Démystification de la spiruline

Démystification de la spiruline

Problématique et méthodologies

Malgré ses multiples utilités, la spiruline n’est encore très connue par la plupart des malgaches. Pour permettre sa démystification sociale, la première étape de notre travail consiste à consulter et évaluer les informations disponibles sur elle. Toutes les formes (version en papier et/ou numérique) des différents types de supports de diffusion ont été consultés : ouvrages, articles, actes des symposium, séminaire, colloques et ateliers, rapports des travaux de recherche, mémoires, thèses, guides, fiches techniques, reportage, etc., mais le plus rapide et l’énorme gisement d’informations prospecté a été la navigation sur Internet. Plus de 1.000 référentiels scientifiques couvrant les trente (30) dernières années de travaux recherche et d’actions de développement ont été recensés. Depuis 1994, ils ont été compilés en une base de données personnelle, mise à jour tous les six mois. Ils couvrent différents domaines aussi larges que l’agro-alimentaire, la santé, la pharmacie, l’écologique, la biotechnologie etc. La première stratégie de démystification que nous avons adoptée est la publication en malgache de la synthèse des informations sur la spiruline : découverte, caractéristiques générales, potentialités et valorisation à Madagascar et dans le monde. Cette action va favoriser l’ancrage et l’appropriation par les différentes couches sociales malgaches de l’utilité de la potentialité de la spiruline, donc d’une meilleure réception de nos futurs messages plus scientifiques.

Une autre action consiste à maximiser le partage et la diffusion de ses vertus : intégration dans le programme de formation et de recherches des étudiants ou des professionnels, participation aux différentes rencontres et manifestations sociales, formation des tradipraticiens, médiatisation, etc. Récemment, une nouvelle action essentielle est la mise en ligne, en malgache et en français, des apports de la spiruline sur l’alimentation et la santé humaine. Elle vise les internautes aussi bien nationaux qu’internationaux pour généraliser sa médiatisation, notamment auprès des scientifiques, entrepreneurs, acteurs, bailleurs et décideurs du Développement.

La spiruline est une algue bleu vert microscopique et spiralée qui se développe dans les eaux saumâtres et carbonatées comme les marais salants côtiers. Datée de 3 milliards d’années, elle figure parmi les rares fossiles vivants de notre planète. La cellule de spiruline mesure ¼ mm de long et 0,0009 à 0,025 mm de diamètre. Si elle était la nourriture traditionnelle fortifiante des Aztèques du Mexique et des Kanembous du Tchad, notamment pour les femmes enceintes, les études scientifiques approfondies sur ses souches n’ont commencé qu’en 1939 et sa production industrielle depuis seulement 1970. Actuellement, elle est exploitée dans les cinq continents du globe. Découverte par hasard par les enseignants chercheurs vietnamiens et de ceux de l’IHSM de Toliara en 1989, la spiruline malgache est actuellement produite à Toliara, à Morondava, à Antsirabe, à Mahajanga et au laboratoire. La spiruline est un Alicament, c’est-à-dire qu’elle est à la fois un aliment et un médicament. En effet, de nombreuses études ont montré les effets positifs de sa consommation sur la nutrition et/ou la santé humaine et animale, et son rôle écologique est actuellement mis en exergue. La spiruline est un produit naturel et exceptionnel qui nécessite une exploitation durable pour le bien-être de l’humanité. 

Les espèces de spiruline exploitables font partie du genre Spirulina, de la famille des Oscillatoriaceae et de la classe des Cyanophycceae. La spiruline est une algue bleue microscopique qui se développe naturellement par photosynthèse dans les lacs salés et alcalins des régions chaudes du globe. Elle est actuellement cultivée dans de grandes fermes artificielles ou naturelles améliorées comme en Amérique, en Inde, en Thaïlande, etc. Nourriture traditionnelle des Aztèques du Mexique et des Kanembous du Tchad, elle est considérée comme l’aliment le plus riche et complet de la planète. La spiruline attire de plus en plus l’attention des scientifiques et chaque jour, on en découvre davantage de qualités intéressantes pour l’alimentation et la santé humaines et animales. Elle apparaît comme une algue de l’espoir pour la sécurité alimentaire et le remède à certaines maladies qui touchent aussi bien les pays en voie de développement (sous-alimentation et/ou malnutrition) que les pays développés (mauvaise alimentation), ou encore aux maladies qui menacent actuellement l’humanité toute entière. 

Discussion 

La spiruline est un fossile vivant exceptionnel, vieux de 3,5 milliards d’années ; elle attire de plus en plus l’attention des scientifiques. De nombreuses études ont montré des effets positifs de sa consommation sur la santé humaine et animale). (BUCAILLE, 1990 ; DELPEUCH et al., 1975 ; MIAO, 1987; PROTEUS, 1975; SANTILLAN, 1974 ; SAUTIER et al., 1975 ; SESHADRI, 1993). Elle apparaît comme une algue de l’espoir qui aura un rôle de premier plan à jouer pour relever le défi alimentaire et pour servir de remède à certaines maladies qui touchent en particulier les pays en voie de développement (FOX, 2002).

Plusieurs auteurs ont rapporté ses valeurs thérapeutiques (RAZAFINDRAJAONA, 2010 c): l’effet de rajeunissement, les cures de désintoxication, des maladies de la peau (sécheresse, séborrhée, agressions et eczéma) et de l’intoxication par les métaux lourds, la fortification des phanères (peau, cheveux, ongles), le bronzage, le traitement de l’artériosclérose, de l’hypercholestérolémie, les leucoplasies (inflammations précancéreuses des muqueuses de la bouche), la stimulation et renforcement du système immunitaire, l’inhibition de la transmission mère-enfant du VIH, l’inhibition de l’infection des cellules T4-helper par le VIH, la prévention du cancer, la radioprotection, la complémentation alimentaire, les préparations sportives, les préparations aux examens scolaires, l’accompagnement de régimes amincissants ou amaigrissants, le traitement des retards de croissance de l’enfant et de l’adolescent, des maladies protéino-énergétiques, de la dénutrition, de la malnutrition, de la carence protéique, de la carence en vitamine A, des troubles de la vue, de l’anémie ferriprive, de l’anémie pernicieuse, de la fatigue générale, des états de stress, des spasmophilies, des douleurs diverses et courbatures, des jambes lourdes, des troubles de la sénescence, des troubles de la mémoire, des troubles de la digestion, des convalescences médicales, des convalescences chirurgicales, etc.

A Madagascar, elle a été découverte à Tuléar en 1989 par les enseignants chercheurs vietnamiens et de l’IHSM de Toliara, faisant ainsi l’objet de nombreuses études fondamentales et appliquées de valorisation (ERIKSSON, 2004 ; RAKOTONARIVONDRIANAIVO, 2002 ; RAKOTOZANDRINY, 2000 ; RAMAPIHERIKA, 1991, 2005 ; RAMAROSON, 2003 ; RASAMOELINA, 1999 ; RAVAONIRINA, 2002 ). Récemment, plusieurs chercheurs et scientifiques malgaches ont présenté, lors d’une colloque international sur la spiruline (Toliara, 2008), la valorisation de la souche malgache dans plusieurs domaines : la médecine, l’agro-alimentaire, la nutrition, l’identification, l’ingénierie, etc. (VICENTE, 2008).

Mise au point des techniques d’études et caractérisation de la spiruline 

Problématique et méthodologies 

De par sa taille microscopique, l’étude d’une seule cellule microbienne ne donne que des informations modiques sur la souche. Ainsi, les microbiologistes étudient et manipulent une culture pure constituée de millions, voire des milliards d’individus identiques. La phase préliminaire obligatoire à toute exploitation et identification des microorganismes est l’isolement suivi d’une purification et de la production d’une culture pure. Pour éviter toute éventuelle mutation génétique de notre souche, due à l’adaptation aux variations de la composition du milieu de culture, nous avons utilisé le milieu de culture naturel du lac d’Ankoronga du Dr RAMAPIHERIKA. En cas de besoins, cette composition a été ramenée à sa valeur optimale. La température, l’ensoleillement, la couleur du récipient, le pH et le volume de la culture ont été aussi maîtrisés pour reproduire les conditions naturelles de sa croissance. Etant donné que la spiruline est un microbe photosynthétique qui possède une variété de pigments assimilateurs de lumière, une tentative de maximisation de l’assimilation, donc de la croissance de la culture, a été entreprise. Il s’agit de faire varier les couleurs des cuvettes en plastiques, utilisées comme récipients de culture pour voir leur influence sur la multiplication de la culture de spiruline. Cinq couleurs ont été testées à cet effet : le bleu, le vert, le rouge, l’orange et le jaune. L’évolution de la culture a été déterminée par l’observation microscopique. La couleur bleue a donné une culture optimale, elle a été retenue pour la poursuite de l’expérimentation. Pour l’étude de l’influence de la pénétration de la lumière dans la culture, nous avons étudié deux paramètres : la profondeur de la culture (récipient rempli à ¼, ½, 2/3 et ¾) et le volume du récipient (0,5 l, 1,0 l, 2,0 l, 10,0 l et 20 l). La profondeur 2/3 a donné une culture optimale, quel que soit le volume de la culture ; elle a été retenue pour les autres études. D’un autre côté, une culture de spiruline est sujette, dans la nature, à la variation de la température ambiante du lac ou bassin de culture. Nous avons ainsi testé deux conditions de culture : à l’intérieur et à l’extérieur du laboratoire. La culture à l’extérieur du laboratoire est sujette à la variation naturelle de la température, tandis que celle de l’intérieur a été maintenue à 25°C. Le rythme de la phase lumineuse de la photosynthèse du jour et de la phase obscure de la nuit a été respecté, c’est-à-dire que les cultures ont été ensoleillées le jour et rangées au laboratoire la nuit. Pendant les week-ends, la survie au laboratoire a été assurée par un ensoleillement infiltré à travers les vitres et l’éclairement des lampes à néon du plafonnier.

L’intensité de l’ensoleillement a été appréciée de visu, puis à terme déterminée par un luxmètre. Quand l’ensoleillement a été jugé excessif, certaines cultures ont été mises à l’ombre pour confirmer ou éviter leur photolyse. L’évolution de la température a été suivie par un thermomètre portatif manuel, celle du pH et de la culture, respectivement, par un papier indicateur du pH et une observation microscopique. Nous avons pu ainsi suivre l’évolution de la culture en fonction de la variation naturelle l’ensoleillement des cultures à l’extérieur du laboratoire. Quatre techniques d’isolement ont été testées et comparées entre elles pour isoler et purifier la souche de spiruline de la culture naturelle de Toliara : épuisement en milieu liquide, isolement par phototactisme positif, séparation par centrifugation et captage en milieu semi-solide sélectif. La souche pure isolée a été ensuite identifiée et caractérisée par quatre critères : identification morphologique, coloration de GRAM, caractérisation de la reproduction et dosage des pigments assimilateurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- Contexte, problématique, but et objectifs du travail
II- Caractérisation de la spiruline de Madagascar (Spirulina platensis var toliarensis)
21- Introduction
22- Démystification de la spiruline
23- Mise au point des techniques d’études et caractérisation de la spiruline
24- Valeur nutritionnelle et toxicité de la spiruline de Madagascar
25- Conclusion partielle 1
III- Valorisation de la spiruline pour contribuer à la sécurité alimentaire à Madagascar
31- Introduction
32- Modélisation de la performance nutritionnelle de la spiruline de Madagascar
33- Utilisation de la spiruline pour l’optimisation de la production animale
34- Valorisation de la spiruline en alimentation humaine
35- Conclusion partielle 2
IV- Etude d’Aliments Spirulino-Complémentaires pour faciliter la sécurité alimentaire à Madagascar
41- Introduction
42- Promotion de la culture de riz et de la valorisation de l’igname
43- La promotion de la production du lait de vache et de chèvre
44- La promotion de la valorisation du lait de soja
45- La valorisation de la chanterelle
46- La valorisation des agrumes
47- Conclusion partielle 3
V- Conclusion générale
VI- Références bibliographiques, Webiographiques et Communicatives
61- Ouvrages
62- Webiographie
63- Communications internationales et nationales
PROJETS PÉDAGOGIQUES, DE RECHERCHES ET DÉVELOPPEMENT
CONCLUSION

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