Diagnostic de la bilharziose

Manifestations cliniques 

Symptomatologie commune

– Phase de pénétration ou phase initiale
Elle correspond à la pénétration transcutanée des furcocercaires. C’est la dermatite cercarienne, le plus souvent très discrète voire inapparente.
– Phase d’invasion :
Elle est contemporaine de la migration et des transformations de la schistosomule. Elle se manifeste par une fièvre, des sueurs, et des céphalées. A cela s’ajoutent des phénomènes urticariens, des arthralgies et myalgies, des œdèmes fugaces, de la toux et de la dyspnée, ainsi que de la diarrhée.

Phase aigue
Les manifestations uro-génitales de la période d’état se manifestent par :

✥ Atteinte vésicale : C’est la localisation la plus fréquente et la plus parlante, mais aussi l’une des moins graves. Cliniquement, la dysurie et la pollakiurie sont précoces, diurnes et nocturnes. Des douleurs sus-pubiennes, exacerbées par la miction, obligent parfois le malade à se courber en deux, et peuvent donner l’impression « d’urines chaudes ». Les hématuries sont quasi constantes mais
✥ capricieuses : typiquement terminales, elles sont très abondantes et alors totales, ou au contraire minimes. La constatation fortuite d’une hématurie microscopique ou d’une fausse protéinurie est fréquemment révélatrice [12, 13, 14, 16].
✥ Atteinte urétrale : Elle détermine exceptionnellement des douleurs lombaires ou des crises de coliques néphrétiques. Elle peut se compliquer de surinfection, de péri urétérite ou de lithiase urétérale, et retentir sur les reins.
✥ Atteinte rénale : L’hydronéphrose et la néphrite interstitielle par infection ascendante sont fréquentes. On peut observer des néphropathies glomérulaires, se présentant comme des syndromes néphrotiques. Toutes ces lésions conduisent à l’insuffisance rénale qui représente le terme évolutif des bilharzioses à S. haematobium.
✥ Atteinte urétrale : Elle se traduit par des écoulements riches en œufs, des urétrorragies, des rétrécissements urétraux, ou des fistules périnéales.
✥ Atteinte génitale : Elle est cliniquement assez fréquente et anatomiquement quasi constante. Chez l’homme, elle se manifeste par une épididymite, une spermatocystite, une prostatite. Chez la femme, au niveau du vagin ou du col de l’utérus, on observe tantôt des granulations, tantôt des lésions inflammatoires, ulcérées ou pseudo tumorales, une endométrite .

Diagnostic de la bilharziose

Numération formule sanguine

L’hyperéosinophilie n’a qu’une valeur d’orientation. Très élevé en phase toxémique, elle se stabilise ensuite entre 2 et 15 p. 100. Sous l’effet du traitement, elle augmente brusquement, atteignant vers le 15e jour des taux de 40 à 50p. 100, puis revient à la normale en quelques semaines ou mois.

Diagnostic parasitologique 

Diagnostic de la bilharziose urinaire 

Prélèvement des urines
Les urines seront recueillies de préférence le matin lors de la première miction après un effort : marche, montée d’escalier, sautillement ou massage pelvien. On peut également prélever les urines de 24 heures. Les œufs de S. haematobium se rencontrent en plus grande quantité en fin de miction.

Examen après centrifugation
On centrifuge 10 ml d’urines à 3000 tours /minute pendant 5 à 10 minutes. On prélève ensuite le culot avec une pipette Pasteur et on l’examine aux grossissements 10 et 40.

Examen après filtration
Avec une seringue en plastique, on filtre 10 ml d’urines à travers une membrane millipore contenant un filtre en papier, en polycarbonate ou en nylon. Le filtre est ensuite placé entre lame et lamelle et observé au faible grossissement. On peut faire un examen après coloration au Zielh Neelsen ou Vert de methyl. Dans les enquêtes épidémiologiques, on peut laisser le filtre se dessécher et l’examiner plus tard après l’avoir réhydraté par une solution de lugol à 1% .

Numération des œufs 

Technique de centrifugation : On centrifuge 10 ml d’urines à 1500 t/mn pendant 5 minutes. On prélève à l’aide d’une pipette Pasteur le sédiment qui est placé sur une lame. On compte tous les œufs présents dans le sédiment.

La technique de filtration de Plouvier et le Roy-Colette : On prélève 10 ml d’urines avec une seringue graduée. Ces urines sont filtrées à l’aide d’un filtre millipore qui peut être une membrane de polycarbonate (Nucléopore) ou de polyamide tissé (filtre Nytrel). Le filtre est déposé sur une lame qui sera colorée avec une goutte de lugol et tous les œufs présents sur le filtre sont comptés. Le comptage peut être différé et effectué sur des filtres secs après ré-humidification. Cette numération des œufs permet de d’évaluer l’intensité de l’infestation. On considère :
– négatif : absence d’œuf
– faible intensité: 1 – 49 œufs par 10 ml d’urine,
– forte intensité : ≥ 50 œufs par 10 ml d’urine .

Test d’éclosion des œufs

Principe : Ce test est effectué en cas de positivité des premiers examens. Il permet de rechercher la viabilité des œufs retrouvés.
Technique : Le sédiment urinaire issu de la centrifugation des urines est placé dans un tube à essai. Quelques ml d’eau physiologique y sont ajoutés puis le tube est placé sous une lampe ou en plein soleil à 28°-30°C environ. Les œufs viables libèrent chacun un miracidium qui se déplace dans l’eau. Les œufs morts, calcifiés ou détruits in vivo chez l’hôte par un traitement, n’éclosent pas [14, 15, 25, 40].

Diagnostic immunologique 

Les techniques couramment utilisées font appel à des antigènes figurés ou à des antigènes solubles. On peut aussi détecter les antigènes circulants.
Intérêts : Elles permettent un diagnostic en phase toxémique alors que les femelles n’ont pas encore commencé à pondre des œufs ou en cas d’échec des méthodes parasitologiques directes [14, 15, 24, 25, 28].
● Réaction pericercarienne de Vogel et Minning : On fait agir le sérum du malade sur des furcocercaires vivantes. Le décollement de la membrane pericercarienne traduit la présence d’Anticorps. C’est une méthode sensible qui permet un diagnostic précoce dès les premières semaines de la parasitose.
● Réaction Circum Ova d’Oliver Gonzales : Elle consiste à confronter le sérum du patient à des œufs vivants qui s’entourent de précipité digitiforme si la réaction est positive.
● Hémagglutination : Cette réaction utilise les mêmes antigènes et fait appel à des hématies de mouton servant de support.
● Immunofluorescence Indirecte (IFI) : Cette méthode utilise des coupes à la congélation de schistosomes adultes. Elle est très sensible et très spécifique. Elle permet le diagnostic précoce dès la phase d’invasion. Après un traitement spécifique, la montée des titres d’anticorps, voire leur positivité, constitue un test d’efficacité thérapeutique.
● Détection d’Antigènes circulants : Plusieurs antigènes peuvent être mis en évidence.

➤ Circulating Anodic Antigen(CAA) ou Circulating Schistosoma Antigen (CSA) : Il est Retrouvé dans le sérum et les urines. Sa concentration est linéaire à la charge parasitaire.

➤ Le Circulating Cathodic Antigen (CCA) : Il est excrété dans les urines à un taux proportionnel au nombre d’œufs éliminés. La détection peut se faire à l’aide de bandelette réactive .

Diagnostic moléculaire 

Le but du diagnostic moléculaire au cours des schistosomoses est de mettre en évidence, une molécule spécifique de chacune des espèces de schistosomes parasites de l’homme ou d’animaux ainsi que des hybrides jusque-là inconnus, et cela, dès la Schistosomoses. Pour y parvenir, on se réfère essentiellement à la détection de l’ADN et de l’ARN des schistosomes par la technique de PCR (Polymerase Chain Reaction) dans le sérum, les urines, les sécrétions génitales chez la femme, et les ponctions-biopsies .

Diagnostic histologique
On prélève sous rectoscopie, un morceau de muqueuse rectale qu’on écrase ensuite entre 2 lames et qu’on examine au microscope après l’avoir éclairci par une goutte de chloral ou de lactophénol. Cette méthode est très souvent positive quel que soit l’espèce de schistosomes, et permet de déterminer la viabilité des œufs. Elle met en évidence une réaction cellulaire centrée sur un œuf avec présence de granulocytes, neutrophiles et éosinophiles, des plasmocytes, de lymphocytes, d’histiocytes et de cellules géantes. Cette réaction est la réponse de l’hôte aux protéines du miracidium.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I.1. Définition
I.2. Intérêt
II. Historique
III. Epidémiologie
1. Agents pathogènes
1.1. Classification
1.2. Morphologie
2. Biologie
2.1. Habitat
2.2. Cycle évolutif
2.3. Hôte intermédiaire
2.4. Réservoirs de parasites
2.5. Transmission
3. Facteurs favorisants
4. Répartition géographique
4.1. Dans le monde
4.2. Au Sénégal
4.3 Au Mali
IV. Pathogénie et anatomie pathologique
V. Manifestations cliniques
VI. Diagnostic de la bilharziose
1. Numération formule sanguine
2. Diagnostic parasitologique
2.1. Diagnostic de la bilharziose urinaire
2.1.1. Prélèvement des urines
2.1.2. Examen après centrifugation
2.1.3. Examen après filtration
2.1.4. Numération des œufs
2.1.5. Test d’éclosion des œufs
3. Diagnostic immunologique
4. Diagnostic moléculaire
5. Diagnostic histologique
6. Examens complémentaires non biologiques
VII. Traitement
VIII. Prévention
DEUXIEME PARTIE
I. Méthodologie
1. Cadre d’étude
2. Population d’étude et critères d’inclusion : la population était constituée par tous les patients enquêtés qui avaient un résultat positif à Schistosoma haematobium dans les urines
3. Collecte des échantillons et examens de laboratoire
4. Saisie et analyse des données
5. Aspects éthiques
RESULTATS
I. Données sociodémographiques
1. Répartition des cas en fonction de l’âge et du sexe
2. Répartition des cas en fonction des villages
II. Description des résultats parasitologiques et moléculaires des cas diagnostiqués
1. Aspect macroscopique des urines
2. Description de l’hématurie microscopique par les bandelettes urinaires
3. Description de la charge parasitaire par la microscopie
4. Description de la charge parasitaire par la PCR en temps réel
III. Comparaison des résultats parasitologiques et moléculaires
1. Corrélation de la charge parasitaire avec l’aspect macroscopique des urines
2. Corrélation de la charge parasitaire à l’hématurie microscopique
3. Corrélation de la charge parasitaire au CT
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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