DE LA SOLIDARITE MECANIQUE A LA SOLIDARITE ORGANIQUE

DE LA SOLIDARITE MECANIQUE A LA SOLIDARITE ORGANIQUE

La reconnaissance comme élément de protection

Alors que nous avons réalisé une importance de grandeur du groupe d’appartenance quant à son identification personnelle au sein du groupe, nous allons à présent proposer la reconnaissance sociale pouvant émerger de l’appartenance à un groupe par un individu. Paugam (2013) explique que la reconnaissance du statut social d’un individu se trouvant dans une société de type mécanique sera favorisée par son appartenance au groupe. La reconnaissance mènera alors l’individu à une construction identitaire commune et pourra ensuite devenir un élément de protection. L’appartenance à des groupes sociaux restreints, rendra les attachements plus stables. Ainsi, l’émergence de la reconnaissance sociale devient un élément de protection. L’individu vivant dans ce type de société disposera d’un sentiment de sécurité grâce à son appartenance à un cercle étroit.

« La reconnaissance naît de la participation aux échanges de la vie sociale moins automatique que dans les sociétés où l’individu appartient avant tout à un cercle étroit, elle est aujourd’hui, dans les sociétés où les multiples liens sociaux s’entrecroisent, un objet de conquêtes et donc de luttes. » (Paugam, 2013, p.50) La solidarité organique, étant d’ordre de différenciation, permet à l’individu et à ses relations avec les autres membres de sa société d’être complémentaires. L’individu se trouvant dans une société de type organique pourra, par ses appartenances à divers groupes, vivre plus difficilement, une reconnaissance. Alors que la reconnaissance peut se faire par la construction d’une identité individuelle en passant par sa valorisation personnelle, elle peut s’avérer plus difficile, dû à ses divers liens sociaux au sein d’une solidarité organique. L’individu devra alors acquérir de la reconnaissance de la part d’autrui, afin de pouvoir se sentir en état de protection.

Les fonctions de protection et reconnaissance des divers liens sociaux George Herbert Mead (cité par Paugam, 2013) l’un des pères fondateurs de la psychologie sociale moderne s’est concentré sur le développement de la conscience sociale. Plus précisément, sur le fait qu’une personne ne peut prendre conscience d’elle-même que grâce aux interactions qu’elle a fait avec d’autres personnes. Ces dernières sont engagées avec d’autres personnes. « Les liens sont multiples et de nature différente, mais ils apportent tous aux individus à la fois la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence sociale. » (Paugam, 2013, p. 63) La protection se compose d’éléments auxquels une personne peut faire appel lors d’événements difficiles de la vie, comme par exemple, les ressources familiales, communautaires, professionnelles ou encore sociales. La reconnaissance serait alors, selon Paugam, l’interaction sociale engendrée par les liens qu’un individu aurait créés avec des pairs. Cela va promouvoir la valorisation de la personne. Lorsque l’on dit « compter sur », cela démontre ce qu’une personne souhaite et attend d’une autre personne ou d’une institution. « Compter pour » serait alors « l’attente de reconnaissance » (Paugam, 2013, p.63) d’une personne avec d’autres personnes ou institutions. Alors que l’individu au sein d’une société moderne souhaite assurer sa reconnaissance envers autrui, cela peut être favoriser par différents liens. Paugam propose dans son ouvrage quatre différents types de liens sociaux étant « complémentaires et entrecroisés » (Paugam, 2013, p.76). Ces derniers seront définis quant à leur protection et reconnaissance.

Le lien de filiation Le lien de filiation se fait entre les parents et les enfants. La première forme dite « naturelle » se réfère à la consanguinité. Il s’agit du fait qu’un individu naît, généralement, auprès de ses deux parents, qu’il n’aura pas choisi, et qu’il rencontre par la suite, sa famille élargie. Il y a également la filiation adoptive. C’est une sorte de filiation sociale où, lorsque l’enfant est adopté, il est possible qu’il ne rencontre jamais ses parents biologiques. Finalement, on peut alors dire que le lien de filiation, qu’il soit biologique ou adoptif, englobe le principe de l’appartenance sociale. Paugam soulève que ; « La filiation est souvent associée à la notion d’attachement au sens de la relation qui unit deux ou plusieurs individus à travers la valorisation de l’importance qu’ils ont l’un pour l’autre ou les uns pour les autres. » (Paugam, 2013, pp.65-66) Mead (cité par Paugam, 2013) dit que l’enfant aura atteint une confiance en lui-même et qu’il pourra être exposé à la solitude lorsqu’il sera certain de l’amour maternel. La conclusion qui en sort : « A l’amour comme forme de reconnaissance correspond une relation pratique à soi spécifique : la « confiance en soi » ».

(Honneth, 2002, cité par Paugam, 2013, p. 67) Les formes de protection du lien de filiation sont, premièrement, le fait de pouvoir compter sur la solidarité intergénérationnelle et, deuxièmement, la protection rapprochée de la famille. Parallèlement, les formes de reconnaissance de ce type de filiation sont de pouvoir compter pour ses parents et sa fraterie ainsi que la reconnaissance affective de sa famille.

Le lien de participation élective

Le lien de participation élective est entre conjoints, amis, proches. Ce type de lien est du ressort de la socialisation extrafamiliale qu’une personne crée en entrant en contact avec d’autres individus. La personne est en relation avec d’autres personnes rencontrées dans différents cadres et contextes. Il existe un grand nombre de lieux de socialisation ; le voisinage, les bandes, les groupes d’amis, les communautés locales, les institutions religieuses, sportives, culturelles, etc. En comparaison avec d’autres liens sociaux, le lien de participation élective permet aux individus concernés de créer des relations interpersonnelles, ceci en fonction de leurs désirs, aspirations et valences émotionnelles. La personne concernée va, au travers de ce lien, agrandir son cercle d’appartenance au-delà de la famille, par exemple au travers de la création d’un couple. Alors que l’individu concerné n’a, dans le lien de filiation, pas le choix des personnes de filiations, dans le lien de participation élective, la personne est « libre » quant aux choix des relations crées.

Paugam (2013) soulève que les personnes ont davantage tendance à choisir un partenaire de la même origine sociale. La probabilité de rencontrer son conjoint dans un milieu opposé au sien est très faible. La relation créée avec son conjoint aura différentes fonctions, notamment une fonction de protection, mais également de reconnaissance, au travers de la façon dont les conjoints se perçoivent mutuellement. L’amitié, qui est « socialement reconnue et valorisée », a une « fonction de protection » et peut mener à de la « confiance » entre les individus impliqués (Paugam, 2013, p.70). L’ouvrage de Paugam soulève que cette confiance est en lien avec les valeurs de la franchise, la sincérité, l’honnêteté, le désintéressement et l’absence de jalousie.

L’histoire des jardins

Alors qu’il existe au cours de l’histoire et à divers endroits, différents types de jardins collectifs, il est intéressant de se pencher, en premier lieu, sur une défintion de ces derniers : « L’espace du jardin, en tant que territoire, représenterait aussi « une source importante d’identification sociale (et) contribue(rait) à la création ou au renforcement d’une identité collective » (Boulianne, 1998, p.145, cité par Nathalie Bouvier-Daclon et Gilles Sénécal, 2001, p. 508) en favorisant « le développement de certaines formes de sociabilité ». (ibid., p.150, ibid., p.508) qui s’inscrit « dans la perspective des relations sociales comme des transformations sociales dont elle est porteuse » (ibid., p. 143, ibid., p. 508). Nous pouvons réaliser une certaine évolution des jardins dits « communs » ou « collectifs ».

L’association Le Passe-Jardins 2 rappelle que déjà au Moyen-Âge, des individus se regroupaient afin d’utiliser des terres de manière collective. Puis, lors de la révolution industrielle, des groupements d’ouvriers se mobilisaient et se regroupaient sur des terrains afin de cultiver dans le but d’améliorer leurs conditions sanitaires. On parlait alors de jardins ouvriers. Frédérick Guyon (2008) soulève que depuis les années 1970, les jardins sont redéfinis et incarneront à partir de là une idée de lieu social et familial. Ils seront alors renommés en tant que jardins familiaux. Ces derniers promeuvent la vie sociale et l’interaction entre les individus tout en gérant l’espace concerné. Ainsi, nous réalisons le passage d’une fonction sanitaire et sociale à celle d’urbanique. « …aménagement des espaces urbains, en vue d’assurer le bien-être de l’homme et d’améliorer les rapports sociaux en préservant l’environnement. »3

Parallèlement, Nicolas D’andrea et Pascal Tozzi (2014) proposent une arrivée des jardins familiaux lors des années 1950 en France. Ils y ajoutent, que ces derniers auraient, en plus d’une fonction « d’espace vert et de loisir », celle de l’écologie. Alors qu’à partir des années 1970, le niveau de vie en Europe avance, les familles de classe moyenne disposent, au fur et à mesure des années de leurs propres jardins (Tyler Enley, 2017). Parallèlement, les jardins communautaires seraient, selon D’andrea et Tozzi (2014) apparus dans les années 1970, en Amérique du Nord. Finalement, depuis 2014, la France introduit la notion de jardins partagés, qui seraient finalement, une autre façon de nommer les jardins communautaires (Enley, 2017). L’association Le Passe-Jardins propose une arrivée des jardins partagés au milieu des années 1980, en France. Aujourd’hui, les jardins partagés sont également cités à diverses reprises dans les idées du mouvement Colibris. Le rapport à la nature étant aujourd’hui remis en question, notamment par ce mouvement. L’éthique du mouvement Colibris met en avant l’impasse dans laquelle l’humanité et la terre se trouvent aujourd’hui (Colibris, 2015). Cela a pour conséquence, le changement de paradigme de société par la population.

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Table des matières

1 LES REMERCIEMENTS
2 LE RESUME
3 DIE ZUSAMMENFASSUNG DER BACHELOR ARBEIT
4 INTRODUCTION
5 LE CADRE THEORIQUE
5.1 L’INTERACTION SOCIALE
5.2 LE LIEN SOCIAL
5.2.1 LA DEFINITION DU LIEN SOCIAL
5.2.2 DE LA SOLIDARITE MECANIQUE A LA SOLIDARITE ORGANIQUE
5.2.3 LES APPARTENANCES : L’IDENTIFICATION AU GROUPE VS L’INDIVIDUALISATION
5.2.4 LA RECONNAISSANCE COMME ELEMENT DE PROTECTION
5.2.5 LES FONCTIONS DE PROTECTION ET RECONNAISSANCE DES DIVERS LIENS SOCIAUX
5.2.6 LES CRISES DU LIEN SOCIAL
5.2.7 LE LIEN SOCIAL DANS LE QUARTIER
5.3 LE GROUPE
5.4 LE JARDIN
5.4.1 L’HISTOIRE DES JARDINS ET LES TYPES DE JARDINS
5.4.2 LE JARDIN COMME LIEU DE RENCONTRE
5.5 LA COMMUNAUTE
5.6 LE PARADIGME DE SOCIETE ET SON CHANGEMENT
5.6.1 LE PARADIGME ACTUEL
5.6.2 LE NOUVEAU PARADIGME
5.7 LA SYNTHESE DE LA PARTIE THEORIQUE
6 LA QUESTION DE RECHERCHE ET LES HYPOTHESES
6.1 LA QUESTION DE RECHERCHE
6.2 MES OBJECTIFS DE RECHERCHE
6.3 LES HYPOTHESES
7 LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
7.1 LE TERRAIN D’ENQUETE
7.1.1 LE JARDIN COMMUNAUTAIRE DE L’ASSOCIATION ARBRE A PALABRES
7.1.2 LES PARTICIPANTS AU JARDIN
7.1.3 EN QUOI LE JARDIN EST-IL UN LIEU DE LABORATOIRE ?
7.2 LA METHODE UTILISEE
7.2.1 L’ENTRER EN CONTACT : L’IDENTIFICATION DE L’INTERLOCUTEUR
7.2.2 LA CONSTITUTION DE L’ECHANTILLONNAGE
7.3 LA DEMARCHE EXPLORATOIRE
8 LA PRESENTATION ET L’ANALYSE DES DONNEES
8.1 LA TECHNIQUE DE RECOLTE DE DONNEES
8.2 L’ANALYSE DU CONTENU
8.3 L’ANALYSE DES DONNEES
8.3.1 L’HYPOTHESE 1 36
8.3.2 L’HYPOTHÈSE 2 42
8.3.3 L’HYPOTHÈSE 3 48
9 LES PISTES D’ACTIONS ET LE BILAN
9.1 LES PISTES D’ACTIONS
9.1.1 LE JARDIN COMMUNAUTAIRE DE L’ASSOCIATION ARBRE A PALABRES
9.1.2 LE JARDIN COLLECTIF DE MANIERE GENERALE
9.2 LE BILAN
9.2.1 LE BILAN PERSONNEL
9.2.2 LE BILAN PROFESSIONNEL
9.2.3 LE BILAN METHODOLOGIQUE
10 LA CONCLUSION
11 LA BIBLIOGRAPHIE
11.1 LES OUVRAGES
11.2 LES ARTICLES
11.3 INTERNET
12 LES ANNEXES
A. LA CHARTE DES JARDINIERS DE L’ASSOCIATION ARBRE A PALABRES
B. LE GUIDE D’ENTRETIEN
C. LE TABLEAU POUR L’ANALYSE

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