De la sociolinguistique à l’analyse des interactions verbales la sociolinguistique interactionnelle

Objectifs et motivation du choix du sujet

La coexistence de plusieurs langues au sein d’une communauté linguistique, a donné le choix aux locuteurs de se trouver en face de plusieurs dialectes qui peuvent être soit des variétés d’une même langue, soit la coexistence des autres langues en usage. C’est ce que nous allons voir en prenant pour exemple les interactions verbales des locuteurs kabyles de deux régions de Kherrata et de la ville de Béjaia. Il s’agit d’une étude sur un comportement diglossique qui vient de la situation de bilinguisme. Notre enquête s’est portée sur les situations linguistiques et sur les attitudes, sentiments et représentations des locuteurs de Kherrata dans le but de : Tout d’abord, recueillir des données sur les représentations et les comportements des locuteurs de Kherrata envers le dialecte des locuteurs de la ville de Béjaia tout en prenant en considération les changements survenus après l’adoption de ce dialecte. La mise en relief des attitudes et les représentations des locuteurs de cette région à l’égard de dialecte des locuteurs de Béjaia, permet d’éclairer une situation linguistique très objective qui découle de la réalité sociolinguistique. Ensuite, et après avoir mesuré la divergence du point de vue, des avis personnels et les conflits d’opinions portés sur cette situation d’adoption, nous essayerons de connaître la place qu’occupe le dialecte de la région de Kherrata. Ceci nous permettra d’expliquer les comportements des locuteurs de cette même région envers leur propre dialecte. Enfin, présenter l’image des langues en usage, de manière générale, et du kabyle en particulier chez les locuteurs kabyles qui constituent une catégorie de notre objet d’étude. Notre travail de recherche est motivé par la raison suivante : les jugements des locuteurs de la ville de Béjaia qui pensent que les locuteurs de la région de Kherrata ont un sentiment d’infériorité envers leur dialecte. Pour eux, ces locuteurs ont un comportement diglossique parce qu’ils ne parlent pas leur dialecte. Pour cette raison, nous voulons éclairer le comportement langagier de ces derniers.

La sociolinguistique et sa situation

Parmi les différentes disciplines qui se préoccupent de langue et du langage : la sociolinguistique, elle est initialement décrite comme une des branches de la linguistique externe par le fait qu’elle est un domaine qui englobe, à la fois, une théorie linguistique et une théorie sociale. BAYLON confirme que : « la sociolinguistique peut être définie comme l’analyse de la parole envisagée dans son contexte social. Les relations du langage à la société ont souvent fait l’objet de remarque, voire de description dans l’histoire des sciences du langage(…) ».1 Dans ce présent chapitre, nous allons voir, en premier lieu, en quoi consiste cette branche de la sociolinguistique, c’est-à-dire comment elle prend la langue d’un point de vue social. En deuxième lieu, nous allons nous intéresser à la sociolinguistique dans son aspect pratique, c’est la sociolinguistique interactionnelle en prenant en considération les concepts clés de celle-ci en évoquant comment la sociolinguistique prend, à la fois, la langue et la société dans son champ d’étude et que cette dernière a une autre manière de concevoir et d’appréhender les faits du langage dans leur mise en pratique, nommée la sociolinguistique interactionnelle. En dernier lieu, nous nous mettrons l’accent sur la situation sociolinguistique algérienne et les langues en présence en Algérie. Nous considérons que l’existence de plusieurs langues ou plusieurs variétés de langues dans une communauté linguistique comme un avantage dans la mesure où nous pouvons effectuer des études qui portent un intérêt sur la compréhension du rapport entre ces langues et leurs variétés. Cela nous permettra de répondre à plusieurs problématiques des phénomènes qui les caractérisent. Pour BOYER, « Ce qui est à l’oeuvre dans toute manifestation linguistique, ce n’est pas la langue, une homogène et stable, mais des usages particuliers portés par des discours, chaque fois différents et chaque fois uniques, déterminés par tous les facteurs entrant en jeu dans la communication. Ainsi, la langue s’avère être un phénomène abstrait qui ne peut s’appréhender que par les différents usages qui en sont faits […], un mot, une tournure ne sont pas en eux-mêmes vulgaires, familiers ou populaires, c’est à travers eux, le locuteur qui est jugé et le groupe social dont il partage les normes sociales et linguistiques».

La sociolinguistique « La sociolinguistique est une science du terrain »

Nous nous basons sur cette réflexion en disant que celle-ci s’intéresse aux langues telles qu’elles sont pratiquées dans la société. Pour beaucoup de linguistes, le concept de sociolinguistique est employé pour mettre en relation les questions qui touchent la société et le langage en même temps, c’està- dire mettre en relation les deux aspects : le langage et la société. Selon MOUNIN, la sociolinguistique est un « terme qui désigne l’étude des relations entre langage et société ». 4 LABOV, considéré comme l’un des pères fondateurs de la sociolinguistique, estime que « la sociolinguistique c’est la linguistique puisque la linguistique est l’étude des pratiques langagières dans une société donnée, donc elle prend en charge les différentes langues qui existent dans une société ».5 La sociolinguistique est une science de l’homme et de la société. Science de l’homme dans la mesure où il est sujet producteur des paroles qui vont être, à leur tour, envisagées comme une langue, et la société parce que elle est considérée comme le lieu de rencontre entre les interlocuteurs où se passe l’interaction. Pour GUMPERZ : «la sociolinguistique est considérée comme un nouveau champ d’investigation qui étudie l’usage langagier de groupes humains particuliers »6. Le point de départ de la sociolinguistique en tant que territoire, « a émergé de la critique salutaire d’une certaine linguistique structurale enfermée dans une interprétation doctrinaire du cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure».7 Bien que BOYER indique le caractère multipolaire8 de la discipline, du fait qu’elle appréhende au-delà diverses approches et tendances. Les différentes méthodes d’investigation et la diversité des théories sont prises en considération par la sociolinguistique dont les préoccupations centrales ont attiré l’attention de nombreux chercheurs. C’est ainsi que la sociolinguistique a connu le développement le plus régulier.

Par ailleurs, il s’agit d’une discipline relativement récente apparue au début des années soixante aux États-Unis. LINDENFELD et SIMONIN indiquent que : « Au terme de cette décennies, pendant laquelle se sont multipliée les publications et les colloques, le vocable « sociolinguistique », pratiquement inconnu au début des années soixante, figure en bonne place dans le cursus des universités, et aucun périodique traitant des sciences du langage ne peut omettre de faire figurer dans son sommaire, à un moment ou à un autre, un article relevant de cette discipline ».9 En principe, la sociolinguistique est l’étude d’une structure linguistique et une structure sociale en considérant la langue comme un phénomène social soumettant, non seulement des règles linguistiques, mais aussi un ensemble de lois et de normes sociales qui déterminent le comportement linguistique dans les communautés linguistiques.

Donc, la sociolinguistique est considérée comme une science du langage et des langues en société, chose confirmée par CALVET dans son ouvrage où « la sociolinguistique a pour objet de décrire et d’expliquer les rapports existant entre, d’une part, la société et, d’autre part, la structure, la fonction et l’évolution de la langue ».10 Cette discipline, la sociolinguistique, est évidemment vue comme une science des phénomènes sociaux, par le fait qu’elle implique une théorie linguistique et une conception systématique de la communauté parlante. D’une manière générale : « elle tâche de décrire les différences variétés qui coexistent au sein d’une communauté linguistique en les mettant en rapport avec les structures sociales, elle englobe pratiquement tout ce qui est étude du langage dans son contexte socioculturel ».11 En théorie, la sociolinguistique s’intéresse à l’étude de ce qui est en relation avec le langage dans un environnement social en prenant en compte les trois aspects : les locuteurs, les caractéristiques des variétés qu’ils utilisent et les fonctions de celles-ci. Nous considérons que ces trois facteurs font une tâche complémentaire de la sociolinguistique. BRIGHT considère que : « L’une des tâches majeures de la sociolinguistique est de montrer que la variation ou la diversité n’est pas libre mais qu’elle est corrélée avec des différences sociales systématiques »

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Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : La sociolinguistique dans sa vision théorique
Introduction
Chapitre I : La sociolinguistique et sa situation en Algérie
Introduction
1. La sociolinguistique
2. De la sociolinguistique à l’analyse des interactions verbales : la sociolinguistique interactionnelle
3. La situation sociolinguistique de l’Algérie
Conclusion partielle
Chapitre II : Définition de quelques concepts clés de la sociolinguistique
Introduction
1. Le contact de langues
2. Le bilinguisme
3. Le plurilinguisme
4. La diglossie
5. Le Variable / la Variété linguistique / le Variable social
6. La communauté linguistique
7. L’identité
8. La culture
9. Les attitudes / les comportements / les représentations
10. La norme
11. Le dialecte
12. Sécurité / insécurité linguistique
13. Hypercorrection
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : La sociolinguistique dans son cadreanalytique
Introduction
Chapitre I : Analyse des échanges conversationnels
Introduction
1. Présentation du questionnaire
2. L’analyse et l’interprétation des conversations
Conclusion partielle
Chapitre II : Analyse des questionnaires
Introduction
1. Présentation du corpus
2. Le questionnaire comme approche quantitative
3. Considération des variables et présentation de l’échantillon
4. Analyse et interprétation des réponses des questionnaires
Conclusion partielle
Conclusion générale
Références bibliographiques
Table des matières
Annexes

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