Définition de la maladie ulcéreuse (M.U.)

Les ulcères gastroduodénaux représentent un des domaines les plus vastes de la pathologie digestive, tant par leur fréquence, que par leur caractère ubiquitaire dans les diverses populations du monde, ou par la variété et la gravité des complications qui les accompagnent. Ils constituent pour un individu donné un handicap prolongé par son caractère rebelle sous-entendu, une entrave de la vie sociale, le poids financier d’un traitement médical prolongé ou les conséquences (parfois imprévisibles) du traitement chirurgical. Les ulcères gastroduodénaux représentent tout particulièrement dans les pays sous développés des sources de dépenses considérables par :
✧ les actes thérapeutiques qu’ils nécessitent ;
✧ l’absentéisme qu’ils provoquent ;
✧ la mortalité qu’ils entraînent.

La prévalence globale dans le monde de la maladie ulcéreuse, c’est à dire le risque pour un individu de faire un ulcère au cours de sa vie, peut être évalué à 10%. Le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas par an) est d’environ 0,05%. Ces chiffres sont variables d’une époque à l’autre [SECK A. th. Pharm. 2001]. Notons qu’au Sénégal par contre il n’y a pas de statistiques globales. Les travaux sur l’évolution de l’incidence de la maladie ulcéreuse ont donné des résultats contradictoires témoignant d’une diminution ou d’une stabilité de l’incidence.

ENERALITES

Définition de la maladie ulcéreuse

La maladie ulcéreuse (M U) est une maladie chronique de l’estomac et /ou du duodénum, caractérisée par une perte de substance de la paroi gastrique ou duodénale qui atteint la musculeuse, parfois la séreuse et reposant sur un socle scléreux.

Rappels physiologique

L’estomac est constitué par une partie verticale, le fundus et une partie horizontale, l’antre ; il communique avec l’œsophage par le cardia et avec le duodénum par le pylore. La paroi gastrique possède quatre couches tissulaires de dedans au dehors :
• la muqueuse ;
• le sous muqueux séparé de la muqueuse par la muscularis mucosae ;
• la musculeuse formée de trois couches de muscles lisses assurant le brassage du bol alimentaire
• en fin la séreuse superficielle provenant du péritoine viscéral. La muqueuse comporte plusieurs sortes de cellules :
• la cellule pariétale, au niveau du fundus, chargée de la sécrétion acide. Elle présente à son pôle basal des récepteurs multiples dont les principaux sont les récepteurs : histaminiques H2, de la gastrine, des prostaglandines et de l’acétylcholine ;
• la cellule principale située également au niveau du fundus, elle est chargée de la sécrétion du pepsinogéne ;
• la cellule à gastrine siégeant au niveau de l’antre ;
• d’autres cellules endocrines existent, telles que les cellules argyrophiles, fundiques, dont l’hyperplasie peut conduire à des tumeurs carcinoïdes ;
• les cellules à mucus, de surface, de l’épithélium fundique et antral, avec secrétions de bicarbonate, constituant le facteur de défense de la muqueuse gastrique: la cytoprotection.

Le flux sanguin, les prostaglandines, entre autres régissent la trophicité de la muqueuse et participent ainsi à la défense de la paroi muqueuse [DOMBAL F. T., 1987].

Mécanisme physiopathologique de la maladie ulcéreuse (M.U)

Il existe physiologiquement un équilibre entre l’agression chlorhydropeptique et la défense de la muqueuse. Un déséquilibre d’un des plateaux de cette balance ; augmentation de l’agression chlorhydropetique ou diminution de la résistance de la barrière muqueuse, peut conduire à la création d’une ulcération. En effet la pepsine digère le mucus gastrique mais cette action ne peut survenir que lorsque le pH est acide d’où la théorie « pas d’acide, pas d’ulcère » . Avec cette nuance cependant un ulcère est possible même s’il existe une hypochlorhydrie dans la mesure où la défense de la muqueuse est défaillante. Le déséquilibre acide-barriére muqueuse ne résume pas la physiopathologie d’ulcère, il faut y ajouter un facteur infectieux : Helicobacter pylori (H.p). Cette bactérie est retrouvée dans la région antrale dans pratiquement 100% des ulcères duodénaux, 80% au cours des ulcères gastriques [QUEMER M., 1996]. En effet la bactérie va coloniser la muqueuse gastrique et duodénale et entraîner une inflammation qui altère le mucus et en même temps augmenter la sécrétion acide.

Facteurs étiologiques

L’ulcère gastroduodénal est une maladie d’une extraordinaire fréquence dont le retentissement socio-économique est considérable. La méconnaissance de ses causes précises n’a pas empêché que se dégagent un certain nombre de données étiologiques:

Hérédité :
Les facteurs héréditaires ont été mieux étudiés dans l’ulcère duodénal que dans l’ulcère gastrique.

Rôle du psychisme :
La maladie ulcéreuse gastroduodénale reste le type de maladie à composante psychosomatique. Ces facteurs psychosomatiques sont fondés sur les constatations entre le stress et les poussées de la maladie ulcéreuse :

• augmentation sensible de la fréquence des ulcères gastroduodénaux en période de guerre ;
• augmentation de la fréquence des perforations et hémorragies ulcéreuses lors des bombardements de populations civiles [RAMBAU J.C 1994]

Tabac :
Le tabac favorise la survenue d’un ulcère et diminue les chances de cicatrisation sous traitement antisécretoire. Le tabagisme agirait de diverses manières :
• augmentation de la secrétions acide ;
• diminution de la sécrétion de bicarbonate pancréatique ;
• survenue d’un reflux duodéno-gastrique altérant le mucus.

Médicaments :
L’aspirine et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) agissent par une double action ; locale et générale. Ils affaiblissent la défense muqueuse en diminuant la synthèse des prostaglandines endogènes.

CLINIQUE

Type de description

Circonstance de découverte :
La découverte est fortuite lors d’un examen systématique. Mais le plus souvent c’est la douleur épigastrique spontanée : elle résume pratiquement la M U.

Examen clinique

L’interrogatoire :
Il doit être bien conduit sans pour autant suggérer au malade ses réponses Il doit retrouver le symptôme le plus fréquent :
✧ La douleur épigastrique :
Ses caractères sémiologiques sont évocateurs :
Le siége : C’est une douleur épigastrique profonde établie sur une surface plus ou moins importante le plus souvent sans irradiation. Dans certains cas elle peut irradier à droite ou à gauche en hémi ceinture ou bien de manière transfixiante.
Le type : La douleur est comparée à une crampe, une torsion profonde. En fait le type varie selon la localisation, selon l’intensité et selon le sujet. Cette douleur est caractéristique lorsqu’elle accompagne la faim : on parle de faim douloureuse.
L’intensité : Elle est très variable et n’est aucunement caractéristique.
La durée : Elle est variable : 30mn à 2h.
Facteurs calmants : Les alcalins, les aliments doux et le décubitus.
Evolution de la douleur : C’est le trait caractéristique de la M U. En effet c’est une douleur :
– rythmée dans la journée : elle survient tardivement après chaque repas, parfois juste avant le repas suivant, qui la calme ;
– surtout périodique dans l’année : elle évolue par poussées de plusieurs jours à plusieurs semaines. Pendant cette période douloureuse le patient souffre tous les jours aux mêmes moments. Les périodes de douleurs sont répétitives et séparées de périodes d’accalmie de durée très variable pendant lesquelles il n’existe aucune manifestation.
✧ Les signes d’accompagnement :
La douleur est en général le seul signe mais quelque fois elle peut s’accompagner de:
• nausées, sialorrhées ;
• vomissements bilieux ;
• pyrosis ;
• sensation de tension épigastrique ;
• dyspepsie.

Examen physique

Il est pauvre et tout au plus, il peut exister une douleur à la palpation épigastrique. Devant le tableau typique l’interrogatoire suffit pour poser le diagnostic de l’ulcère et le confirmer par endoscopie.

Examens complémentaires 

La fibroscopie oesogastroduodénale

C’est un examen fiable, bien toléré à demander en première intention. Elle visualise la lésion : perte de substance creusante à fond blanchâtre entourée d’une muqueuse rouge œdémateuse siégeant en général sur la face antérieure du bulbe duodénal ou à son sommet [BARBIER, CELLIE, 1997]. Elle permet d’apprécier des aspects macroscopiques de l’ulcère et d’évaluer ainsi son potentiel de cicatrisation. Quatre aspects macroscopiques sont typiquement décrits :
➤ ulcère rond ou ovalaire (ulcère régulier) : c’est la forme la plus fréquente en faveur d’un ulcère récent ;
➤ ulcère irrégulier : de forme triangulaire ou en étoile. L’aspect irrégulier indique la chronicité de l’ulcère ;
➤ ulcère salami : petites érosions confluentes siégeant sur un socle scléreux inflammatoire ;
➤ ulcère linéaire : crevasse à fond nécrotique.

La fibroscopie recherche des lésions associées :
– érosion antrale et /ou inflammatoire ;
– oesophagite de reflux ;
– varices oesophagiennes ;
– ulcère gastrique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA MALADIE ULCEREUSE
I. GENERALITES
I.1. Définition de la maladie ulcéreuse (M.U.)
I.2. Rappels physiologiques
I.3. Mécanisme physiopathologique de la M.U
I.4. Facteurs étiologiques
I.4.1. Hérédité
I.4.2. Rôle du psychisme
I.4.3. Tabac
I.4.4. Médicaments
II. CLINIQUE
II.1. Type de description
II.1.1. Circonstances de découverte
II.1.2. Examen clinique
II.1.2.1. L’interrogatoire
II.1.2.2. Examen physique
II.1.3. Examens complémentaires
II.1.3.1. La fibroscopie oesogastroduodénale
II.1.3.2. Le transit oesogastroduodénale
II.1.4. Evolution de la M.U
II.2. Formes cliniques
II.2.1.Formes symptomatiques
II.2.2. Formes compliquées
II.2.3. Formes topographiques
III. TRAITEMENT DE LA M.U
III.1. Les éléments du traitement
III.1.1. Le repos
III.1.2. Le régime
III.1.3. La suppression du tabac
III.1.4. Les médicaments
III.1.5. Médicaments à supprimer
III.1.6. La chirurgie
III.2. Les indications
III.2.1. Traitement de la poussée
III.2.2. Traitement d’entretien ou préventif des rechutes
III.2.3. Durée du traitement médical et moment de l’intervention chirurgicale
DEUXIEME PARTIE : ENQUETES ETHNOBOTANIQUES
I. OBJECTIFS ET CADRE D’ETUDE
II. METHODOLOGIE
II.1. Echantillonnage
II.2. Instruments de collecte de données
II.3. Traitement des données
III. RESULTATS ET COMMENTAIRES
III.1. Statut général des enquêtés
III.1.1. Les tradipraticiens et les herboristes
III.1.2. Les ménages
III.2. Les plantes proposées par les herboristes et les tradipraticiens et leur mode d’emploi
III.3. Les plantes utilisées dans les ménages et leur mode d’emploi
IV. ETUDES MONOGRAPHIQUES
IV.1. Acacia nilotica
IV.1.1. Appellations
IV.1.2. Répartition géographique
IV.1.3. Description botanique
IV.1.4. Chimie
IV.1.5. Pharmacologie et emplois
IV.2. Balanites aegyptica
IV.2.1. Appellations
IV.2.2. Répartition géographique
IV.2.3. Description botanique
IV.2.4. Chimie
IV.2.5. Pharmacologie et emplois
IV.3. Khaya senegalensis
IV.3.1. Appellations
IV.3.2. Répartition géographique
IV.3.3. Description botanique
IV.3.4. Chimie
IV.3.5. Pharmacologie et emplois
IV.4. Piliostigma reticulatum
IV.4.1. Appellations
IV.4.2. Répartition géographique
IV.4.3. Description botanique
IV.4.4. Chimie
IV.4.5. Pharmacologie et emplois
V. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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