DEFINITION DE LA METRITE CHRONIQUE

DEFINITION DE LA METRITE CHRONIQUE

Réduction de la taille du tractus génital

Après la parturition, le volume et le poids de l’utérus subissent une réduction très rapide suivant une courbe logarithmique (figure 2). Au vêlage, l’utérus est un grand sac mou de près d’un mètre de long sur 40 cm de large. Son poids et son volume sont diminués de moitié en sept et dix jours respectivement (Badinand, 1981). La masse de l’utérus se réduit de façon plus rapide que sa taille. Ceci s’expliquerait par la diminution de la circulation sanguine (Guilbault et al., 1984). Les cornes, d’un poids de 10 kg au vêlage, ne pèsent plus que 8 kg au 3ème jour, 1,5 kg au 14ème jour et 0,8 kg au 25ème jour (tableau 1). La régression des deux cornes est comparable. Toutefois, celle précédemment gravide reste parfois plus large que la non gravide, et ce, jusqu’à la gestation prochaine.

C’est entre les 10ème et 14ème jours post-partum que la réduction de l’utérus est la plus importante. Vers la fin de cette période, la longueur, le diamètre et le poids de la corne ex-gravide sont respectivement de 35 cm, 5 cm et 1,5 kg. Gier et Marion (1968b), quant à eux, observent plutôt une régression rapide et uniforme entre les jours 5 et 15 post-partum. Du jour 15 au jour 25, la régression de la taille utérine continue, pour diminuer ensuite entre les jours 26 et 39 post-partum. C’est donc entre le 20ème et le 40ème jour postpartum que l’utérus retrouve sa taille prégravidique La réduction de la taille du col est plus longue. A 2 jours, son diamètre est de 15 cm. A 10 jours, il mesure entre 9 et 11 cm, au 30ème jour entre 7 et 8 cm et entre 5 et 6 cm à 60 jours (Gier et Marion, 1968). La réduction s’achève entre 50 et 60 jours après vêlage. La diminution macroscopique du volume du tractus génital implique la réduction de la taille du myomètre, la disparition progressive des caroncules ainsi que l’élimination des lochies et la résorption des liquides foetaux.

Expulsion des lochies

Suite à l’expulsion d’un veau d’une soixantaine de kilogrammes et d’une cinquantaine de litres de liquides foetaux lors de la mise bas, surviennent des écoulements d’origine utérine. L’élimination des lochies, constituées chez la vache par une partie des liquides de gestation, de sang, de débris tissulaires et d’exsudation endométriale, participe donc à la diminution progressive du contenu de l’utérus. Le sang provient des hémorragies capillaires des sites de nécrose des caroncules. Ce sont les contractions myométriales qui participent à l’expulsion des lochies vers l’extérieur. Leur élimination n’est pas régulière. Durant les deux premiers jours, la quantité de lochies présentes dans l’utérus est de l’ordre de 1400 à 1600 mL.

Des contractions de forte intensité apparaissent toutes les trois à quatre minutes. Malgré ces intenses contractions, le col est encore relâché, il le reste au moins 36 heures après la parturition ce qui permet l’élimination d’une partie des liquides utérins. Du deuxième au quatrième jour, les contractions utérines, bien que moins intenses, sont plus fréquentes et participent toujours à la vidange de l’utérus. Le col se ferme partiellement mais autorise encore l’élimination des lochies à raison de 500 mL/j. Au quatrième jour post-partum, seuls deux doigts peuvent être passés à travers le col (Roberts, 1986). Du quatrième au dixième jour, bien que les contractions ne se manifestent plus que sous la forme d’ondulations irrégulières, la quantité de lochies éliminées augmente jusqu’à atteindre un total de 500 mL à la fin de cette période.

A partir du dixième jour, jusqu’au quinzième jour post-partum, la relaxation partielle du col et l’augmentation du tonus utérin, consécutif au démarrage de la première vague folliculaire (Guilbault et al., 1987 ; Savio et al., 1990) permettent d’achever la vidange de l’utérus (Morrow et al., 1966 ; Gier et Marion, 1968). Les lochies, sanguinolentes jusqu’au douzième jour, s’éclaircissent progressivement jusqu’à leur disparition. Après la deuxième semaine post-partum, les écoulements d’origine utérine sont rares chez la vache (Tennant et al., 1967). La perte de tissu utérin au-delà de la troisième semaine consiste essentiellement en une réduction des glandes utérines, des vaisseaux sanguins, une réduction du nombre et du volume des cellules. La quantité totale de lochies éliminée via la vulve est cependant très variable selon les femelles et leur parité et la plus grande partie des composants de l’utérus est résorbée par l’organisme.

L’élimination des lochies ne constitue donc qu’une partie très minime de l’expulsion des composants de l’utérus, principalement l’épithélium et la partie superficielle des caroncules. Chez certaines primipares, la résorption utérine des lochies est totale puisque les écoulements vulvaires ne sont pas observés après l’expulsion des membranes foetales. Chez les pluripares, cette quantité est plus importante et varie généralement de 800 à 2000 mL.

Dégénérescence tissulaire

Dès la fin de gestation apparaissent des changements cellulaires au niveau des 70 à 120 placentômes qui assurent les échanges entre la vache et le foetus. On observe, au niveau des placentômes, formés de l’imbrication des villosités du cotylédon (partie foetale du placentôme) dans les cryptes du caroncule (partie maternelle du placentôme), une surproduction de collagène, un détachement partiel des villis caronculaires et une perte importante de l’épithélium des cryptes maternels. Au premier jour post-partum, des changements dégénératifs sont observés au niveau de l’épithélium caronculaire. Les cellules musculaires lisses de la paroi des artères caronculaires subissent un phénomène de dégénérescence hydropique.

La vacuolisation du cytoplasme des cellules épithéliales endométriale aboutit à la nécrose de la partie superficielle des cryptes du stroma (Archbald et al., 1972). Puis, deux à trois jours après la parturition, la nécrose est considérable et s’étend à toute la masse caronculaire. L’intense vasoconstriction des petites et des grandes artérioles aboutit à l’effacement complet de la lumière de la majorité des vaisseaux sanguins à la base des caroncules. L’irrigation capillaire étant inexistante, le débit sanguin chute rapidement pour atteindre un tiers de sa valeur pré-partum, deux heures seulement après la délivrance. Une ligne nette de séparation entre tissu sain et nécrosé apparaît.

Seules les cryptes maternelles restent distinctes, mais partiellement délimitées par une couche épithéliale dont l’érosion est très avancée (Grunet, 1984). Macroscopiquement, ces changements dégénératifs facilitent la dissociation entre la caroncule et la houppe choriale. Dans les conditions normales, les enveloppes foetales sont éliminées en moyenne six heures après le vêlage. La partie superficielle des caroncules se desquame vers le 10ème jour (Badinand, 1981). A ce moment, l’élimination des caroncules est complètes, laissant place à une surface vive, dont les vaisseaux sanguins s’ouvrent dans la lumière utérine. La quantité de sang dans les lochies devient particulièrement importante pendant trois à quatre jours (Slama et al., 1999).

Au 19ème jour, les artérioles composant le stroma, éliminées par hyalinisation, disparaissent et laissent place à de petits caroncules, lisses à leur surface. De diamètre de 15 à 20 cm à 19 jours, ils réduisent encore jusqu’à atteindre 10 à 15 mm à 39 jours et deviennent de minuscules cratères, coniques, à 50-60 jours (Gier et Marion, 1968). A la fin de ces changements histologiques, les caroncules apparaissent macroscopiquement comme une rangée de disques blancs au milieu d’un endometrium rosé.

Régénérescence tissulaire

Parallèlement à la disparition de l’épithélium gestatif, apparaît un nouvel épithélium. La régénération de ce tissu utérin commence immédiatement après le part, au niveau des zones intercotylédonnaires et de l’épithélium des glandes épithéliales qui n’ont été que peu endommagées. Elle se manifeste par l’apparition de nouvelles cellules épithéliales à la surface des cotylédons, mais qui sont très vites éliminées avec les lochies.

Au cours de la première semaine post-partum, la régénération de l’épithélium utérin s’effectue essentiellement en marge des masses cotylédonaires désorganisées et délimitées par un grand nombre de cellules leucocytaires. L’épithélium se développe donc par-dessus le vestige de la masse caronculaire. Dix à quinze jours après les dernières décharges lochiales (soit 25 à 30 jours post-partum) et en l’absence d’infection utérine, l’épithélium utérin est continu sur toute sa surface et la régénération épithéliale se trouve achevée (Gier et Marion, 1968). Selon les auteurs, cependant, 14 le délai diffère. Rasbech (1950) et Archbald et al. (1972) rapportent un remplacement de l’épithélium vers le vingtième jour post-partum. La régénération tissulaire commence au treizième jour et s’achève vers le trentième jour post-partum pour Wagner et Hansel (1969) et Campo et al. (1987).

Enfin, pour Slama (1996), le retour au statut histologique normal nécessite vingt jours de plus que le retour à un statut macroscopique normal (Gier et Marion, 1968). L’involution de l’endomètre est donc complète à la huitième semaine post-partum. Chez la vache, l’involution utérine histologique est une succession d’évènements complexes qui peuvent être divisés en trois processus interdépendants : la réduction de la taille du myomètre, l’élimination des tissus et des liquides et la régénération de l’endomètre. La régénérescence tissulaire aboutit au recouvrement de tout l’endomètre et des caroncules et au retour de l’utérus à son état normal.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
I. EVOLUTION NORMALE DE L’UTERUS EN POST-PARTUM
1. EVOLUTION ANATOMIQUE
a. Réduction de la taille du tractus génital
b. Expulsion des lochies
2. EVOLUTION HISTOLOGIQUE
a. Evolution du myomètre
b. Evolution de l’endomètre
3. EVOLUTION BACTERIOLOGIQUE
4. EVOLUTION IMMUNOLOGIQUE
5. EVOLUTION BIOCHIMIQUE
a. Dégradation du collagène
b. Evolution des métabolites de l’acide arachidonique
II. DEFINITIONS CLINIQUES
1. DEFINITION DE LA METRITE CHRONIQUE
a. Distinction avec la métrite aiguë
b. La métrite chronique
2. LES DIFFERENTS TYPES DE METRITES CHRONIQUES
a. Les formes cliniques
b. Les formes subcliniques
III. TECHNIQUES DIAGNOSTIQUES
1. RECUEIL DES COMMEMORATIFS
2. EXAMEN GENERAL
3. INSPECTION
4. PALPATION TRANSRECTALE
a. Matériel
b. Méthode
c. Facilité de mise en oeuvre
d. Résultats
e. Intérêt diagnostique
5. ECHOGRAPHIE
a. Matériel
b. Méthode
c. Facilité de mise en oeuvre
d. Résultats
e. Intérêt diagnostique
6. EXAMEN DU CONTENU VAGINAL
a. Observation et recueil du contenu vaginal
b. Analyse de l’écoulement
7. BIOCHIMIE SANGUINE
a. Dosage de l’hydroxyproline
b. Dosage des prostanoïdes
c. Dosage des protéines de phase aiguë
d. Dosage de la progestérone
8. EXAMEN HISTOLOGIQUE
a. Matériel
b. Méthode
c. Facilité de mise en oeuvre
d. Résultats e. Intérêt diagnostique
9. EXAMEN CYTOLOGIQUE
a. Cytologie utérine
b. Cytologie sanguine
10. EXAMEN BACTERIOLOGIQUE
a. Matériel
b. Méthode
c. Facilité de mise en oeuvre
d. Résultats
e. Intérêt diagnostique
IV. INTERET DIAGNOSTIQUE COMPARE DES DIFFERENTES TECHNIQUES PARTIE EXPERIMENTALE
I. MATERIELS ET METHODES
1. CONSTITUTION DE L’ECHANTILLON D’ETUDE
2. TECHNIQUES DIAGNOSTIQUES PRATIQUEES
a. Inspection
b. Examen du tractus génital
c. Examen cytologique
d. Examen bactériologique
3. COLLECTE ET SAISIE DES DONNEES
a. Collecte des données
b. Codage et saisie des données
4. ANALYSE STATISTIQUE
II. RESULTATS
1. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
2. FREQUENCE DES METRITES CHRONIQUES ET FACTEURS DE RISQUE
3. COMPARAISON DES DIFFERENTES TECHNIQUES DIAGNOSTIQUES
III. DISCUSSION
1. PROTOCOLE D’ETUDE
a. Constitution de l’échantillon d’étude
b. Qualité des données
c. Choix de la méthode diagnostique de référence
2. RESULTATS
a. Description de l’échantillon
b. Facteurs de risque des métrites chroniques
c. Comparaison des différentes techniques diagnostiques
3. PERSPECTIVES ET APPLICATION
a. Perspectives d’étude
b. Perspectives d’application
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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