Définition d’indicateurs de gestion durable des ressources sylvo pastorales au Ferlo

Au Sahel, les ressources naturelles jouent un rôle essentiel dans le développement des pays ; elles contribuent à l’apport de protéines, de minéraux et de vitamines indispensables à l’équilibre alimentaire des hommes et des animaux, à fournir divers autres services (énergie domestique, bois de service, plantes médicinales). Elles contribuent aussi, à l’accroissement de la productivité des terres et au maintien de l’équilibre des écosystèmes.

La gestion rationnelle des écosystèmes sahéliens afin d’en assurer la durabilité devient un leitmotiv indispensable. Depuis plusieurs décennies ces milieux subissent de fortes perturbations liées d’une part à l’aridité caractérisée par une longue saison sèche, une forte évaporation, de faibles précipitations et de leur forte variabilité spatio-temporelle (Le Houérou, 1989) et d’autre part à une démographie galopante qui a accru la pression. En zone pastorale, nous avons assisté au développement du front agricole venu du bassin arachidier.

En outre, la réduction des aires pâturables, l’augmentation du bétail et la saturation de l’espace ont considérablement accru la pression sur les ressources fourragères accentuant ainsi leur dégradation et la diminution (quantité et qualité) de la biomasse disponible pour les troupeaux (Yung & Bosc, 1992) Par ailleurs, il est apparu que les techniques actuelles d’exploitation, caractérisées par une consommation d’espace sont en partie responsables de la dégradation du milieu. Cela a entraîné la régression du couvert végétal, l’augmentation des phénomènes érosifs, la faible capacité de rétention des sols et la baisse de la fertilité (Grouzis & Albergel, 1991). Les systèmes traditionnels de gestion des ressources ne peuvent plus faire faire face efficacement à ces situations nouvelles : les rotations des jachères deviennent de plus en plus courtes, les sols sont de moins en moins fertiles, les défrichements pour l’agriculture s’accélèrent, le surpâturage se développe, tandis que les besoins en bois de feu sont de plus en plus importants (Bellefontaine & al, 1997). Les feux de brousse constituent également un problème environnemental de grande ampleur dans la zone sylvo-pastorale du Ferlo. Ces feux entraînent des pertes de matières organiques, une destruction des arbres et une perte d’eau par l’évaporation causée par l’élimination du couvert des herbes mortes (Baumer, 1997).

LE MILIEU ACTUEL

LE FERLO 

Situé dans la partie nord du Sénégal, le Ferlo souvent assimilé à « zone sylvo-pastorale » (figure 1), correspond à une vaste région comprise à l’intérieur de la boucle du fleuve Sénégal, à l’est et au sud-est du lac de Guiers (Touré, 1997). Cependant, la définition par l’administration coloniale de la zone sylvo-pastorale dans les années cinquante faisait étendre le Ferlo plus au sud, à la limite de l’axe Mbacké-Tambacounda.

Sur le plan administratif, le Ferlo est à cheval sur les régions de Diourbel, Saint-Louis, Tambacouda et Louga. La densité est de 3 habitants au Km², avec un taux d’accroissement de la population de l’ordre de 0,9% depuis 60 ans. C’est l’un des plus faibles, sinon le plus faible du sahel (Barral et al, 1983). Depuis toujours, les systèmes de production du Ferlo combinent trois activités économiques principales : l’élevage, l’agriculture et la cueillette (Touré, 1997).

LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU SITE D’ÉTUDE 

La Communauté Rurale de Vélingara-Ferlo qui est notre site d’étude est localisée dans la partie septentrionale du Sénégal entre la latitude 15,88° N et la longitude 15,25° W (figure 2). Elle appartient à la zone sylvo-pastorale du Ferlo. Sur le plan administratif, la communauté rurale de Vélingara-Ferlo qui s’étend sur 2611,7 km² appartient au Chef-lieu d’arrondissement du même nom, au département de Ranérou-Ferlo et à la région de Matam.

La Communauté Rurale de Vélingara est limitée au nord par la Communauté rurale de Barkédji (département de Linguère), au sud par les communautés rurales de Ribot Escale et de Koutiaba (département de Kaffrine), à l’ouest par la Communauté rurale de Thiel (département de Linguère) et à l’est par la Communauté rurale de Ouadalaye (département de Ranérou). La superficie habitée est estimée à 20 km² soit 7,6% du territoire. La superficie des réserves sylvopastorales et forêts classées est de 1527 km² soit un taux de classement de 52,4% (SAFEFOD, 2004).

CARACTÉRISTIQUES CLIMATIQUES

PLUVIOMÉTRIE ET TEMPERATURE

La Communauté Rurale de Vélingara-Ferlo est située dans la zone sahélo soudanienne entre les isohyètes 400 mm au nord et 600 mm au Sud. Le climat est de type tropical sec caractérisé par des pluies qui s’étendent de juin à octobre, permettant de distinguer classiquement dans l’année deux périodes : une saison sèche (P<0,35 ETP) de 7 à 9 mois (octobre à mai) et une saison des pluies (P≥ 0,35 ETP) de 3 à 5 mois. Ces pluies sont concentrées en juillet, août et septembre. Les données pluviométriques de la station de référence de Velingara-Ferlo montre que la moyenne des précipitations sur 55 années (1951-2006) est de 495 mm. Août est le mois le plus pluvieux suivi de septembre et de juillet. Les mois de juin et d’octobre reçoivent moins de 10% du total annuel des précipitations. Les valeurs moyennes des températures minimales et maximales mensuelles sont respectivement de 17,2°C (décembre) et 35°C (mai) tandis que la valeur des températures moyennes annuelles est de 29,9°C. Ainsi, un mois qui a enregistré une pluviométrie inférieure ou égale à 59,8 mm est considéré comme sec dans le contexte climatique de Vélingara. Les données pluviométriques de l’année 2006 ont permis de tracer le diagramme ombrothermique de la zone de Vélingara-Ferlo. La lecture de ce diagramme montre que les mois de juillet, août et septembre sont pluvieux car P>2T.

Pour analyser les tendances évolutives de la pluviométrie de 1951 à 2006 à Vélingara-Ferlo, nous avons appliqué à la série chronologique la méthode de la différence normalisée (Katz et Glantz, 1986) et celle de la moyenne mobile pondérée (Olivry, 1983 ; Albergel et al., 1985 ; Grouzis et al., 1989). Les résultats consignés sur la figure 4 (a) et (b) indiquent une variabilité interannuelle de la quantité de pluies et font apparaître une nette concordance entre les deux méthodes qui permettent de distinguer deux périodes relativement bien distinctes. La première s’étend du début des observations (1951) jusqu’en 1968 et se caractérise par une succession d’années exédentaires avec des quantités de pluies supérieures à la moyenne. La deuxième qui s’étend de 1970 en 2006 est caractérisée par une fréquence élevée d’années déficitaires.

LE CALENDRIER PEUL

Les populations du Ferlo ont établi un calendrier climatique dans lequel elles reconnaissent cinq saisons. Ces saisons sont définies en fonction de la disponibilité de l’eau, de la température, et de la phénologie des arbres et de l’herbage (Naegele, 1971).
• Dabundé : c’est la saison sèche fraîche qui dure trois mois (mi novembre – février). Elle est caractérisée par l’influence des alizés maritime et continental venant du nord et qui balaient les régions littorales et de l’intérieur. Cette saison correspond à la période des grandes migrations du Ferlo vers le Walo et le Bassin arachidier où les animaux pâturent les résidus de récolte dans les champs (Diémé, 2002).
• Ceedu : C’est la saison sèche chaude entre mars et avril. Les flux d’alizé dominent et la chaleur s’accentue durant cette période (Diémé, 2002).
• Setselle ou Demminaare qui correspond à la saison pré-pluvieuse en mai-juin. C’est la période de retour des transhumants au Ferlo.
• Ndunggu qui correspond à la saison des pluies, de juin à octobre. Les pluies alimentent les mares qui sont les points privilégiés d’abreuvement du bétail à cette période de l’année.
• Kaulé : C’est la saison post pluvieuse de la mi octobre à la mi-novembre. Elle correspond à la périodes des vaches grasses qui trouvent suffisamment de fourrage et d’eau dans les grandes mares encore pourvues d’eau.

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre Ier : LE MILIEU ACTUEL
1.1- LE FERLO
1.2- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU SITE D’ÉTUDE
1.3- CARACTÉRISTIQUES CLIMATIQUES
1.3.1- PLUVIOMÉTRIE ET TEMPERATURE
1.3.2- LE CALENDRIER PEUL
1.3.3- LES VENTS
1.3.4- L’HUMIDITÉ RELATIVE ET L’ÉVAPORATION
1.4- CARACTÉRISTIQUES GÉOLOGIQUES ET MORPHO-PÉDOLOGIQUES
1.4.1- GÉOLOGIE
1.4.2- GÉOMORPHOLOGIE
1.4.3- SOLS
1.5- HYDROGRAPHIE
1.5.1- LES NAPPES SOUTERRAINES
1.5.1.1- La nappe du Maæstrichtien
1.5.1.2- La nappe Continental Terminal
1.5.2- LES EAUX SUPERFICIELLES
1.5.2.1- Les vallées
1.5.2.2- les mares
1.6- LA VEGETATION
Chapitre 2 : LES HOMMES ET LEURS ACTIVITÉS
2.1- CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES
2.2- LES ACTIVITÉS
2.2.1- L’ÉLEVAGE
2.2.1.1- L’élevage sédentaire
2.2.1.2- L’élevage transhumant
2.2.2- L’AGRICULTURE
2.2.3- LES ACTIVITÉS FORESTIÈRES
2.3- GESTION DE L’ESPACE PASTORAL ET DYNAMIQUE FONCIÈRE
Chapitre 3 : LE CHOIX DES INDICATEURS
3.1- LE CONCEPT D’INDICATEUR ET DE DURABILITÉ
3.1.1- HISTORIQUE ET DÉFINITION
3.1.1.1- Historique
3.1.1.2- Définition du concept d’indicateur
3.1.1.3- Définition de la Gestion Durable
3.1.2- APPORT DES DIFFERENTS PROCESSUS D’ELABORATION
3.1.2.1- Similitudes ou différences
3.1.2.2- Niveau d’application
3.1.2.3- Structure hiérarchique
3.1.3- TYPOLOGIE DES INDICATEURS
3.1.3.1- Indicateurs qualitatifs et indicateurs quantitatifs
3.1.3.2- Le modèle PER de l’OCDE
3.1.3.3- Le modèle DPSIR
3.1.3.4- Indicateurs de gestion durable des forêts
3.1.4- QUALITE D’UN INDICATEUR
3.2- CONTEXTUALISATION DE LA NOTION DES C & I
3.2.1- PROCESSUS DE NAIROBI
3.2.2- PROPOSITION DE CRITÈRES ET INDICATEURS DE GESTION DURABLE AU FERLO
CONCLUSION

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