Diagnostic biologique du paludisme

Le paludisme ou malaria est une érythrocytopathie fébrile et hémolysante due à la présence et au développement dans le foie puis dans les hématies d’un protozoaire du genre Plasmodium transmis à l’homme par la piqûre de l’anophèle femelle infectée [1]. Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 216 millions de cas d’infections palustres ont été recensés en 2010 dans les 106 pays endémiques entrainent 655000 cas de décès ; plus de 86% des victimes sont des enfants africains de moins de 5 ans infectés par le P. falciparum. Le P. falciparum est l’agent du paludisme pernicieux potentiellement mortel et se retrouve largement répandu dans les régions tropicales [3, 4]. L’Afrique représente 81% des cas de paludisme survenus dans Le monde en 2010. Plus de 91% des décès par le paludisme se produisent en Afrique Subsaharienne, le paludisme est l’une des premières causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans [2]. Ces décès liés au paludisme sont principalement dus à la survenue de l’anémie sévère, au neuropaludisme et à la détresse respiratoire ou de choc [5; 6]. Ces conséquences sont causées par le P. falciparum. Au Mali, le paludisme sévit sur tout le territoire sous une forme endémique et demeure la première cause de morbidité (83,3 %)et de mortalité (65,8%) chez les enfants de 0 à 14 ans dans le service de pédiatrie de l’Hôpital régional de Sikasso et constitue 48% des motifs de consultation [7]. Le paludisme frappe particulièrement les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans. Les études ont montré qu’entre 20% et 50% des enfants scolarisés vivant dans les zones à transmission stable, souffrent de l’accès palustre chaque année [8]. Son impact socio – économique est très préoccupant. Les effets du paludisme sont particulièrement visibles dans les zones rurales où la maladie frappe souvent les bras valides, réduisant ainsi la productivité. En outre, le paludisme est la première cause d’absentéisme scolaire [9] et est responsable d’invalidité temporaire de 3,5 jours /an / personne. Le paludisme simple (clinique et asymptomatique) est aussi une cause majeure de l’anémie chez les femmes enceintes et les enfants par la destruction massive des globules rouges (GR) du sang [10].

EPIDEMIOLOGIE 

Le paludisme, endémie parasitaire majeure est une érythrocytopathie due à un hématozoaire du genre Plasmodium transmis par la piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle [1].

Agents pathogènes 

Le Plasmodium est un parasite du GR qui regroupe 4 espèces chez l’homme [5] qui sont:

P. falciparum: il est responsable des formes neurologiques potentiellement mortelles. C’est l’espèce la plus répandue dans l’ensemble de la zone intertropicale [1]. Au Mali elle représente 90% de la formule parasitaire. C’est l’agent du paludisme des tropiques. Son incubation est de 7 à 12 jours. Il est responsable de la fièvre tierce maligne, de l’accès pernicieux et de beaucoup d’autres complications comme l’anémie sévère, le neuropaludisme. Le P. falciparum parasite toutes les hématies: les réticulocytes ainsi que les hématies âgées; de telle sorte que plus de 10% des GR peuvent être parasités. Sa longévité est inférieure à 1 an.

P. malariae: il est la seconde espèce la plus répandue dans le monde, a une incubation d’environ 3 semaines chez l’homme. Il est responsable de fièvre quarte et parfois de néphropathies chroniques. Il est essentiellement présent en Afrique et en Asie. Il n’est pas meurtrier mais peut entraîner des rechutes jusqu’à 20 ans après la primo-infection dûe à la présence des formes pré érythrocytaires (formes latentes) et s’exprime à l’occasion d’une agression par exemple lors d’une splénectomie [26] et représente 10 – 14% de la formule parasitaire. C’est un parasite qui a surtout des affinités avec les hématies âgées.

P. vivax: il est aussi largement distribué dans le monde mais il est généralement absent en Afrique noire; responsable de fièvre tierce bénigne. Son incubation chez l’homme est d’environ 15 jours et peut s’étendre jusqu’à 9 mois. Le P. vivax parasite surtout les hématies jeunes (réticulocytes). Il est  aussi responsable des rechutes 2 à 3 ans après l’infection, lié aussi à des formes dormantes (hypnozoites) présentes au niveau du foie [26]. Sa présence a été confirmée au nord du Mali dans nos populations leucodermes en 1998 sous forme de foyers autochtones [27]. Il faut noter que pour ce parasite la pénétration dans les hématies nécessite la présence de l’antigène Duffy. En effet, ce parasite n’envahit que des individus ayant l’antigène Duffy positif (rare chez les noires).

P. ovale: c’est l’espèce retrouvée essentiellement en Afrique noire. Il a été longtemps confondu à P. vivax, est responsable de fièvre tierce bénigne. L’incubation chez l’homme est de 15 jours et peut s’étendre jusqu’à 4 ans. Cette espèce ne tue pas mais peut entraîner des rechutes plusieurs années (2 à 5 ans) après l’inoculation sporozoaire par la présence des formes hypnozoites ou dormantes au niveau hépatique. IL représente 1% de la formule parasitaire. Il parasite surtout les hématies jeunes.

Vecteur: anophèle femelle

Les anophèles appartiennent au phylum des Arthropodes, à la classe des Insectes, à l’ordre des Diptères, au sous-ordre des Nématocères, à la famille des Culicidae, à la sous famille des Anophelinae et au genre Anopheles. La transmission se fait essentiellement en saison de pluie. Cette transmission continue même en saison sèche pour les zones irriguées et est assurée par le complexe Anophele gambiae sl et Anophele funestus entre 18 heures et 6 heures du matin [28]. La reproduction des anophèles exige du sang, de l’eau et de la chaleur. La femelle fécondée ne peut pondre qu’après un repas sanguin pris sur l’Homme qui est l’un des réservoirs du Plasmodium ou sur l’animal. Les gîtes de ponte varient selon l’espèce anophéliènne: collections d’eau permanentes ou temporaires, claires ou polluées, douces, ensoleillées ou ombragées. Les mâles se nourrissent uniquement du nectar des fleurs [29] et meurent rapidement après la fécondation; les femelles vivent au maximum un mois. Elles piquent surtout la nuit. Les anophèles anthropophiles seuls se nourrissent de sang humain, les zoophiles de sang animal. Ils vivent à l’intérieur ou à l’extérieur des maisons (endophiles / exophiles).

Situation du paludisme dans le monde et au Mali 

Le paludisme est une endémie mondialement répandue. Il est l’une des premières causes de mortalité infantile dans les pays en voie de développement. D’après l’OMS (2010) le paludisme sévit d’une manière endémique dans 106 pays [2] dont la répartition géographique est la suivante: 45 en Afrique, 23 en Amérique, 6 en Europe, 13 en méditerranée orientale, 9 en Asie du sud-est et 10 dans le pacifique occidental.

Endémicité 

En zone d’endémie, les individus développent une immunité partielle appelée prémunition. La prémunition est une immunité qui limite plus ou moins efficacement la multiplication du parasite dans l’organisme et donc la survenue de symptômes palustres. Les populations semi immunes sont ainsi: Moins sujettes aux accès simples; mieux protégées contre l’évolution vers un accès grave. On distingue 3 zones climatiques au Mali [21]: Les zones de paludisme stable: la forte transmission entraîne une prémunition qui protège les adultes contre le paludisme grave et compliqué (Zone soudano guinéenne) Les zones de paludisme instable: le caractère épisodique de la transmission qui est intermittente ne permet pas le développement de la prémunition. La prémunition reste toujours imparfaite et exige de rester vigilant face au paludisme même pour les populations semi immunes (zone sahélo soudanienne). Le paludisme sporadique: Généralement, la population n’à aucune immunité contre le paludisme et toutes les tranches d’âge sont exposées au paludisme grave et compliqué. On rencontre ce type d’endémicité dans la zone saharienne. Le niveau d’endémicité du paludisme au Mali varie d’une région à l’autre. Les facteurs responsables des variations de l’endémicité sont: La pluviométrie, L’altitude, La température > 2O°c, Paludisme et anémie dans le cercle de Sikasso Page 42 Aménagement hydro agricole, Urbanisation.

Faciès épidémiologique 

Le faciès épidémiologique est une aire géographique ou le paludisme présente un profil caractéristique en terme de transmission, d’endémicité, de développement de la prémunition et en terme d’impact sur la population. Cinq faciès épidémiologiques de transmission du paludisme sont identifiés au Mali [30]:
• La zone de transmission saisonnière longue de 4 à 6 mois (zone soudano guinéenne);
• La zone de transmission saisonnière courte de 3 à 4 mois (zone sahélo soudanienne);
• La zone de transmission sporadique voire épidémique (zone saharienne) correspondant aux régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal), certaines localités des régions de Koulikoro (Nara) et de Kayes (Nioro, Yélimané);
• La zone de transmission bi ou plurimodale saisonnière du delta intérieur du fleuve Niger et des barrages (Sélingué, Manantali et Markala);
• la zone de transmission faible, peu propice à l’impaludation en milieu urbain comme Bamako et Mopti où le paludisme est hypo endémique.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
HYPOTHESE DE RECHERCHE
2. OBJECTIFS
2.1. OBJECTIFS GENERAUX
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
3. GENERALITES
3.1. EPIDEMIOLOGIE
3.1.1. Agents pathogènes
3.1.2. Vecteur: anophèle femelle
3.1.3. Situation du paludisme dans le monde et au Mali
3.2. CYCLE BIOLOGIQUE DU PLASMODIUM
3.2.1. Cycle sexué ou sporogonie chez l’Anophèle femelle
3.2.2. Cycle asexué ou schizogonie chez l’homme
3.3. TRANSMISSION
3.3.1. Mode de transmission
3.3.2. Les facteurs favorisants la transmission
3.4. PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME
3.4.1. Anatomopathologie
3.4.2. Manifestations cliniques
3.5. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DU PALUDISME
3.5.1. Examens microscopiques
3.5.2. Tests de Diagnostic Rapide(TDR)
3.6. TRAITEMENT
3.6.1. Accès palustre simple
3.6.2. Forme sévère et pernicieuse
3.6.3. Classification des antipaludiques
3.6.4. Chimio prophylaxie du paludisme
3.6.5. Vaccination
3.6.6. Lutte anti-vectorielle
4. METHODOLOGIE
4.1. Cadre d’étude
4.2. Type d’étude
4.3. Période d’étude
4.4. Population d’étude
4.4.1. Critères d’inclusion
4.4.2. Critère de non inclusion
4.5. Echantillonnage
4.6. Collecte des données
4.6.1. Organisation pratique du travail au sein des villages
4.6.2. Lecture des lames et estimation de la parasitémie dans le service de Parasitologie de l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP)
4.6.3 Dosage du taux d’hémoglobine sur le terrain
4.7. Analyse des données
4.8. Aspect éthique
5. RESULTATS
5.1 Caractéristiques socio-démographiques de la population d’étude
5.2 Résultats parasitologiques
5.3 Anémie dans la population d’étude
6. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
6.1. AU PLAN METHODOLOGIQUE
6.2. AU PLAN DES RESULTATS
7. CONCLUSION
8. RECOMMANDATIONS
9. REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES
10. ANNEXES

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