Définitions et épidémiologie des maladies cardiovasculaires

Définitions et épidémiologie des maladies cardiovasculaires

Définitions et facteurs de risque

Les maladies cardiovasculaires correspondent à un ensemble de pathologies touchant le cœur et les vaisseaux de l’organisme. Elles regroupent différentes affections qui sont classées selon la manière dont elles touchent le cœur [1] :
• Les syndromes coronariens chroniques concernent les artères du cœur, la forme aiguë étant l’infarctus du myocarde ;
• Les maladies vasculaires périphériques touchent les artères en dehors du cœur, la forme étudiée ici est l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ;
• Les troubles du rythme cardiaque sont responsables d’un rythme cardiaque trop lent ou trop rapide et/ou irrégulier, il est question dans ce travail de la fibrillation atriale ;
• Les cardiopathies structurelles sont dues à des anomalies de la structure du cœur ;
• Et enfin l’insuffisance cardiaque, souvent la conséquence d’une de ces pathologies, survient lorsque le cœur a des difficultés à assurer un débit sanguin adapté aux besoins de l’organisme [1].

Nous parlerons ici de l’ensemble de ces pathologies et de leur prévention . Nous insisterons sur l’insuffisance cardiaque qui représente une entité particulière à cause de ses conséquences humaines, médicales, sociétales et économiques très importantes. Ces maladies sont la plupart du temps la conséquence d’une combinaison de plusieurs facteurs : les facteurs de risque cardiovasculaire, que l’on classe en deux catégories :
• Les facteurs non modifiables : l’âge, le sexe et les facteurs génétiques ;
• Les facteurs modifiables : le tabagisme, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’hypertension artérielle (HTA). On ajoute aussi aujourd’hui l’obésité et la sédentarité [2].

Épidémiologie des maladies cardiovasculaires en France et en région Sud

Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde (OMS; [3]) et chez les femmes Françaises, et la deuxième cause en France après les cancers, tout sexe confondu [4]. La situation épidémiologique en région Sud est décrite dans l’encadré n°1. Malgré la diminution de la mortalité liée à ces affections depuis 1980, elles sont la première cause d’années de vie perdues en France [4]. Aujourd’hui, ce sont de véritables pathologies chroniques responsables d’une augmentation du risque de comorbidités, de situations de dépendance et de précarité sociale, préjudiciables à la qualité de vie [5]. Parmi elles, l’insuffisance cardiaque touche 1,5 millions de patients, soit 2,3% de la population adulte en France [6] ; et cette prévalence devrait augmenter de 25% tous les 4 ans dans les années à venir [1]. Elle représente un enjeu de santé publique majeur par son fort retentissement sur la qualité de vie des patients ; mais aussi par son coût médico social élevé estimé à 1,6 milliards d’euros par an [1]. L’insuffisance cardiaque, mais également les autres maladies cardiovasculaires, constituent donc une lourde charge pour notre système de santé. Ce constat interpelle d’autant plus que, selon l’OMS, la grande majorité de ces affections est accessible à la prévention primaire pour diminuer leur incidence et la mortalité dont elles sont responsables ; et à la prévention secondaire et tertiaire pour améliorer la qualité de vie des patients. C’est la raison pour laquelle leurs parcours de soins intègrent un volet préventif .

Avancées et lacunes des prises en charge préventives des maladies cardiovasculaires

La prévention est au cœur du parcours de soins

Le parcours de soins de l’ensemble de ces affections et de leurs facteurs de risque est bien codifié par la HAS . Les éléments essentiels sont les suivants :
• La prévention des facteurs de risque cardiovasculaire ;
• Une prise en charge médicamenteuse adaptée à chaque patient et sa pathologie ;
• Un suivi médical régulier pour suivre l’évolution de la maladie et adapter les traitements ;
• La prescription d’activité physique et l’adoption de nouvelles habitudes alimentaires;
• Un soutien psychologique ;
• Des programmes d’éducation thérapeutique complémentaires.

Actuellement, l’accent est mis sur l’optimisation de la part non-pharmacologique du traitement. Cette approche préventive en santé s’est développée progressivement. Dans les années 1990, l’augmentation de l’obésité et les premières crises alimentaires ont permis de questionner l’influence de nos modes de vie sur notre santé. Naissent ensuite en 2001, les premières politiques publiques de prévention en santé avec le premier Programme National Nutrition Santé (PNNS). Il recommande une alimentation saine et équilibrée et promeut l’activité physique et la lutte contre la sédentarité [8].

Parallèlement, la prise en charge des maladies cardiovasculaires évolue également. Celle-ci jusqu’alors relativement verticale, commence à intégrer, d’une part les patients eux mêmes dans les décisions thérapeutiques, et d’autre part un volet préventif d’importance croissante avec les années. C’est le début des premiers essais d’éducation thérapeutique (ETP). Il s’agit de venir en aide à des patients souffrant d’une pathologie chronique pour qu’ils comprennent mieux la maladie et ses traitements, pour qu’ils participent activement aux soins, et pour les inciter à prendre en charge leur propre santé en y intégrant de nouvelles habitudes de vie [9]. Ces mesures deviennent des éléments clés pour améliorer la qualité de vie des patients.

Actuellement la prévention est au cœur des politiques publiques avec la mise en œuvre du 4ième PNNS (2019-2023 ; [10]), et aussi des prises en charges des maladies cardiovasculaires qui tendent vers l’intégration d’un nouveau mode de vie moins néfaste pour la santé. C’est cette approche préventive qui sera discutée dans ce travail, notamment les questions relatives à l’activité physique, l’alimentation et l’équilibre psychologique.

Un des enjeux est d’augmenter l’activité physique et de réduire la sédentarité

L’activité physique est définie comme « tout mouvement corporel produit par contraction des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique de repos » [11], et est décrite par plusieurs paramètres présentés dans l’encadré n°2.

Encadré n°2 : Définition de l’activité physique

Elle est caractérisée par 4 paramètres : la fréquence qui est la répétition de l’activité physique dans le temps ; l’intensité qui représente le niveau d’une activité ; le type d’activité physique qui correspond aux fonctions qu’elle sollicite ; et la durée d’une session [12].

Elle est classée en 5 catégories d’intensité : sédentaire, faible, modérée, élevée et très élevée . Cette intensité est exprimée par le « Metabolic Equivalent of Task » ou MET. C’est le rapport entre la dépense énergétique de l’activité et le métabolisme de base. L’échelle va de 0,9 MET (sommeil) à 18-20 MET (course à 18km/h).

On différencie plusieurs types d’activité physique  :
• Les activités développant l’aptitude cardio-respiratoire se traduisent par la capacité à maintenir des exercices prolongés continus ou intermittents. Elles sont évaluées sur l’évolution des variables physiologiques mesurées au cours d’épreuves fonctionnelles représentatives.
• Les activités développant les fonctions musculaires permettent le développement de deux qualités du muscle : la force musculaire, qui est définie comme la capacité à développer une tension contre une résistance, et l’endurance musculaire qui est la capacité d’un groupe de muscle à réaliser des contractions répétées dans le temps ou une contraction unique prolongée pendant 60 à 90 secondes.
• Les activités de souplesse se caractérisent par la capacité à assurer l’amplitude de déplacement la plus complète possible des segments osseux autour d’une articulation.
• Les activités d’équilibre permettent d’assurer le maintien de postures contre la gravité, en dynamique ou en statique. Son importance est donc fondamentale pour la réalisation de tous les mouvements de la vie quotidienne.

Les bénéfices de l’activité physique sont aujourd’hui confirmés par les études scientifiques et promus par les institutions en santé publique. Elle permet en prévention primaire une réduction de l’incidence des maladies cardiovasculaires [15 ; 16], et apparaît comme un soin complémentaire indispensable à la prise en charge de ces pathologies. Concernant l’insuffisance cardiaque chronique, la société Européenne de cardiologie préconise la prescription d’activité physique quotidienne avec le plus haut niveau de recommandation (classe 1) et de preuve (grade A) [17] car elle améliore les capacités fonctionnelles du cœur et le pronostic de la maladie [18 – 20].

Pour toutes ces raisons, il est recommandé de pratiquer une activité physique quotidienne, mais il est aussi indispensable de lutter contre la sédentarité. Cette dernière, mesurée par le temps passé devant un écran, est définie comme une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique inférieure à 1,6 MET6 en position assise ou allongée [21]. La sédentarité a des effets qui lui sont propres sur la santé, indépendamment du niveau d’activité physique [22 – 25], et ne correspond donc pas au manque d’activité physique [26 ; 27]. Cette notion laisse apparaître différents profils, par exemple, une personne peut avoir une quantité d’activité modérée tout en étant sédentaire [28]. Chez les malades cardiovasculaires, la sédentarité a aussi des effets négatifs sur leur santé, indépendamment du niveau d’activité physique [16 ; 23].

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Table des matières

I. INTRODUCTION
A. Définitions et épidémiologie des maladies cardiovasculaires
1. Définitions et facteurs de risque
2. Épidémiologie des maladies cardiovasculaires en France et en région Sud
B. Avancées et lacunes des prises en charge préventives des maladies cardiovasculaires
1. La prévention est au cœur du parcours de soins
2. Un des enjeux est d’augmenter l’activité physique et de réduire la sédentarité
3. La nutrition et la diététique accompagnent la prescription d’activité physique
4. La prise en charge psychique des patients souffrant de maladie cardiovasculaire
5. Le volet préventif du parcours de soins est encore perfectible
C. Les bienfaits des jardins en médecine : Histoire et preuves scientifiques
1. Les différentes fonctions des jardins au sein du monde médical
2. Les bienfaits de la relation Homme-nature : des récits au domaine scientifique
3. Les enquêtes sociologiques illustrent les avantages du jardinage sur la santé
4. Les expérimentations médicales confirment les bienfaits du jardin sur la santé
II. MATERIELS ET METHODES
A. « De la Terre à l’Artère » : un jardin thérapeutique comme support de prévention
1. Les objectifs de l’expérimentation
2. La conception du jardin thérapeutique
B. Protocole de la phase pilote « De La Terre à l’Artère »
1. Conception et réalisation du potager « éphémère »
2. Critères d’inclusion/d’exclusion et modalités de recrutement
3. Contenu et suivi des activités proposées aux patients
C. Étude qualitative de l’expérience vécue des participants au jardin thérapeutique
1. Participants à la recherche et modalités de recrutement
2. Collecte et analyse des données
3. Considérations éthiques et effets indésirables pour les patients
4. Gestion des données : Anonymisation – Conservations – Droits d’accès
III. RESULTATS ET DISCUSSION DE LA RECHERCHE QUALITATIVE
A. Le vécu de la maladie cardiovasculaire
1. Les symptômes physiques les plus fréquents sont l’asthénie et la dyspnée
2. Des états psychiques variés entre choc, acceptation de la maladie et dépression
3. La maladie cardiovasculaire impacte parfois la vie sociale des patients
4. Les freins à modifier les habitudes alimentaires
5. Des niveaux d’activité physique variés et des freins importants à la pratique
6. Les patients rapportent un sentiment d’abandon de la part du corps médical
B. Le jardin est un espace naturel riche de métaphores aux effets psychiques positifs
1. La rencontre avec la nature est perçue comme une connexion importante
2. L’expérience poly-sensorielle de la rencontre avec le jardin
3. Le jardin est un enclos riche de significations émotionnelles
4. La rencontre avec la nature aurait un effet psychique positif
C. Jardiner a de multiples effets positifs pour les patients
1. Jardiner est perçu comme une activité physique douce et non traumatisante
2. Jardiner et faire l’expérience de prendre soin de son environnement naturel
3. Cultiver est une manière de renforcer l’estime de soi
4. Jardiner et se questionner sur son alimentation
D. Le jardin entre parenthèse de plaisir et reconstruction du quotidien
1. L’instant au jardin est vécu comme une parenthèse de plaisir
2. L’expérience du jardin peut permettre une réflexion sur l’existence
3. Participer au jardin thérapeutique est une manière de réorganiser son quotidien
4. S’engager dans un projet associatif : source de motivation et de confiance en soi
E. La rencontre avec autrui : pilier essentiel au jardin thérapeutique
1. La proposition de la part du corps médical est vue comme une « main tendue »
2. Le jardin thérapeutique permet une nouvelle relation soigné-soignant
3. L’élément clé du jardin thérapeutique est la relation avec les autres patients
IV. DISCUSSION GENERALE ET PERSPECTIVES
A. Apports des résultats de la recherche à la compréhension de l’expérimentation
1. Le jardin thérapeutique serait un bon support pour faire de la prévention
2. Les facteurs intra- et interindividuels aux changements de comportement
3. Les facteurs organisationnels aux changements de comportement
B. Validité de la recherche qualitative et de la phase pilote de l’expérimentation
1. Les forces et les faiblesses de l’enquête qualitative
2. Les forces et les faiblesses de la phase pilote de l’expérimentation
C. Perspectives de l’expérimentation « De La Terre à l’Artère » pour 2022
1. Un nouveau cadre d’expérimentation
2. Les nouvelles modalités de l’évaluation
3. L’expérimentation dans le parcours de soins des patients
V. CONCLUSION

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