L’intégration et la plus-value artistique des projets

La relation liant l’art et l’aménagement du territoire n’est pas nouvelle. Au cours des temps, les pratiques et la relation entre Art(s) et Aménagement n’ont cessé d’évoluer que ce soit dans sa fonction, sa forme ou sa pratique. L’art est présent dans la ville dès l’antiquité et cela afin de mettre en scène le pouvoir comme en témoignent les nombreuses sculptures présentes un peu partout à travers le monde. A cette époque les œuvres d’art sont majoritairement cantonnées aux lieux qui y sont dédiés tels que les musées, théâtres, galeries, etc. C’est à la fin du XIXème et début du XXème siècle que les artistes commencent à investir la ville et ce dès l’après-guerre avec la loi du 1% décoration, puis la politique du 1% artistique. Les années 70 marquent un changement majeur avec l’apparition de nouvelles expressions témoignant de pratiques novatrices telles que les « Arts de la rue », « arts urbains », « land art », ou encore « street art ». Ces pratiques nouvelles témoignent d’une tendance des artistes à sortir des lieux qui leur sont réservés, pour investir la ville. On parle alors « d’art hors les murs », les artistes ne font plus seulement de la ville leur inspiration, mais elle est désormais un de leurs lieux d’expression. C’est à partir cette période que les artistes commencent à répondre à de nouvelles commandes, l’artiste est alors vu comme un acteur social et ses œuvres sont souvent plébiscitées dans le but de créer du lien social ou plus récemment pour son attractivité dans la course à la concurrence territoriale.

Une nouvelle offre et une nouvelle demande apparaissent dans ce contexte que ce soit au niveau artistique et culturel. De plus, les institutions publiques s’intéressent à ces pratiques dès 1970 avec le ministère de la Culture et plus tard le ministère du Développement durable. Comme le dit Maud Le Floch’ directrice du pOlau « Au contact du territoire la création artistique mute dans ses formes et ses processus. En mutant, elle devient un outil intelligent au service des territoires, de leurs développements, de leurs aménagements et de leurs usages, actuels et futurs. Elle participe à renouveler les pratiques d’aménagement en se tournant vers la question des usages et du vivant». Malgré son implication grandissante dans les projets d’aménagement, l’artiste n’intervient que rarement en terrain conquis. Les différents acteurs du territoire (associations, structures sociales, etc.) peuvent le voir comme un acteur supplémentaire dans le millefeuille de l’intervention territoriale, bénéficiant de budgets qu’ils auraient dû percevoir. Suite à quoi des réflexions sont apparues entre projet artistique et projet d’aménagement et particulièrement sur l’intégration de l’action artistique au sein du processus de fabrication du projet urbain.

Emergence d’un champ de recherche

Art(s) et Aménagement du territoire : évolution de la relation

Rapide retour sur la relation Art et aménagement du territoire

Le rapprochement de la création artistique et des territoires n’est pas un fait récent. Il participe de longue date à la mutation de la création artistique et plus récemment de l’aménagement du territoire. Suite à l’apparition de nouvelles formes artistiques au cours du temps cela a confié de nouvelles propriétés faisant de la création artistique un « outil » au service de l’aménagement et de la connaissance des territoires. « En mutant, elle devient un outil intelligent au service des territoires, de leurs développements, de leurs aménagements et de leurs usages, actuels et futurs. Elle participe à renouveler les pratiques d’aménagement en se tournant vers la question des usages et du vivant. » Historiquement, les œuvres d’art (statues, arcs de triomphe, etc.) étaient utilisées par le pouvoir afin de favoriser « la mise en scène personnalisée du pouvoir » , qu’il soit de l’ordre politique ou bien religieux. Le Début du XXème siècle marque un point de rupture, autant du point de vue idéologique, mais aussi du point de vue législatif. En 1936, Jean Zay arrive au Ministère de l’Education nationale. Le ministre prône et « encourage une rupture avec la tradition monumentale qui a marqué tout le XIXe siècle » . Désormais, les commandes publiques peuvent être ouvertes à des artistes exclus de l’Académie. Cela met en avant une politique en faveur d’une évolution de la loi pour avoir plus d’insertion artistique dans les projets. Le premier projet de loi arrive en 1936 sous le nom du « 1% décoration ». Ce premier texte de loi a pour objectif d’imposer aux maîtres d’ouvrages publics de consacrer 1 % du coût total de constructions à la commande ou l’acquisition d’une ou plusieurs œuvres, spécialement conçue pour le bâtiment considéré, dans le cadre d’établissement scolaire ou universitaire. La mmise en place d’un tel dispositif a pour but de sensibiliser la population aux différentes formes que peut prendre l’art dans l’espace public qui est la ville, cela permet aussi la création d’un cadre officiel permettant une pérennisation des œuvres. Suite à cela, cette politique va être élargie à d’autres domaines que celui de l’Education. EN 1972, l’Etat propose d’étendre la politique du 1% à constructions associées à des ministères tels que l’Agriculture, la Défense, l’Environnement ou bien celui des Transports.

Autre changement, désormais cettepolitique ne s’applique plus seulement aux bâtiments mais concerne aussi l’espace public. A la même période, une nouvelle approche de l’art dans l’espace de la ville se développe en France, portée par des acteurs jusqu’ici étrangers à la commande artistique. Les acteurs de l’aménagement, en relation avec les porteurs de projets culturels. Théoriciens et opérateurs urbains commencent à réfléchir sur l’encadrement et la mise en œuvre de cette nouvelle dimension de l’aménagement. La ville de Grenoble est l’un des précurseurs et cela à l’occasion des Jeux Olympiques de 1968. Depuis les années 1970, les arts.de.la rue prennent de l’ampleur en France à travers des temps publics, des festivals, des interventions de tous genres, sur les places, dans la rue. Ils deviennent une discipline artistique à part entière et reconnue par tous, et cela grâce à de nombreux festivals et compagnies. Ces acteurs culturels que sont les artistes veulent réinterroger les espaces publics en lien avec la population et les personnes pratiquant le territoire afin d’engendrer. .une. .démocratisation culturelle par la gratuité. Les artistes revendiquent de sortir de l’atelier, et encore plus des musées. Certains d’entre eux commencent alors à préférer une « mise en rapport direct de l’œuvre et de la réalité sans intermédiaire » . Ces pratiques inédites et souvent engagées prennent de l’ampleur (Land art, street art, etc.) Cela témoigne d’une tendance des artistes à sortir des lieux officiels, pour investir la ville, en faire plus que leur source d’inspiration : la matière ou le support de leur art. Ces plasticiens quittent l’espace clos et réglementé qui lui sont réservé pour s’ancrer et exprimer une réalité particulière, « l’artiste devient un acteur social impliqué, souvent perturbateur »  . Il fait du territoire, de ses ressources et de ses populations, matière à création. Pendant les années 80, une nouvelle façon de faire la ville apparait, cette démarche nouvelle a pour objectif de faire apparaitre une nouvelle façon de considérer la ville et ses espaces. Cela offre une nouvelle perspective pour l’intervention artistique qui tend à passer d’un rôle purement esthétique à une fonction politique, sociale et urbaine, car ces œuvres sont désormais pourvues d’un message les accompagnants afin de mettre en place un processus social. En 1982, avec la politique de relance de la commande publique, apporte une multiplication des installations artistiques dans l’espace public, dans le même temps le marché privé marque un temps d’arrêt. Cette relance de la commande publique est accompagnée par l’arrivée des médiateurs culturels que sont les Directions Régionales des Affaire Culturelles (DRAC) ainsi que des Conseils pour les Arts Plastiques (CAP). Ces médiateurs culturels ont pour rôle de favoriser la formulation de la demande d’art, d’établir les contacts entre les acteurs de la commande publique et d’orienter les choix artistiques et esthétiques. Dans le même temps, le contexte étant à la décentralisation, cela favorise la collaboration entre artistes et municipalités, les collectivités étant très demandeuses en termes de productions artistiques. Cette collaboration montre l’évolution en cours et les artistes commencent à être inclus dans les projets urbains grâce au fait que la commande publique soit désormais faite par les acteurs de la ville.

D’autre part, la France connaît dans les années 1980 de nombreuses initiatives se traduisant l’investissement de sites en transitions est un réel témoin du fait que les artistes sortent désormais sans complexe des lieux qui lui sont réservés. L’émergence de nouveaux lieux ou sites en transition (friches industrielles transformées en lieux de création, de partage, etc.) et de manifestations en lien avec des projets de reconversion urbaine. Le rapprochement entre création et territoires a par ailleurs été encouragé par le dispositif des « Capitales européennes de la culture» mis en place en 1985. C’est à cette période que l’on considère le potentiel de créateur de lien social que possède l’art. En 1993, apparait le programme « Nouveaux commanditaires » mis en place par la Fondation de France, est un marqueur de cette prise de conscience et permet à des citoyens, préoccupés par un problème urbain, de passer une commande d’œuvre à un artiste contemporain. Désormais, les citoyens peuvent être commanditaires d’un œuvre d’art prenant place dans l’espace public.

Projet urbain

Dans un premier temps, il me semble important de définir ce que j’entends par projet urbain. Le terme « projet » est aujourd’hui utilisé dans beaucoup de domaines, que ce soit dans la vie courante ou dans le secteur professionnel, il est défini par l’Association Française de Normalisation (A.F.N.O.R) comme étant « un effort unique mettant en œuvre des moyens (humains ou matériels) pour atteindre un objectif dans des délais fixés ». Cependant, la notion de « projet urbain » est polysémique et possède alors une signification différente. Cette expression est pourvue de multiples dimensions, et peut être défini comme : « Le projet urbain est à la fois un processus concerté et un projet territorial : il consiste à définir.et mettre en œuvre des mesures d’aménagement sur un territoire urbain donné, .en partenariat avec tous les partenaires civils et institutionnels concernés, intégrant les différentes échelles territoriales et le long terme, en vue d’un développement urbain durable » . Dans ce travail, je considère la notion de projet urbain selon le sens de, l’urbaniste Alain Avitabile, qui la définit comme « une démarche d’initiative publique qui a pour objet.de définir un cadre et une stratégie d’action en vue d’induire des dynamiques urbaines (ou un processus de mutation urbaine) en prenant en compte les logiques des agents et les jeux d’acteurs et en articulant les différents registres d’action aux différentes échelles inférant sur ses conditions de concrétisation » .

Les différents acteurs du projet urbain

Plusieurs acteurs prennent part au projet urbain. Il me parait donc normal et intéressant de préciser le rôle ainsi que le statut de chacune des parties prenantes avant de continuer ce rapport. D’après les cours suivi lors de ma formation, j’ai appris que ces acteurs se divisent en cinq catégories :
• La maîtrise d’ouvrage : En aménagement et en urbanisme, la maîtrise d’ouvrage peut être publique ou privée. Elle désigne ceux pour qui l’ouvrage est destiné.
• La maîtrise d’œuvre : Elle désigne les acteurs qui conçoivent le projet et qui engage et opère sa réalisation, pilote sa réalisation.
• La maîtrise d’usage : Elle désigne les acteurs qui seront les utilisateurs du projet réalisé.
• L’aide à la maîtrise d’ouvrage : Désigne les acteurs qui aident la maîtrise d’ouvrage à établir les attendus du projet et suivre sa conception
• Les acteurs externes : Tous ceux qui influent sur le projet et son déroulement.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Emergence d’un champ de recherche
1.1. Art(s) et Aménagement du territoire : évolution de la relation
1.1.1. Rapide retour sur la relation Art et aménagement du territoire
1.1.2. Projet urbain
1.1.2.1. Les différents acteurs du projet urbain
1.1.2.2. Les artistes associés au projet urbain
1.1.3. Evolution de la notion et du type d’arts présent dans l’espace public
1.1.3.1. Changement du type de représentation artistique
1.1.3.2. Un changement qui a été accompagné
1.2. L’intégration et la plus-value artistique des projets
1.2.1. La création contribue au renouvellement de la façon de faire les territoires
1.2.1.1. Apparition de nouvelles méthodologies
1.2.1.2. Apparition de nouvelles méthodes de concertation
1.2.1.3. Apparition de nouveaux cadres d’intervention
1.2.2. La détection de signes d’évolution volontariste concernant le sujet
1.2.2.1. Apparition de nouvelles professions
1.2.2.2. L’amélioration des outils de concertation grâce à une amplification des débats
1.2.2.3. Apparition de centres de recherches et test divers
1.2.2.4. La mise en place de nouvelles formations
1.2.2.5. Mise en place de plateformes ressources
1.2.2.6. Formulation de la problématique et des hypothèses
1.3. Méthodologie mise en place
1.3.1. Méthodologie bibliographique
1.3.2. Méthodologie à mettre en place pour la suite
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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