Différents types de maltraitance

La violence envers les enfants est un phénomène existant dans la plupart des civilisations. Ce comportement semble s’être transmis à travers les siècles et avoir réussi à se frayer un chemin pour sévir dans nos sociétés modernes. Nous pouvons nous questionner sur les raisons poussant certains à agir ainsi envers sa propre progéniture, alors que la survie de l’espèce est l’instinct premier de tout être sur notre planète terre. Pourquoi être aussi cruel, quand chacun de nous a traversé cette période inoffensive qu’est l’enfance. Quelles sont les raisons de tels agissements ?

La France, pays développé, pays fondateur de l’Union européenne, recense 2 décès d’enfants succombant aux coups de leurs parents par jour. Un chiffre choc. Une simple recherche sur internet des mots “enfants morts maltraités” donnent une idée de l’horreur et du nombre inconcevable de ce type de calvaire. Une petite fille de 8 ans, a succombé en 2009 après six longues années de calvaire infligé par ses parents (Durand 2003). Plus récemment, le procès d’une mère et de son conjoint, qui ont battu à mort leur petite fille et l’ont enterrée sans que le lieu n’ait jamais été révélé (Millot 2012). Pas plus tard que le 26 novembre 2016, un petit garçon de 3 ans subit le même sort inimaginable (Sarrot 2016). Comme c’est le cas dans de nombreuses affaires, les soupçons de l’entourage étaient présents, sans que personne ne tire la sonnette d’alarme à temps. Lorsqu’ils sont médiatisés, ces drames suscitent l’indignation totale de tout un pays. Comment ce type de scénario peut-il se répéter sans cesse ?

Ce genre de comportement inhumain suscite l’intérêt de nos sociétés actuelles, qui, depuis le siècle dernier, tentent de faire évoluer la condition de l’enfant. De nouvelles lois ont vu le jour, de nouveaux drames aussi. Il semble que ce combat ne soit pas le plus facile à gagner et que de nombreuses avancées restent encore à être effectuées à travers nos pays européens.

Méthode

Un certain nombre d’informations retranscrites dans ce mémoire ont été recueillies à l’aide d’une multitude d’articles en ligne soigneusement sélectionnés. Une enquête a également été réalisée afin de pouvoir comparer les réponses de Français et de Suédois concernant le sujet de la maltraitance des enfants et plus précisément leur point de vue sur les châtiments corporels. Les méthodes qualitatives et quantitatives ont été combinées pour la rédaction des questions. L’enquête française et celle suédoise comportent en général les mêmes questions mais ont simplement été traduites dans une langue ou dans l’autre. L’oeuvre nommée Den kvalitativa forskningsintervjun de Steiner Kvale et de Svend Brinkmann, a été d’une grande aide pour la rédaction même des questions. Il a semblé intéressant de recueillir ces réponses pour se faire un avis direct sur le sujet traité. Il sera cependant impossible de généraliser le résultat à l’échelle nationale et d’affirmer catégoriquement que celui-ci est un résultat absolu étant donné que seul un échantillon infime de la population a participé à cette enquête; une cinquantaine de Français et une cinquantaine de Suédois. Cette dernière donne toutefois une idée de la façon de penser actuelle des intéressés.

Études antérieures 

Études sur la maltraitance

De nombreuses études ont traité de la maltraitance des enfants, aussi bien en Suède qu’en France. Je choisis ici d’en citer deux: le dossier Maltraitance des enfants que l’Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants a rédigé (MacMillan 2012), et celui rédigé pour l’Organisation Mondiale de la Santé intitulé Guide sur la prévention de la maltraitance des enfants (Butchart 2016). Dans le premier dossier, l’Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants traite le sujet en se basant sur différents rapports rédigés par différents organismes universitaires ou de protection de l’enfance au Canada, aux États-Unis ou encore au Royaume-Uni. Chaque partie de ce dossier se penche sur un type de violence: la violence physique est d’abord traitée, puis la négligence, les agressions sexuelles envers les enfants et enfin la violence psychologique. Dans chaque partie, une définition spécifique est donnée, puis sont abordées les répercussions qu’entraînent les violences sur les enfants, les facteurs et le repérage de la violence, la prévention et l’intervention puis l’implication pour les politiques. Les trois dernières parties sont consacrées à la prévention de la maltraitance, l’impact de la maltraitance sur le développement psychosocial de la victime, puis la violence familiale et son impact sur l’enfant. Ce rapport est effectué d’un point de vue général et ne se base en aucun cas sur un pays en particulier. Dans son dossier, l’organisation Mondiale de la Santé (2016) décide tout d’abord de définir les différentes violences, d’en donner la nature et les conséquences, pour ensuite traiter de données épidémiologiques et de données de cas. Un troisième chapitre se penche sur la prévention de la maltraitance des enfants puis sont développés dans le chapitre suivant les services aux enfants et aux familles affectées. Ces études, parmi tant d’autres, se penchent sur la violence à l’égard des enfants. Le mémoire ici présent fera de même, mais ajoutera à son développement une comparaison directe entre deux pays que sont la Suède et la France. Deux pays étant à des stades bien différents concernant la maltraitance des enfants, l’un étant pionnier pour l’abolir, l’autre étant en plein combat.

Définitions 

Différents types de maltraitance 

L’Organisation Mondiale pour la Santé, que l’on nommera dorénavant OMS, définit le terme de maltraitance sous cette formulation: L’abus ou la maltraitance à enfant consiste dans toutes les formes de mauvais traitement physique, émotionnel ou sexuel, la négligence ou le traitement négligent, ou les formes d’exploitation, dont commerciales, résultant en un mal effectif ou potentiel à la santé de l’enfant, à sa survie, à son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, confiance ou pouvoir. (Action Enfance, 2016) .

En d’autres termes, cela signifie que la maltraitance à enfant commence à partir du moment où un mineur subit des violences diverses affectant son bon développement, psychique et/ou psychologique. Selon un article publié par le site d’Action Enfance, quatre catégories de violence se distinguent: les violences physiques, les violences psychologiques, les violences sexuelles et enfin, les négligences lourdes. (Action Enfance, 2016) .

➤ Les violences physiques: désignent les actes de torture en tout genre sur l’enfant. Ces actes vont de la frappe (plus ou moins violente), en passant par la brûlure, la noyade provoquée ou encore l’injection délibérée d’une maladie. (Action Enfance, 2016) Cette forme de violence est celle étant la plus facile à repérer, car elle laisse des traces visibles sur les corps des enfants. L’association Enfance et Partage (Enfance et partage 2016a) nous rappelle que la gravité des lésions physiques ne dépend pas uniquement du type de coups infligés à la victime, mais également de l’âge de cette dernière. En effet, les nourrissons et les nouveau-nés sont extrêmement sensibles et des marques apparaissent aux moindres sévices.
➤ Les violences psychologiques: cette forme de maltraitance est plus difficile à détecter, étant donné l’absence de marques physiques. Cela ne signifie en aucun cas qu’elles sont moins importantes ou qu’elles laissent moins de séquelles. (Enfance et partage, 2016a) Elles désignent aussi bien les menaces verbales, les insultes, le fait de terroriser, l’intimidation ou encore l’humiliation, que l’exigence de tâches déraisonnables par rapport à l’âge ou les compétences de la victime. Cette forme de violence est dans la plupart des cas répétée et également présente dans les autres catégories de violences. (Action Enfance, 2016)
➤ Les violences sexuelles: il s’agit ici de tout type d’activités à caractère sexuel avec un enfant: incitation à la prostitution, à la production ou au visionnage d’images sexuelles, encouragement à avoir des comportements sexuels inadaptés, par exemple. Ces activités peuvent donc comprendre un contact ou non, une pénétration ou non. (Action Enfance, 2016)
➤ Les négligences lourdes: c’est le cas du manque d’attention ou de soins élémentaires: privation de nourriture, de vêtements, d’accès à des soins médicaux, absence de réponse aux besoins émotionnels. Ces négligences affectent le développement, la santé et le bien-être de l’enfant et laissent des séquelles psychologiques. (Action Enfance, 2016) .

Ces catégories semblent bien délimitées et bien distinctes, mais dans la majorité des cas, elles ne sévissent pas individuellement: un enfant endure le plus souvent les violences de plusieurs catégories en même temps.

Facteurs de risques amenant à la violence

Il semble tout aussi intéressant qu’important de se pencher sur les causes de la maltraitance, d’en comprendre les raisons. Plusieurs facteurs ont été mis en avant: ils peuvent tenir à l’enfant lui-même, au parent ou à la personne en charge de l’enfant, à une cause relationnelle ou encore sociétaire. Le site internet de l’OMS nous aide à faire le point sur ces facteurs.

➤ Facteur tenant à l’enfant: en premier lieu, il est absolument nécessaire de rappeler qu’en aucun cas, l’enfant est responsable des traitements qui lui sont infligés. Il reste la victime, quelle que soit la situation. Il est cependant plus enclin à subir des violences lorsque:
● Il est âgé de moins de 4 ans ou est adolescent
● Il n’était pas désiré
● Il ne répond pas aux attentes de ses parents
● Il nécessite une attention particulière, a une anomalie physique ou mentale
● Il pleure sans arrêt. (OMS 2016) .

➤  Facteurs tenant à la personne en charge de l’enfant: un parent ou la personne en charge de l’enfant peut plus facilement recourir à la violence dans les cas suivants:
● Lien avec le nouveau-né difficile à établir,
● Difficulté à accorder de l’attention à l’enfant,
● Expérience de maltraitances au cours de sa propre enfance,
● Avoir des attentes irréalistes et ignorance des différentes étapes de développement de l’enfant,
● Activités criminelles, consommation de drogues,
● Abus d’alcool,
● Difficultés financières. (OMS 2016) .

➤  Facteurs relationnels: les relations que les différents membres d’une même famille entretiennent entre eux, avec leurs amis peuvent aussi influer sur les comportements violents et mener à la maltraitance d’un enfant. Voici certains facteurs retenus:
● Trouble psychiques ou physiques d’un membre de la famille,
● Violence envers un autre membre de la famille,
● Isolement de la famille: absence de soutien en tout genre. (OMS 2016) .

➤  Facteurs communautaires et sociétaux: La violence peut également se manifester plus facilement pour les raisons ci-dessous:
● Taux de chômage élevé, pauvreté,
● Facilité à se procurer des drogues ou de l’alcool,
● Pornographie infantile, prostitution, travail des enfants,
● Normes sociales mettant en valeur les relations de violence envers autrui ou de supériorité d’un être par rapport à un autre,
● Politiques du pays ne permettant pas d’améliorer la précarité socioéconomique. (OMS 2016) .

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Objectif
1.2 Méthode
1.3 Questions de recherche
1.4 Disposition du travail
2 Études antérieures
2.1 Études sur la maltraitance
2.2 Définitions
2.2.1 Différents types de maltraitance
2.2.2 Facteurs de risques amenant à la violence
2.2.3 Conséquences de la maltraitance
2.3 D’hier à aujourd’hui
2.3.1 Chiffres représentatifs
2.3.2 Un peu d’histoire française
2.3.3 L’évolution de la législation française
2.3.4 Histoire et lois suédoises
2.4 Châtiments corporels: mentalités actuelles
2.4.1 Nouvelle loi française: une population en désaccord
2.4.2 La violence, solution inimaginable en Suède
3 Analyse de l’enquête
3.1 Violence et réaction des citoyens
3.2 Châtiments corporels
3.3 Les citoyens dans leurs actes
3.4 Point de vue
4 Discussion
4.1 Le problème des signalements en France
4.1.1 Trop peu de signalements
4.1.2 Problème de définition du terme de maltraitance
4.1.3 Mauvais traitement des dossiers
4.1.4 Les professionnels font face à des difficultés
4.1.5 Les juges trop sollicités
4.2 La Suède: un système sans failles ?
4.2.1 Un bon système de signalement
4.2.2 Un combat inachevé
4.3 Projets pour une amélioration des droits des enfants
4.3.1 Prévention à la violence
4.3.2 Révision nécessaire du système français
4.3.3 Point de vue suédois
5 Conclusion
Bibliographie
Annexes

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