Soutenance mémoire
Diagnostic de la tremblante ovine
Etude clinique de la tremblante ovine
Incubation et animaux atteints
La durée d’incubation de la tremblante chez les ovins est très variable : de sept mois à plus de cinq ans, avec une durée moyenne de 18 mois (GANIERE, 2003). Les individus des deux sexes sont atteints. En France, d’après l’étude épidémiologique « Action tremblante grand sud », les classes d’âge les plus fréquemment atteintes sont (RUSSO et al, 1996) : – les animaux d’un an, majoritairement, – les animaux de deux ans et de trois ans. Après trois ans, les cas de tremblante sont peu fréquents. Les cas de tremblante apparaissant sur des animaux de moins d’un an existent mais ils restent relativement rares. ⇒ Les animaux atteints sont donc en règle générale de jeunes adultes.
Evolution de la tremblante ovine
L’évolution de la tremblante ovine est chronique et dure de plusieurs semaines à plusieurs mois. La durée classique de la phase clinique est de deux à six mois (SCHELCHER et al, 1996). Les symptômes s’aggravent avec le temps ; mais il a été décrit des phases de stagnation, voire de régression des signes cliniques (SCHELCHER et al, 2002c). L’évolution est lente et aboutit
inexorablement à la mort de l’animal atteint. En phase terminale, l’animal reste en décubitus, devient cachectique, présente des convulsions et un état comateux (GANIERE, 2002).
Symptômes de la tremblante ovine
Les signes cliniques majeurs de la tremblante ovine peuvent être regroupés en quatre grands groupes (GANIERE, 2002 ; SCHELCHER et al, 2002c) : ♦ les modifications du comportement, ♦ les troubles locomoteurs, ♦ le prurit, ♦ les mouvements anormaux.
Les modifications du comportement
Les modifications du comportement se manifestent par des attitudes craintives, des fuites. Ces comportements anormaux sont plus facilement remarqués lors du rassemblement des animaux ou lors de la traite. La brebis atteinte de tremblante supporte difficilement la mise en place des manchons trayeurs et se laisse tomber.
Les troubles locomoteurs
Les troubles locomoteurs sont caractérisés par une démarche titubante. Les membres postérieurs de l’animal commencent par chalouper. L’ataxie s’accentue pour aboutir finalement à une quadriplégie. Il arrive qu’un mouton atteint de tremblante lève très haut les antérieurs, ou encore qu’il trotte des antérieurs tout en galopant des postérieurs. Avant la phase terminale, les troubles locomoteurs restent difficiles à observer en bergerie. La détection de ces troubles est plus aisée sur un animal en train de se lever, ou forcé à courir. Cela peut permettre de mettre en évidence des trébuchements, des chutes. L’animal qui est tombé ne se relève qu’après quelques secondes, voire quelques minutes.
Le prurit
Le prurit se manifeste par des frottements contre divers supports (barrières, murs, cornadis…), ou encore par le mordillement d’un membre. La toison du mouton en souffre et devient rapidement dépenaillée. Il est fréquent que le grattage manuel, par le clinicien, de la zone lombaire provoque un rictus.
Les mouvements anormaux
Les mouvements anormaux sont essentiellement représentés par des tremblements, qui apparaissent en règle générale relativement tardivement. Ils sont d’abord localisés à la tête et d’intensité assez faible, puis s’étendent à l’encolure et aux membres et deviennent peu à peu permanents. Il est également possible d’observer des hochements ou des balancements de la tête. Une hyperesthésie est parfois observée, elle se manifeste par une augmentation des tremblements, voire une chute et des convulsions lors de stimuli.
Autres signes cliniques
Outre les symptômes précédemment cités, d’autres signes cliniques peuvent être observés lors de tremblante ovine. Cependant, du fait de leur faible fréquence, ou de leur faible spécificité, ils n’ont que peu d’importance dans l’établissement d’une suspicion clinique de tremblante.Les symptômes généraux.Un amaigrissement plus ou moins marqué peut être observé, mais il est inconstant.L’appétit et la température rectale ne sont pas modifiés lors de tremblante.Les symptômes peu fréquents.Une cécité avec lésion rétinienne, une agressivité et des bêlements anormaux ont été rapportés.
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Table des matières
Table des matières
Introduction
I.La tremblante ovine : aspects cliniques et diagnostiques
A. Etiologie et pathogénie de la tremblante ovine
1. Le prion, agent transmissible non conventionnel
a) La protéine prion
b) L’agent pathogène responsable de la tremblante ovine
2. Les différentes souches de l’agent de la tremblante
3. Devenir de la protéine prion dans l’organisme atteint
a) Distribution de la protéine prion lors de tremblante
b) Distribution de la protéine prion chez les ovins infectés par l’« ESB »
B. Etude clinique de la tremblante ovine
1. Incubation et animaux atteints
2. Evolution de la tremblante ovine
3. Symptômes de la tremblante ovine
a) Les modifications du comportement
2 b) Les troubles locomoteurs
c) Le prurit
d) Les mouvements anormaux
e) Autres signes cliniques
Les symptômes généraux
Les symptômes peu fréquents
Les troubles neurovégétatifs
4. Fréquence et ordre d’apparition des symptômes de la tremblante ovine
a) Fréquence des signes cliniques observés
b) Ordre d’apparition des symptômes
C. Lésions de la tremblante ovine
1. Lésions macroscopiques
2. Lésions microscopiques
a) Microscopie optique
b) Microscopie électronique
D. Diagnostic de la tremblante ovine
1. Suspicion épidémio-clinique
2. Diagnostic différentiel de la tremblante ovine (hors ESB)
3. Diagnostic expérimental de la tremblante ovine
a) Histopathologie
b) Immuno-histochimie
c) Western-blot
d) ELISA
4. Tremblante et « ESB ovine »
a) Cadre général
b) Transmission expérimentale de l’ESB aux ovins
c) Moyens de distinction tremblante / ESB
d) Données actuellement disponibles concernant le passage de l’ESB aux ovins
II.La tremblante ovine : aspects épidémiologiques et génétique
A. Epidémiologie de la tremblante ovine
1. Répartition géographique de la tremblante ovine
a) Dans le monde
b) En France
2. Sensibilité des ovins à la tremblante
3. Incidence de la tremblante ovine
a) Incidence de la tremblante ovine en France
b) Incidence de la tremblante ovine à l’échelle d’un troupeau
4. Sources de matériel infectieux et voie de pénétration
a) Le placenta
b) Autres sources possibles
c) Voie de pénétration
5. Transmission interindividuelle de la tremblante
a) Horizontale
Directe
Indirecte
b) Verticale
6. Transmission de la tremblante entre élevages ovins
7. Vecteurs de transmission de la tremblante chez les ovins
a) Les acariens du foin
b) Opérations de vaccination
B. Apports de l’épidemiologie pour la lutte contre la tremblante ovine
1. Mesures défensives : comment éviter l’apparition de la tremblante dans un élevage indemne ?
2. Mesures offensives : comment éradiquer la tremblante dans un élevage atteint ?
C. Aspects génétiques
1. Historique
a) Découverte d’un gène agissant sur la durée d’incubation de la tremblante chez le mouton : le gène Sip (Scrapie incubation period)
b) Lien entre le gène Sip et le gène PrP
c) Protéine PrP
2. Le gène PrP ovin
a) Les allèles du gène PrP ovin
b) Résistance ou sensibilité à la tremblante conférée par les différents génotypes possibles
3. Les techniques de génotypage
a) Discrimination allélique par sondes TaqMan®
b) PCR-RFLP (Polymerase Chain Reaction – Restriction Fragment Lenght Polymorphism)
c) Séquençage systématique
D. Apports de la génétique pour la lutte contre la tremblante ovine
1. Intérêt d’un programme national de sélection génétique contre la tremblante en France
2. Conditions préalables à l’utilisation d’un plan de sélection génétique contre la tremblante chez les ovins..40 a) Les individus résistants ont-ils une résistance absolue vis-à-vis des différentes souches de tremblante ?40 b) Les individus résistants ont-ils une résistance absolue vis-à-vis de l’ESB ?
c) Résistance et portage sain
d) Lien entre un génotype PrP et les performances zootechniques
3. Aspects techniques
a) Génotypages
b) Infrastructures
4. Principes d’un plan de sélection génétique pour la résistance à la tremblante ovine
a) Augmenter la résistance à la tremblante dans toutes les populations ovines
Eliminer l’allèle VRQ
Sélectionner l’allèle ARR dans le noyau de sélection
Diffuser l’allèle ARR hors du noyau de sélection
b) Protection du consommateur
c) Aider les élevages atteints
d) Niveau génétique et variabilité génétique
5. Le cas des races ovines à petits effectifs
III.Réglementation de la tremblante ovine
A. Surveillance de la tremblante ovine en France
1. Surveillance passive de la tremblante en France : le réseau national d’épidémio-surveillance
2. Surveillance active de la tremblante en France : tests de dépistage à l’abattoir et à l’équarrissage
B. Police sanitaire de la tremblante ovine
1. Définitions.
a) Ovins suspects de tremblante
b) Ovins atteints de tremblante
c) Nomenclature des allèles du gène PrP
d) Ovins génétiquement très sensibles à la tremblante
e) Ovins génétiquement sensibles à la tremblante
2. Mesures applicables en cas de suspicion de tremblante ovine
3. Mesures applicables en cas de confirmation de tremblante ovine
a) Lorsque l’ovin atteint de tremblante a séjourné dans la même exploitation depuis sa naissance et jusqu’à six mois au moins avant la suspicion de tremblante
b) Lorsque l’ovin atteint de tremblante a séjourné dans des exploitations différentes depuis sa naissance
4. Comparaison avec l’ancienne police sanitaire de la tremblante ovine
C. Autres mesures
1. Retrait des matériaux à risques spécifiés (M.R.S.)
2. Alimentation des ovins
3. Qualification des cheptels
4. Programme national d’amélioration génétique des ovins pour la résistance à la tremblante
IV.Résultats des génotypages et stratégies de sélection
A. Les grandes races ovines françaises
1. Caractéristiques des échantillons génotypés pour les grandes races ovines françaises
2. Résultats des génotypages des grandes races ovines françaises (enquête européenne 2003)
3. Bilan du génotypage
4. Exemples de stratégies de sélection
a) Exemple de la race Lacaune lait
b) Exemple de la race Manech Tête Rousse
B. Les races ovines françaises à petits effectifs
1. Les races ovines françaises à petits effectifs
2. Caractéristiques des échantillons génotypés pour les races ovines à petits effectifs
3. Résultats des génotypages des races ovines françaises à petits effectifs (enquête européenne 2003)
a) Le gène PrP : fréquences alléliques des races ovines à petits effectifs
b) Le gène PrP : fréquences génotypiques des races ovines à petits effectifs
4. Bilan des génotypage
C. Une mauvaise configuration : le cas de la race Landaise
1. Présentation de la race Landaise
2. Résultats des génotypages de la race Landaise (enquête 2003)
3. Stratégie de sélection mise en œuvre
a) Objectif sanitaire
b) Objectif génétique
D. Une configuration plus favorable : le cas de la race Berrichon de l’Indre
1. Présentation de la race Berrichon de l’Indre
2. Résultats des génotypages de la race Berrichon de l’Indre (enquête 2003)
3. Stratégie mise en œuvre et résultats obtenus
Conclusion…
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