Démarche de vérification de l’hypothèse

Démarche de vérification de l’hypothèse

Éléments de problématique

Il y a, dans ce traitement secondaire de la question du rapport entre éthique et mystique à partir de l’œuvre zundélienne, une situation herméneutique à prendre au sérieux. Cela importe d’autant plus que les études zundéliennes qui évoquent cette dimension herméneutique le font sans véritables considérations formelles ; un élémentaire état de la question sur la question du rapport entre éthique et mystique chez Maurice Zundel suffit à signaler cette carence quant au travail que ces études représentent chacune et dans l’ensemble. Il reste, d’ailleurs, que cette situation herméneutique me concerne, aussi bien, dans ma propre lecture de ces études et de l’œuvre zundélienne.L’élucidation de cette situation herméneutique ne peut que contribuer à préciser le sens même de la question du rapport entre éthique et mystique, chez Maurice Zundel incidemment. Je peux, dès lors, établir les paramètres généraux d’une problématique à cet égard :
Les études zundéliennes font état de deux tendances : l’une porte sur une certaine morale, dite chrétienne ; l’autre concerne des considérations plus vastes et globales, d’ordre anthropologique et spirituel. Quel est, au juste, l’objet de cette question du rapport entre éthique et mystique ? Quel intérêt.Dans mon processus personnel de recherche, j’avoue avoir d’abord saisi, avoir initialement pressenti cette situation herméneutique problématique comme une confusion d’ordre intellectuel et même existentiel en matière d’interprétation. Ce jugement portait sur ma propre tâche interprétative en même temps que sur le travail interprétatif que représentent les diverses études zundéliennes. Il s’agit, bien entendu, d’un jugement superficiel et injustifiable. J’en fais çà et là le rappel au cours de mon essai pour mieux m’en départir et, surtout, mieux dégager une manière formelle d’élucider ma situation de lecteur-interprète.y a-t-il à suivre l’une ou l’autre tendance, sachant d’ailleurs que les études tendent surtout à explorer la qualification de la morale chrétienne ?
En elles-mêmes comme dans l’ensemble qu’elles constituent, les études zundéliennes marquent ou non ces différentes tendances. Quel est alors rapport entre éthique et mystique ? Ce rapport est-il à formuler toujours pareillement, chez Maurice Zundel notamment ?
Les auteurs cherchent à interpréter fidèlement l’œuvre de Maurice Zundel, incidemment quant à la question du rapport entre éthique et mystique, mais ils le font en un éventail pour le moins large de perspectives et d’approches interprétatives. Qu’est-ce qui fait que toutes ces interprétations tiennent en elles-mêmes et les unes par rapport aux autres ? Qu’est-ce qui permet de justifier chacune pour elle-même, malgré leur diversité ? Quel est, seulement, le lieu de cette question du rapport entre éthique et mystique ?
Il convient de noter, en outre, à quel point ces seuls éléments d’une éventuelle problématique ont de quoi fournir matière à réflexion pour qui s’intéresse de près et de longue date à l’œuvre de Maurice Zundel. S’il est vrai que l’œuvre a un caractère non systématique, s’il est vrai qu’elle résiste à toute systématisation, alors il faut aussi se demander comment cela peut
C’est une donnée constante dans l’univers des études et des discussions libres autour de l’œuvre zundélienne. Deux auteurs ont particulièrement cherché à marquer cette caractéristique de l’œuvre
Incidemment, l’ensemble des qualificatifs couramment utilisés pour décrire Zundel lui-même (théologien, philosophe, poète, mystique…) servent souvent, dans les milieux zundéliens, à suggérer ce caractère non systématique de la pensée zundélienne.
Effectivement demeurer tel et de façon définitive. Est-ce que tenir l’œuvre zundélienne pour une œuvre d’interprétation non systématique garantit ipso facto une interprétation en conséquence de notre part ou, si l’on préfère, conforme à cette œuvre ? Ce caractère non systématique de l’œuvre zundélienne signifie-t-il un éclatement pur et simple de l’interprétation, à commencer par celle que chacun et chacune peut en donner ? Il me semble, à tout le moins, que cette problématique (sommaire) concernant la question même du rapport entre éthique et mystique chez Zundel peut devenir un test déterminant pour ce discours non systématique, qui reste difficile à situer dans l’univers actuel de la théologie. L’enjeu, en somme, c’est celui d’une interprétation à nouveaux frais, dans le discours zundélien comme en théologie, de ce que la foi chrétienne met en place en termes d’éthique et de mystique rapportées/unies l’une à l’autre.
Je compte donc les éléments suivants comme éléments principaux d’une problématique qui vise ma propre situation herméneutique devant l’œuvre de Maurice Zundel : (1) l’objet ainsi que (2) le lieu de cette question du (3) rapport entre éthique et mystique. Le sens (direction) général de ma recherche est ainsi donné et ma problématique, paramétrée.

Statut de la thèse et démarche méthodologique

La thèse que voici n’est pas structurée de manière tout à fait régulière et habituelle, il faut le dire. Je la conçois comme une véritable problématisation de mon propos, dans une démarche en conséquence.Mon élémentaire état de la question et ma problématique sommaire représentent déjà, en germe, la problématisation de mon propos. J’ai certes réalisé un état de la question assez complet et dressé une problématique assez claire. Leur valeur ne tient pas et ne doit surtout pas tenir à leur caractère d’examen exhaustif et définitif, qui permet et justifie déjà en lui-même la formulation d’une (hypo-)thèse précise, à prouver par la suite, et le choix d’une méthodologie, ensuite à appliquer. J’ai pris soin, au contraire, de présenter un état de la question qui reste fort élémentaire ainsi qu’une problématique qui demeure très sommaire. La raison en est que je les considère sérieusement comme de simples tremplins au moment d’un propos initial qui requiert d’être suffisamment balisé pour situer et orienter un lecteur éventuel. Je maintiens ainsi, formellement, au point de départ de ma recherche, qu’il y a encore beaucoup à décider, et à réfléchir, en termes d’hypothèse et de méthode de travail ; cela ne peut pas être sans incidence sur une certaine vue de la situation, d’ailleurs. Je marque donc le caractère provisoire d’un nécessaire état de la question et d’une non moins nécessaire problématique initiale.
Jusqu’à présent, j’ai mis en place une forme schématique d’hypothèse de travail
travers trois éléments (paramètres) d’une problématique qu’il reste à définir plus concrètement : (1) selon une qualification ou non de la morale, dite chrétienne ; (2) selon quelque condition d’interprétation ; (3) selon un certain rapport entre ce qui se trouve ainsi mis en cause à titre d’éthique puis de mystique. Tout ceci reste programmatique, bien entendu. Je m’en sers pour avertir du statut à accorder à cette thèse qui se déploie en une éminente problématique (problématisation) et la thèse se déploie ainsi parce que l’extension des termes « étique » et mystique » est elle-même tributaire des tensions ou des articluations qu’on reconnaît entre eux.
L’ensemble de ma démarche constituera, aussi bien, une problématisation de mon propos puisque je soumettrai le discours zundélien à plusieurs hypothèses de travail, en raison d’une difficulté récurrente à en donner une interprétation qui soit à la fois particulière et finale. C’est pourquoi (l’exercice de) ma thèse consiste, entre autres, à exposer un conflit manifeste et inévitable des interprétations, relativement à la question du rapport entre éthique et mystique dans l’œuvre zundélienne. Plus encore et par-dessus tout, l’exercice vise à rendre compte – formellement – de cette situation d’échec interprétatif, qui me conduit à engager successivement quatre tentatives d’interprétation correspondant respectivement aux quatre chapitres de cette étude. Quatre hypothèses de lecture et non pas une seule, à vérifier tour à tour parce mon entreprise porte précisément sur leur validation ou leur invalidation possible. Quatre hypothèses différentes, que je formulerai l’une après l’autre, compte tenu de l’échec relatif mais significatif d’une certaine (tentative d’)interprétation de l’œuvre zundélienne. Quatre hypothèses qui reprennent, bien entendu, ce que j’ai précédemment identifié comme paramètres de ma problématique et – ce qui revient au même – qui concrétisent, donnent corps, remplissent » la forme schématique d’une éventuelle (hypo-)thèse ; mais quatre hypothèses définies et inconciliables, relevant de paradigmes distincts.En somme, cette thèse se constitue, progressivement il est vrai, en une problématisation complète et radicale de mon propos. Elle montre comment et pourquoi j’élucide peu à peu, d’une tentative d’interprétation à une autre, ma situation de lecteur-interprète de l’œuvre zundélienne en même temps que la question du rapport entre éthique et mystique. C’est dire que j’approfondis en quelque sorte ma situation herméneutique, qui est celle d’un échec d’interprétation en vertu d’un conflit des interprétations de l’œuvre zundélienne, en réinvestissant autrement, d’un chapitre à l’autre de la thèse, cette question du rapport entre éthique et mystique. Et d’ailleurs, même l’issue finale de la thèse, avec la dernière tentative d’interprétation, ne représente qu’une manière rigoureuse et formelle de problématiser toujours le tout.Il y a danger de se méprendre sur le sens (direction) de cette thèse que je propose si on n’a pas constamment à l’esprit son statut d’essai herméneutique formel. Il faut dire que le style assez affirmatif de mes analyses et de mes réflexions, outre le style narratif de l’ensemble de ma démarche, risquent de contribuer directement à cette méprise. Sans doute, l’usage du conditionnel, comme mode d’expression, aurait continuellement mieux averti que je suis toujours en train de procéder à la validation d’hypothèses de travail. Je choisis néanmoins de conserver un style affirmatif parce que cela reflète bien l’impression nette qu’on a ou qu’on laisse toujours de trouver quelque chose en interprétant ; or, je découvre graduellement un enjeu herméneutique dans ce style d’écriture, qui manifeste une certaine positivité du geste interprétatif. Ce serait une erreur, par conséquent, que de comprendre au premier degré les énoncés que je fais puisque leur problématisation prend peu à peu tout la place dans cette thèse. Autrement dit, j’interroge d’abord tacitement puis de plus en plus clairement le statut de ces « trouvailles », exprimées sous forme d’énoncés plutôt affirmatifs ; j’en arrive, enfin, à pouvoir formaliser mieux mon acte d’écriture – tout autant que mon acte de lecture. Qu’il soit donc bien entendu que je cherche principalement à rendre compte d’une difficulté récurrente dans l’interprétation de l’œuvre de Maurice Zundel, relativement à la question du rapport entre éthique et mystique. Parce que je cherche à en rendre compte de manière formelle et que j’y parviens de plus en plus rigoureusement, mon écriture atteste, à prime abord, d’un style affirmatif et narratif qui requiert précisément d’être formalisé, c’est-à-dire à dépasser comme simple attestation si on veut en dégager (y comprendre) formellement l’acte d’écriture/lecture.
Le caractère plus ou moins régulier de cette thèse va de pair avec une démarche et une méthodologie adaptées à mon projet de recherche.
Ma façon de procéder au cours des quatre chapitres composant cette thèse demeurera sensiblement la même, chaque fois :
Tout d’abord, je définis une problématique particulière – je précise et délimite ma problématique initiale, si l’on préfère. À partir d’une reconnaissance élémentaire des contenus du discours zundélien, reconnaissance qui me suggère ou éveille chez moi une précompréhension générale de mon sujet, j’expose à grands traits cette précompréhension en définissant les termes d’éthique puis de mystique et en les situant dans un cadre global le plus limité possible (pour moi). Je peux ainsi formuler une hypothèse de travail qui reprend mes trois paramètres initiaux : une certaine
conception de la morale dite chrétienne18, un cadre interprétatif et un rapport possible entre les termes-clés toujours en cause.
Ensuite, je vérifie cette hypothèse par rapport au corpus zundélien sélectionné. J’examine si les termes auparavant définis d’éthique et de mystique correspondent un à un à ce dont parle Zundel, avant de considérer ce qu’il en est du rapport même entre ces termes chez Zundel. J’engage, par la suite, des analyses épistémologiques et méthodologiques, en guise de vérification de second ordre

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Table des matières

INTRODUCTION 
Élémentaire état de la question
Éléments de problématique
Statut de la thèse et démarche méthodologique
Corpus de lecture
CHAPITRE PREMIER MORALE ET MYSTIQUE 
Hypothèse : morale spécifique issue de la mystique
Démarche de vérification de l’hypothèse
1. Analyse des contenus 
Conclusions intérimaires
2. Analyse de l’organisation des contenus 
Conclusions intérimaires
3. Bilan herméneutique et critique
Établissement du savoir
Organisation du savoir
Du sens comme « interprétation » substantialiste, une et univoque du réel 76
Conclusions intérimaires
Conclusions intérimaires
Conclusions générales
CHAPITRE DEUXIÈME ÉTHIQUE ET SPIRITUALITÉ
Hypothèse : éthique implicitement déterminée par la spiritualité
Démarche de vérification de l’hypothèse
1. Analyse des contenus (formels) 
Conclusions intérimaires
2. Analyse de l’organisation des contenus (formels) 
Conclusions intérimaires
3. Bilan herméneutique et critique
Ordre nouménal et ordre phénoménal
Constitution du savoir
Organisation du savoir
Du sens comme interprétation formelle, commune et univoque du réel
Conclusions intérimaires
Conclusions intérimaires
Conclusions générales
CHAPITRE TROISIÈME ÉTHIQUES ET SPIRITUALITÉS
Hypothèse : une éthique surdéterminée par une spiritualité
Démarche de vérification de l’hypothèse
1. Analyse des contenus (formels)
Avènement et chemins spirituels
Témoignage spirituel original
Conclusions intérimaires
2. Analyse de l’organisation des contenus (formels) 
Conclusions intérimaires
3. Bilan herméneutique et critique
Conclusions intérimaires
Conclusions générales
CHAPITRE QUATRIÈME ÉTHIQUE ET MYSTIQUE
Hypothèse : de l’éthique comme du mystique
Démarche de vérification de l’hypothèse
1. Analyse de l’organisation formelle des contenus 
2. Bilan herméneutique-critique 
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE

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