Développement de l’aviation low-cost

Développement de l’aviation low-cost

Développement durable à l’aéroport de Genève

Dans ce chapitre, nous passerons en revue ce que l’aéroport de Genève a déjà entrepris en matière de développement durable afin d’avoir une vision d’ensemble de l’engagement de l’aéroport.
Le développement et l’exploitation de l’aéroport jusqu’en 2030 sont soumis au plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA) développé par l’aéroport de Genève et les autorités fédérales. Ce plan établit les conditions générales de l’exploitation ainsi que par exemple, l’exposition au bruit ou les impacts de l’aéroport sur la protection de la nature et du paysage.
Il est notamment stipulé dans ce document que les nuisances sonores de l’aéroport en 2030 devront être ramenées au niveau connu en 2014. (Genève Aéroport, s.d.) GA est titulaire depuis 2017 de la certification ACA 3+ délivrée par le Conseil européen des aéroports (Airports Council International, ACI). Cette certification reconnaît les efforts de l’aéroport dans la compensation de 100% de ses émissions de CO2. Pour l’année 2016 ce sont 10’000 tonnes de CO2 qui ont été compensées. Seuls 37 aéroports au monde possèdent cette certification (Genève Aéroport, 2019). L’aéroport a entamé ces dernières années un énorme travail de réduction de son impact en mettant en œuvre les diverses mesures énumérées ci-dessous. Tous les chiffres sont tirés de son rapport sur le développement durable pour les années de 2016 à 2018. (Genève Aéroport, 2019)

Nuisances sonores

Les compagnies aériennes qui utilisent l’aéroport de Genève sont incitées, par le biais d’une redevance spécifique adaptée à chaque classe de bruit des avions, à utiliser des avions de nouvelles conceptions moins bruyants. C’est le cas avec la compagnie Swiss qui depuis 2017 a totalement renouvelé sa flotte court et moyen-courrier avec des Airbus 220 (anciennement Bombardier CSeries) et des Airbus A320neo tout comme easyJet qui a également opté pour ce type d’avion dans le renouvellement de sa flotte.
Ces aéronefs dotés de technologies plus récentes sont 50% moins bruyants que les A320 d’ancienne génération que Swiss et Easyjet exploitaient. D’autres compagnies comme Etihad, Ethiopian Airlines et Qatar Airways ont récemment changé les avions qu’elles utilisaient à destination de Genève pour passer vers des avions de nouvelle génération avec des Boeing 787 Dreamliner pour les deux premières et vers des Airbus A350 pour la troisième. En 2017, 18,8% des aéronefs ayant fréquenté Cointrin se trouvaient dans la classe de bruit la moins bruyante.
En lien avec ces mesures d’incitation, il a également été décidé de limiter fortement le trafic nocturne en augmentant les taxes pour les avions qui se posent et décollent après 22h. En ce sens, une convention a récemment été signée entre Genève Aéroport, easyJet et Swiss afin de diminuer les décollages non planifiés après 22 heures. Ces deux compagnies aériennes qui représentent 57% du trafic à Cointrin se sont engagés à réduire les départs de vols en retard en raison de difficultés opérationnelles ou techniques après 22h (Genève Aéroport, 2019).
En 2016, un nouvel amortisseur de bruit a également été inauguré pour les essais moteurs effectués à Cointrin. Cela a permis de baisser les émissions sonores dues aux tests de moteurs de 20 décibels, soit 100 fois moins qu’un essai effectué en extérieur.
Enfin, mise en œuvre depuis 2003, le programme d’insonorisation des logements des riverains continue pour atteindre 3663 logements insonorisés à fin 2017.

Mobilité

Cela fait maintenant plusieurs années que GA encourage une mobilité durable aussi bien auprès de ses passagers que de ses employés.
La part de mobilité durable des employés se montait à 38% et à 42% pour les passagers en 2017 avec un objectif de 45% de parts de mobilité durable en 2020 aussi bien pour les employés que pour les passagers.
Pour y arriver, l’aéroport dispose d’un plan de mobilité de ciblé. Pour les employés, cela se traduit par un encouragement de l’utilisation du vélo pour se rendre au travail, de navettes gratuites pour le personnel de la plateforme travaillant à des horaires irréguliers et d’une participation financière de GA pour les abonnements de transport public des employés.
Pour les passagers, cela se traduit par la distribution gratuite de billets TPG8 dans le hall d’arrivée, d’un développement de l’offre de transports publics et de la mise en place d’Aérobus gratuit pour les passagers avec des vols tôt dans la matinée aux heures où les transports publics ne sont pas encore en service.

Infrastructure

Plusieurs projets d’infrastructure et de nouveaux bâtiments ont été réalisés ces dernières années dans l’enceinte de l’aéroport.
– Nouveau pavillon VIP : Bâtiment à haute performance énergétique construit en bois
– Bornes de recharges électriques : 170 points répartis sur le tarmac
– Réfection de 264 m2 de toiture en toiture végétalisée
– Création du nouvel amortisseur de bruit (évoqué dans le sous-chapitre des nuisances sonores)
– Installation de ruches
– Création d’un bassin de rétention afin d’éviter les rejets de polluants dans le ruisseau du Vengeron.Ces projets d’infrastructures ne sont qu’une petite partie de ce que l’aéroport a réalisé ces dernières années. La majeure partie des efforts de l’infrastructure pour le développement durable vient des mesures concernant l’énergie, décrites ci-dessous.

Énergie renouvelable

L’aéroport a entrepris de gros efforts en matière d’énergie renouvelable. La consommation d’énergie annuelle de l’aéroport correspond à celle d’environ 20’000 ménages sur l’année. GA s’est donc concentré sur son efficacité énergétique en l’augmentant de 23,9% depuis 2006 pour un objectif fixé à 25% en 2020 à l’aide de mesures telles que le remplacement des éclairages ou l’amélioration de l’isolation de ses bâtiments.
En ce qui concerne ses sources d’énergies, en 2017, plus de la moitié de l’énergie consommée par l’aéroport était renouvelable. La plateforme espère atteindre 56% d’énergie renouvelable d’ici 2020 et totalement s’affranchir des énergies fossiles d’ici 2030. L’aéroport est déjà approvisionné à 100% en électricité renouvelable mais souhaite trouver des solutions concernant l’utilisation de carburants fossiles pour ses véhicules ainsi que pour sa production de chaleur. De ce côté-là, l’aéroport souhaite se raccorder au réseau de pompes à chaleur en lien avec le projet Génilac des SIG9 utilisant l’eau du lac Léman.
Concernant sa production d’électricité, l’aéroport mise largement sur les panneaux solaires.
Les panneaux photovoltaïques recouvrent actuellement plus de 12’000 m2 sur les toits de ’aéroport et devraient atteindre 55’000 m2 dans les prochaines années pour couvrir l’équivalent de la consommation annuelle de 2’500 ménages.
Ces sources d’énergies renouvelables profitent aussi au parc de véhicules circulant sur le tarmac où presque 30% sont électriques ou hybrides. L’objectif est ici d’atteindre en 2020, 40% de véhicules électriques circulant sur le tarmac. L’aéroport dispose de 6 bus électriques affectés au transport de passagers. Chez la compagnie d’assistance au sol Swissport, c’est 50% des engins utilisés sur le tarmac qui sont électriques.
Un autre projet important pour l’aéroport qui traduit ses ambitions en matière de développement durable, est l’installation de pompes à chaleur autonome afin d’alimenter en électricité et en air conditionné les avions stationnées sur le tarmac. Avant, lorsqu’il fallait alimenter un avion en électricité et air conditionné sur le tarmac, cela se faisait à l’aide de gros générateurs mobiles à diesel bruyants ou par l’activation du moteur auxiliaire de l’avion fonctionnant au kérosène. Dorénavant, la plupart des positions de stationnement sont équipées d’un système de fourniture électrique ce qui permet de se passer des générateurs.
Cela permet d’économiser 10’000 tonnes de kérosène par années ainsi que d’éviter de relâcher 30’000 tonnes de CO2 par années.

Qualité de l’eau

Comme expliqué dans la revue de la littérature, la pollution de l’eau est un aspect très important au regard des substances chimiques utilisées pour dégivrer les avions en hiver. Afin de remédier à ce problème, l’aéroport a récemment construit un bassin de rétention afin de récupérer les eaux polluées par le glycol pour les traiter et ainsi pouvoir rejeter des eaux saines dans le ruisseau du Vengeron qui court à proximité de l’aéroport. Actuellement 100% des eaux récupérées polluées sont traitées dans l’enceinte de l’aéroport. De plus, les résidus des produits de dégivrage sont récupérés afin d’être transformés en biogaz.
En parallèle, afin de mieux maîtriser sa consommation d’eau, l’aéroport a installé des récupérateurs d’eau de pluie ainsi que des dispositifs d’économies d’eau dans les sanitaires.

Gestion des déchets

En 2017, 44,4% des déchets gérés par l’aéroport étaient recyclés avec pour objectif de passer à 50% en 2020. Cela en incitant les bonnes pratiques et en améliorant les points de collecte ainsi qu’en appliquant une taxe sur les déchets incinérés par les entreprises opérant sur le site de l’aéroport.
Afin que tous les partenaires de GA tirent à la même corde, l’aéroport inclut désormais des clauses relatives au tri-déchet et aux achats durables dans ses appels d’offres afin que les partenaires de l’aéroport partagent et adhèrent au maximum à la politique de la plateforme en la matière.
D’un autre côté, un accent particulier a été mis sur le tri des déchets récupérés à bord des avions en séparant à l’avance les déchets recyclables de ceux incinérables. À l’heure actuelle, plus de 30% des déchets de la plateforme viennent des avions qui la fréquentent. Cela a par exemple permis de recycler 26 tonnes de déchets rien que pour la compagnie easyJet en 2018.

Milieux naturels

L’aéroport s’engage activement pour la biodiversité. L’installation de ruches, de toiture végétalisée (2’965 m2) et l’entretien des 147 hectares de prairies naturelles permettent à la flore de s’y épanouir. On y recense à l’heure actuelle près de 26 espèces de fleurs protégées sur un total de 207 espèces dans l’enceinte de l’aéroport. La construction des nouveaux bassins de rétentions permet également de préserver l’eau et donc de protéger les sols.
Cette flore abondante attire aussi une faune qui l’est tout autant, ainsi, une unité spécialisée est chargée de veiller constamment sur la faune qui fréquente la plateforme et ses prairies naturelles. Leur rôle consiste principalement à dissuader et à effaroucher les oiseaux et divers animaux qui s’approcheraient trop de la piste et des aéronefs. De plus, l’installation de nichoirs permet aux oiseaux de se sédentariser afin qu’ils se tiennent éloignés des avions. En 2018, 135 espèces d’oiseaux différentes y ont été observées.

Objectifs 2020

Nous pouvons donc constater qu’au travers des diverses mesures prises et mises en place par l’aéroport, l’impact de l’aéroport peut être fortement réduit aussi bien en termes de pollution, que de nuisances sonores ou d’impact sur les milieux naturels.
Cependant, le chemin est encore long pour l’aéroport. Ce dernier souhaiterait à l’horizon 2030, devenir complétement indépendant des énergies fossiles (hormis pour le kérosène des avions). Pour y parvenir, il s’est fixé une série d’objectifs chiffrés en lien avec les objectifs de développement durable de l’ONU abordés dans les sous-chapitres précédents à atteindre d’ici 2020 et résumés ci-dessous.

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Table des matières
Introduction
Structure du mémoire
1. Contexte
1.1 Aéroport de Genève
2. État de la question 
3. Revue de la littérature 
3.1. Vue d’ensemble des questions environnementales liées aux aéroports
3.2. Bruit
3.2.1. Effets sanitaires
3.2.2. Effets sociaux
3.3. Qualité de l’eau
3.3.1. Dégivrage et anti-givrage
3.3.2. Stockage de carburant
3.4. Qualité de l’air
3.4.1. Sources de rejets
3.4.2. Effets sanitaires
3.5. Impacts économiques
3.5.1. Effets directs, indirects et induits
3.5.2. Accessibilité
3.5.3. Tourisme
3.6. Développement de l’aviation low-cost
3.7. Évolution de l’aviation en Suisse
3.8. Synthèse et question de recherche
4. Développement durable à l’aéroport de Genève 
4.1. Nuisances sonores
4.2. Mobilité
4.3. Infrastructure
4.3.1. Énergie renouvelable
4.3.2. Qualité de l’eau
4.3.3. Gestion des déchets
4.4. Milieux naturels
4.5. Objectifs 2020
4.6. Technologies du futur
4.6.1. Propulsion électrique
4.6.2. Carburants alternatifs
5. Méthodologie  
5.1. Forme d’entretien
5.2. Construction du questionnaire
5.3. Cible de l’étude
5.4. Échantillon
5.5. Conduite d’entretien
6. Synthèse des résultats par question
6.1. Question 1
6.2. Question 2
6.3. Question 3
6.4. Question 4
6.5. Question 5
6.6. Question 6
6.7. Question 7
6.8. Question 8
6.9. Question 9
7. Hypothèses
7.1. Polarisation des habitudes de consommation
7.2. Les nouvelles habitudes de consommation de l’aviation
7.3. Paradoxe entre les habitudes de consommation et l’approbation de l’introduction
de nouvelles taxes en faveur de l’environnement
7.4. La perception de Genève Aéroport sur le plan de la durabilité
8. Modélisation du service
8.1. Blueprint actuel
9. Recommandation managériale
10. Le re-design du Blueprint
Conclusion
Bibliographie

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