DÉVELOPPEMENT DU TOURISME ACCESSIBLE

DÉVELOPPEMENT DU TOURISME ACCESSIBLE

DÉFINITION « ACCESSIBILITÉ »

Selon la Commission européenne (2014), le terme « accessibilité » fait référence au caractère d’un service, d’un produit, d’un environnement ou d’une infrastructure utilisable par toute personne, indépendamment de ses capacités et de ses caractéristiques personnelles. Cette définition du concept d’accessibilité peut être utilisée dans les domaines sociaux et architecturaux. L’accessibilité d’un lieu dépend de la concordance entre les capacités et les invalidités d’un individu avec l’environnement dans lequel il se trouve. Il est indispensable de faire la différence entre l’accessibilité des lieux et l’accessibilité aux « pratiques touristiques ». D’une part, l’accessibilité des lieux soulève des interrogations liées à l’architecture et à l’environnement physique. D’autre part, l’accessibilité aux « pratiques touristiques » est liée à l’entremise du personnel touristique au sein de la destination. Dans le domaine touristique, l’accessibilité fait référence à un accès facilité au lieu de destination ainsi qu’à ses infrastructures, un accueil professionnel et approprié ainsi qu’un accès sans obstacle aux activités proposées (Blaho-Poncé, 2015). Perçue comme un élément de qualité, l’accessibilité aux lieux et aux attractions touristiques représente un facteur décisif de la satisfaction et de la loyauté du visiteur (Alén, Domínguez, & Losada, 2012; Blaho-Poncé, 2015).

DÉFINITION « TOURISME ACCESSIBLE »

Les définitions du tourisme accessible sont évolutives et il n’y a pas réellement de consensus sur une définition unique. L’accessibilité étant un concept social, la nature exacte de la relation entre le touriste aux besoins spécifiques et l’industrie du tourisme n’est pas constante. Néanmoins, la plupart des définitions se concentrent sur le caractère accessible à tous de l’industrie touristique (Buhalis & Darcy, 2011; Alén, Domínguez, & Losada, 2012). Une définition proposée par l’Organisation mondiale du tourisme (2014) indique que le tourisme accessible est : « Une forme de tourisme impliquant une collaboration entre les parties prenantes qui permet aux personnes ayant des besoins en termes d’accès (ce qui recouvre les dimensions visuelle, auditive et cognitive de l’accès et celle liée à la mobilité) de fonctionner de manière autonome, digne et égalitaire par la mise à disposition de produits, de services et d’environnements touristiques ayant fait l’objet d’une conception universelle. » De leur côté, Darcy et Buhalis (2011) définissent le tourisme accessible comme suit : “Accessible tourism is a form of tourism that involves collaborative processes between stakeholders that enables people with access requirements, including mobility, vision, hearing and cognitive dimensions of access, to function independently and with equity and dignity through the delivery of universally designed tourism products, services and environments.”

[Le tourisme accessible est une forme de tourisme qui implique des processus de collaboration entre différentes parties prenantes dans le but de permettre aux personnes rencontrant des difficultés d’accessibilité, liées à la mobilité, ou à des déficiences visuelles, auditives ou cognitives, de fonctionner de manière indépendante, avec égalité et dignité, grâce à la mise en oeuvre et à disposition de biens, de services et d’environnements touristiques conçus universellement.] En outre, il existe différentes appellations faisant référence au tourisme accessible, parmi lesquelles tourisme sans barrière ou sans obstacle, tourisme adapté, tourisme pour tous, tourisme pour handicapés, tourisme inclusif, ou encore tourisme universel (Buhalis & Darcy, 2011; Alén, Domínguez, & Losada, 2012). Malgré l’existence et l’utilisation de différents termes faisant référence au tourisme sans obstacle ou sans barrière, « tourisme accessible » sera le terme principalement utilisé dans le cadre du présent travail.

CONCEPT TOURISME ACCESSIBLE

Le tourisme accessible fait référence à une expérience touristique accessible à tous et qui ne met personne dans une situation « handicapante », indépendamment des caractéristiques individuelles, telles que l’âge, la taille, les capacités, le genre, les origines, la culture ou les croyances (Commission européenne, 2014; Alén, Domínguez, & Losada, 2012). L’objectif du tourisme accessible est de permettre à tous, sur une base d’égalité, de se rendre à une destination, de se déplacer à l’intérieur de celle-ci, de visiter des lieux, d’entreprendre des activités et de participer à divers événements choisis sans être confrontés à des obstacles, de quelque nature qu’ils soient (Commission européenne, 2014). Dans le but de développer un tourisme accessible, il est donc nécessaire d’outrepasser les particularités de chacun et de répondre aux besoins de tous, en promouvant l’égalité des chances et en offrant à chacun une accessibilité, des services et un bien-être équitables (Blaho-Poncé, 2015).

PUBLIC CIBLE

Le tourisme accessible vise principalement les personnes ayant des besoins en termes d’accessibilité, à savoir des personnes en situation de handicap ou des personnes âgées, mais il profite également aux familles avec poussettes ainsi qu’aux personnes souffrant d’un handicap temporaire (Buhalis & Darcy, 2011; Alén, Domínguez, & Losada, 2012; Commission européenne, 2014; OMT, 2014). En plus d’être croissante, la population est vieillissante et le taux de handicap augmente avec l’âge. La nécessité de garantir un environnement sûr, des services et des moyens de transports accessibles prend dès lors tout son sens. D’un point de vue commercial, le marché d’un tourisme accessible est également séduisant. Les personnes âgées dépensent souvent plus que les autres touristes. Les seniors et les personnes handicapées, qui n’ont, pour la plupart, pas d’occupation professionnelle, sont libres de voyager durant toute l’année, ce qui permet aux acteurs du tourisme de bénéficier de revenus même durant la saison basse (OMT, 2014).

Personnes handicapées

La Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’Organisation des Nations Unies (ONU) définit les personnes handicapées telles que « des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. » (ONU, 2006) Similairement, la Loi fédérale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées (LHand), entrée en vigueur en Suisse en 2004, définit comme handicapée « toute personne dont la déficience corporelle, mentale ou psychique présumée durable l’empêche d’accomplir les actes de la vie quotidienne, d’entretenir des contacts sociaux, de se mouvoir, de suivre une formation, de se perfectionner ou d’exercer une activité professionnelle, ou la gêne dans l’accomplissement de ces activités » (Assemblée fédérale de la Confédération suisse, 2002). Les deux définitions précitées se fondent sur une même approche du handicap, soit qu’il s’agit d’un problème de santé durable qui empêche l’individu d’entreprendre des tâches banales du quotidien. Elles sont l’exemple de synthèse des deux approches essentielles du handicap qui coexistent aujourd’hui dans les communautés occidentales : le modèle médical et le modèle social (Gazareth, 2009).

Modèle médical Datant des années 1800, le modèle médical apparaît lors de recherches désirant détailler et inventorier les différents types de malformations et de maladies inguérissables de l’esprit et du corps humain. Aussi connu sous le nom de « modèle individuel », le modèle médical évalue le handicap comme un problème propre à une personne, provoqué par un traumatisme, une maladie ou tout autre ennui de santé (Gazareth, 2009). Selon cette approche, le handicap doit être guéri aux moyens de soins médicaux et de traitements, le but étant l’adaptation et le rétablissement de la personne (Darcy & Buhalis, 2011) Indéniablement, le modèle social peut servir de fondement à des attitudes, des politiques ou des résultats négatifs et limitatifs. Même si une intervention médicale peut s’avérer nécessaire, il est simpliste de considérer les traitements médicaux comme seuls remèdes aux personnes handicapées (Darcy & Buhalis, 2011; Daruwalla & Darcy, 2005).

Modèle social Au contraire du modèle médical, le modèle social, né dans les années 1970, perçoit le handicap comme étant le résultat d’un environnement social qui exclut les personnes handicapées de toute participation à la vie de communauté. Selon cette approche, ce n’est pas la déficience de la personne qui la met dans une situation handicapante, mais de l’environnement social bâti exclusif et non adapté qui l’empêche d’entreprendre ses activités sociales et de remplir son rôle de citoyen. Le modèle social ne nie pas l’existence de déficiences mais affirme que le handicap résulte de barrières sociales, physiques, économiques et politiques qui excluent et isolent les personnes handicapées (Daruwalla & Darcy, 2005). Le handicap est causé par un ensemble complexe de limitations auxquelles les personnes concernées font face, notamment des préjugés, des situations exclusives ou discriminantes ainsi que l’incapacité d’accéder à des lieux, à des moyens de transports ou à des bâtiments (Darcy, 2002).

La société étant la source de handicaps, il est de la responsabilité de la collectivité de trouver des solutions pour permettre aux individus touchés dans leur santé de ne plus être considérés comme « handicapés » et de pouvoir bénéficier des mêmes droits et opportunités que les personnes dont l’organisme ne présente pas de dysfonctionnement (Buhalis & Darcy, 2011). Il est nécessaire d’améliorer la situation des personnes handicapées afin de leur permettre de prendre librement part à la vie de communauté, notamment en entreprenant des mesures de changements environnementaux et sociaux. En outre, le modèle social, basé sur le concept de dignité et d’égalité des chances, doit se propager en s’appuyant sur la notion des droits de l’homme. (Gazareth, 2009; OMS, 2011)

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

LISTE DES TABLES
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
1 TOURISME ACCESSIBLE
1.1 DÉFINITION « ACCESSIBILITÉ »
1.2 DÉFINITION « TOURISME ACCESSIBLE »
1.3 CONCEPT TOURISME ACCESSIBLE
1.4 PUBLIC CIBLE
Personnes handicapées
Personnes âgées
Données chiffrées
1.5 BESOINS DU PUBLIC CIBLE
Besoins d’informations fiables
Besoins d’accessibilité
Besoins d’assistance
Besoins d’un équipement spécialisé
1.6 BARRIÈRES
Contraintes d’accessibilité physique
Barrières comportementales
Un manque d’informations
1.7 UNIVERSAL DESIGN
1.8 DÉBUTS DES RÉFLEXIONS LIÉES AU TOURISME ACCESSIBLE
1.9 DÉVELOPPEMENT DU TOURISME ACCESSIBLE
Reconnaissance du marché par les acteurs du tourisme
Volonté touristique
Création d’une destination accessible
1.10 SYNTHÈSE DE LA PARTIE THÉORIQUE
2 CONTEXTE DE L’ÉTUDE
2.1 MANDANT
Public cible
Objectifs
Financement
2.2 PROJET « ACCESSIBILITÉ DE L’HÔTELLERIE SUISSE »
Contexte
Buts du projet
Partenaires
Mise à disposition des informations
3 PARTIE PRATIQUE
3.1 OBJECTIFS DE LA PARTIE PRATIQUE
3.2 CHOIX DE L’ÉTUDE
3.3 MÉTHODOLOGIE
3.4 FOCUS GROUP
Composition du groupe
Profils des participants
Structure du focus group
Analyse du focus group
3.5 INTERVIEWS
Interview Madame Hutter, atteinte d’un double handicap sensoriel
Interview Monsieur Steiner, directeur Ferienhotel Bodensee
Interview Madame Sury, infirmière en charge de personnes handicapées
Interview Monsieur Brian McGowan, président d’association Sensability
3.6 ETUDES DE CAS
Tourisme accessible en Suisse
Ferienhotel Bodensee, Berlingen
3.7 OBSERVATIONS & SYNTHÈSE DE LA PARTIE PRATIQUE
4 BROCHURE DE SENSIBILISATION
4.1 BUTS DE LA BROCHURE
4.2 LIMITES DE LA BROCHURE
4.3 PUBLIC CIBLE
4.4 FORMAT
4.5 DISTRIBUTION
4.6 CONTENU DE LA BROCHURE
4.7 STRUCTURE DE LA BROCHURE
4.8 BROCHURE FINALE
CONCLUSION
RÉFÉRENCES
ANNEXE I : BROCHURE DE SENSIBILISATION
ANNEXE II : GRILLE D’ÉVALUATION DU FOCUS GROUP
ANNEXE III : INTERVIEW MADAME CATHERINE HUTTER
ANNEXE IV : INTERVIEW MONSIEUR STEFAN STEINER
ANNEXE V : INTERVIEW MADAME ANNA MARIA SURY
ANNEXE VI : INTERVIEW MONSIEUR BRIAN MCGOWAN
DÉCLARATION DE L’AUTEURE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *