De la poétique de la colonisation à la poétique postcoloniale

LA POÉTIQUE DE LA DÉCOLONISATION

  Il n’est pas à préciser que toutes littératures sont conditionnées par une sorte de pulsion intérieure venant de la personne du sujet écrivain.Pour ce qui est de la littérature de la colonisation, née durant la lourde période de la domination coloniale connue par plusieurs nations, la littérature de la colonisation regroupe des écrivains de différentes nationalités qui se sont levés contre le poids colonial qui prévalaient à l’époque. RABEMANANJARA donnera la définition du sens de cet engagement littéraire en affirmant : « Ce qui m’a amené à écrire, c’était la lutte contre lecolonialisme qui consiste en gros en ceci : supprimer la personnalité du colonisé, faire en sorte que nous n’ayons pas d’ancêtres, pas de passé. Quand un homme n’a pas de passé, pas de racines, il n’est rien du tout. C’est contre ça que nous nous sommes élevés ». Conçue également comme une parole des reprouvés, la littérature de la colonisation, si nous tenons compte de l’affirmation de R. BARTHES, se présente tel « Un acte de solidarité historique ». C’est à travers cette perspective que d’une part, étant des œuvres issues d’un élan nationaliste, elles laisseront manifester le sens d’une contre-attaque vive, de défi, de dénonciation, de révolte et de liberté. D’ autre part, étant une revendication viscérale de l’identité des peuples colonisés, les œuvres de cette orientation scripturaire manifestent une exaltation des valeurs patriotiques et une soif de retour aux sources dont leurs intitulés feront d’ailleurs connaître dorénavant leur volonté profonde. Nous convenons de citer entres autres : « Cahier d’un retour au pays natal » (1947) d’Aimé CESAIRE, « Le soleil des indépendances » (1970) d’A. SENGHOR avec son célèbre poème « Femme nue, Femme noire », « Antidote » (1961) de J-F. RABEMANANJARA, etc. Ainsi, conscients du projet auquel ils s’attachent et de la liberté à laquelle ils aspirent, vue également la dimension de la littérature qui se révèle telle un message à émettre à une société étrangère, les écrivains de la littérature de la colonisation éprouvèrent ce besoin d’utiliser la langue française comme instrument idéal de communication. En effet, il ya lieu de se poser des questions afin de savoir pourquoi les auteurs de la décolonisation utilisent la langue des oppresseurs pour s’exprimer alors qu’ils disposent d’une langue nationale. La réponse à cette question mérite un long développement qui dépasse le cadre de ce projet de thèse, mais néanmoins il existe une réponse que l’on peut avancer, il ne s’agit pas pour les écrivains de mener une lutte armée mais d’engager une lutte négociée. L’objectif est d’utiliser un moyen langagier et non la force pour donner à la liberté sa dimension humaine et sa dimension universelle. Il s’agira ainsi de la pratique de la langue française un peu commune à tous les écrivains de la littérature anticoloniale en d’autres termes, celle d’exprimer à travers le français, la logique de leur propre langue. Pour étayer notre réponse sur cette question de la littérature africaine d’expression française, nous allons faire appel à Aristote qui dit que : « S’il est honteux de ne pouvoir se défendre avec son corps, il serait absurde qu’il n’y eût point de honte à ne le pouvoir faire par la parole dont l’usage est propre à l’homme que celui du corps » (I, 1,1355a 38-b 2) ». Selon la perspective d’Aristote dans cet ouvrage, la rhétorique et la politique ne font qu’une parce qu’une politique se sert de l’argumentation rhétorique pour emporter l’adhésion de son public. Par ailleurs, s’il faut toujours se défendre en fonction de sa force, on fait régresser l’humanité dans une logique d’inceste dans laquelle le plus fort s’accapare les femmes et quand il s’affaiblit, un autre plus fort se met à sa place et ainsi de suite indéfiniment. En outre, la pertinence de l’argument vient qu’il serait pratiquement impossible à la majeure partie des femmes et surtout aux enfants de se défendre s’il faut toujours le faire avec la force13. Ce qui veut dire, en définitive, que le propre de l’homme est d’utiliser la parole et non la violence de la force pour attester de son humanité. C’est pour cette raison que nous avons décidé de parler de poétique colonialeou de poétique postcoloniale pour essayer de rendre compte des arguments poétiques en fonction des destinataires de la parole. Bien sûr, nous ne passerons pas sous silence le nom du mouvement de la négritude qui, en clamant un continent africain debout en dépit de l’oppression coloniale, se dirige conformément vers la veine poétique du mouvement littéraire anticolonial. Parlant du mouvement de la négritude, il s’agira donc avant tout d’un mouvement à geste humanitaire à l’égard du continent africain. Ces chantres, pour ne citer que les plus célèbres : A. CESAIRE, L-G. DAMAS, L-S. SENGHOR auxquels nous pourrions joindre J-F. RABEMANANJARA, exprimerons leur ambition commune au sein d’une circonstance sociopolitique imposée où les valeurs de l’homme étaient piétinées. De son origine latine « niger » qui veut dire « noir », le mouvement de la négritude avait d’abord pour objectif central d’exprimer l’ensemble des valeurs culturelles et spirituelles du monde noir. Livrant une brève explication en ce qui concerne le terme de « négritude », L-S. SENGHOR souligne :
« Le mot « négritude », sur le plan grammatical, est irréprochable. Le suffixe-itude sert à former des mots abstraits pour désigner une certaine qualité. Au lieu de ce suffixe, on aurait pu avoir « ité ». Un mémoire de la faculté des lettres de Strasbourg, dont m’a parlé le professeur Robert Schilling, porte sur les suffixes « ité » et « itude ». Ce sont des suffixes synonymes mais le suffixe « itude » introduirait une nuance plus concrète, mois abstraite. Nous pourrions ainsi donner le nom de « négrité » à l’aspect objectif et celui de « négritude » à l’aspect subjectif. Nous avons donc inventé d’autres mots. Pour désigner les pays noirs, j’ai repris le vieux mot de « nigritie ». On pourrait employer le mot de « négrisme » pour désigner une doctrine fondée sur un « racisme noir antiraciste », pour parler comme SARTRE. Mais c’est là un mot que je n’aime pas employer, parce que notre mouvement n’est pas ce qu’on nous a reproché. On nous a accusé, en effet, de le sous-entendre par la haine du blanc, et l’on a présenté le mouvement de la négritude comme un mouvement raciste, il n’en est rien. C’est pourquoi nous n’avons jamais employé, à notre compte, le mot de « négrisme ».

LA POÉTIQUE POSTCOLONIALE.

  Il se révèle à notre égard afin de mener à bien cette séquence, d’effectuer un survol de ce que renferme le parcours et les idées des études postcoloniales. Assurément, la teneur fondamentale des travaux portant sur le « postcolonial », se fera remarquer d’une manière générale à partir d’un fait historique après la colonisation qui se caractérise par l’apparition des œuvres littéraires et d’un vaste ensemble des ouvrages théoriques et critiques. Héritant la langue des colons, les œuvres littéraires postcoloniales ont parfois en commun des éléments qui se rapportent à la période coloniale. Nous citerons par exemple, les littératures francophones et anglophones postcoloniales qui seront ensuite observées, selon J-M. MOURA, du point de vue « de leur résistance, de leur réfutation, de leur proposition de contre- discours et de leurs formes déviantes ». Quant aux ouvrages critiques et théoriques portant sur le postcolonial, ils se distingueront surtout au niveau de leur pluridisciplinarité puisque ne mettant pas uniquement en examen la littérature mais, reconsidérant également l’histoire coloniale et ses empreintes dans le monde du temps présent. La théorie et la critique postcoloniale pour leur compte, étudieront les faits comme le multiculturalisme, l’identité, les diasporas, les relations centrales ou périphériques, le nationalisme etc. Les années soixante marqueront pour ainsi dire le début des discernements littéraires postcoloniaux. Jean-Marc MOURA apporte une précision à propos : « Le questionnement postcolonial trouve son origine dans les années soixante, lorsque beaucoup d’immigrants venant des pays naguère colonisés sont entrés dans les universités et les collèges américains et britanniques et ont commencés à formuler des interrogations liées à leurs histoire. Leurs prises de parole ainsi que l’émergence des littératures venues de ces pays ont attirées l’attention des universitaires sur l’actualité géopolitique de la littérature. Les études postcoloniales vont s’efforcer de rendre justice aux conditions de production et aux contextes socioculturels dans lesquels s’ancrent ces littératures». D’une manière ou d’une autre, sans dépendre de la nature de son corpus ou de son thème, une étude postcoloniale s’intéressent alors de façon globale au problème d’identité du moment que la colonisation a établi dans les pays colonisés des bases de systèmes de valeurs fondées sur des pensées européennes et qu’au sein de ce système de pensée était représentée la supposée supériorité du monde occidental. Après l’indépendance, les populations des pays libérés ont dû abandonnés ce système de valeurs par lequel ils s’étaient toujours définis comme étant inférieurs. Afin de réaffirmer leur origine et face à l’immense tâche de reforger leur identité, ils ont très souvent recours à des idées nationalistes. Cette étape se trouve effectivement dans les littératures des pays concernés. La section présente étudiera la littérature postcoloniale en mettant en considération ce que nous  venons de dire. Vu l’ampleur du domaine, nous nous focaliserons plus précisément sur le roman de J-L. RAHARIMANANA qui s’intitule ZA. ZA fonde d’un côté sa création à partir des réalités sociopolitiques postcoloniales de son pays ; des réalités, si on peut le dire, qui se rapprochent à l’ensemble des pays du tiers-monde. D’un autre côté, d’une manière à manifester son identité à travers le roman, RAHARIMANANA s’inspire largement de l’histoire de Madagascar, des genres littéraires malgaches et leurs héros, les transposant ensuite dans son univers littéraire façonné en langue française. En effet, les romans du même auteur qui s’intitulent « Nour » et « Lucarne » s’engagent également dans la même veine. Toujours dans cette perspective, nous tenons certainement à ne pas esquiver les autres auteurs malgaches, tels que C. RAFENOMANJATO, M. RAKOTOSON, D. JAOMANORO, RADO, R. RAOLSON, etc, voire des artistes malgaches tels que Tao RAVO, MAHALEO, ROSSY etc, dont le contenu essentiel relèvent incessamment des situations tragiques de la vie quotidienne du peuple malgache, d’une ardeur patriotique, ne manquant pas de mobiliser la nation malgache dans la conservation de leurs cultures qui tendent de jour en jour vers la régression, et dont les témoignages de leurs œuvres se trouvent être capitales en ce qui concerne les soubresauts politiques et sociaux qui secouent constamment le pays.

EVOLUTION DE L’UNIVERS POETIQUE

  L’investigation réfléchie, à propos de l’évolution poétique de la littérature, depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, qui définit dans cet axe notre objet d’étude, se révèle d’abord comme un fait important et difficile à isoler des conditions historiques et sociales qui ont produit ces littératures. En d’autres termes, il convient de préciser que la littérature de la colonisation et la littérature postcoloniale, bien que partant du même postulat, à savoir celui d’une littérature à caractère dénonciatrice, revendicatrice et révolutionnaire, force nous sera de souligner leur divergence qui se situe au niveau de leur poétique. Cette divergence poétique qui s’établit en grande partie non seulement à partir des transformations des conditions historiques et sociales mais qui s’expliquerait également par le fait qu’il s’agit des œuvres qui ne demeurent pas insensibles aux éléments spatio-temporels qui servent de toile de fond à leur création.En référence à cet état de lieu, nous nous proposons dans un premier temps, de prendre ensemble les œuvres de la littérature anticoloniale, afin de mieux ressortir les conditions dans lesquelles elles sont venues au monde, ainsi que leur idéal et l’ensemble de vision qu’elles offrent à l’égard de leur poétique. Le monde poétique de la littérature de la colonisation qui ne néglige certainement pas les événements de son temps, véhiculera sur son compte d’importants motifs conducteurs de dénonciation. Il est évident, en effet, qu’une littérature engagée ne peut faire autrement que de dénoncer, en l’occurrence, il s’agit plus précisément de décrire avec toutes les ressources de la poésie et de la sensibilité de l’auteur, les méfaits de la colonisation laquelle s’inscrit dans le cadre d’un capitalisme avide qui foule aux pieds les droits de l’homme, et qui, en plus se moque éperdument des principes de fraternité entre le peuple. C’est en ces termes que, pour donner une définition à cette répression coloniale, RABEMANANJARA mettra en exergue dès la première page d’Antidote, l’acte de viol des colonisateurs :
« Ils ont souillé de leurs pieds de boue
Les marches de la porte d’or
Souillé la douceur de mon tapis de laine,
Les envoyés de la mort, les envoyés torrides
De la torture et de la nuit ».
Par le biais de ces vers, RABEMANANJARA nous met littéralement en présence d’un acte de profanation. Dans la mesure où la demeure de l’auteur qui n’est autre que son propre territoire se trouve envahi par des étrangers qui n’ont pas su respecter l’emplacement de son décor. Il continue en ajoutant que ces éléments perturbateurs de son habitat ont :
« Secoué tour à tour divans, fauteuils, chaises
Pot de chambre, oreiller, matelas, et cætera, etc.
(…)
Brutalement à coup de cross et de poignard
Ils ont défoncé le silence
Hermétique du sanctuaire où brulait l’eternel encens ». (Ant. 7-8).
En raison du fait que tout ce qu’elle possédait d’authentique et d’acquis sera méconnu, bouleversé et soumis à la fois aux réalités de violence : réalité de canon, de coupe-coupe, de mitraillette, de fouets,…(Ant. 9), les pays colonisés se trouveront totalement dépouiller de leur nature. C’est en ce sens que face à la colonisation qui voulait se faire passer à titre d’une mission civilisatrice, les motifs de souffrance et de tristesse s’associeront pour soutenir l’action dénonciatrice :
« Sur la montagne des euphorbes
Se fane un lys entre les murs :
Quelle innocence entre les chaines
Et quelle hirondelle d’été
Entre les griffes des vautours ». (Ant. 43)
« Dans l’enceinte meurt jour à jour
L’héliotrope sans soleil ». (Ant.42)
Les terrains colonisés se présentent ainsi comme des terrains ventilés par l’anxiété. L’imposition de la domination coloniale laissera découvrir la position vécue par le peuple colonisé à l’intérieur de son propre territoire où il n’a plus le droit d’engager son vouloir que ce soit sur le plan social, politique voir même psychologique. Les écrits anticoloniaux ne manqueront pas de manifester cette situation précaire pour ne citer que RABEMANANJARA qui, de son côté met à jour des poèmes de prison traduisant à l’occasion l’état des indigènes qui se retrouvent prisonniers à l’intérieur de leur propre territoire, vue comme un cachot de désespoir :
« Mornes, si mornes ces quatre murs !
La mort imprègne terre et pierre
D’une sueur d’outre planète.
Frais, si frais ces cris d’enfants
Dans l’alme enclos !
Mais qui l’entendra, claire innocence,
Ton chant trop pur
Ta voix trop douce dans le vacarme de la nuit ! ».

OUVRAGES LITTERAIRES D’ETUDE THEORIQUE ET CRITIQUE

 ADAM J-M, 1996,
1. Le récit, Paris, Presses Universitaire de France, Collection « Que saisje ? », APPADURAI Arjun, 2001,
2. Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation, Paris : Payot. ASHCROFT Bill, 1995,46
3. The post-colonial studies reader, Routledge, Londre. ASHCROFT Bill, GRIFFITHS Gareth, TIFFIN Hellen, 1989,
4. The Empire writes Back, Theory and Practice in post-colonial Litterature, London/ NY: Routledge. BAKHTINE Mikhail, 1978,
5. Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard, 490p. BARRIERE Jean, MOURA J-M., 2001,
6. Littérature Postcoloniale et Francophonie, Paris : champion, 128p. BARTHES Roland, 1953,
7. Degrés-zéros de l’écriture, Ed. Du Seuil. BETI Mongo, 2003,
8. Main basse sur le Cameroun, autopsie d’une décolonisation, Ed. La découverte, Paris. BIRMINGHAM David, 1995,
9. The decolonization of Africa, Ohio University Press. BOEHMER Elleke, 1995,
10. Colonial and Postcolonial Litterature, Oxford U.P. BRASSAC Christian, 2000,
11. « Intercompréhension et communication », BERTHOUD, MONDADA, (Eds), Modèles du discours en confrontation, Berne, Ed. Peter Lang, pp.219-228.
CHRISMAN Laura, BENITA Parry, 2000,
12. Postcolonial theory and criticism; English Association, Cambridge,. COURTES Joseph, 1991,
13. Analyse sémiotique du discours : de l’énoncé à l’énonciation, Hachette, Paris, Hachette Université, 302p. D’HULST Lieven, MOURA J-M, 2006,47
14. Les études littéraires francophones : état des lieux, Lille : U.L.3, 2003. Interfaces Caribéennes/ Caribean Interfaces, Amsterdam : Rodopi. DUBOIS Jacques, Francis EDELINE, Jean-Marie KLINKENBERG, Philippe MINGUET, François PIRE, Hadeline TRINON, 1982,
15. Rhétorique générale, Paris, Seuil, 225p. DUSCHESNE Alain, 1996,
16. Petite fabrique de la littérature, Editions Magnard, Paris, Collection « Textes et contextes », 311p. FERRO M., 1994,
17. Histoire des colonisations, Seuil. FONTAINE David, 1993,
18. La poétique, Nathan Université, Paris. GREIMAS Algirdas Julien, 1983,
19. Du sens, Paris, Seuil, 246p. GRIZE Jean-Blaise, 1981,
20. L’argumentation : explication ou séduction ?. L’argumentation, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 280p. GROUPE µ,1977,
21. Rhétorique de la poésie, Editions Complexes, Bruxelles, 299p. HOOGUETT Ankie M.M., 2001,
22. Globalization and the postcolonial world: The new political of development, John Hopkins University Press. RABEMANANJARA Jacques-Félicien, 1956,
23. Témoignage malgache et colonialisme, essai, Paris, Présence Africaine. JAKOBSON Roman, 1973,
24. Question de poétique, Paris, Seuil, 508p.48 JOUBERT Jean-Louis, 1992,
25. Littérature de l’Océan Indien, Edicef, Paris, Collection Université, 303p. KANT Emmanuel, 1970,
26. Le jugement esthétique, Presses Universitaires de France, Collection BUP, Paris, 122p. KRISTEVA Julia, 1969,
27. Recherche pour une sémanalyse, Seuil, Paris, Collection « Tel quel », 380p. LE GUERN Michel, 1973,
28. Sémantique de la métaphore et de la métonymie, Paris, Larousse, Collection Langue et Langage, 126p. MARTIN Robert, 1983,
29. Pour une logique du sens, Paris, Presses Universitaires de France, 320p. MORICE, 1978,
30. La littérature de toute à l’heure, Paris, D.D.B. MOURA J-M, 1998,
31. La littérature des lointains. Histoire de l’exotisme européen au XXème Siècle, Paris : Champion. ONIMUS Jean, 1978,
32. La connaissance poétique, Ed.Desclé de Brower, Paris, 256p. RABEMANANJARA Jacques-Félicien, 1958,
33. Nationalismes et problèmes malgaches, Paris, Présence Africaine, 219p. 1956,
34. Témoignage malgache et colonialisme, essai, Paris, Présence Africaine.49 RABEMANANJARA Raymond William, 1952,
35. Madagascar sous la rénovation malgache, Paris, Gentilly, 9 villas Amelia, Tananarive, R.R.W, 213p. RALIBERA Rémy, 2007,
36. Souvenirs et Témoignages malgaches, De la colonisation à la IIIe République, FOI ET JUSTICE, 217p. RECANATI, 1979,
37. La transparence et l’énonciation, Paris, Seuil, 125p. RICOEUR Paul, 1975,
38. La métaphore vive, Seuil, Paris. RIFFATAIRE Michael, 1978,
39. Littérature et réalité, Seuil, Paris, 181p. 1978,
40. La production du texte, Ed. du Seuil, Paris, Collection poétique, 285p.1979,
41. La production du texte, Paris, Seuil, 284p. SAID Edward, 2000,
42. Culture et Impérialisme, Paris : Fayard/ Le monde diplomatique. SARTRE Jean-Paul, 1963,
43. Qu’est-ce-que la littérature ?, Paris, Gallimard, Coll. Idée, 374p. THELLYNE Jean-Marc, 1954,
44. Ces procès qui ébranlèrent la France, Paris, Seuil. TODOROV Tzvetan, 1967,
45. Littérature et signification, Paris, Larousse, 118p.1977,
46. Théorie du symbole, Paris, Seuil, 375p. 1978,50
47. Poétique de la prose, Seuil, Coll. Points littératures, Paris, 188p.1985,
48. Théorie du symbole, Ed. Seuil, Paris, 405p. WERBNER Richard, 1996,
49. Postcolonial identities in Africa, Zed Books, N.Y. WEINREICH Harald, 1973,
50. Le récit et le commentaire, le temps, Seuil, Paris, 336p. WILSON Deirdre, SPERBER Dan, 1979,
51. Remarque sur l’interprétation des énoncés selon Paul Grice, La conservation, communications 30, Paris, Seuil. WYZYNSKI Paul, 1965,
52. Poésie et symbole, Librairie Déom, Coll. « Horizon », Montréal. XINJIANG Gao, 2000,
53. La raison d’être de la littérature, Edition de l’aube. YOLAMUR Barongo, 1980,
54. Neocolonialism and African polities: A survey of the impact of neocolonialism on African political behavior, Vantage Press, NY,. YOUNG Robert J.C., 2003,
55. Postcolonialism, Oxford U.P.

LES EPOQUES DES AUTEURS

  Nous savons qu’il est question de traiter une poétique intertextuelle au sein des littératures qui se révèlent indissociable aux circonstances de leurs époques. Cela dit une observation minutieuse portée vers les événements qui ont marqué les différentes époques s’avèrent non négligeables. Ainsi, partons toujours du principe auquel nous menons une comparaison analysant deux littératures distinctes, nous envisageons de subdiviser cette séquence en deux sections qui se baseront respectivement sur les notions des époques qui caractérisent ANTIDOTE et ZA.Effectivement tel que l’adjectif épithète « colonial » qui se rattache au nom « époque » l’indique déjà, la période au sein de laquelle Antidote marque sa signature se spécifie par l’événement de la colonisation. Si nous cernons le terme de « colonisation » et tout ce qu’elle renferme, nous noterons de prime abord que le terme « colonisation » puise sa sémantique de l’étymon latin « Colonia » voulant dire « cultiver ». Cette conception apparue dans la Grèce antique vers 1800 av. J.C ne présente plus aucun lien avec celle de l’esprit actuel. Si dans l’esprit grec, la colonisation signifie exploitation des richesses des terres inhabitées, la colonisation d’aujourd’hui et plus exactement la colonisation occidentale, renvoie à un processus d’expansion et de domination politique, culturelle et économique pratiquée par certains Etats puissants sur d’autres Etats moins puissants alors obligés d’accepter les liens pus ou moins étroits de dépendances. C’est en rapport avec cette situation qu’ANTIDOTE soulignera une idéologie de ce phénomène à l’image d’un système qui prône des idéals irréalisables.Ayant débuté dans les années 1830, la colonisation européenne a vécu son apogée entre la première et la seconde guerre mondiale. La première cause de l’expansion coloniale renferme comme centre d’intérêt la vitalité du continent européen qui se trouvait en pleine condition démographique. La démographie galopante de l’Europe faisait pression sur le continent qu’elle commençait à faire germer dans les esprits certains projets d’émigration qui seront rendu possible grâce au progrès de l’Europe dans de nombreux domaines notamment dans le domaine de la science. Outre cette position, la colonisation européenne devenait une manifestation de rivalité entre les grandes puissances qui se sont d’abord concurrencées puis combattus. Faisant suite à ces conflits, ils choisiront de s’entendre pour le partage des territoires à coloniser. On soulignera sur ce, la conférence de Berlin qui regroupait quatorze nation ayant pour but de définir les règles de la colonisation selon laquelle pour qu’il y ait colonie, il faut l’occupation effective du territoire. Ce sera en termes de cette règle que le partage de l’Afrique sera légitimé. Allant dans une direction contraire au promesse de développement, de civilisation et surtout de respect de droit de l’homme, la pratique de la colonisation définira comme but l’exploitation des avantages dans les territoires colonisés tels les mains d’œuvres, les espaces vitaux et les matières premières qu’ils y trouveront à bon marché. ANTIDOTE signale cette réalité en ces termes:
« Ce soir même, ce soir, pas plus tard que ce soir,
Ils ont troqué contre le gras d’un jambon du Zoma
Tout l’or fabuleux de l’Ankaya, toutes les perles du Mangoure ». (Ant. 4).
De ce fait, la colonisation se différencie d‘une simple occupation politique d’un territoire car dans sa dimension, elle revêt des politiques commerciales, économiques, financières et culturelles qui auront pour conséquences la domination des pays colonisés. Elle se distingue également d’une simple annexion par la différence de traitement, de droit ou de statut juridique accordé entre les citoyens et les colonisés mais certes, à la défaveur de ces derniers. Motif selon lequel bien que certain critique prélève des effets bénéfique que la colonisation a apporté aux colonies, d’autres critiques mettront en exergue la situation précaire qu’elle engendra et que nous connaissons à titre de domination, de dépendance, de déracinement, de nuisance à l’économie de ces pays, d’insécurité et de l’augmentation de la pauvreté. Paul DUSSAC dira à l’endroit de la colonisation qu’il s’agit :
« D’une œuvre de mort qui a engrossé le porte feuille et rempli les coffres avec le sang, la sueur et la vie des malheureux exploités, brutalisés, assassinés». Devenu à l’image d’un système qui a démontré des réalités de domination et l’assujettissement des colonies auxquelles on a imposé des conditions de vie très rudes, le système colonial suscitera des mécontentements de la part des peuples colonisés que les littératures de la colonisation ne manqueront pas de mentionner. On assistera par conséquent aux révoltes et aux mouvements indépendantistes plus ou moins violents que les nations colonisées manifesteront. Pour ne citer que le cas le plus célèbre des mouvements populaires à Madagascar, nous auront la révolte des Menalamba (Le lamba rouge) qui prend la couleur de la royauté en 1895 Le principale point d’ancrage de ce mouvement populaire sera la défense de la royauté. Cependant, ils seront vaincus en 1897 et aux critiques de préciser qu’ils seront les premières et les derniers mouvements de résistance populaire se prononçant de façon viscérale pour la restauration de la monarchie. Par la suite, l’idée nationaliste réapparaîtra dans le mouvement des sociétés secrètes V.V.S. (« Vy », « Vato », « Sakelika »-« Fer, Pierre, Support ») dont principaux fondateurs furent Joseph Ravoahangy avec Edmond Ravelonahina en 1912. Les membres du V.V.S. étaient majoritairement des intellectuels et leur finalité était de parvenir à l’indépendance. Pionniers de l’idée nationaliste à l’époque, ils marqueront leur fidélité à la civilisation des ancêtres. Ce mouvement sera dissolu par de centaine arrestations. Vient ensuite en1919 au devant de la scène politique malgache, deux célèbres personnages qui sont Jean Ralaimongo et Paul Dussac. Ils seront leaders de ceux qui lutteront pour l’abolition du code de l’indigénat mais, seront réprimés par l’Etat colonial en 1929. Nous évoquerons ensuite le Mouvement Démocratique pour la Rénovation Malgache (M.D.R.M) qui regroupait environs 30.000 adhérents. L’objectif principal du M.D.R.M. sera d’aller vers l’indépendance dans la voie de la légalité. Cependant, suite à l’insurrection du 29-Mars-1947, l’état colonial fera porter la culpabilité aux membres responsables du M.D.R.M. qui sera dissous et ses responsables torturés, exilés et emprisonnés. C’est dans cette même voie des mouvements populaires que le mouvement littéraire anticolonial fera apparaître son engagement.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIERE PARTIE: ELEMENTS FONDAMENTAUX DE LA RECHERCHE
1. ÉLEMENTS FONDAMENTAUX DE LA RECHERCHE
1.1. DE LA POÉTIQUE DE LA COLONISATION A LA POÉTIQUE POSTCOLONIALE
1.1.1. LA ¨POÉTIQUE DE LA DÉCOLONISATION
1.1.2.LA POÉTIQUE POSTCOLONIALE
1.2.EVOLUTION POETIQUE
1.3.PROCEDURE D’ANALYSE
DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION BIBLIOGRAPHIQUE DE LA RECHERCHE
2. PRESENTATION BIBLIOGRAPHIQUE DE LA RECHERCHE
2.1.BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
A.-OUVRAGES THEORIQUES
B.-OUVRAGE CRITIQUE :
2.2.PROPOSITION BIBLIOGRAPHIQUE DE LA RECHERCHE
A.OUVRAGES LITTERAIRES D’ETUDE THEORIQUE ET CRITIQUE
B.WEBOGRAPHIE
C.ARTICLES
TROISIEME PARTIE: ELABORATION DETAILLÉE DU PLAN DE LA THÈSE
3. ELABORATION DETAILLEE DU PLAN DE LA THESE
3.1.PREMIERE PARTIE DU PLAN: LES EPOQUES DES AUTEURS
3.2.DEUXIEME PARTIE DU PLAN: DE LA REALITE A L’ENGAGEMENT LITTERAIRE
3.3.TROISIEME PARTIE DU PLAN: POETIQUE DES AUTEURS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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