Disparités en matière de santé et statut socio-économique dans la schizophrénie

La schizophrénie

Perspective historique

C’est Ernst Von Feuchtersleben qui en 1845, propose le terme de « psychose » pour la première fois. Il désigne sous ce terme les « aliénations mentales » considérées jusqu’alors comme des affections surnaturelles. De part ce terme, il permet de replacer la maladie mentale en tant que véritable affection médicale, mais également de signer la rupture avec l’unique famille des névroses déjà décrite(1).

La schizophrénie émerge au 19ième siècle, sous l’entité de « démence précoce » décrite par Emil Kraepelin, psychiatre allemand, dans les différentes éditions de son traité de psychiatrie (1883,1887,1889,1893,1896,1899). En effet, c’est sous ce terme qu’il choisit de décrire les « démences » observées chez les jeunes adultes, comme une maladie à part entière, expliquée par un processus pathologie inconnu et d’évolution similaire(2). Lors de la dernière édition du traité de psychiatrie, Kraepelin regroupera plusieurs entités sous le terme de démence précoce : La catatonie, l’hébéphrénie, et la démence paranoïde(3).

Le terme de Schizophrénie est employé pour la première fois par Bleuler en 1908, lors d’une réunion annuelle de l’association allemande de psychiatrie(4). Bleuler, devant les travaux de Kraepelin sur la démence précoce, avance que cette précédente dénomination ne parvient pas à décrire correctement le véritable tableau symptomatique de ces maladies mentales. Premièrement, les démences observées ne sont pas nécessairement « précoces » et peuvent également s’observer de manière tardive. Deuxièmement, un tel intitulé se confond nécessairement avec les démences qui présentent un tableau évolutif vers « l’abêtissement » irrémédiable, que Bleuler ne rattache pas à celui des psychoses.

Pour Bleuler, le tableau symptomatique est celui d’un dysfonctionnement des fonctions associatives aboutissant à une « scission » du malade, d’où l’origine étymologique du terme « schizophrénie » (scission de l’esprit). Contrairement à Kraepelin, Bleuler considère que l’évolution et l’état terminal de cette maladie est variable. Il définit des symptômes fondamentaux (perte de la cohérence des associations et modification de l’affectivité), présents chez tous les malades, ainsi que des symptômes secondaires, invariables. Il identifie quatre grandes formes différentes de présentation de la maladie : Catatonique, paranoïde, hébéphrénique et simple.

Plus tard, Kurt Schneider entreprendra de lister différents symptômes de premier rang et de second rang, dans la perspective de séparer par des critères distinctifs la schizophrénie d’autres troubles mentaux, comme notamment le trouble cyclothymique(1). C’est son travail qui servira par la suite de fondements à la rédaction du DSM-III et donc, à la classification nosographique des maladies mentales et de la schizophrénie.

Épidémiologie

Selon l’OMS, la schizophrénie toucherait plus de 23 millions de personnes dans le monde. Elle serait plus fréquente et plus précoce chez l’homme (12 millions) que chez la femme (9 millions). L’âge d’entrée dans la maladie se situe classiquement entre 15 et 25 ans, expliquant probablement les répercussions sur le long terme, lésant le niveau éducatif et professionnel. De plus, l’impact sur la vie des individus en est lourd de conséquence, puisque qu’elle se classe parmi les 10 maladies les plus pourvoyeuses de handicap. La prévalence vie entière est estimée entre 0.3% et 0.66%, avec une incidence entre 10.2 et 22% pour 100000 personnes/années(5). Selon cette étude, le rapport serait de 3 hommes pour 2 femmes, en revanche l’incidence ne serait pas influencée par le statut socio-économique.

En France, d’après un rapport de l’HAS datant de 2007, la schizophrénie toucherait 1% de la population française, avec 10 000 nouveaux cas par an. Selon le relevé annuel de la sécurité sociale, les troubles psychotiques représenteraient 3% des dépenses de l’organisme, toutes caisses confondues. Par ailleurs, les personnes atteintes de schizophrénie semblent avoir un risque de mortalité accrue. En effet, on retrouve un risque 2,5 fois plus élevé de décès que dans la population générale. Une étude américaine ferait état qu’un décès sur dix par suicide concernerait une personne souffrant d’un trouble du spectre schizophrénique(6).

Sémiologie

Selon le collège des universitaires de Psychiatrie, on distingue classiquement trois grandes catégories de symptômes dans la schizophrénie : Les symptômes négatifs, les symptômes positifs, ainsi que le syndrome dés organisationnel(7).

Au sein de la symptomatologie négative, on retrouve un émoussement des affects, se traduisant possiblement pas une anhédonie, un faciès hypo mimique, des difficultés dans les relations interpersonnelles. On peut également retrouver des difficultés cognitives, notamment au niveau du raisonnement mais également de l’élaboration. Le discours peut s’en trouver altéré, être pauvre et plaqué. Concernant la sphère comportementale, un apragmatisme peut s’observer, se traduisant par des difficultés à entreprendre et à planifier des actions. Dans la même idée, une aboulie, c’est-à-dire des difficultés cette fois à maintenir une action, peut également être retrouvée.

Le syndrome positif quant à lui traduit l’idée de « production », se référe de ce fait à la symptomatologie délirante du patient. Celle-ci est définie de par son mécanisme, c’est-à-dire le processus par lequel elle émerge (interprétatif, intuitif, hallucinatoire ou imaginatif). La thématique peut également participer à la définir l’idée délirante du patient, elle peut être unique ou multiple, et présente un vaste éventail possible. On s’attache également à définir la cohérence et l’organisation du délire, constituant le degré de « systématisation ».

Pour finir, la recherche du degré d’adhésion du patient à ses idées délirantes est importante. Est-il accessible au doute ?

Les hallucinations sont un symptôme important de la pathologie schizophrénique, elles sont définies par une perception sans objet. Actuellement, on retrouve la définition suivante : Perception pathologique de faits, d’objets qui n’existent pas, de sensations en l’absence de stimulus extérieur (LeRobert).

« Un homme qui a la conviction intime d’une sensation actuellement perçue, alors que nul objet extérieur propre à exciter cette sensation n’est à la portée de ses sens, est dans un état hallucinatoire (…) » (Esquirol, 1838) .

Enfin, nous parlerons du syndrome désorganisationnel se traduisant sur le plan cognitif par une altération du cours de la pensée, pouvant parfois donner un aspect obscur et hermétique au discours tenu par le patient. Dans certains cas, cela peut même se traduire par l’invention d’un langage (néologisme) ou encore d’un langage déformé, dans lequel le patient déforme certains mots existants ou les détourne de leur sens communément admis (paralogisme). La désorganisation affecte également la sphère comportementale du sujet, rendant les mouvements de ce dernier anarchiques, et altérant la cohérence psycho-motrice. Les affects sont également concernés, de par la présence de sentiments contradictoires traduisant une ambivalence, ou encore par une inadaptation émotionnelle en réponse à des situations sociales.

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Table des matières

PARTIE 1 : INTRODUCTION
I- La schizophrénie
1- Perspective historique
2- Épidémiologie
3- Sémiologie
4- Classifications en vigueur
II- Pauvreté
1. Définition
2. Contexte Français
III- Lien entre pauvreté et santé mentale
IV- Objectifs
PARTIE 2 : METHODOLOGIE
I- Population de l’étude
II- Recueil des données
1. Facteurs précoces associés à la pauvreté
2. Facteurs actuels associés à la pauvreté
III- Analyses statistiques
PARTIE 3 : RÉSULTATS
PARTIE 4 : DISCUSSION
I- Facteurs précoces associés à la pauvreté
II- Facteurs actuels associés à la pauvreté
PARTIE 5 : CONCLUSION

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