Description microscopique du minerai phosphaté

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Minéralisation phosphatée et historique des travaux de prospections dans la région orientale du fleuve Sénégal.

Phosphatogenèse et paléogéographie dans la zone de Matam

Initialement, le phosphore provient du lessivage et l’hydrolyse des roches éruptives au niveau des  continents et il est véhiculé dans les eaux et emporté dans la mer. Ainsi la fixation du phosphore est favorisée par les remontées d’eaux froides (phénomène d’upwelling) riches en matières organiques (nutriments), étant donné que le phosphore a une affinité avec la matière organique. Ainsi, les processus qui aboutissent à la formation des phosphates se sont déroulés dans une mer peu profonde, agitée et riche en organismes vivants.
Dans la Région orientale du Fleuve, la cheville ouvrière de la phosphatogenése est représentée par les poissons qui opèrent une première étape de concentration du phosphore dans leurs ossements et dans leurs pelotes fécales. Ces éléments, promptement enrobés dans les vases chimiquement actives du fond marin, sont ainsi protégés de la désagrégation mécanique tout en conservant leur potentiel de piégeage des ions phosphatés mobiles. Les principaux gisements de phosphates de chaux apparaissent ainsi après une longue séquence de sédimentation chimique.
Dans la zone de Matam, plongeant l’anticlinal du lac de Guiers vers l’Est, en direction de la vallée du fleuve, se trouve une vaste zone où l’Eocène inferieur est condensé (voir figure 6). Ce phénomène est dû, d’une part, au voisinage de l’anticlinal et, d’autre part, pour la zone la plus orientale, à la relative proximité de la ligne de rivage. Ce facteur représente un contexte favorable à l’existence d’un dépôt de phosphate en synchronisme avec celui du lac de Guiers (Monciardidini, 1966). Les effets de phosphatogenése sont ainsi observés des assises sédimentaires. Ces dernières matérialisent la lisière orientale du bassin sénégalo-mauritanien sur une longue frange de dépôts, longue d’au moins 200 km, parallèle à la fois au paléorivage éocène et à l’actuel lit majeur du fleuve comme l’a montré la figure 3.
La figure 6, ci-après, montre une synthèse paléogéographique de phosphatogenèse à l’échelle du bassin au cours de l’Eocène. On y distingue la direction préférentielle des courants qui partent du Sud-Ouest et remontent au centre-Est en passant par le Nord. Ces courants marins sont aussi repérés au Nord-Ouest de l’anticlinal du Lac de Guiers et au centre ouest à la latitude de Thiès.
A partir de cette synthèse paléogéographique de la phosphatogenèse, un certain nombre de gites phosphatés ont été mis en évidence, y compris celui de la société AMAFRIQUE, comme l’indique la figure 7.

Historiques des travaux de recherches et caractérisation des phosphates de Matam

Historique des travaux de prospection

Les premiers travaux de prospections dans la région orientale du fleuve Sénégal, ont été menés par Baud depuis 1938.
La réalisation industrielle du projet Taïba (1960) qui succède aux découvertes de Phosphate d’alumine de Lam-Lam et Pallo (1943), puis des phosphates type « Guéoul » (Pire Gourèye en 1948) et la paléogéographie de la phosphatogenèse ont stimulé la réactivation de la recherche géologique à l’échelle du Bassin.
Les travaux de prospection dans la zone de Matam sont par la suite repris en 1965 avec Pascal qui a fini par découvrir l’existence d’un domaine prometteur à Ndoulom indiqué par Chino. La recherche sera par la suite orientée vers le Sud-Ouest. Les résultats de Boujo (1975), Barthelemy et Pascal (1976) ont montré le caractère lenticulaire du gisement, une maille plus serrée et centrée sur l’axe Ndiendouri-Ouali Diala est proposée pour une nouvelle découverte sous faible recouvrement (Sankhare, 2010).
Le levé topographique réalisé à l’échelle de 1/50 000, a permis d’établir, par corrélation entre puits, les traits morphologiques majeurs des concentrations phosphatées. A ce stade, les réserves minières du secteur prospecté produisent donnent des teneurs de 26 à 28% en P2O5 (Pascal, 1984).
Il faut noter que l’ensemble de ces travaux a été fait vers le Sud-Ouest car les indices les plus prometteurs y sont localisé. Au Nord-Ouest, les indices phosphatés sont caractérisés par des teneurs en éléments pénalisants légèrement bien que les teneurs en P2O5 soient acceptables. Le permis de Thilogne localisé au Nord-Est, s’inscrit dans cette perspective.
A Matam, se trouve ainsi une minéralisation phosphatée continue qui évolue du Sud-Est au Nord-Ouest avec une diminution progressive de la puissance du minerai et une légère augmentation de teneur d’éléments pénalisants en l’occurrence la silice et le feral.
L’ensemble de ces travaux de prospections était porté sur des études géologiques et géochimiques. A l’issue de cette caractérisation, il conviendra de définir l’exploitabilité et la rentabilité d’un dépôt phosphaté.

Caractérisations des dépôts phosphatés

Pour pouvoir apprécier la qualité et l’exploitabilité d’un dépôt phosphaté, il est impératif de faire des analyses chimiques sur la composition du minerai particulièrement sur les éléments suivants : P2O5, SiO2, CaO et feral. Sur le terrain, il est aussi important de faire une caractérisation macroscopique du minerai avant de faire les tests d’éléments chimiques au laboratoire.
 Caractère macroscopique et microscopique
Dans la zone de Matam, les phosphates sont habituellement meubles, faiblement consolidés à la définition des phospharénites. Ils se présentent sous forme de coprolithes et de pseudoolithes dont la taille varie entre 3 cm et la fraction millimétrique. L’exogangue est alors argileuse et peu consolidée (Pascal, 1987).
Sur le plan microscopique, les grains phosphatés sont hétérométriques et se répartissent entre les catégories suivantes :
• des grains sans structure interne, ou pellets, plus ou moins riches en matière organique, leur taille varie de 50 à 250µm ;
• des nodules allongés, millimétriques à pluricentimétriques, rapportés à des coprolithes. Leur texture est soit homogène, soit hétérogène, avec la présence sporadique de fins débris osseux, de quartz en débris aciculaires et de ségrégations de matière organique ;
• des agrégats de pellets et/ou coprolithes, souvent avec des débris de quartz ;
• de petits bioclastes anguleux phosphatisés (lamellibranches, gastropodes, foraminifères) ;
• des débris osseux de grande taille et des dents de poisson.
 La composition chimique
 Les teneurs en P2O5 : les indices phosphatés ont des teneurs minimales en P2O5 comprises entre 18 et 20%. Dans la zone de Matam, la teneur moyenne est de 28,0% pour le gisement de Ouali Diala et 28,9 % pour celui de N’Diendouri. Dans le permis de Thilogne, les teneurs in situ en P2O5 sont d’ordre de 25 à 27 % en moyenne.
 Le feral (AL2O3 + Fe2O3) : le nom « feral » est un terme utilisé à l’usine pour désigner la teneur en oxydes de fer, et d’aluminium contenus dans les sédiments. Le phosphate de Chaux peut avoir une bonne teneur en P2O5 mais si le féral est élevé, le minerai ne sera pas de bonne qualité. L’augmentation du Feral est causée par la substitution des ions Ca du phosphate de chaux par ceux d’Al.
 La silice : Sous forme quartzeuse, elle constitue une part variable, de 3 à 30%, des dépôts (Pascal, 1987). Elle entre sous forme détritique fine, dans la constitution moyenne des minerais pour 7 et 8% et accessoirement dans les silicates argileux (2 à 3%).
 Autres éléments de caractérisation
La densité, l’humidité et la solubilité sont également des facteurs importants à étudier pour l’enrichissement du minerai et l’utilisation du produit final.
 La densité et l’humidité
La densité des produits riches en phosphate (P2O5) est comprise entre 1,35 et 1,70 ; pour les stériles elle est de l’ordre de 2. Quant à l’humidité naturelle, elle tourne autour de 2% à la sortie de puits.
 La solubilité
Considérés comme peu insolubles par rapport aux fertilisants phosphatés industrielles, les phosphates de Matam sont remarquablement solubles en milieu modérément acide. Par exemple à N’diendouri, dans l’acide formique à 2%, le phosphate a une solubilité de 72% ce qui est largement supérieure à la norme européenne qui est de 55% (Pascal, 1987).

Conclusion

La synthèse des travaux dans la zone de Matam depuis 1910 a permis de mieux comprendre l’histoire géologique de la zone dans le contexte régionale du bassin Sénégalo-mauritanien ; les effets de la phosphatogenèse y sont visibles sur une longueur de 200 km parallèlement au paléorivage Eocène et au lit du fleuve. Ainsi, s’est installée la bande de l’Eocène porteuse de minéralisation. Ces études ont aussi abouti à la découverte d’un gisement de phosphate dans le secteur de N’Diendouri au Sud-Est.
Cette bande s’est présentée au Sud avec une puissance beaucoup plus élevée et un faible recouvrement. A ce niveau les teneurs en silice et en feral sont faibles, comparées à son extension au Nord-Ouest. C’est pourquoi l’ensemble des travaux était orienté au Sud.
Le permis de Thilogne, attribué à AMAFRIQUE et situé au Nord de N’diendouri, constitue une extension de la minéralisation phosphatée.
Les premiers travaux de prospection au Sud-Ouest du permis ont abouti à la découverte d’une zone favorable dénommée prospect d’Agnam Civol. La caractérisation géologique, géochimique et l’estimation des ressources dans ce secteur (Agam civol) en se basant sur les résultats de sondages de prospections, seront les principaux points du chapitre suivant.

ANALYSE DES DONNEES DE SONDAGE ETUDE GEOLOGIQUE GEOCHIMIQUE ET ESTIMATION DES RESSOURCES DU PROSPECT D’AGNAM CIVOL

L’historique de travaux de prospection et la paléogéographie dans la Région orientale du Fleuve ont permis de définir la continuité de la minéralisation phosphatée dans la bande de l’Eocène moyen. Les dépôts phosphatés sont beaucoup plus prometteurs au Sud-Est (N’Diendouri et Ouali diala) toute fois l’extension continue dans la partie Nord-Ouest en traversant le permis de Thilogne (Sankhare, 2010). C’est dans cette perspective que les premiers travaux de reconnaissance de la société AMAFRIQUE ont été faits à Agnam Civol sur une superficie de 1 km2. Le secteur est localisé au Sud-Est dans le permis de recherche (voir figure 8).
Ces travaux consistaient en la réalisation de 35 sondages à la maille de 200 m x 200 m, dont 13 sondages carottés (de Sc.1 à Sc.13) dans la partie Nord du prospect et 22 sondages destructifs (Sa.15 à Sa.36) vers le Sud à l’exception de Sa.36 situé à l’extrémité Nord-Ouest (figure 9). Durant la campagne de prospection, 808 m linéaire ont été forés, soit environ 23 m en moyenne par sondage. A l’issue de ces travaux, une zone prometteuse dénommée le prospect d’Agnam Civol a été définie.
Le résultat des 35 sondages, accompagné des analyses chimiques faites au niveau de la couche phosphatée, constituent la base de données qui permettra de faire la caractérisation géologique et géochimique du prospect d’Agnam Civol.
Cette étude a donc pour finalité de déterminer la succession lithologique des principaux faciès et d’étudier les relations géométriques existant entre eux mais aussi de définir l’évolution géochimique du gisement.
L’étude portera sur :
 l’exploitation des données de sondage et
 l’analyse et l’interprétation des tests chimiques effectués au niveau de la couche phosphatée.

Analyse des données de prospection du périmètre d’Agnam Civol

Les données géologiques de sondage

Les données géologiques de sondage ont permis d’établir les corrélations lithologiques de la zone sondée. La succession géologique, à l’instar de la région de Matam, comprend les termes suivants de bas en haut : les argiles verdâtres, la formation phosphatée, les argiles jaunes remaniées et les sables du Quaternaire.
Dans cette étude de caractérisation géologique, nous avons dénommé les argiles verdâtres en argile inférieure (argile inf), la formation phosphatée en phosphate, les argiles jaunes remaniées en argile supérieure (argile sup) et les formations du Quaternaire en sable. Ceci permettra de bien distinguer la position des différents faciès au niveau de la colonne lithostratigraphique.
Pour mieux appréhender les formations géologiques, une étude statistique comparative des données selon le type de sondage a été faite (tableau 2 et figure 10).
Le tableau 2 donne la statistique de l’épaisseur en mètre de chaque faciès traversé lors d’un sondage. Il présente les valeurs maximale et minimale, la moyenne, l’écart type () et le coefficient de variation de chaque faciès selon le type sondage.
L’analyse du tableau montre des valeurs corrélatives pour une même formation géologique suivant les deux types de sondages. Par exemple, la formation phosphatée a une moyenne de 2,20 et 2,16 m respectivement dans les sondages carottés et les sondages destructifs. Leurs coefficients de variation différente de 9%, montrent une très large dispersion autour de la moyenne.
La légère différence notée, pourrait s’expliquer par le fait que les sondages ne sont pas effectués à la même position. Les sondages carottés sont localisés au Nord tandis que les destructifs sont vers le Sud.
Globalement, les données géologiques des sondages carottés et destructifs sont assez homogènes et peuvent bien être confondues pour la caractérisation géologique du gisement.

Modèle géologique 3D du gisement d’Agnam Civol

Pour le travail de modélisation nous avons utilisé la suite logicielle GDM, développée par le BRGM.

Présentation du logiciel GDM

La suite GDM (Geological Data Modeling) 2018 permet la gestion, la représentation et la modélisation des données géoscientifiques, dans des domaines variés : géologie, aménagement du territoire, ressources en eau, pollutions, risques naturels, ressources minérales, géotechnique et géothermie (www.gdm.brgm.fr). Le logiciel comporte plusieurs applications parmi les lesquelles GDM Standard Edition (appelé couramment GDM) et GDM Multilayer que nous avons utilisés.

Procédure de Modélisation du gisement d’Agnam Civol

Préparation de la base de données

Il est possible de modifier les bases de données pendant que GDM est ouvert. La fonction « Actualiser » prend alors en compte des modifications.
Notons que la base de données effectuée à partir de Excel, comprend 3 feuilles :
– Une feuille « Têtes » appelée aussi feuille « Topo », contient les coordonnées locales (X, Y et Z) en mètres (UTM).
– Une feuille « géologie » sur laquelle on trouve les champs obligatoires ; nom de sondage, coordonnées X, Y et Z, la profondeur finale de la formation forée sur chaque ligne ainsi que la lithologie, la description et la stratigraphie (cote strati) de chaque faciès.
– Une feuille « Analyse », contenant les champs obligatoires et les résultats d’analyses chimiques.
Une fois les données entrées, le logiciel retrouve les sondages par leur nom dans les différentes Sources de données de sondages et repère les formations par les profondeurs fins (fin de passe). Les sondages sont définis par les coordonnées X, Y et Z et les enregistrements de faciès sont rangés par profondeur croissante.

Modélisation avec GDM standard Edition

Les premières étapes de la modélisation sont faites dans GDM standard dans lequel sont connectées les données. A ce niveau il est possible de visualiser des documents graphiques 2D, 3D et le log stratigraphique de chaque sondage.

Document graphique 2D

Le document graphique est le plan de situation des sondages géologiques dans le périmètre de la zone sondée suivant le maillage. On l’obtient à partir de la fonction « aperçu » qui crée le document graphique avec deux couches. Une couche cadre qui est toujours la première couche pour un document graphique et une couche représentative des sondages.
Nous observons que les coordonnées sur les axes du document sont les coordonnées des sondages diminuées des translations en X et Y que nous avons demandées au moment de la connexion des données (en cliquant sur « Créer un repère local »).
La figure 13 ci-après illustre la configuration des sondages à la maille de 200×200 m de la superficie sondée. On distingue la couche cadre nommée « grille à partir de sondage » et la couche représentative des sondages, « sondages GEOLOGIE » dans le menu contextuel de GDM.

Document graphique 3D

La fonction « nouveau du document 3D » se trouvant dans le menu principal de GDM permet de visualiser le document graphique 3D sur lequel on peut ajouter la couche source de données de sondages géologiques. On obtient ainsi la représentation dans l’espace des sondages avec les différentes formations géologiques comme l’indique la figure 14.

Logs de sondages

Les documents Logs sont construits exclusivement à partir de sources de données de type « Sondage », c’est à dire caractérisées par une variable d’usage « Profondeur fin » dans les données des passes.
Un Document Log est la juxtaposition de colonnes dont on définit la largeur en cm (ou en inches, selon l’option choisie dans le menu principal de GDM « Configuration – Unités dessin »). Les différentes colonnes du Log peuvent provenir de sources de données différentes, mais elles appartiennent toutes au même sondage.
GDM retrouve les sondages par leur nom, contenu dans un Indicatif Réduit ou Complet. Dans le cas d’un Indicatif Complet ce champ doit être défini avec le même nombre de caractères dans les différentes sources de données.
Quand on définit l’échelle d’un Log, elle s’applique à la « dimension Y » du dessin, qui est une profondeur (distance le long du sondage par rapport à l’origine du sondage) et non pas une altitude.
On construit un Document Log sur un sondage donné, mais c’est en fait un modèle qui est applicable à tous les sondages des sources de données utilisées.
Nous avons illustré les documents logs par un sondage carotté (Sc.1). Il est le plus profond et traverse pratiquement toutes les formations géologiques du gisement. La figure 14 montre le log stratigraphique du sondage accompagné des teneurs d’éléments chimiques par passes suivant la couche minéralisée.
Sur le graphique, nous avons le nom de sondage, la tranche de profondeur et les coordonnées UTM en plus de la juxtaposition des colonnes de données type de « sondage ».
En bas de sondage, au-delà de 23,5 m, se trouve une alternance de sable beige fin et de calcaire coquillé qui correspondrait du Maastrichtien. Il s’en suit les faciès pratiquement trouvés dans tous les sondages à l’exception des conglomérats à graviers latéritiques séparant les sables du Quaternaire et les argiles remaniées.
A côté de la géologie, il y a l’évolution des éléments géochimiques dans les passes phosphatées. Ce sondage a de bonnes teneurs en P2O5 et CaO, la teneur moyenne pondérée de SiO2 est de 15,82 % et celle du Féral est de 4,67 %.

Le recouvrement stérile

Le recouvrement essentiellement sablo-argileux, varie entre 15,5 et 24,8 m d’épaisseur dans l’ensemble du périmètre d’Agnam Civol. La figure 18 montre les valeurs de recouvrement les plus importantes à l’Est et au Sud du périmètre. Les épaisseurs de recouvrement les plus importantes sont autour des sondages Sc.9 et Sa.31. La moyenne tourne autour de 18 m, elle est trouvée au centre du périmètre, vers le Nord et au Sud-Est. Au centre vers l’Ouest et au Nord, se trouvent les plus faibles épaisseurs de recouvrement. La superposition des cartes topographique et de recouvrement situe les fortes épaisseurs de recouvrement dans les parties à hautes altitudes (au Sud-Est). Le secteur est légèrement penté vers le NW dans la direction du fleuve. Ainsi en allant vers le Nord, on est proche du fleuve et en position de bordure de bassin.

La cartographie du toit de la couche phosphatée

La côte du toit (base du recouvrement) correspond à la latitude de cette surface par rapport au niveau de la mer. Dans le secteur, elle varie entre 4,2 et 17,3 m avec une moyenne de 11,38 m. Les cotes les plus fréquentes, localisées du centre vers le Nord, sont comprises entre 9,5 et 13 m (figure 19). Vers le Sud, autour des sondages Sa.25, Sa.26 et Sa.27 se trouvent les plus fortes altitudes de la couche phosphatée. Par contre les plus faibles valeurs sont localisées par endroit au Nord-Ouest autour des sondages Sc.12 et Sc.13, à l’extrémité Est entre Sc.2 et Sc.9 et à l’extrémité Sud-Ouest autour de Sa.31. Le gisement présente ainsi une partie centrale légèrement creuse par rapport aux bordures. Au niveau de la bordure Sud, les altitudes sont légèrement élevées à la faveur d’une petite butte (voir figure 19).

Cartographie du mur de la couche minéralisée

Dans le gisement d’Agnam Civol, le mur de la couche minéralisée est essentiellement argileux, verdâtre lité. La cote varie entre 16,8 et 1,8 m avec une moyenne de 9,2 m.
Les basses altitudes se situent dans la partie centrale vers le Nord. L’extrémité Est présente les côtes les plus faibles, autour des sondages Sc.9 et Sc.2. Par endroit, des zones où les altitudes sont égales à 8 m sont repérées autour de Sa.18, Sc.11 et Sc.6, au niveau de Sc.13 et Sa.31.
Comme au niveau du toit, le mur présente des valeurs de Z élevées dans la partie Sud-Est en remontant vers le Nord suivant la ligne de sondages, Sa.28, Sa.25 et Sa.35. Ainsi, le mur présente une configuration similaire à celle du toit.
Le mur de la couche phosphatée présente une légère structure en creux dans la partie centrale de la zone, avec des altitudes de 1,8 à 9 m augmentant sur les bordures. Au Sud, se trouvent les zones un peu plus élevées (figure 20).
La superposition des cartes isobathes du toit et du mur met en évidence la structure en léger creux et en bosse des réceptacles des phosphates.

Cartographie des intercalations argileuses

Dans le prospect d’Agnam Civol, la couche minéralisée présente des intercalations argileuses. Ces argiles intercalaires représentent 13% de l’épaisseur moyenne de la couche phosphate au niveau des sondages carottés et 8% dans les sondages destructifs. Au niveau des sondages destructifs, le phosphate peut être contaminé par les argiles intercalaires dans les passes. Ceci présente un handicap dans la détermination des faibles épaisseurs des argiles intercalaires. La figure 21 illustre la répartition spatiale des intercalations argileuses dans le secteur. Les valeurs les plus élevées sont localisées sur la ligne de sondages Sc.1, Sc.6, Sc.10 et Sa.21. Les argiles intercalaires sont ainsi essentiellement présentes dans la partie Est de la concession. Dans le reste du périmètre, les sondages n’ont pas révélé la présence d’argiles intercalaires. Dans ces endroits, même s’il y’avait des intercalations argileuses, leur épaisseur ne serait pas assez conséquente pour être mise en évidence par les sondages surtout au niveau des destructifs.
Les argiles intercalaires sont beaucoup plus présentes dans les endroits où l’épaisseur du recouvrement est beaucoup plus épaisse. L’origine de ces argiles intercalaires pourraient s’expliquer par l’altération et l’infiltration des eaux météoriques en profondeur jusqu’à atteindre la minéralisation phosphatée.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : CADRE GENERAL DU PERMIS DE THILOGNE
1.1 . Situation géographique
1.2. Contexte géologique
1.2.1. Lithostratigraphie de la région orientale du fleuve Sénégal
1.2.2. Les ensembles lithostratigraphiques dans le permis de Recherche de Thilogne
1.2.3. Minéralisation phosphatée et historique des travaux de prospections dans la région orientale du fleuve Sénégal.
1.2.3.1. Phosphatogenèse et paléogéographie dans la zone de Matam
1.2.3.2. Historiques des travaux de recherches et caractérisation des phosphates de Matam
1.3. Conclusion
CHAPITRE 2 : ANALYSE DES DONNEES DE SONDAGE ETUDE GEOLOGIQUE, GEOCHIMIQUE ET ESTIMATION DES RESSOURCES DU PROSPECT D’AGNAM CIVOL
2.1. Analyse des données de prospection du périmètre d’Agnam Civol
2.1.1. Les données géologiques de sondage
2.1.2. Le log synthétique des formations géologiques du prospect d’Agnam Civol
2.2. Les données d’analyses chimiques
2.3. Modèle géologique 3D du gisement d’Agnam Civol
2.3.1. Présentation du logiciel GDM
2.3.2. Procédure de Modélisation du gisement d’Agnam Civol
2.4. Cartographie des paramètres géologiques du gisement d’Agnam Civol
2.4.1. La géométrie du terrain naturel
2.4.2. Le recouvrement stérile
2.4.3. La cartographie du toit de la couche phosphatée
2.4.4. Cartographie du mur de la couche minéralisée
2.4.5. Cartographie des intercalations argileuses
2.4.6. La puissance de la couche phosphatée
2.5. Les Coupes verticales dans le modèle 3D du gisement
2.5.1. Les coupes Nord-Sud
2.5.2. Les coupes Est-Ouest
2.5.3. Synthèse des coupes verticales dans le modèle 3D
2.6. Etude géochimique du gisement d’Agnam Civol
2.6.1. Les principaux constituants chimiques du minerai
2.6.2. Cartographie des paramètres géochimiques
2.6.3. Caractérisation géochimique du prospect d’Agnam Civol
2.7. Estimation des réserves de phosphate du gisement d’Agnam Civol
2.7.1. Principe de l’estimation avec GDM
2.7.2. Estimation de la couche phosphatée
2.7.3. Estimation du recouvrement sablo-argileux
2.7.4. Estimation de la couche phosphatée sur la base de la caractérisation géochimique et géochimique
2.8. Conclusion
CHAPITRE 3 : ETUDE DE LA SOLUBILITÉ ET CARACTERISATION MICROSCOPIQUE DU MINERAI DE PHOSPHATE D’AGNAM CIVOL
3.1. Définition de la solubilité
3.2. Méthodologie
3.2.1. Echantillonnage
3.2.2. Analyse granulométrique des échantillons composites
3.2.3. Analyse granulochimique
3.3. Analyse de solubilité du minerai phosphaté
3.4. Caractérisation microscopique du phosphate d’Agnam Civol
3.4.1. Préparation des lames minces
3.4.2. Description microscopique du minerai phosphaté
4.5. Conclusion
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
ANNEXES

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