Des stratégies de lutte contre la dégradation des sols

Les sols

   La communauté rurale de Pékesse est essentiellement constituée sur le plan pédologique des sols « Dior », des sols « Deck » et des sols « Deck-Dior ». Les sols Diors sont des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou non lessivés et sans hydromorphie de profondeur. Ils possèdent un horizon supérieur à texture sablo limoneuse, de couleur généralement rouge. Les sols ferrugineux tropicaux lessivés où « Diors » représentent l’importance du potentiel pédologique (80%). Ces sols sont caractérisés par leurs structures meubles et perméables. Leur teneur en argile est très faible (entre 2 et 6%), les sables sont en majeure partie des sables fins Les sols ferrugineux non lessivés ou Deck représentent (5%) dans la localité de Pékesse. Ils se caractérisent par une présence temporaire ou permanente d’une nappe peu profonde (2à5m) au niveau des dépressions. Ces sols sont sablo-limoneux et relativement plus profonds. Ils sont aussi connus sous le nom de sols « Deck » du fait de leur teneur en argile qui est supérieure à 10% et sont caractérisés par un horizon sableux épais (vers 1m de profondeur). Ils sont riches en matière organique et en éléments chimiques ce qui justifie leur aptitude à une gamme de culture très large. Les sols « Dior-Deck constituent la transition entre le sol Dior et le sol Deck. Ils occupent environ (15%) du potentiel des ressources pédologiques de la communauté rurale. Ce sont des sols « Deck » au départ, mais ils ont été recouverts par des dépôts sableux et limoneux. Ils présentent un horizon sableux avec une épaisseur de 60cm.

La sécheresse

   Un milliard de personnes dans le monde est actuellement affecté par les problèmes de sécheresse et de la désertification dont les causes proviennent des facteurs sociaux économiques et environnementaux. En effet, La sécheresse est l’apparition plus fréquente de bilans hydriques négatifs dans les milieux biophysiques principalement due aux déficits pluviométriques par rapport à la normale (Lake, 1983).Au Sénégal, des périodes de sécheresse ont été notées depuis 1968. La péjoration pluviométrique et les sécheresses généralisées des dernières décennies sont á l’origine de l’abaissement des nappes phréatiques et de l’assèchement des eaux de surface avec des conséquences très importantes sur la productivité des écosystèmes naturels. Cette péjoration qui s’est traduite par une translation des isohyètes vers le sud a aussi fortement affecté la vitalité des écosystèmes notamment les ressources pédologiques et est en partie responsable de la forte mortalité des espèces végétales peu résistantes à la sécheresse, faisant ainsi peser la menace de disparition d’espèces animales tributaires de ces espèces végétales et des sols. Ces sécheresses fréquentes et prolongées ont contribué à fragiliser davantage les écosystèmes et ces composantes notamment les sols, les rendant plus vulnérables aux autres facteurs de perturbation et accélèrent ainsi le rythme de dégradation des sols. Ce dernier a eu des conséquences plus spécifiques dans les villages de Kalom lô, Ngalick Khouma et Djadj en raison de la nature de ses sols qui sont à 80% des sols « dior » dont la texture est sableuse. Dans la communauté rurale de Pékesse, les sols sont essentiellement sableux et subissent une érosion. Les déficits pluviométriques créent une grande insécurité en début d’hivernage et réduisent la durée du cycle agricole. La sécheresse qui se caractérise de façon générale par un déficit pluviométrique est l’une des principales causes de la dégradation des sols dans la communauté rurale de Pékesse pour 53,1% de notre échantillon. Elle a induit des menaces majeures sur la biodiversité.

L’érosion hydrique

   L’érosion hydrique intervient lorsque le sol est dépourvu de sa protection végétale. La sensibilité des sols à l’érosion hydrique dépend de la dégradation de la structure superficielle, de la stabilité et de la cohésion de ses constituants, c’est-à-dire, de leur résistance au cisaillement et de leur facilité à être mobilisés par le ruissellement (INRA, 1999). Dans la CR de Pékesse, la pluviométrie est relativement faible (400 à 600 mm), mais la fréquence et l’intensité des pluies qui se manifestent sous forme d’averses orageuses, lui confèrent un effet érosif important. Les longues périodes de sécheresse et le surpâturage ne permettent pas la formation d’un couvert végétal et le sol est mis à nu, avec les quelques arbres éparpillés ça et là12. Le sol est de la terre à coton qui gonfle en période humide, réduisant presque à zéro la capacité d’infiltration de l’eau. Il devient également très boueux et se crevasse en séchant, ce qui rend le sol plus érodable dans les villages de N’diouky, Djamatil, Mérina Diop. L’érosion hydrique à Pékesse se manifeste par l’attaque des gouttes de pluies et le ruissellement. Les gouttes de pluie : les particules du sol sont délogées lorsque les gouttes de pluies frappent le sol nu. A ce moment, les gouttes de pluie ont l’effet de véritables petites bombes. La force des gouttes de pluie brise les agrégats, et disperse les particules du sol. Ce phénomène est nommé « splash ». Les particules devenues libres sont susceptibles d’être transportées par l’eau pour se déposer plus loin. Selon les populations entrevues, l’effet de « spash » est remarqué le plus souvent au mois de juin et juillet. Le ruissellement : les pluies de durée relativement courte qui tombent dans la CR sont très intenses (torrentielles) et produisent un ruissellement important sur le sol déjà nu et à faible capacité d’infiltration. Au début de la saison des pluies, le ruissellement décape les horizons superficiels du sol et réduit ainsi la fertilité des terres. Avec la dégradation du couvert végétal, ces dynamiques sont renforcées et créent parfois des situations de non retour avec le décapage des sols et l’exposition de faciès incultes, compactes qui réduisent l’infiltration de l’eau et les processus biologiques qui permettent aux plantes de se développer. Le ruissellement dans ce milieu est en nappe, les apports d’eau s’accumulent en flaques puis s’étalent en une mince pellicule qui glisse en surface dans le sens de la pente (Combeau A, 1997). Selon les populations interrogées des villages de Mbayelard, de Taiba Niang et de Ndiarga, le ruissellement déchausse progressivement les racines d’arbres et les cultures (mil et sorgho). En décapant la couche superficielle, il prive le sol de sa partie essentielle. Ce ruissellement est constaté, le couvert végétal est dégradé et marqué par les microreliefs et le tassement induit par les activités agricoles qui réduisent la macroporosité. Cela se traduit par la destruction de la structure de la partie arable avec des pertes de matières organiques. Il se produit également des phénomènes d’altération chimique conduisant ainsi à des sols pauvres en bases échangeables (calcium, phosphore). Les résultats de nos enquêtes attestent que l’érosion hydrique est moins influente que l’érosion éolienne.

Insuffisance de structure d’encadrement

   Dans la communauté rurale de Pékesse, le véritable problème de l’agriculture réside dans les mauvaises formes de culture. Dans les villages de Pékesse, de Ndiouky Ndakhar et de Ndiouky Pékesse, les populations (65%) constatent que depuis que la SODEVA18 est partie vers les années 1980, il n’ya plus une structure qui essaye de les encadrer et de les faire appendre la façon de cultiver. Ce manque d’encadrement est à l’origine dans la CR de Pékesse de mauvaises pratiques agricoles et de l’utilisation irrationnelle des engrais, des pesticides et des insecticides. Dans la communauté rurale de Pékesse, nos enquêtes révèlent que plus de 90% de la population sont analphabètes. Cette situation aura des répercussions sur l’agriculture. Cette faiblesse de niveau d’instruction a fait que les paysans ne peuvent pas comprendre les enseignements de l’ANCAR selon le représentant de cette structure. Dans un tel contexte et avec les insuffisances des programmes de sensibilisation, les populations de la CR ont souvent convoqué la fatalité pour expliquer les dégradations. En outre, du fait de la faible effectivité des mesures visant à mieux responsabiliser les populations dans la gestion des ressources pédologiques, celles-ci n’ont pas toujours fait grand cas des bonnes pratiques vulgarisées par les structures d’encadrement.

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Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Hypothèse de la recherche
Méthodologie de recherche
PREMIERE PARTIE : présentation du milieu
Chapitre I : cadre physique
Chapitre II : cadre humain
Chapitre III : cadre économique
DEUXIEME PARTIE : Analyse de la dégradation des sols
Chapitre I : les facteurs de la dégradation
Chapitre II : les impacts de la dégradation
TROSIEME PARTIE : Des stratégies de lutte contre la dégradation des sols
Chapitre I : les stratégies de lutte
Chapitre II : les impacts des stratégies
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe

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