Dépistage organisé du cancer du sein en France

Dépistage organisé du cancer du sein en France

Définition

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « Le dépistage de masse consiste à identifier de manière présomptive à l’aide de tests, d’examens ou d’autres techniques susceptibles d’une application rapide, les sujets atteints d’une maladie ou d’une anomalie passée jusque-là inaperçue. Les tests de dépistage doivent permettre de faire le partage entre les personnes apparemment en bonne santé, mais qui sont probablement atteintes d’une maladie donnée et celles qui en sont probablement exemptes. Ils n’ont pas pour objet de poser un diagnostic. » .

Le dépistage organisé est donc une démarche de prévention secondaire qui « a pour objectif de diminuer la prévalence d’une maladie dans une population, en réduisant l’évolution et la durée de la maladie. »

Un dépistage organisé comporte une obligation de résultats au niveau collectif, mais pas au niveau individuel (il comportera toujours des faux positifs et des faux négatifs). Cette obligation de résultats sera d’autant mieux atteinte que l’action de dépistage sera organisée, planifiée, coordonnée et évaluée.

Le cancer du sein réunit les caractéristiques d’une maladie justifiant la réalisation d’un programme de dépistage selon l’OMS :
– Il constitue une menace grave pour la santé publique du fait de sa fréquence et de sa gravité.
– L’histoire naturelle de la maladie est connue.
– Possibilité d’un diagnostic précoce.
– Des traitements améliorant la survie et la qualité de vie existent.
– L’examen de référence permet un dépistage efficace : la mammographie répond à une technique simple et reproductible.
– Elle présente une bonne sensibilité et une spécificité acceptable.
– Les avantages globaux du programme de dépistage éclipsent les effets nocifs possibles associés à sa mise en œuvre.
– Le coût économique du programme est compensé par les avantages attendus.

Historique

Le dépistage organisé du cancer du sein débute en France en 1987, au stade expérimental, à partir d’initiatives locales dans les départements du Bas Rhin et du Rhône. En 1989, les organismes d’assurance maladie ont décidé de financer ce dépistage systématique à titre expérimental dans 10 départements. Les structures de coordination départementales ont été mises en place en 1991. Le programme de dépistage organisé au niveau national est lancé à l’initiative de la Direction Générale de la Santé (DGS) en 1994, sur la base des recommandations européennes. En 1999, faisant suite à une publication de l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) sur la modification du cahier des charges initial, un intervalle de deux ans entre les mammographies est établi, ainsi que la réalisation de deux incidences par sein. La population cible passe de 50-69 ans à 50-74 ans. L’examen clinique systématique des seins, le bilan diagnostique immédiat en cas d’image estimée anormale et la double lecture des clichés jugés normaux ont été ajoutés en 2001. Le programme de dépistage a été généralisé à l’ensemble du territoire français en 2004 .

Généralités du dépistage organisé

En France, le dépistage du cancer du sein est proposé tous les deux ans, en l’absence de symptomatologie clinique et de facteurs de risque particuliers, à toutes les femmes de 50 à 74 ans inclus. Il permet la détection des lésions cancéreuses à des stades très précoces, infracliniques. Ainsi, il augmente les chances de guérison et limite les possibles séquelles liées à certains traitements curatifs. Le taux national de cancers détectés par le programme est de 7,4 ‰ femmes dépistées en 2013-2014. Il comporte un examen clinique des seins par un radiologue et une mammographie avec deux incidences par sein (de face et oblique externe) dans des cabinets de radiologie agréés.

Une seconde lecture est réalisée de façon systématique en cas d’absence d’anomalie lors de la première lecture (classement BI-RADS ACR 1 ou 2). En 2010, 6,2 % des cancers dépistés en France ont été détectés par la seconde lecture. Le dépistage organisé du cancer du sein est pris en charge à 100 % par les caisses d’assurance maladie, son remboursement rentre dans le cadre du tiers-payant.

Les différents acteurs

Le programme national de Dépistage Organisé (DO) est placé sous l’autorité du Ministère en charge de la Santé. Le pilotage est assuré au niveau national par la DGS, en lien avec l’Institut National du Cancer (INCa) qui est, notamment, en charge du suivi et de l’expertise. Le financement est assuré par le Ministère de la Santé, les caisses d’assurance maladie et les collectivités locales. Les Agences Régionales de Santé (ARS) sont en charge du pilotage au niveau régional et sont relayées au niveau départemental par les structures de gestion .

La prise en charge des femmes, lors du dépistage organisé du cancer du sein, est assurée par une coordination entre différents acteurs : les radiologues, les gynécologues, les médecins généralistes et les structures de gestion. Le médecin généraliste est « l’acteur clef » dans ce dépistage organisé : il est l’interlocuteur privilégié des femmes de par sa proximité. Il représente le pivot entre les différents intervenants, comme souligné dans le plan cancer 2009-2013. Selon les résultats d’une enquête de l’INCa en 2010, les médecins généralistes sont dans leur grande majorité (78 %) convaincus de l’efficacité du dépistage du cancer du sein en terme de santé publique et 60 % perçoivent leur rôle comme « indispensable ».

Le dépistage organisé est soumis à une évaluation épidémiologique rigoureuse pour en garantir la qualité et la performance. Des indicateurs sont évalués au niveau national, par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), qui appartient au groupe Santé Publique France depuis 2016 : le nombre de femmes dépistées, le taux de mammographies positives, le nombre de cancers découverts… Le déroulement du parcours de dépistage est codifié et encadré par l’existence de cahiers des charges destinés aux radiologues et aux différentes structures de gestion. Lors d’un dépistage « positif » en première lecture, la conduite à tenir est fixée par le radiologue ayant détecté l’anomalie. Si celle-ci est détectée lors de la seconde lecture, c’est au radiologue deuxième lecteur d’intervenir : la patiente est alors invitée à réaliser des examens supplémentaires auprès de son cabinet de radiologie ou d’effectuer une surveillance rapprochée.

Les structures de gestion

Il existe 89 structures de gestion départementales et interdépartementales pour 99 départements. ARCANDE 79 (Association pour le Repérage des Cancers par dépistage en Deux-Sèvres) est le centre de gestion des Deux-Sèvres, fondé en 2003. Au niveau des Bouches-du-Rhône, il s’agit de l’association ARCADES. Chaque structure de gestion coordonne le parcours de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et du côlon au niveau local, selon un cahier des charges strict et permet de faire le lien entre la population à dépister et les professionnels de santé. La structure est placée sous la responsabilité d’un médecin coordonnateur.

Selon le Journal Officiel de 2006, les missions des structures de gestion regroupent :
– les relations avec les professionnels de santé concourant au dépistage et les personnes dépistées,
– la constitution et la mise à jour de la liste des radiologues agréés,
– la réception des clichés de mammographies et l’organisation de la seconde lecture,
– la transmission des résultats de la seconde lecture aux patientes et au médecin traitant,
– la gestion des fichiers des personnes dépistées : recueil auprès des organismes d’assurance maladie de la patientèle éligible au dépistage, régulièrement mise à jour, et gestion des lettres d’invitation,
– le recueil et la conservation des résultats d’examens réalisés,
– la remontée d’un rapport d’activité annuel avec les données statistiques à destination de l’INVS et des organismes de sécurité sociale,
– le retour d’informations statistiques individuelles et globales vers les professionnels de santé, permettant à chaque médecin d’évaluer sa pratique,
– la gestion optimale des moyens financiers avec un budget type annuel alloué,
– l’évaluation interne de la qualité du programme,
– l’information des professionnels de santé et la sensibilisation de la population au dépistage des cancers à travers des campagnes d’affichages et des manifestations locales.

Les mammographies

Selon l’INCa, plus de 22 millions de mammographies ont été réalisées au cours des 10 premières années du programme de dépistage, soit environ 2,45 millions de mammographies par an. Le dépistage par mammographie permet de détecter, avant tout symptôme, 90 % des cancers du sein. Le dépistage en série avec la mammographie est donc la méthode la plus efficace pour détecter les maladies au stade précoce et diminuer la mortalité. Deux technologies sont disponibles : la mammographie analogique et la mammographie numérique. Cette dernière est utilisée depuis 2008, suite à un arrêté paru au Journal Officiel. Selon un rapport de l’INCa de 2014, les taux de détection de cancers par technologie numérique sont, de manière statistiquement significative, supérieurs à ceux de la technologie l’analogique. Au cours de l’année 2014, 95 % des dépistages ont été réalisés avec la technologie numérique.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Dépistage organisé du cancer du sein en France
1.1. Définition
1.2. Historique
1.3. Généralité du dépistage
1.3.1. Les différents acteurs
1.3.2. Les mammographies
1.3.3. La classification des mammographies
1.3.4. En pratique
1.4. Risques et limites du dépistage
1.5. Épidémiologie
1.5.1. Les facteurs de risque
1.5.2. À l’international
1.5.3. Le taux de participation
2. ASALEE
2.1. Définition
2.2. Historique
2.3. Expériences à l’étranger
2.4. Organisation
2.4.1. Éligibilité
2.4.2. Financement
2.4.3. Les acteurs ASALEE
2.5. Objectifs
2.6. Dépistage organisé du cancer du sein et ASALEE
MÉTHODE
1. Objectif de l’étude
2. Type d’étude
3. Recherche bibliographique
4. Population de l’étude
5. Déroulement de l’étude
5.1.Recueil des données
5.2.Analyse statistique
RÉSULTATS
1. Recueil des données
2. Description de la population étudiée
2.1. Inclusions
2.2. Caractéristiques globales
2.2.1. Sexe
2.2.2. Âge
2.2.3. Lieu d’exercice
2.2.4. Milieu d’exercice
2.2.5. Type d’exercice
2.2.6. Maître de Stage Universitaire
2.2.7. Date d’entrée dans ASALEE
2.2.8. Patientèle éligible au dépistage organisé
2.3. Synthèse
3. Objectifs de l’étude
3.1.Objectif primaire
3.1.1. Population de l’objectif primaire
3.1.2. Résultats de l’objectif primaire
3.2.Objectifs secondaires
3.2.1. Objectif secondaire N°1
3.2.2. Objectif secondaire N°2
3.2.2.1. Population de l’objectif secondaire N°2
3.2.2.2. Résultats de l’objectif secondaire N°2
3.3.Synthèse des résultats
DISCUSSION
1. Contexte
1.1. Dépistage organisé du cancer du sein : forces et faiblesses
1.2. ASALEE : forces et faiblesses
2. Critique de la méthode
2.1. Intérêts et limites de l’étude
2.2. Choix des critères d’inclusion
2.3. Critique du recueil de données
2.4. Critique de l’analyse statistique
3. Résultats
3.1. Rappel des principaux résultats
3.2. Population étudiée
3.3. Objectif primaire
3.4. Objectifs secondaire N°1
3.5. Objectif secondaire N°2
4. Perspectives
4.1. Dépistage organisé du cancer du sein
4.2. ASALEE
4.3. ASALEE et dépistage organisé du cancer du sein
4.4. Perspectives de l’étude
CONCLUSION

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