Dégradation des terres en Afrique de l’ouest

Dégradation des terres en Afrique de l’ouest 

Définition de la dégradation des sols 

La plupart des sols africains sont issus du granite, résultant des millénaires d’altération superficielle par les agents atmosphériques, et contiennent intrinsèquement de faibles niveaux de nutriments des plantes (Bationo et al., 2006). Il existe de nombreuses définitions de la dégradation des terres, mais la plupart ne font essentiellement référence qu’à une perte de productivité de la terre (Blaikie et Brookfield, 1987). Pour les agronomes, la dégradation des sols est une baisse temporaire ou permanente de la productivité d’un sol. Et selon Blaikie et Brookfield (1987), la dégradation d’un sol dépend de type d’usage auquel il est prédestiné. En effet la dégradation des terres ne se limite pas uniquement aux changements constatés dans les conditions des terres, il convient également de vérifier qu’il existe un lien de cause à effet entre ces changements et un déclin de productivité des terres. Cela s’avère un peu compliquer car la productivité dépend aussi de nombreux facteurs autres que la qualité des terres (ex: pluviosité, main-d’œuvre et technologies) et de plus les changements dans les terres n’apportent pas toujours une baisse de productivité. Du fait de la nature interdépendante de la terre et de sa productivité, il est important de prendre en compte les variables multiples et complémentaires qui mesurent les propriétés de la terre (ex: sol, eau et végétation) en même temps que les indicateurs de productivité (Mazzucato et Niemeijer, 2000) pour définir la dégradation des terres. Ainsi les principaux types de dégradations de terres en Afrique de l’Ouest se résument comme suit l’érosion hydrique (56 %), l’érosion éolienne (28 %), la dégradation chimique (12 %), la dégradation physique (4 %) et la dégradation biologique. La dégradation du sol est causée par le surpâturage (35 %), la déforestation (30 %), les activités agricoles (27 %), la surexploitation de la végétation (7 %) et les activités industrielles (1 %) (Mazzucato et Niemeijer, 2000).

Dégradation physique des sols 

La forme la plus commune et la plus répandue de la dégradation physique du sol est l’érosion. L’érosion physique se manifeste par un transport des matériaux des couches superficielles du sol par l’eau. L’érosion affect 84% des sols dégradés. L’érosion est un processus naturelle qui se manifeste par le transport des matériaux des couches superficielles du sol par l’eau (érosion hydrique) et ou par le vent. L’une des principales causes de l’érosion hydrique est l’accroissement du ruissellement. Cette dernière est influencée par la pluviométrie, les activités humaines telles que les pratiques agricoles et la topographie des sols. La compaction est une forme de dégradation physique du sol qui se manifeste par une réduction exagérée de la porosité du sol. Elle réduit la colonisation du sol par les racines. D’ou une diminution de la résistance des cultures vis à vis de stress hydrique et une faible capacité de s’approvisionner en éléments minéraux du sol. Il faut aussi mentionner l’encroûtement superficiel du sol.

Dégradation chimique du sol

La dégradation chimique du sol se présente sous différentes formes en interaction les unes avec les autres. Les formes les plus rencontrées dans la littérature sont l’épuisement du sol en éléments nutritifs et l’acidification des sols. L’épuisement en éléments nutritifs des sols est causé par une exportation de ces éléments, à travers les cultures et les résidus des cultures sans aucune restitution compensatrice, la lixiviation et l’érosion. L’acidification du sol est due à l’utilisation excessive des produits phytosanitaires (des pesticides) ou des engrais chimiques.

Dégradation biologique 

Ce type de dégradation se manifeste par une baisse de la matière organique du sol, une diminution des micro-organismes et de la microfaune du sol, plus précisément les termites qui jouent un rôle important dans le recyclage de la matière organique et de la structuration du sol. Les causes de cette dégradation sont multiples. Il s’agit du déboisement, le surpâturage, l’agriculture itinérante, la mauvaise gestion des ressources en sol et eau, la pollution des sols par les produits phytosanitaires (pesticides, herbicides).

Causes de la dégradation des terres

La gestion durable de terres implique l’utilisation de cette terre par l’homme, et la capacité la cette terre à maintenir ses qualités. (Katyal et Vlek, 2000). Ainsi dans la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest la dégradation de sol a pour causes la surexploitation des ressources naturelles (7 %), la déforestation (30 %), le déséquilibre du bilan des matières organiques et minérales induit par les feux répétés, le surpâturage (35 %), le défrichement et les travaux culturaux non adaptés (27 %). Ce déséquilibre est encore accéléré par l’érosion (Roose, 1980; Breman et Uithol, 1986), l’industrie et l’urbanisation. La perte de terre chaque année due à l’érosion hydrique était de 25 milliards de tonnes de terre environ (FAO, 1996). Quarante (40) millions d’hectares de terre dans le monde sont touchés par la salinisation et la saturation en eau (FAO, 1996). Ce problème est l’une des principales contraintes pour une production agricole durable. A cet effet, les producteurs se voient dans la nécessité d’occuper les terres marginales ainsi que les terres dégradées pour la production agricole. Au Niger le problème de la fertilité du sol s’accentue et nécessite beaucoup d’attention. A part les causes naturelles et anthropiques sus mentionnées, la dégradation de sol est due aussi à un accroissement de la population qui conduit à une limitation des superficies cultivées. Suite à cette croissance démographique, la restauration de la fertilité des sols à travers les systèmes de jachères devient inefficace (Ssali et al., 1985). Ce qui contraint les cultivateurs à occuper les terres marginales (cas de la région de Tahoua et la région du Passoré au Burkina Faso (Fatondji, 2002).

Ampleur et enjeux de la dégradation 

La dégradation des terres agricoles est l’une des préoccupations majeures de la production agricole de nos jours et constitue un phénomène planétaire. La dégradation de terres constitue une véritable menace pour la sécurité alimentaire. La superficie de terres cultivées de l’espace CEDEAO est estimée à 55 millions d’hectare (CEDEAO, 2004) dont Il millions d’hectare sont déjà dégradées (11EA ,2005) soit 20% de la superficie totale. Cependant, par rapport aux sols des régions tempérées, les sols tropicaux sont particulièrement menacés, d’une part en raison de leur structure moins stable et d’autre part en raison du climat au quel ils sont exposés. La progression de la dégradation des sols favorise le changement climatique et constitue une menace pour l’alimentation de la population mondiale. La matière organique des sols constitue un réservoir important de dioxyde de carbone (C02) qui est un gaz à effet de serre. L’exploitation anarchique des sols détruit la matière orgapique du sol et contribue à la libération de C02. En même temps la diminution de la biomasse des sols entraîne une diminution du C02. Selon « Global Land Assessment of Dégradation (GLASOD) » (Oldeman et al., 1990),38% des terres cultivées à travers le monde ont subi une dégradation depuis les années 1950s ; en Afrique, la proportion de terre dégradée est estimée à 65% (Fatondji, 2002). On estime que 23% de l’ensemble des terres utilisables, souffrent de dégradation au point que leur productivité s’en trouve réduite. Il faut noter qu’à travers le monde, 305 millions d’hectares de sols étaient fortement dégradés voir extrêmement dégradés (9 millions d’hectares), dont plus de 5 millions en Afrique (Oldeman, Hakkeling et Sombroek, 1990).

Importance de la matière organique dans la récupération de terres dégradées

Dans la région Ouest de l’Afrique, l’amendement organique constitue la principale source d’éléments nutritifs pour une agriculture durable. Plusieurs travaux menées sur l’utilisation de la matière organique ont confirmées cela (Piéri, 1989; Sedego, 1993). La matière organique est apportée en vue d’optimiser la production des cultures. La gestion de la fertilité des sols à travers l’amendement organique dépend des facteurs pédoclimatiques comme la température, l’humidité, aération promoteur de l’activité biologique du sol. (Sanchez, 1976). Le fumier de bovin est une fumure organique riche en éléments nutritifs car elle assure une production agricole intensifiée et stable (pichot et al., 1981 ;Pieri ,1989). Des recherches faites sur un sol sableux dans le centre-nord du Sénégal (région à faible pluviosité) ont montré qu’un apport de 2 tonnes/ha du fumier de bovin pendant huit ans a augmenté le rendement de culture de façon très significative par rapport au rendement des terres non amendées (Ganry et al., 1994). Mais face à la faible disponibilité du fumier et au coût des engrais minéraux actuellement pas à la portée des paysans (Ganry et Badiane, 1998), il s’avère nécessaire de trouver des alternatives telle que certaines techniques de collecte d’eau de pluie (Zaï et Demi-lune) associée au fumier pouvant permettre une amélioration de la fertilité des terres de culture.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1. 1. Dégradation des terres en Afrique de l’ouest
1.1.1. Définition de la dégradation des sols
1.1.2 Causes de la dégradation des terres
1.1.3 Ampleur et enjeux de la dégradation
1.2. Importance de la matière organique dans la récupération de terres dégradées
1.3. Collecte des eaux de surface pour une utilisation efficiente
1.3.1. Différentes techniques de conservations des eaux et des sols
1.3.2 Zaï
1.4 Généralité sur le Mil
1.4.1. Origine et production du miL
1.4.2. Ecologie, botanique et caractéristiques du mil
1.4.3. Utilisation de l’eau par le mil
1A.4. Contraintes à la production du mil
1.5. Généralité sur le niébé
1.5. 1. Origine et domestication
1.5.2. Exigences écologiques, botaniques et caractéristiques
1.5.3. Production du Niébé
1.5.4. Contraintes à la production du niébé
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
2.1. Situation géographique du site d’étude
2.2. Climat
2.3. Température
2.4. Vent
2.5. Relief et Végétation
2.6. Population
CHAPITRE 3: MATERIELS ET METHODES
3. 1. Matériels
3.1.1. Caractéristiques des sols du site
3.1.2. Fertilisant utilisé
3.1.3. Matériel végétal utilisé et densité de semis
3.2. Méthodes
3.2.1. Dispositif expérimental
3.2.2. Conduite de l’essai
3.2.3. Collecte des données
3.2.3.1 Collecte des eaux de ruissellement et mesure d’humidité
3.2.3.2. Mesure du rendement et des composantes de rendement.
3.2.3.3. Caractérisation du sol
3.2.4. Traitement de données
CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Résultats
4.1.1. Distribution des pluies sur le site expérimentaL
4.1.2..Caractéristiques initiales de la parcelle expérimentale
4.1.3. Effet de traitements sur la production du mil
4.1.4. Effet de traitements sur la production du niébé
4.1.5. Effet des traitements sur la production du pois d’angole
4.1.7. Dynamique de l’eau dans les différentes techniques de collecte des eaux
4.1.8. Effet de traitements sur les pertes en terres dans les sédiments
4.2. Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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