Différences et similitudes entre les relations aux pères et aux mères

Différences et similitudes entre les relations aux pères et aux mères

Définition du service

Dans plusieurs écrits, autant au Québec qu’au plan international, le maintien des interactions parent(s)-enfant(s) est favorisé. La Convention relative aux droits de l’enfant de l’Organisation des Nations Unies (ONU, 1990) déclare à l’article 9.3 :
Les États parties respectent le droit de l’enfant séparé de ses deux parents ou de l’un des deux d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant. Au Québec, l’article 4 de la Loi sur la Protection de la Jeunesse (LPJ, 2012) stipule que:
Toute décision prise en vertu de la présente loi doit tendre à maintenir l’enfant dans son milieu familial. [ … ] Lorsque, dans l’intérêt de l’enfant, le retour dans son milieu familial n’est pas possible, la décision doit tendre à lui assurer la continuité des soins et la stabilité des liens et des conditions de vie appropriées à ses besoins et à son âge de façon pennanente.Le Code civil et la Loi sur les services de santé et les services sociaux du Québec vont également dans le même sens. Bien que les droits d’accès non supervisés et la garde partagée représentent des modalités fréquemment utilisées, la supervision des droits d’accès constitue une alternative qui peut également être utilisée pour favoriser le maintien des liens parent(s)-enfant(s) dans certains cas.La notion de supervision de droits d’accès inclut principalement deux types de contacts supervisés entre un (des) parentes) ou un(des) enfantes) : les échanges de garde et les visites supervisées. Les échanges de garde pennettent à(aux) l’enfantes) de passer d’un milieu familial à l’autre, dans un environnement neutre et sécuritaire, par l’intermédiaire d’un tiers (Guide relatif à l’organisation des services de supervision des droits d’accès – SDA, 2008). Les contacts supervisés peuvent également avoir lieu par un appel téléphonique ou par lettre. Les lettres envoyées par le parent supervisé sont lues afin d’assurer que son contenu n’est pas préjudiciable à l’enfant. Lors d’appels téléphoniques supervisés, un intervenant se trouve dans la même pièce que l’enfant et écoute la conversation. L’intervenant peut mettre fin à toute discussion qui ne va pas dans l’intérêt de l’enfant. Cependant, pour les besoins du présent essai, seules les visites supervisées seront abordées. De plus, seulement les milieux communautaires québécois qui offrent ce service seront visés. Strauss et Alda (1994) définissent une visite supervisée de la façon suivante: «Contact entre un parent et un ou plusieurs de ses enfants qui survient en présence d’une tierce personne» (p. 231, traduction libre). Le rapport des Centres Jeunesse de Montréal sur les visites supervisées (Tardif, Filion, Riendeau, Dumontet, Germain, MartimbauIt, Dupuy et Laframboise, 2000, p. 1) ajoute quelques précisions dans leur définition inspirée du code de déontologie de la Fédération des lieux d’accueil pour l’exercice des droits de visite en France:
La visite supervisée est une rencontre organisée dans un lieu d’accueil neutre et sécuritaire, en présence d’un tiers, entre un enfant ne vivant plus avec ses parents, ou l’un de ses parents, et le(s) parent (s) non gardien(s), ou toute autre personne titulaire d’un droit de visite.
Pour sa part, le Rapport du Comité interministériel sur les servIces de supervision des droits d’accès (2004) précise la notion de séparation et de divorce dans sa définition: «Les servIces de supervision des droits d’accès (SDA) s’adressent à toutes situations où l’exercice d’un droit d’accès est interrompu, difficile ou trop conflictuel à la suite d’une séparation ou d’un divorce ». (p. 5). Les visites supervisées peuvent également pennettre le maintien des liens de la fratrie ou avec des personnes significatives de l’entourage de l’enfant comme les grands-parents.
Blain-Lamoureux (20 10), de l’Institut universitaire du Centre Jeunesse de Montréal, apporte la notion de «visites détenninées ». Dans ce type de visite, c’est le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) qui établit toutes les modalités des contacts parent(s)-enfant(s), entre autres la fréquence et la durée. Cependant, contrairement aux « visites supervisées », les <<visites détenninées » se déroulent sans la supervision d’un tiers. Blain-Lamoureux (2010, p. 6) définit également la «visite médiatisée» comme étant une fonne de supervision spécialisée qui vise un but
thérapeutique, notamment le développement psychologique de l’enfant, sans toutefois être une psychothérapie.Au cours de la vIsIte, l’intervenant va interpréter sur le champ les comportements de l’enfant et du parent afin d’assurer une protection psychique à l’enfant et que les messages transmis du parent à l’enfant soient en tout temps clairs, adéquats et soignants pour l’enfant.En Europe, on emploie généralement le tenne « visite médiatisée» pour parler de supervision des droits d’accès. Boudarse et Dodelin (2011 , p. 139) donnent la définition suivante:
La visite médiatisée est un dispositif autorisant la rencontre entre personnes, très souvent parentes) et enfantes), séparées par décision judiciaire, n’ayant pas le droit donc de se rencontrer en dehors d’un cadre dont les modalités et le fonctionnement sont garantis par des professionnels désignés.

Historique du service

Les services de supervision des droits d’accès (SDA) ont vu le jour aux ÉtatsUnis et au Canada vers la fin des années 1980 et le début des années 1990 (Straus & Alda, 1994). En 2001-2002, le service SDA est offert dans plusieurs provinces canadiennes. Cependant, on observe une grande variation de la fréquentation de ce service. Par exemple, en Ontario, environ 20 900 familles ont bénéficié du service alors qu’au Québec ce n’est que près de 1 650 familles. À Terre-Neuve et au Labrador, là où la population est moindre, on ne compte que 10 et 20 dossiers par année (Ministère de la Justice, 2004).Au Québec, c’est en 1988 que le premIer servIce de supervISIOn des droits d’accès voit le jour à la Maison de la famille de Limoilou. Par la suite, d’autres organismes communautaires ont implanté le même service dans les différentes régions du Québec (Ministère de la Justice, 2004).En 2002, le Comité intenninistériel sur les services de supervision des droits d’accès mène une enquête sur 35 des 39 organismes communautaires offrant le service de supervision des droits d’accès dans le but de faire le portrait de ces organismes, de dresser le profil de la clientèle qui utilise le service pour finalement fonnuler des recommandations sur différents points. Plusieurs données importantes sont ressorties par rapport aux organismes offrant ce service. On note une implantation récente de ce service communautaire soit d’environ 44 % depuis moins de 5 ans. Parmi les organismes ayant participé à l’enquête, 80 % d’entre eux offrent deux services: échanges de garde et visites supervisées. L’enquête permet également de démontrer qu’il manque de services SDA dans plusieurs régions éloignées du Québec, dont la Gaspésie, les Îles-dela-Madeleine, la Côte-Nord et la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Cependant, plusieurs organismes communautaires sont intéressés à développer éventuellement le servIce.

Objectifs de la supervision

James et Gibson (1991) énoncent SIX objectifs spécifiques auxquels la supervISIOn des droits d’accès tente de répondre. En premIer lieu, il s’agit d’une occaSIOn pour l’enfant et le parent de maintenir leur lien tout en prévenant toutes situations pouvant être stressantes ou bouleversantes pour l’enfant. Deuxièmement, le cadre de la supervision du contact assure au parent gardien que son (ses) enfantes) est(sont) en sécurité. Troisièmement, le parent visiteur peut être en relation avec son (ses) enfantes) tout en étant assuré qu’il ne sera pas accusé de mauvais traitements sur
lui(eux) du fait que leurs interactions sont constamment surveillées. Quatrièmement, bien que la production des rapports de supervision présente certaines limites (qui seront discutées plus loin dans le présent essai), la qualité des interactions parent(s)-enfant(s) est documentée. Cinquièmement, le parent visiteur peut bénéficier de la rétroaction de l’intervenant qui a supervisé la visite. Les auteurs ajoutent que cette rétroaction est habituellement filtrée par un travailleur social ou un thérapeute. Finalement, le cadre de la supervision permet un environnement sécurisant pour l’enfant et le parent qui reprennent contact après une longue période de séparation.Il est possible de lire dans le Guide relatif à l’organisation des servIces de supervIsIOn des droits d’accès (Ministère de la Famille et des Aînés, 2008) que la supervision des droits d’accès a aussi pour objectif de permettre au parent qui n’a pas la garde légale de l’enfant de poursuivre l’exécution d’une certaine part de ses obligations parentales. De plus, les visites supervisées permettent à l’enfant d’être en contact avec ses deux parents et ainsi de se faire sa propre idée de chacun d’eux. Le contexte sécuritaire des supervisions permet également à l’enfant de ne pas se sentir dans le rôle d’otage du conflit parental.Dans les cas où la protection de la jeunesse s’interroge sur les capacités des parents à prendre soin de leur(s) enfantes) et à répondre à leurs besoins, les visites supervisées peuvent avoir pour objectif d’évaluer les capacités parentales. Deux objectifs plus spécifiques seront alors visés, soit d’observer les points forts et faibles des capacités parentales ainsi que d’évaluer le potentiel de développement des capacités parentales. Suite à ces évaluations, certaines décisions pourront être prises quant au maintien ou non de(s) l’enfantes) dans son(leur) milieu familial (Rainville, 2006).

Provenance des dossiers et profil de la clientèle

Pearson et Thoennes (2000) ont mené une étude portant sur 676 dossiers de familles utilisant le service de supervision des droits d’accès entre 1994 et 1996 dans quatre organismes américains afin de dresser un profil des utilisateurs. Les références provenaient d’un jugement de la Cour dans 92 % des cas alors que les autres étaient des ententes volontaires. Le père visitait ses enfants dans 77 % des cas et la mère dans 22 % des cas. Les raisons d’utilisation du service sont variées. Cependant, le principal motif pour les mères est l’abus de substance alors que pour les pères, il s’agit d’allégations de violence conjugale. Pour 55 % des familles, il n’y avait qu’un enfant en visite (33 % deux enfants, 12 % trois ou plus). Les enfants étaient majoritairement en bas âge soit 31 % de moins de 3 ans et 33 % de 4 à 6 ans. Les auteurs ont également constaté que plusieurs familles rencontraient des problèmes financiers et qu’un nombre non négligeable d’enfants souffraient de troubles émotifs ou physiques (14 %). Abramovitch, Jenkins et Peterson-Baladi (1994) ont mené une enquête d’une année auprès des 14 organismes ontariens offrant le service des droits d’accès. Les auteurs ont exploré les rapports statistiques annuels fournis par les organismes. Ils ont également fait des entrevues avec les parents visiteurs et gardiens, les enfants, les intervenants et autres membres de l’équipe, les juristes. Dans leur échantillon (N=121),la majorité des références (38 %) provenait de l’avocat du parent visiteur; les autres références de l’avocat du parent gardien, du juge ou d’autres organismes. La maltraitance de l’enfant, la violence conjugale, le manque de compétences parentales et les conflits chroniques entre les parents représentent les principaux motifs de référence. La majorité des parents visiteurs sont des pères alors que la majorité des parents gardiens sont des mères

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Supervision des droits d’accès
Justification de la présence des services SDA
Définition du service
Historique du service
Objectifs de la supervision
Provenance des dossiers et profil de la clientèle
Bénéfices et risques liés au maintien du lien parent-enfant
Cadre des visites supervisées
Code d’éthique
La formation des intervenants
L’ observation
La rédaction des rapports
Le plan de supervision
Attachement
La théorie de l’attachement
L’évolution de la place des pères comme figures d’attachement
Différences et similitudes entre les relations aux pères et aux mères
Évaluation de la qualité de la relation parent-enfant
Justification de la pertinence d’une grille d’observation des comportements d’attachement père-enfant en contexte de supervision des droits d’accès
Critères d’établissement des modalités de garde des enfants
Justification d’un outil pour les pères
Objectifs de l’essai
Variables considérées
Méthode
Mesures
Participants
Déroulement
Résultats
Premier objectif de recherche : Développement d’un instrument
Deuxième objectif: Expérimentation de l’instrurnent
Discussion
Premier objectif: Développement d’un instrument
Deuxième objectif: Expérimentation de l’instrument
Conclusion
Références
Appendice A. Questionnaire sociodémographique et de perception de la relation père-enfant (Comtois, 2012)
Appendice B. Questionnaire pour l’intervenant(e) (Comtois, 2012)
Appendice C. Outil de prise de notes et Grille d’évaluation de la qualité de la relation père-enfant (Comtois, 2012)
Liste des tableaux
Tableau
1 Principaux motifs de référence des dossiers de supervision des droits d’accès dans les organismes communautaires, en 2002, au Québec
2 Huit étapes de la Situation Étrangère
3 Comparaison des classifications entre l’étude d’Ainsworth et ses coll. (1978) et l’étude de van Ijzemdoom et ses coll. (1988)
4 Nombres de pères, mères et membres de la famille élargie étant parent visiteur dans un service de droits d’accès (SDA) pour les nouveaux dossiers de l’année 2011
5 Scores bruts des observateurs à la Grille d’évaluation de la qualité de la relation père-enfant
6 Kalpha de Krippendorff pour chacune des échelles de la Grille d’évaluation de la qualité de la relation père-enfant
7 Validation et justifications selon les trois psychologues cliniciennes
8 Évaluation des intervenantes SDA et justifications

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