Description du phénomène incendie de forêt

Description du phénomène incendie de forêt

Pendant la période coloniale

Cette période a été fatale pour notre patrimoine forestier, en effet 3.176.161 hectares ont été brûlés pendant la période allant de (1885 – 1962) (Tab.3), soit une moyenne de 40.720 hectares incendiés annuellement (Belgherbi, 2002). Le même auteur à souligné que l‟année qui a marqué la superficie incendiée la plus élevée est celle de 1956 avec une superficie de l‟ordre de 204.220 hectares ; par contre l‟année qui a enregistrée une faible superficie incendiée est bien celle de 1929 avec une superficie de 1.583 hectares. Ce triste et lourd bilan des incendies sur la forêt algérienne est dû essentiellement à ces guerres entre le colonialisme français et la population algérienne. A cela s‟ajoute la politique des colons français qui s‟est recourrai à brûler les massifs forestiers du fait qu‟ils étaient le refuge idéal des moudjahiddines. L‟élévation brutale des superficies brûlées juste avant l‟indépendance se justifié du fait qu‟à ce moment l‟Algérie était en guerre de libération contre le colonialisme français. Ainsi, à l‟indépendance, la forêt algérienne n‟occupant plus que 3.200.000 hectares, ce qui correspond à environ 1,3 % de la superficie totale du pays et 10 % de la superficie du Nord (Belgherbi, 2002).

Après l’indépendance

Après l‟indépendance, la forêt algérienne n‟a pas été épargnée par les incendies de forêt. En effet, de 1963-2012, notre forêt a payée un lourd tribut aux feux qui a été caractérisée par deux piques enregistrant ainsi les plus grandes superficies incendiées, en l’occurrence l‟année 1983 avec une superficie incendiée de 221.367 hectares et l‟année 1994 avec une superficie incendiée de 271.597,79 hectares (Fig.4). Les raisons avancées par les services des forêts sont principalement les conditions climatiques très favorables au déclanchement des incendies de forêts, à savoir une faible hygrométrie et une sécheresse persistante qui ont marqué ces deux années à cela s‟ajoute les contraintes conjoncturelles pour la deuxième année (1994). Meddour-Sahar et al (2013) ont analysés le bilan des incendies des forêts en Algérie durant la période s‟étalant de 1980 jusqu‟au 2012, et ils ont trouvés que le nombre des incendies se varie de 562 feux en 1989 à 5000 départs en 2012 (Fig.5). Ces auteurs ont conclus que cela témoigne d‟une incapacité à agir sur les causes de départs de feux.

Répartition des incendies suivant les Wilayas Il y a lieu de signaler qu‟entre 1985 et 2006, 40 wilayas sont régulièrement touchées par les incendies de forêt. Les wilayas du Sud sont épargnées par ce phénomène dû essentiellement à l‟absence de couvertures forestières. La wilaya de Bejaia demeure celle qui a été la plus touchée par les feux de forêt. Par ailleurs, les 10 wilayas à savoir: Bejaia, Skikda, Tizi-Ouzou, El-Tarf, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen, Jijel, Médéa, Guelma et Annaba totalisent, à elles seules, une superficie incendiée soit de 70,85%. Par contre, dans les 30 wilayas restantes, la superficie brûlée est en deçà de la valeur suscitée et atteint dans certains cas des valeurs négligeables comme c’est le cas de la majorité des wilayas situées dans les zones semi-arides. Nous noterons aussi que les Wilayates disposant d’un patrimoine subéricole important sont fortement touchées par les incendies, ce qui trouve son explication par une importante pression anthropique. Concernant le nombre de foyers, sur un total de 32.354 départs de feux, 17.730 (soit 54,80%) concernent seulement 09 wilayas qui sont, en l’occurrence : Bejaia, Tizi-Ouzou, Médéa, El-Taref, Souk-Ahras, Skikda, Jijel, Tipaza et Bouira. Ces wilayas totalisent chacune un nombre de foyers supérieur à 1.500, avec un maximum enregistré dans la wilaya de Tizi-Ouzou s’élevant à 2834 départs de feu (Fig.7) (Arfa, 2008).

La détection

La surveillance repose sur l‟association des différents moyens d‟observation et de détection, mobiles ou fixes, terrestres ou aériens. En matière de postes de vigie, les normes sont de 1 poste tous les 25 km, nos forêts en sont très faiblement dotées. L’objectif est de détecter au plus tôt les départs de feux de façon à pouvoir intervenir le plus rapidement possible sur les feux naissants, dans un délai inférieur à 10 minutes. Le système repose sur un réseau de surveillance composé de postes d’observation fixes installés sur des points stratégiques, opérant 24 heures sur 24 pendant la saison d’incendie. Les surveillants sont munis d’émetteurs-récepteurs qu’ils utilisent pour donner l’alarme aux bureaux locaux chargés de la mobilisation des moyens d’extinction. Cependant, les statistiques révèlent bien souvent que ce sont les habitants eux-mêmes qui donnent l’alerte avant que les vigies ou les patrouilles ne les localisent. Mais, lorsque les incendies sont détectés par le réseau de surveillance, l’information transmise est plus précise. L‟un des aspects les plus importants de la prévention des feux de forêts est un système permettant de localiser les incendies avant qu’ils ne s’étendent. Pour cela, on doit avoir recours aux patrouilles sur le terrain. Les brigades mobiles sont conduites par les gardes forestiers et des surveillants spécialement engagés à cet effet.

Analyse et évaluation du dispositif de défense et de lutte contre les incendies des forêts dans la Wilaya de Tlemcen. L‟analyse des équipements existants et l‟indication de leur degré d‟efficacité peuvent orienter le gestionnaire dans l‟élaboration d‟un plan plus efficace de protection des massifs forestiers contre les incendies (Grim, 1989). Les forêts et les espaces boisés ont une attention particulière car leur contribution est fondamentale par le rôle dont ils jouent pour le bien être de populations tant urbaines que rurales. Donc, les forêts occupent une place importante par leur contribution à une économie verte, la lutte contre l‟érosion hydrique, l‟envasement des barrages, la régulation du carbone dans l‟atmosphère et leur rôle dans la sécurité alimentaire. Malheureusement, chaque année en période estivale, des milliers d‟hectares de couvert végétal partent en fumée à cause des incendies de forêts déclenchées souvent par l‟homme. Conscient de cette problématique, La Direction Générale des Forêts (DGF) élabore chaque année un dispositif de prévention et de lutte contre les incendies des forêts. L‟incendie de forêt est géré en deux étapes :

Conclusion générale et perspectives

Au terme de cette contribution, portant sur la gestion des risques d‟incendies de forêts dans la Wilaya de Tlemcen. Les principales constations sont :

• La Conservation des Forêt de Tlemcen possède, en effet, un réseau important de pistes forestières (1928 Km), de tranchées pare-feux (1704 ha) et 50 points d‟eau. La surveillance se fait par 17 postes de vigie et 14 brigades forestières mobiles.

• Elle s‟avère toutefois incapable d‟enrayer les grands incendies, parce que l‟équipement de certains massifs demeure insuffisant. Ainsi, par exemple, le réseau de pistes forestières, avec une densité moyenne de 1 km/100 ha de forêt, est loin de la norme théorique de 2 km/100 ha. Même chose pour les pare-feux dont la densité moyenne de 0,87 ha/ 100 ha de forêt est aussi très nettement inférieure à la norme théorique de 2,5 ha/ 100 ha. Les travaux réguliers d‟entretien et de débroussaillement sont également le plus souvent insuffisants.

• À court terme, quelques mesures liées à ce défi global devraient être axées principalement sur la prévention. En ce sens, il conviendrait de promouvoir les activités liées à :

La sensibilisation, qui doit essayer de susciter une prise de conscience autonome des riverains et leur implication plus active dans les activités de lutte, dans laquelle ils ne peuvent plus rester spectateurs passifs, mais doivent jouer un rôle actif de participation.

Il faut leur expliquer les raisons des actions forestières et la façon dont elles aident à prévenir les incendies.

La sensibilisation doit aussi avoir comme cible prioritaire, l‟emploi imprudent du feu en agriculture et surtout celui des décharges sauvage. Il ne faut pas seulement diffuser les messages de contenu répressif pendant les périodes de risque élevé, mais aussi des messages d‟incitation.

Accorder plus d’importance au niveau conceptuel et économique pour la gestion forestière en tant que moyen de prévention (débroussaillement, éclaircies, etc.). Ces moyens nécessitent un budget inférieur à celui investi dans la lutte et pourraient en plus contribuer à améliorer la qualité de nos forêts. Ce qui en augmenterait l‟intérêt économique et la promotion du réseau social et rural, surtout parce qu‟ils sont basés sur l‟emploi de main d‟oeuvre en milieu rural.

L‟exécution de coupures agricoles ou d‟actions ponctuelles, telles que le débroussaillement le long de routes, des chemins de fer et des actions adressées à promouvoir des obstacles naturels contre le feu (tels que le nettoiement de la végétation sous les lignes électriques), devraient être considérées comme des actions obligatoires de maintenance.

L‟implantation de nouveaux postes de vigies serait nécessaire surtout dans les zones les plus touchées par les incendies, qui présentent des valeurs en dessous de la norme.

La nécessité d‟aménager des places de manoeuvre autour des points d‟eau afin d‟en faciliter leur utilisation. Cette approche sur la gestion des incendies de forêts mérite d‟être reprise une fois que le dispositif de la lutte soit amélioré pour dégager s‟il est nécessaire d‟autres constatations surtout en matière de la détermination des causes des incendies.

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Description du phénomène incendie de forêt
I.1- Comportement du feu
I.1.1- Le combustible
I.1.2- Le comburant
I.1.3- La chaleur
I.2- Processus de combustion
I.3- Les facteurs de prédisposition
I.3.1- Le type de végétation et le climat
I.3.2- L‟occupation du territoire
I.4- L‟éclosion des incendies
I.4.1- Les conditions naturelles d‟éclosion
I.4.1.1- Composition chimique
I.4.1.2- Paramètres météorologiques
I.4.2- Les causes connues des éclosions
I.4.2.1- Les causes naturelles
I.4.2.2- Les causes humaines
I.5- Le risque incendie de forêt
I.5.1- L‟aléa
I.5.1.1- La probabilité d‟occurrence
I.5.1.2- L‟intensité
I.5.2- La vulnérabilité
I.5.2.1- L‟enjeu
I.5.2.2- Parade
I.6- La propagation des incendies
I.6.1- Mécanisme de propagation
I.6.2- Mode de transfert de la chaleur
I.6.2.1- Transmission par conduction
I.6.2.2- Transmission par rayonnement thermique
I.6.2.3- Transmission par convection
I.6.3- Les différents types de feu
I.6.3.1- Les feux de sols
I.6.3.2- Les feux de surface
I.6.3.3- Les feux de cime
I.6.3.4- Les feux de braises
I.6.4- Les facteurs naturels de propagation
I.6.4.1- Structure et composition de la végétation
I.6.4.2- Le vent
I.6.4.3- La topographie
I.6.4.4- La teneur en eau
I.6.4.5- Le moment de la journée
I.6.5- L‟influence des facteurs anthropiques
I.7- Conséquences des incendies
I.7.1- Impact du feu sur le peuplement….
I.7.2- Impact du feu sur l‟environnement
I.7.2.1- Actions sur les écosystèmes forestiers
I.7.2.2- Actions sur le sol
I.7.2.3- Actions sur la pédofaune
I.7.3- Impact socio-économique
Chapitre II : bilans et politique de prévention des risques incendies de forêt en Algérie
II.1- Historique des feux de forêt en Algérie
II.1.1- Pendant la période coloniale
II.1.2- Après l‟indépendance
II.2- Répartition des incendies
II.2.1- Répartition des incendies suivant les formations végétales
II.2.2- Répartition des incendies suivant les Wilayas
II.2.3- Répartition des incendies par catégories de causes
II.3- La politique de prévention des incendies de forêt en Algérie
II.3.1- La prévention
II.3.1.1- Information et sensibilisation
II.3.1.2. Législation et règlementation
II.3.2- La prévision
II.3.2.1- La détection
II.3.2.2- Ouverture et aménagement des TPF
II.3.2.3- Ouverture et aménagement des pistes
II.3.2.4- Réalisation et aménagement des points d‟eau
II.3.3- La lutte
II.3.3.1- Les moyens matériels et humains
II.3.3.2- Les moyens de communications
Chapitre III : Etude du milieu
III.1- Situation générale de la région de Tlemcen
III.2- Le milieu physique
III.2.1- Géologie et géomorphologie
III.3- Cadre climatique
III.4- Présentation du milieu forestier
Chapitre IV: Bilan des incendies de forêt Dans la Wilaya de Tlemcen, compagnes (1992-2012)
IV.1- Bilan des incendies de forêts, compagnes (1992-2012)
IV.1.1- Nombre de foyers
IV.1.2- Superficies brûlées
IV.1.3- Superficies brûlées par formation (1992-2012)
Chapitre V : Analyse et évaluation du dispositif de défense et de lutte contre les incendies des forêts dans la Wilaya de Tlemcen.
V.1- Méthodologie
V.2- Analyse comparative
V.2.1- Information et sensibilisation du public et des usagers des forêts
V.2.2-Dispositif règlementaire
V.2.3- Le réseau de surveillance et d‟alerte et son efficacité
V.2.3.1- Les poste de vigie
V.2.3.2- Les brigades mobiles forestières
V.2.4- Infrastructure de DFCI et son évaluation quantitative
V.2.4.1- Le réseau de pistes forestières
V.2.4.2- Le réseau tranché pare-feu
V.2.4.3- Le réseau de points d‟eau
V.2.5-Etat de l‟entretien des accotements des infrastructures traversant les massifs forestiers
V.2.6-La prévention dans les zones limitrophes à la forêt
V.3- les cartes de sensibilité aux incendies
Conclusion générale et perspectives
Références bibliographiques
Annexes

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