Dégradation des rizières dans le département de bignona

La communauté rurale de Suelle se localise sur le plan géographique, entre 12°50 ; 13°55 de latitude nord et 16°15 ; 16°25 de longitude ouest. Sur le domaine administratif, elle est une des quatre communautés que compte l’arrondissement de Sindian, au nord de la Basse Casamance et plus précisément dans le département de Bignona, région de Ziguinchor. Elle est la plus petite parmi les quatre communautés rurales de l’arrondissement de Sindian (Sindian, Djibidione, Oulampane, Suelle) de part sa superficie 203,37km2, soit 14,60% de celle de l’arrondissement, et de part le nombre de village, soit 16 villages contre 28 à Sindian, 45 à Djibidione, et 34 à Oulampane. Elle est limitée au Nord par la communauté rurale de Djibidione, au Sud par l’arrondissement de Tendouck, à l’Est par la communauté rurale de Sindian et l’arrondissement de Tenghory et enfin à l’Ouest par l’arrondissement de Diouloulou. Son appartenance à la région de Ziguinchor ; au Sud du Sénégal, lui confère un climat aux caractères soudano guinéens, ayant une pluviométrie moyenne annuelle qui varie entre 1000mm et 1400mm, et des températures moyennes mensuelles supérieures à 24°c. La circulation atmosphérique est dominée par la mousson (vent humide) pendant l’hivernage entre le mois de Mai et d’Octobre et l’harmattan (vent chaud et sec) venu de l’intérieur du continent et dont le pouvoir déshydratant est atténué par un paysage floristique riche de la région. Le relief se caractérise dans l’ensemble par des basfonds et des plateaux. La végétation est faite de forêts semi claires sur le plateau et de palmeraie dans les bas-fonds. La faune à l’image de cette végétation, est riche de plusieurs variétés d’espèces aux marques du domaine sub-guinéen. Estimée à 6680 habitants en 2002, la population est en majorité diola et musulmane. L’agriculture constitue l’activité principale de la zone dont le riz le mil et l’arachide sont essentiellement les plantes de culture. Si la production agricole est la principale source de revenu, l’élevage par contre participe peu aux besoins des ménages malgré un cheptel riche de milliers de têtes (2214 têtes de bovins, 3104 têtes d’ovins en 2000). Ce trésor n’est exploité essentiellement que lors des cérémonies traditionnelles comme « Boucoute » qui est une grande cérémonie décennale d’initiation dans la société diola, à laquelle des centaines de bêtes sont abattues. La faiblesse du réseau routier sur une grande partie de la communauté rurale, l’insécurité qui prévaut depuis plusieurs années à cause de la crise politique casamançaise, enclavent une bonne partie de la communauté rurale. Cette situation a favorisé le développement des activités illégales, à l’image de la fraude d’origine gambienne et de la culture du cannabis au détriment d’autres plantes.

PROBLEMATIQUE 

Depuis plus de 50 ans, notre planète connaît de nombreuses calamités naturelles qui ont pour nom : pluies diluviennes, inondations, sécheresse etc. Pour donner une explication de ces phénomènes inhabituels, certains scientifiques soulignent un changement du climat terrestre. Par contre d’autres soutiennent le contraire et pensent que la terre avait connu une situation semblable. Le climat a-t-il changé ou plutôt c’est l’humanité qui est entrain de vivre un épisode inconnu du grand cycle climatologique ? La question suscite encore des débats au sein du monde scientifique. Mais quoiqu’il en soit l’augmentation de la température planétaire, estimée à +0,6°c, la réduction des étendues glacières et des couvertures neigeuses, l’élévation du niveau de la mer sont là les preuves irréfutables du réchauffement de notre planète. Selon le Troisième rapport d’évaluation du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (G .I.E.C.), « de nouvelles preuves plus solides indiquent que l’essentiel du réchauffement observé au cours des 50 dernières années est imputable aux activités humaines ». L’homme est en grande partie responsable des modifications du climat au plan mondial, régional et local.

Si l’on compare l’impact de ce changement climatique sur les différentes régions climatiques du monde, les zones désertiques comme le sub-Sahara, sensibles à la moindre modification, sont beaucoup plus désavantagées. Alors même les écosystèmes humides ; domaines rizicoles de la verte Casamance au Sud du Sénégal, se métamorphosent de plus en plus. La disparition de ces zones de cultures rizicoles, constitue un souci majeur dans cette région essentiellement agricole. La Casamance, à l’instar du reste de la région des rivières du Sud (zone allant de la Casamance en Guinée), a une tradition agricole basée sur la riziculture. La civilisation du riz est l’une des plus anciennes d’Afrique, datant bien avant l’arrivée des colons portugais au 15 ème siècle (selon Paul Pélissier 1958). Les conditions climatiques favorables à sa culture avec des productions largement supérieures aux besoins alimentaires ont permis à ces céréales de marquer leur empreinte dans la civilisation des Diolas en devenant la base de l’alimentation et des échanges commerciaux.

Facteurs généraux

La sous- région ouest africaine est essentiellement sous influence climatique de quatre centres d’action :
-l’anticyclone des Açores et la cellule saisonnière sahélo libyenne dans l’hémisphère Nord
-l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’hémisphère Sud
-et enfin les basses pressions équatoriales qui constituent la zone de rencontre de ces flux hémisphériques. L’interaction de ces centres aboutit à l’alternance de deux saisons d’inégale durée. De Novembre à Mai, prévaut la saison sèche par contre l’hivernage ; la plus courte saison, arrive au mois de Juin pour ne prendre fin qu’en Octobre. Deux masses d’air hygrométriquement différentes occupent la zone : l’alizé et la mousson. Il y existe deux types d’alizé :
-l’alizé continental saharien ou Harmattan dont ses origines de désert depuis la cellule libyenne apporte chaleur et poussière (brume)
-par contre l’alizé maritime, issu de l’anticyclone des Açores dans les îles Canaris, amène un peu de fraîcheur. Mais il a peu d’influence dans la communauté rurale de Suelle. Pendant l’été qui correspond au maximum du rayonnement solaire dans l’hémisphère Nord, la cellule saharienne devient dépressionnaire. Cette dépression attire l’alizé de Sainte-Hélène qui traverse l’Equateur et s’intègre dans l’hémisphère Nord où il devient mousson, et où la force de Coriolis lui imprime une direction ouest dominante. Sa traversée océanique, puis équatoriale lui donne un potentiel hygrométrique important de précipitations. Les pluies hors saison enregistrées entre Janvier et Décembre, sont l’avalanche d’une incursion d’air froid issu du pôle nord. Tous ces facteurs géographiques (zone intertropicale, et côtière, la planitude du relief) et aérologiques (centres d’action), ont abouti à un climat ouest africain propre à la zone. La connaissance de celui-ci passe par l’étude de ses différents éléments qui en sont les manifestations.

HYDROGRAPHIE

Le réseau hydrographique dans l’arrondissement de Sindian, est constitué essentiellement de trois affluents du fleuve Casamance : le Soungrougrou, les marigots de Baïla et de Bignona.

le Soungrougrou

C’est le plus grand affluent dans le département de Bignona avec 4700 km² de bassin versant (E. M. Ndiaye 1987).Ce cours d’eau constitue un trait d’union entre le département de Bignona, de Sédhiou et de Kolda. Il sert aussi de limite naturelle entre la Basse Casamance à l’Ouest et la Moyenne Casamance à l’Est. Dans son parcourt de 150km, des directions ouest (dans Bona), sud-ouest (dans Diacounda) et nord-sud (dans Marsassoum) sont respectivement suivies avant de se jeter dans le fleuve Casamance au niveau de Diao. Cet affluent draine la partie Est de l’arrondissement de Sindian plus précisément la communauté rurale d’Oulampane. En amont il présente un lit étroit et plusieurs ramifications dont celle de Diango, de Diacounda, de Bounkiling. Par contre il est large en aval à cause de la faiblesse de la pente dans cette partie.

le marigot de Baïla

Ce cours d’eau avec ses nombreuses ramifications ou rivières dont la plus part sont mortes, constitue l’essentiel du réseau hydrographique et du domaine rizicole dans la communauté rurale de Suelle (voir figure 5 : carte hydrographique de la communauté rurale de Suelle). Mais aussi la source d’alimentation en produits halieutiques pour la population. Il prend sa source au niveau de la frontière gambienne dans le village d’Alakounda. Pour avoir un déboucher sur le fleuve Casamance, le marigot a pu braver une distance longue de plus de 110km (Olivery 1984) jalonnés de méandres (70km de direction Nord-Est au Sud-Ouest, 35km du Nord-Ouest au SudEst) et mêler ses eaux à celles du marigot de Diouloulou au niveau du village de Thiobon. Son bassin versant est moins important (1634km² Dacosta 1984) par rapport à celui de Soungrougrou (4700km²). Il a un écoulement pérenne jusqu’à Djibidione. A partir de cette localité jusqu’à la source, l’écoulement connaît des ruptures et l’évacuation des eaux dans le lit n’est correctement assurée que durant l’hivernage. Les eaux pluviales remplissent le marigot à ce niveau et facilitent l’écoulement vers l’aval. De sa source jusqu’au marigot de Diouloulou le cours d’eau traverse respectivement les localités comme, Tounkara, Djibidione, Balandine, Katoudié, Djatang, Baïla, Karthiak. Il présente plusieurs ramifications comme celles de Biti Biti, de Suelle, de Djatang, de Katinong, de Caparang etc .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
Première partie : présentation de la zone d’étude
Chapitre 1- cadre physique
I : CLIMAT
II : RELIEF
III : HYDROGRAPHIE
IV : SOLS ET VEGETATION
Chapitre 2- étude humaine
I : PEUPLEMENT
II : DONNEES DEMOGRAPHIQUES
Chapitre 3- étude économique
I : AGRICULTURE
II : ELEVAGE
III : EXPLOITATION FORESTIERE
IV : PECHE
Deuxième partie : facteurs, manifestations et conséquences de la dégradation
Chapitre1- facteurs de dégradation
I : FACTEURS NATURELS
II : FACTEURS ANTHROPIQUES
Chapitre 2- manifestations de la dégradation
I : OBSERVATIONS SUR LE SOL
II : OBSERVATIONS SUR LA VEGETATION
III : EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT VUE PAR LA POPULATION
Chapitre 3- les conséquences de la dégradation
I : CONSEQUENCES ECOLOGIQUES
II : CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES
Troisième partie : Stratégies, impacts et contraintes de lutte contre la dégradation
Chapitre 1- les méthodes traditionnelles
I : LE PAYSAN ET SES REALISATIONS
II : L’INITIATIVE VILLAGEOISE ET SES REALISATIONS
Chapitre 2- les méthodes modernes
I : LES ACTIONS DE L’ETAT ET SES REALISATIONS
II : L’APPUI DES ONG ET SES REALISATIONS
Chapitre 3- les impacts et contraintes des stratégies
I : IMPACTS DES STRATEGIES DE LUTTE
II : CONTRAINTES DES STRATEGIES DE LUTTE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Annexe

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