conclusion générale

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