Développer la coopération en maternelle 

Le théâtre

Le théâtre à l’école maternelle

Selon le CNRTL , le théâtre signifie : « Art dont le but est de produire des représentations devant un public, de donner à voir, à entendre une suite d’événements, d’actions, par le biais d’acteurs qui se déplacent sur la scène et qui utilisent ou peuvent utiliser le discours, l’expression corporelle, la musique ». Le théâtre est donc à la fois un Créé en 2005, le CNRTL : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales constitue un ensemble de ressources linguistiques informatisées et d’outils de traitement de la langue. espace d’exploration de son corps et de l’imaginaire mais aussi un art où l’on retrouve du plaisir.
A l’école maternelle, on trouve cette activité dans le domaine « Agir et s’exprimer avec son corps ». D’après le BO de 2008 : « Les activités d’expression à visée artistique que sont les rondes, les jeux dansés, le mime, la danse permettent tout à la fois l’expression par un geste maîtrisé et le développement de l’imagination. Grâce aux diverses activités, les enfants acquièrent une image orientée de leur propre corps ». Ainsi, à la fin de la GS les élèves doivent être capables de : « coopérer et s’opposer individuellement ou collectivement, accepter les contraintes collectives, s’exprimer sur un rythme musical ou non, avec un engin ou non, exprimer des sentiments et des émotions par le geste et le déplacement ». Le théâtre est donc mis en avant par les Instructions Officielles et peut s’exprimer dans les termes « activité d’expression artistique » et « mime ». D’après l’Inspection Académique du Val de Marne (2006), il existe par ailleurs quatre fondamentaux dans le théâtre à l’école qui sont l’espace, le corps, la voix et l’objet.

Méthodologie

Présentation de l’expérimentation didactique

Lors de mon année de stage en responsabilité j’ai choisi d’enseigner aux élèves la pratique théâtrale dans le but de développer l’expression artistique, mais surtout pour améliorer les relations entre les élèves. Pour cela j’ai dans un premier temps incité les élèves à aller à la rencontre de l’autre en imposant progressivement le toucher. J’ai également tenté d’aider les élèves à s’approprier l’espace par des activités de déplacement selon une consigne précise et à développer l’imagination lors des jeux de mimes (caillou et miroir). Une fois ces deux séances de mise en pratique théâtrale terminées, j’ai divisé la classe en deux groupes de 11 élèves. Lors des activités de langage, en classe, les élèves devaient imaginer comment présenter à l’autre groupe par le mime et la parole une image du livre du Petit Poucet. Ensuite, lors de la séance de motricité, les deux groupes devaient à tout de rôle présenter leur image et la faire deviner aux autres. Le choix de l’album du Petit Poucet n’est pas un hasard puisqu’il s’agit du livre étudié pendant la période en classe dans le domaine « s’approprier le langage ». Par conséquent, les enfants connaissaient bien l’histoire et les images ce qui permettait le jeu de devinette.
A l’intérieur de la frise, sont indiqués les objectifs de chaque séance. Dans les encadrés situés au-dessous, sont représentées les activités proposées aux élèves.

Recueil et traitement de données

Lors de ma mise en pratique, j’ai réussi à recueillir deux supports d’analyse qui sont la photographie et l’enregistrement vidéo.
Je vais donc les traiter des manières suivantes :
– Les productions d’élèves (enregistrements vidéo) seront analysées afin d’observer les difficultés rencontrées, mais aussi les avantages et les limites d’une pratique théâtrale en GS. Je regarderai l’attitude des élèves lors des activités, leur attention dans la tâche demandée et leur implication puis je tenterai de voir si le théâtreimage et le mime ont eu un impact sur le comportement.
– Les photographies permettront de voir si les élèves s’engagent dans l’activité, si tous participent et s’ils prennent plaisir à réaliser les activités théâtrales demandées.
J’analyserai également les images qui ont servi de support pour la séquence, issues de l’album « Le Petit Poucet » de Charles Perrault et illustré par Clotilde Perrin.
J’essayerai de voir quelles sont leurs éventuelles limites pouvant faire obstacle à leur compréhension afin d’observer s’il y a un lien de cause à effet avec les productions des élèves.
Toutes ces analyses ont pour objectif d’avoir une réponse concrète quant à l’impact que peut avoir le théâtre sur le comportement des élèves et sur le travail en groupe.
Je suppose a priori que les activités impliquant le toucher et la présentation de soi à l’autre amélioreront les relations entre les élèves, car ils se connaîtront davantage.
Par ailleurs, je pense que ma séquence sera trop ambitieuse et que l’activité de présentation des images aux autres arrivera trop vite. Enfin je pense que les activités autour des statues et du jeu du miroir favoriseront l’imagination et la coopération.

Résultats et remédiation

Ainsi, à travers cette première analyse on remarque que pour rendre l’activité de mime efficace il faut choisir des images explicites c’est-à-dire facilement compréhensibles afin de faciliter la mise en scène. Par conséquent les élèves doivent avoir étudié en amont l’album pour qu’ils comprennent ce qu’ils jouent.
D’autre part il est préférable que les illustrations comportent plusieurs personnages afin de donner un rôle précis à chacun ; cela aide les élèves à mieux se repérer et à savoir quoi faire. Enfin l’image doit permettre de favoriser l’imagination et la coopération. Pour cela elle doit avoir une longue temporalité pour pouvoir être suffisamment exploitée et permettre des échanges entre les personnages (exemple : se toucher, s’entraider).
Au regard de cette analyse, je constate que les illustrations 5 et 6 ne permettent pas aux élèves de pousser les limites de leur créativité et ont une temporalité beaucoup Illustration trop courte, ce qui explique la montée rapide du bruit. Les élèves avaient du mal à s’organiser et leur temps de rôle était trop bref. Il faudrait donc dans une prochaine expérimentation choisir deux autres images comportant plus de personnages et incitant les élèves à la réflexion.
L’image 3, quant à elle, permet à chacun de se trouver dans un rôle mais implique d’utiliser le langage. Cette illustration peut être exploitée dans une activité théâtrale à condition qu’elle soit travaillée et explicitée rigoureusement en classe et que les élèves apprennent par cœur leur texte. Dans le cadre de ma séquence, il faudrait changer cette image car elle ne relève pas d’une activité de mime puisqu’elle s’effectue avec la présence de la parole et ne permet donc pas de répondre aux objectifs de la séquence qui sont : « exprimer des sentiments et des émotions par le geste et le déplacement, développer l’imagination »

Séance 1

Mise en train

Etat des lieux 

J’ai choisi de débuter la séance par un exercice permettant de mieux connaitre l’autre et installant une communication progressive. Pour cela les élèves devaient se mettre en ronde, s’asseoir et dire à tour de rôle leur prénom à quelqu’un en tendant le bras dans la direction de l’enfant choisi. Celui qui recevait le prénom devait à son tour faire la même chose.
Au début les élèves étaient curieux et gênés ce qui explique la présence de quelques rires et du silence. Cependant, certains oubliaient le pointage du doigt ou énonçaient le prénom de la personne désignée au lieu du leur ce qui allongeait la durée de l’exercice. De plus, les filles ne désignaient que leurs amies, de même que les garçons ce qui a créé de l’énervement. Aussi, au bout d’un moment le cercle s’est resserré, les élèves se sont mis à s’agiter et ne s’écoutaient plus.

Analyse 

Je pense que l’exercice a duré trop longtemps et que la position assise ne permettait pas d’engager complètement les élèves. Ils avaient envie de bouger et tendre le bras ne suffisait pas. Par conséquent dans une nouvelle séance j’ai placé les élèves debout et au lieu de tendre le bras ils devaient prendre la place de la personne choisie. Dès lors il n’y a plus eu d’agitation car ils étaient enthousiastes et étaient obligés d’être concentrés car ils pouvaient repasser plusieurs fois. Néanmoins, une élève « timide » n’a pas souhaité réaliser l’activité ; je ne l’ai donc pas forcée. Par la suite après avoir réalisé plusieurs activités tout au long de la séquence et s’être sentie rassurée elle a pris confiance et a réalisé cette activité à la fin de la séquence.

Situation de jeu

Etat des lieux 

Le jeu de la poupée de chiffon s’apparente à du théâtre-image car les élèves devaient se mettre par deux et sculpter le corps de l’autre à tour de rôle selon leurs désirs.
Tous les élèves même les plus agités ont aimé faire cet exercice qui permettait de rentrer en contact par le touché. Néanmoins, l’absence d’emplacement délimité a fait qu’ils se sont gênés car ils se déplaçaient dans toute la salle ce qui a créé du bruit.

Analyse

Pour améliorer cette séance il aurait fallu placer des plots ou des cerceaux afin de limiter les déplacements. Par ailleurs comme il n’y avait pas de thème imposé dans les sculptures, les élèves ne sont trouvés rapidement démunis ce qui explique la montée du bruit. Enfin, il aurait été préférable de diviser la classe en deux (un groupe acteur, un groupe spectateur) ou bien de faire trois groupes (1/3 et 2/3) et où l’on change deux fois, pour permettre la verbalisation et donner plus de sens à l’activité.
Dans ma séance de remédiation j’ai demandé aux élèves de se placer sur une ligne l’un en face de l’autre et de créer des danseurs. Cette fois-ci ils ne se sont plus déplacés et les sculptures étaient de meilleure qualité. Il manquait cependant la phase de verbalisation.

Etat des lieux

Les élèves ont ensuite joué au jeu du miroir. Face à face ils devaient imiter les mouvements de l’autre. Cette activité a suscité des rires et les élèves ont pris plaisir à la réaliser. Ils ont eu par contre du mal à rentrer dans le jeu car la consigne n’était pas assez précise : « Un enfant décide de faire des mouvements l’autre se met en face et fait pareil. Il faut bouger tout doucement ». Par conséquent, les élèves ne bougeaient pas en même temps ; celui qui mimait faisait un geste, s’arrêtait, et ensuite l’autre imitait.
Par ailleurs les mouvements étaient trop rapides, les deux élèves se disputaient parfois pour être le « leader » et l’espace n’étant pas délimité ils se sont déplacés dans toute la salle.

Analyse 

La consigne n’étant pas assez claire, j’ai demandé à un élève de venir montrer avec moi à la classe ce qui était attendu. Dès lors les enfants se sont mis en activité. Pour améliorer l’exercice, il aurait été préférable de donner un dossard à l’enfant réalisant les gestes pour éviter les disputes. De plus, la présence de plots auraient permis aux élèves de rester à leur place afin d’éviter qu’ils dérangent les autres binômes. Enfin, la salle de motricité étant munie d’un miroir j’aurais pu montrer physiquement pourquoi l’exercice s’intitule « le jeu du miroir ».
Lors de ma séance de remédiation, j’ai expliqué à nouveau les consignes en précisant que les gestes devaient s’effectuer en même temps. J’ai également placé les enfants sur une ligne et essayé de mélanger les binômes (garçon-fille) afin que ceux n’ayant pas l’habitude de travailler ensemble apprennent à mieux se connaitre. J’ai également désigné quels élèves représentaient les « leaders ». La séance s’est alors très bien déroulée, les gestes étaient plus précis et les élèves ont pu facilement faire appel à leur imagination.

Analyse 

L’activité s’est dans l’ensemble bien déroulée et les élèves ont appris à coopérer avec l’autre. Pour les élèves qui se faisaient mal j’ai constaté que c’était parce que les deux enfants fermaient les yeux en même temps et donc les gestes n’étaient pas précis. Par conséquent lors de la remédiation, j’ai demandé aux élèves de mimer le docteur. De cette façon celui jouant le médecin ne pouvait pas fermer les yeux et touchait correctement l’autre. De plus, rendre l’activité plus parlante aux élèves (jeu du docteur) a également fait disparaitre les disputes. Il faut donc donner des consignes précises (possibilité de montrer) et un thème afin de mieux guider les élèves et structurer l’activité.

Situation de jeu

Etat des lieux 

Pour la présentation des images, j’ai réparti les élèves en deux groupes de 11 en mélangeant ceux scolairement en difficulté avec les plus avancés. En classe, le matin, nous avons observé attentivement une image et les élèves ont essayé de voir comment ils pouvaient la mettre en scène. Ils pouvaient se lever et tester leurs idées dans le coin regroupement. Pour éviter les conflits j’ai choisi d’attribuer moi-même les rôles de chacun en essayant toutefois de satisfaire leurs envies. Ce moment a permis à la fois de travailler la mise en scène mais également le langage oral y compris pour les élèves timides qui ont osé participer car ils étaient en petit groupe.
Une fois dans la salle de motricité (l’après-midi) le premier groupe devait présenter l’image du Petit Poucet semant des cailloux et retrouvant le chemin et le second celle où les oiseaux mangent les miettes de pain. Le groupe spectateur devait à la fin de la présentation deviner quelle scène venait d’être jouée.

Situation de jeu

Etat des lieux

Lors de cette séance les groupes présentaient l’illustration où la femme de l’ogre accueille les enfants et celle où le Petit Poucet échange les couronnes et les bonnets. Si la première illustration n’a pas été concluante à cause de l’utilisation de la parole comme nous l’avons vu précédemment la seconde, par contre, a été bien réalisée. Les élèves étaient contents d’utiliser les couronnes qu’ils avaient confectionnées en classe et les spectateurs regardaient attentivement la scène. Les acteurs avaient chacun un rôle ; pour les frères et les ogresses faire semblant de dormir, l’ogre devait toucher les têtes et faire semblant de manger les ogresses et le Petit Poucet devait échanger les bonnets (dossard) et les couronnes.

Analyse

Ce qui ressort de cette présentation est le silence des spectateurs. L’utilisation des dossards et des couronnes a rendu la mise en scène de l’image moins abstraite. Quant aux acteurs l’utilisation d’un objet « personnel » les a rassurés. Je pense que le fait d’avoir mélangé les couronnes et qu’ils aient porté celle d’un camarade les a incités à en prendre soin et donc à être concentré. De plus, comme ils savaient ce qu’ils devaient faire, car les rôles étaient clairement définis, la présentation était fluide et le travail s’apparentait davantage à un spectacle. Les spectateurs ont d’ailleurs applaudi le travail de leurs camarades à la fin de la présentation sans même que je leur demande.
Par ailleurs, le fait d’avoir donné le rôle important de l’ogre à un élève qui d’habitude perturbe la classe a permis de le canaliser et donc de limiter le bruit. Je me suis rendu compte qu’il se sentait valorisé et s’est par conséquent impliqué et a pris son rôle à cœur afin de donner une bonne image de lui-même à ses camarades. Le fait d’avoir été applaudi à la fin l’a encouragé à bien se tenir et il est ensuite resté calme tout le restant de la séance.

CONCLUSION

Lors de ce stage de pratique accompagnée, j’ai mis en œuvre une séquence sur le théâtre avec des élèves de GS dans le but d’améliorer l’ambiance de la classe. Ce stage et ce mémoire ont permis de me familiariser avec l’enseignement du théâtre à l’école maternelle et de m’apporter des informations quant à ma pratique pédagogique. Avec du recul je me rends compte que ma séquence ne propose pas assez de séances sur l’appropriation de l’espace et est trop rapide pour envisager de mettre en place un spectacle. D’autre part le manque d’expérience et de temps m’ont conduite à commettre des erreurs comme ne pas matérialiser l’espace scène, prévoir une séquence trop courte, placer les élèves dans de trop grands groupes…
Néanmoins, les enfants étaient intéressés par les activités proposées et tous ont réalisé les travaux demandés. Grâce à cette séquence, ils ont appris à mieux se connaitre, à coopérer en échangeant des idées quant à la mise en scène de leur image et ont mieux compris l’histoire du Petit Poucet.
Tout au long de ce mémoire, mes représentations sur l’utilisation du théâtreimage et du mime ont changées. Avant ce travail d’analyse, je n’avais pas conscience de la différence entre ces deux types activités et je me rends compte à présent qu’il est important de faire verbaliser les élèves à la fin d’un exercice de théâtre-image ou de mime afin qu’ils puissent s’exprimer aussi bien par le geste qu’à l’oral. Je pensais au début de ce mémoire pouvoir améliorer l’ambiance de la classe grâce à cette séquence. En réalité j’ai constaté que trois semaines ne suffisaient pas à régler tous les conflits et que cet objectif était trop ambitieux. La séquence a cependant permis aux élèves d’entrer en contact et de montrer que les élèves « perturbateurs » étaient capables de fournir un travail de qualité. Il s’agit donc d’une prémisse à l’amélioration du climat de classe et il est important de réitérer les activit és théâtrales tout au long de l’année pour que le théâtre-image et le mime aient un impact sur le comportement en GS de maternelle.
Enfin j’ai pris conscience de l’importance d’avoir des connaissances solides sur l’activité théâtrale pour pouvoir proposer un enseignement de qualité. Cela aide l’enseignant à savoir où il va avec ses élèves et à se sentir plus à l’aise.

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Table des matières
INTRODUCTION 
1. Partie théorique 
1.1. L’enfant de 4-6 ans et la maternelle
1.1.1 Le développement social et affectif
1.1.2 L’école maternelle un lieu de socialisation
1.1.3 Développer la coopération en maternelle
1.2 Le théâtre
1.2.1 Le théâtre à l’école maternelle
1.2.2 Le théâtre-image et le mime
1.2.3 Mettre en place le théâtre-image et le mime
2. Méthodologie 
2.1 Présentation de l’expérimentation didactique
2.2 Recueil et traitement de données
3. Mise en œuvre et analyse de situations d’enseignement 
3.1 Analyse des images de l’album et de la mise en pratique
3.1.1 Description des images et de l’activité
3.1.2 Résultats et remédiation
3.2 Analyse des activités de mime et de théâtre-image
3.2.1 Déroulement des activités et constats
3.2.2 Réponses aux hypothèses et synthèse de l’analyse
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE

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