Decentralisation et developpement local

L’évolution des missions dévolues à l’Etat qui a accompagné la mise en œuvre des théories keynésiennes s’est traduite concrètement et dans la plupart des pays d’obédience capitaliste par un accroissement fulgurant du volume des dépenses publiques. Dans le contexte de début d’indépendance, le Sénégal n’a pas échappé à la règle relative à la prise en charge par l’Etat de tous les secteurs de la vie économique et sociale en l’absence d’un capital privé conséquent susceptible de supporter les gros investissements nécessaires au développement du Sénégal indépendant.

Cette mainmise de l’Etat sur l’ensemble des activités économiques s’est accompagnée d’un « élan centralisateur » comme technique d’organisation administrative et territoriale.

Mais face à la baisse continue des ressources combinées à l’augmentation des dépenses traditionnelles de fonctionnement des administrations publiques et des besoins en équipements collectifs, l’Etat se devait, pour asseoir sa légitimité et consolider son cadre unitaire, se renoncer à cette technique d’administration. A ce propos, le Général De Gaulle affirmait au sujet de la France dans un de ses discours que : « L’évolution générale porte (…) notre pays vers un équilibre nouveau. L’effet multiséculaire pour réaliser et maintenir son unité malgré les divergences des provinces qui lui étaient successivement rattachées ne s’imposent plus ».

Plus tard, le Président MITTERAND tirait sur la sonnette d’alarme en ces termes : « La France a eu besoin d’un pouvoir fort et centralisé pour se faire. Elle a aujourd’hui besoin d’un pouvoir décentralisé pour se défaire ».  Là le glas de la conception jacobine et napoléonienne du centralisme devait céder la place à un mouvement général de politiques décentralisatrices un peu partout dans le monde. Amorcé par la loi 66-64 du 30 juin 1966 portant Code de l’administration communale, le processus de décentralisation s’est progressivement mis en place de 1972 à 1984, et est passé à une phase décisive à partir de 1996, avec les importantes réformes introduites par les lois 96-06 et 96-07 du 22 mars 1996 portant respectivement Code des collectivités locales et le transfert de compétences aux Régions, Communes et Communautés Rurales. L’élection d’une personnalité juridique pour les collectivités locales, le transfert concomitant de compétences et d’une compensation financière apparaissent, au regard du législateur comme une condition sine qua non à la prise en charge effective par les populations de leur propre destin dans le cadre d’une politique participative fondée sur la bonne gouvernance locale.

Moteur essentiel du développement économique et social, cette dynamique de décentralisation a pour but entre autre, de diversifier les centres locaux de décision, en ramenant les compétences aussi près que possible des populations qu’elles concernent. Il s’agit là d’un processus de transformation et de modernisation des appareils administratifs des collectivités territoriales par une technique administrative qui correspond à l’attribution à celles-ci d’une réelle autonomie leur permettant de s’administrer librement par des conseils élus au suffrage universel direct.

A Foundiougne, les populations s’organisent en structures formelles ou informelles dans le territoire communal dont celles des jeunes et des femmes se révèlent plus dynamiques. Ces organisations cherchent à améliorer leurs conditions de vie, à participer au développement de leurs localités et sont ainsi les interlocuteurs incontournables des élus locaux. L’émergence de ces dynamiques locales traduit tout d’abord les insuffisances et les limites objectives du modèle « de développement économique, social et culturel pour rétablir, préserver ou renforcer les nécessaires équilibres socio-spatiaux dans les pays. Ainsi, les mutations profondes de la fin du XXe siècle ont amené les pouvoirs publics à procéder à une sorte de recadrage en donnant une nouvelle impulsion forte et soutenue à la politique de décentralisation et de développement local. Et depuis 1996, il y a l’expression d’une volonté politique forte pour donner au binôme décentralisation–développement local toute sa place dans les politiques de développement socio-économique des collectivités territoriales. C’est dans la logique de cette nouvelle option qu’il faut inscrire la politique de régionalisation et de la libre administration reconnue aux CL.

DIAGNOSTIC SPATIAL ET SOCIOECONOMIQUE DE LA COMMUNE DE FOUNDIOUGNE

Deuxième port du Sénégal à l’époque coloniale et troisième de l’AOF, Foundiougne, qui a desservi Joal et Kaolack, fut depuis 1875 une ville très riche grâce à l’agriculture (arachide) et le commerce. Toutes les grandes maisons commerciales de la métropole y comptaient une succursale : il s’agit de Maurel et Frères, Maurel et Prom, Savanel, Nosoco, CFAO etc. Ces représentations commerciales excellaient dans les échanges avec la France de produits manufacturés contre des produits agricoles notamment l’arachide, la principale culture des îles du Saloum. Il faut noter que Foundiougne constitue un site tampon entre l’intérieur du Saloum (le bassin arachidier) et l’océan atlantique qui représente l’ouverture vers les autres continents et plus particulièrement l’Europe. La commune de Foundiougne, chef lieu de département du même nom, a été créée le 31 décembre 1917 par arrêté du Gouverneur Général. Elle est située au centre de la région de Fatick à environ 24 km au Sud de la commune de Fatick, à 32 km au Nord de Passy et à 57 km de Kaolack. La commune se localise précisément en bordure du fleuve Saloum sur sa rive droite entre les isohyètes 1000 et 900.

La ville est bâtie sur des tannes, sols halomorphes inondables d’une végétation jadis arborée par la mangrove avec un tapis herbacé. Le phénomène de la remontée capillaire traduit le caractère superficiel de la nappe aquifère . L’évolution spatiale de la ville est caractérisée par son accroissement dans la partie Sud à cause des contraintes environnementales liées aux marécages de l’Est et à l’Ouest.

LE CADRE NATUREL ET L’ORGANISATION SPATIALE

Le cadre naturel

Les ressources naturelles constituent un facteur important dans l’organisation de l’espace et l’occupation du terroir. En effet, elles déterminent le mode d’occupation et de mise en place des populations et conditionnent le développement socio-économique d’un territoire ou d’une communauté. Ainsi, leur analyse permet de voir leur influence sur les conditions de vie des populations en termes de contraintes et d’atouts pour un développement durable.

Le climat et la pluviométrie

La commune de Foundiougne se caractérise par un climat de type soudano sahélien avec une pluviométrie variant entre 900 et 1000mm répartis en 60j de pluie. Les pics de températures sont constatés en Janvier avec 16°C et en Mai avec 35°C ; ce qui permet de définir une moyenne annuelle d’environ 25°C. Les vents dominants sont l’alizé maritime qui crée un microclimat qui contraste avec les éventuelles augmentations de températures les jours ensoleillés (moyenne 9 heures) dues à la présence de la salinité. En outre, nous avons la dominance de la mousson en provenance du Sud-Ouest et qui est porteuse de pluies. Ainsi donc, les principaux vents caractéristiques sont :

✓ L’alizé maritime :
Issu des Açores, de direction Nord à Nord-ouest, son influence reste très grande dans la zone des estuaires et en bordure de l’océan atlantique jusqu’à une profondeur de 80 km. Il atténue fortement l’effet de l’harmattan.
✓ L’alizé continental ou harmattan :
Chaud et sec, il reste, cependant, un actif agent érosif car emportant dans son passage une bonne partie de la couche superficielle du sol.
✓ La mousson :
Elle souffle en général entre Avril et Octobre. Elle quitte le Sud-Est du pays et s’assèche en atteignant cette zone. Elle est d’une importance capitale car provoquant des précipitations.

Les ressources en eau

Elles sont constituées essentiellement par les eaux de surfaces et les eaux souterraines qui constituent la réserve en eau douce mais soumise à l’influence des eaux salées du delta du Saloum.

• Les eaux de surface
Elles sont essentiellement constituées des bras de mer formés de nombreux bolongs navigables en période de haute marée et qui recèlent d’importantes ressources halieutiques (le Diombos, Bandiale, le Soudougou, le Nianing Bolong).
• Les eaux souterraines
La zone dispose d’importantes nappes superficielles et profondes soumises à l’invasion des eaux salées. Les nappes sont totalement envahies par les eaux saumâtres qui ne laissent subsister que quelques lentilles d’eau douce notamment dans les îles, dont l’exploitation est délicate et ne permet pas la satisfaction des faibles besoins en eau potable. La nappe du continental terminal intéresse surtout la partie orientale du département de Foundiougne où elle est de bonne qualité et douce, et offre des débits pouvant atteindre 20m3/heure par forage. La nappe maestrichienne a une profondeur moyenne de 200 mètres. L’eau captée pour forage remonte jusqu’à 10 mètres de la surface du sol et le débit est important, il peut atteindre 250m3/heure.

Relief et pédologie

La zone est marquée dans sa géomporphologie par la présence de vasières correspondant au Nouakchotien. Le fleuve Saloum se termine dans ces bas pays par des grandes rias. Des lacis de chenaux de marée sillonnent les vasières et recoupent des restes de cordons littoraux. Sur ces anciennes vasières, les sels remontent à la surface et forment des efflorescences ; les terrains généralement dénudés sont appelés TANNES. Ils sont bordés par des dunes ogoliennes très aplaties. Ainsi, les sols les plus répandues sont :
✓ Les sols salés acidifiés ou « tannes » de la mangrove à l’embouchure des anciens golfs marins et qui s’étendent sur une superficie de 73.500ha dans les départements de Foundiougne et de Fatick. Ces sols halomorphes présentent un aspect bifacial : c’est-à-dire à certains endroits, ils sont couverts de végétation qui constitue les tannes fixes et à d’autres endroits, ils sont nus avec des cristaux de sels à la surface constituant les tannes vifs.
✓ Les sols dits Deck ou sols ferrugineux tropicaux non lessivés sont identiques au modèle du quaternaire. C’est le résultat de l’action de l’érosion éolienne et hydrique (ruissellement). Ils contiennent une forte proportion de sables fins, de limon et une teneur en argile élevée. Très riches en matières organiques, leur texture fine leur confère une grande capacité de rétention d’eau. Ils se prêtent pratiquement à toutes les cultures.
✓ Les terres de mangroves qui sont localisées en grande partie dans les estuaires et îles.
✓ Le reste constitue des terrasses sablonneuses bariolées accumulant en profondeur du fer.

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Table des matières

Introduction Générale
1. Problématique
2. Méthodologie
Première partie : Diagnostic spatial et socio économique de la commune
Chapitre I : Le cadre naturel et l’organisation spatiale de la ville
1.1.Le cadre naturel
1.2.L’organisation spatiale de la ville
Chapitre II : Aspects démographiques et potentiel de développement
2.1. Les aspects démographiques
2.2. Le potentiel de développement
Conclusion partielle
Deuxième partie : La problématique de la gouvernance dans la commune
Chapitre I : Les acteurs de la gouvernance
1.1.Le cadre institutionnel et organisationnel
1.2.La dynamique organisationnelle
1.3.Les partenaires au développement
1.4.Les services déconcentrés de l’Etat
Chapitre II : Analyse de la gouvernance urbaine
2.1. La gestion des équipements et infrastructures
2.2. Le jeu des acteurs
2.3. Les défis de la gouvernance
Conclusion partielle
Troisième partie : Les impacts de la décentralisation sur le développement Local
Chapitre I : Les opportunités de la décentralisation
1.1.Au plan politique et administratif
1.2.Au plan socio-économique
1.3.Les initiatives de développement local
1.4.La coopération décentralisée
Chapitre II : Les écueils et perspectives de la décentralisation dans la commune
2.1. Les écueils de la décentralisation
2.2. Les perspectives du développement local
2.3. Les recommandations
Conclusion partielle
Conclusion Générale

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