Definition et etat de degradation des ressources en sol

Définition et état de dégradation des ressources en sol

Définition et concept de dégradation des sols

Un sol dégradé est un sol qui est passé à travers un ou plusieurs seuils d’irréversibilité.A ce stade, le sol ne peut plus assurer une ou plusieurs de ses fonctions. D’un point de vue agricole, la dégradation d’un sol se traduit par la perte de sa productivité actuelle ou potentielle. MULDERS et WIERSUM (1995) cité par ZOMBRE et al., (2003) définissent la dégradation comme étant un processus multidimensionnel induit à la fois par des phénomènes naturels et humains, qui réduit l’actuelle et/ou la future capacité de la terre à fournir des produits utiles, provenant de systèmes spécifiques d’utilisation des terres. Comme le souligne BOUSQUET (1997), cette définition traduit la dégradation en termes de baisse des capacités de production et non d’altération des caractéristiques des sols. En effet, la dégradation est un processus complexe, résultant de l’enchaînement dans le temps et l’espace de divers processus de détérioration, cette dernière pouvant être physique, chimique ou biologique.

Formes de dégradation des sols

La dégradation des sols résultant de plusieurs facteurs qui interagissent, peut se produire sous des formes diverses. Elle peut être physique, chimique ou biologique. La dégradation physique (encroûtement) et chimique (appauvrissement du sol en éléments minéraux) sont de loin les plus importants au Sahel (AMBOUTA et al., 1996).

Dégradation physique des sols
Elle se manifeste par la compaction, l’encroûtement superficiel et la squelettisation par l’érosion. Le terme encroûtement des sols renvoie aux processus de formation et aux conséquences d’une fine couche à la surface du sol qui réduit la porosité et augmente la résistance à la pénétration de l’eau dans le sol. Cette couche dite croûte réduit grandement l’infiltration et donc augmente le ruissellement et les risques d’érosion en rigole ou en ravine. De plus, les croûtes empêchent fortement la levée de graines. AMBOUTA et al., (1996) affirme que perte de fertilité et encroûtement des sols sont deux phénomènes délicats auxquels se trouve confronté le producteur agricole sahélien. C’est une conséquence de la dégradation des terres. La dégradation de la structure de surface provient de facteurs complexes, climatiques, édaphiques et humains. Les facteurs prédominants sont:
– le faible taux de matière organique des sols résultant des températures très fortes et de la mise en culture;
– l’impact et la forte battance des gouttes de pluie lors des averses torrentielles;
– la mauvaise structure de surface des sols cultivés;
la destruction importante de la couverture végétale qUI protège la surface du sol de l’agressivité des grosses averses. Le décapage des horizons supérieurs fertiles par l’érosion hydrique ou éolienne reste la principale forme de la dégradation physique.

Dégradation chimique des sols

Elle correspond à une altération des propriétés chimiques du sol, conséquences des systèmes de production inadéquats et de lessivage des éléments dans le sol. Les systèmes de culture sans apport convenable de fertilisants (fumier, compost etc.), avec un raccourcissement ou une absence de la période de jachère, sont des facteurs favorisant la dégradation chimique des sols. Il y a diminution des réserves de nutriments, lixiviation ou perte de matière organique par accélération de la minéralisation. Les dispositifs de longue durée mis en place par l’INERA à Saria et à Farakoba, ont montré que l’acidification des sols s’accompagne d’une augmentation des teneurs en aluminium échangeable du sol avec comme conséquences des phénomènes de toxicité et la réduction de la production. L’appauvrissement du sol en éléments minéraux avec ses corollaires (baisse de rendement) est une grande préoccupation dans les régions sahéliennes. La cause fondamentale provient généralement des systèmes de culture sans mesure de précautions (agriculture itinérante sur brûlis, exportation de tous les résidus de récoltes, etc.).

Dégradation biologique des sols

Elle résulte d’une baisse de l’activité biologique du sol, laquelle activité est entretenue par la présence de divers êtres vivants (micro, méso et macrofaune). Ces êtres vivants améliorent la structure du sol, enrichissent la biomasse et parfois permettent la fixation d’azote atmosphérique par les plantes. De ce fait, l’activité biologique reste une composante essentielle de la fertilité du sol. Elle y intervient en agissant d’une part sur le stock d’éléments minéraux assimilables, obtenus par minéralisation de la matière organique et d’autre part sur la structure du sol. La dégradation biologique d’un sol est la conséquence d’une rupture de l’équilibre dynamique des êtres vivants dans un écosystème. Cette rupture intervient suite à une modification des caractéristiques de l’écosystème.

Ampleur et enjeux du phénomène de dégradation des sols

La dégradation des sols est un phénomène planétaire. Cependant, par rapport aux sols des régions tempérées, les sols tropicaux sont particulièrement menacés, d’une part en raison de leur structure moins stable et d’autre part en raison du climat auquel ils sont exposés. La progression de la dégradation des sols ne menace pas seulement l’alimentation de la population mondiale, mais elle favorise également les changements climatiques au niveau du globe. La matière organique des sols constitue un réservoir important de dioxyde de carbone (CO2) qui est un gaz à effet de serre. L’exploitation anarchique des sols détruit la matière organique et contribue à la libération de CO2. En même temps la diminution de la biomasse des sols entraîne une diminution du CO2 lié. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, 2000), Les activités humaines ont dégradé environ deux milliards d’hectares de sol, soit 15 % de la surface émergée du globe (plus que la superficie combinée des États-Unis et du Mexique).

Dégradation des sols au Burkina Faso

Sur les 274 200 km² que couvre le Burkina Faso, on estime à 89 000 km² , la superficie des terres arables. D’après les investigations de KESSLER et GEERLING, (1994) cité par ZOMBRE et al., (2003), les ressources naturelles sont en forte régression au Burkina Faso, même dans les régions sous exploitées. La dégradation constante à laquelle sont soumises les ressources naturelles du Burkina Faso, est selon le CNLD (1989), née des phénomènes de sécheresse qu’a connue le pays dans les années 1970 et d’une mauvaise gestion des ressources naturelles, en particulier les ressources en sol, en eau et la végétation naturelle. Une étude menée par KAMBOU et al., (1994)) estime que 24% de la superficie du Burkina Faso est dégradée. Les zones les plus dégradées sont le Centre Sud, le plateau central et le Nord du pays.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 DEFINITION ET ETAT DE DEGRADATION DES RESSOURCES EN SOL
1.1.1 Définition et concept de dégradation des sols
1.1.2 Formes de dégradation des sols
1.1.2.1 Dégradation physique des sols
1.1.2.2 Dégradation chimique des sols
1.1.2.3 Dégradation biologique des sols
1.1.3 Ampleur et enjeux du phénomène de dégradation des sols
1.1.4 Dégradation des sols au Burkina Faso
1.1.5 Dégradation des sols dans le Passoré
1.2 TECHNIQUES DE REHABILITATION DES SOLS DEGRADES
1.2.1 Système zaï
1.2.2 Technique
1.2.3. Avantages
1.2.4 Contraintes et limites
1.2.5. Amélioration du zaï
1.3 IMPORTANCE DE L’AZOTE DANS LA NUTRITION DES PLANTES
1.3.1 Principales sources d’azote
1.3.11 Sol
1.3.1.2 Amendements organiques
1.3.1.3 Engrais minéraux
1.3.1.4 Légumineuses etflXation symbiotique de l·azote
lA IMPORTANCE DU SORGHO ET DU NIEBE
1.4.1 Sorgho
1.4.2 Niébé
1.5 DEFINITION, CONCEPT DE VULGARISATION AGRICOLE ET ENJEUX D’ADOPTION DU ZAÏ-NIEBE
1.5.1 Définition et concept de vulgarisation agricole
1.5.2 Enjeux d’adoption du zaï-niébé
CHAPITRE II: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1 ZONE D’ETUDE
2.1.1 Généralités
2.1.2 Géologie et géomorphologie
2.1.3 Sols
2.1.4 Données climatiques
2.1.5 Végétation
2.1.6 Population et activités principales
CHAPITRE III: MATERIEL ET METHODE D’ETUDE
3.1 MATERIEL
3.1.1 Sol
3.1.2 Fertilisants
3.1.3 Matériel végétal
3.2 METHODES
3.2.1 DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX
3.2.1.1 Essai au champ
3.2.1.2 Essai en vase de végétation
3.2.2 Description et caractérisation des sols
3.2.3 Prélèvement des échantillons
3.2.4 Préparation des échantillons
3.2.5 Analyses physiques, chimiques et biologiques
3.2.6- Mesure de la capacité au champ
3.2.7- Mesure de rendements de l’essai au champ
3.2.8 Enquêtes
3.2.9 Analyses des données
CHAPITRE IV: RESULTATS ET DISCUSSIONS
4.1 CARACTERISATION MORPHOLOGIQUE DES SOLS DU SITE
4.2 EFFETS DES TRAITEMENTS SUR LES PARAMETRES PHYSIQUES DU SOL
4.2.1 Taux de terre fine
4.2.2 Granulométrie
4.2.3 Discussion
4.3 EFFET DES TRAITEMENTS SUR LES PARAMETRES CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DU SOL.
4.3.1 Effet sur le carbone
4.3.2 Effet sur l’azote
4.3.3 Effet sur le rapport C/N.
4.3.4 Résultats discutés des campagnes 2006-2007 et 2007-2008
4.3.5 Effet sur la nodulation du niébé
4.3.6 Effet sur le pH eau
4.3.7 Effet sur le dégagement de CO2
4.3.8 Discussion
4.4 EFFET DES TRAITEMENTS SUR LA PRODUCTION DE BIOMASSE VEGETALE
4.4.1 Rendements de sorgho
4.4.2 Rendements du niébé
4.4.3 La matière sèche produite (MS) en vase de végétation
4.4.3 Discussion
4.5 RESULTATS D’ENQUETES
4.5.1 Contraintes du zaï niébé selon les producteurs
4.5.2 Les avantages du zaï-niébé selon les producteurs
4.5.3 Discussion
4.6 DISCUSSION GENERALE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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