Cycle de reproduction et comportement des anophèles

Cycle de reproduction et comportement des anophèles

La femelle ne copule généralement qu’une seule fois dans sa vie. Normalement, elle ne prend son premier repas sanguin qu’après la copulation. Le premier lot d’œufs se développe après un ou deux repas sanguins (suivant les espèces). Les habitudes de repos des moustiques après leur repas de sang sont d’une grande importance pour les programmes de contrôle et pour cette raison, elles doivent être bien maitrisées. La plupart des espèces d’anophèles piquent la nuit. Certaines piquent au crépuscule (An. gambiae), d’autres piquent plus tard en milieu de la nuit ou même au petit matin. Certaines espèces entrent dans les maisons pour piquer (endophages), d’autres préfèrent piquer à l’extérieur (exophages).

Les préférences trophiques varient suivant les différentes espèces de moustiques. Certaines préfèrent prendre leur repas de sang sur l’homme plutôt que sur les animaux, elles sont appelées anthropophiles, tandis que celles qui préfèrent prendre leur repas de sang sur les animaux sont appelées zoophiles.

Au cours du repas de sang, l’anophèle peut prélever environ quatre fois le volume de son abdomen à vide. Après le repas de sang, la femelle se repose le plus souvent près du sujet sur lequel elle s’est nourrie. Le sang absorbé se concentre, devient noir et exsude les produits aqueux pendant 1 à 2 heures. Au cours de la digestion, les ovocytes grossissent et occupent la plus grande partie de l’abdomen qui paraît blanc par transparence. Il est facile de suivre à l’œil nu l’évolution de l’abdomen pendant la digestion du sang. Suivant leur état de réplétion nous pouvons distinguer:
– Femelles à jeun ou non gorgées: femelles adultes n’ayant pas pris un repas de sang;
– Femelles gorgées: femelles ayant pris un repas de sang;
– Femelles semi-gravides : abdomen à moitié noirâtre contenant du sang en digestion, avec la partie apicale blanche due au développement des ovaires;
– Femelles gravides: femelles ayant développé des œufs conservés encore dans l’abdomen.

Une fois à maturité, l’ovocyte est pondu. C’est au cours de la ponte, lors de son passage dans l’oviducte qu’il est fécondé par les spermatozoïdes stockés dans la spermathèque et devient un œuf (Clements, 1992).

Après la ponte, l’anophèle part à la recherche d’un nouveau repas sanguin. Lors de cette prise de repas sanguin sur un individu infecté, l’anophèle femelle ingère des gamétocytes du Plasmodium qui vont se développer dans l’estomac du moustique pour donner des sporozoïtes (cycle sporogonique). fis seront injectés lors de la prochaine piqûre du moustique, faisant ainsi démarrer le cycle sporo-gamogonique chez J’homme. Le cycle chez le moustique dure en moyenne 12 jours. Le cycle biologique débute après la prise d’un repas de sang sur un vertébré. Il se poursuit par la digestion du sang, la maturation des ovocytes, la recherche d’un site d’oviposition est dite cycle gonotrophique (Clements, 1992). Dans les régions tropicales et subtropicales, ce cycle dure 48 à 72 heures selon les espèces et est fonction de la température. Les anophèles femelles pondent leurs œufs sur l’eau. Ces œufs mesurent moins d’l mm de longueur. Ils sont pondus isolement, munis de deux flotteurs latéraux remplis d’air leur permettant de rester en surface durant l’embryogénèse. La forme de l’œuf de l’anophèle évoque celle d’un cylindre incurvé aux extrémités, protégé par plusieurs enveloppes  particulières qui, contrairement à d’autres espèces de moustiques, ne lui permettent toute fois pas de résister à la sécheresse. Les œufs éclos au bout de 24 à 48 heures selon la température(Holstein, 1949).

Après l’éclosion, la larve subit trois mues successives qui la conduisent du stade 1au stade IV. Elle se compose de trois parties: la tête, le thorax et l’abdomen. A la fin du quatrième stade larvaire, la cuticule se fend dorsalement et libère une nymphe bien différente de la larve. La nymphe est une pupe mobile se présentant sous forme de virgule et ne se nourrit pas. Elle est composée de deux parties (le céphalothorax et l’abdomen). La nymphe s’immobilise à la surface de l’eau, allonge son abdomen puis le moustique adulte (imago) sort. La durée totale du cycle, de l’ œuf à l’imago est de douze (] 2) à vingt (20) jours en moyenne. Elle peut être réduite ou allongée par des conditions défavorables (Holstein, 1949). Au cours de leur développement, toutes les espèces de moustiques sont caractérisées par la succession de deux phases: La première est aquatique et couvre la vie pré-imaginale, c’est-à­ dire l’œuf, les stades larvaires et la nymphe. La seconde est aérienne et concerne l’imago ou l’adulte.

La lutte biologique contre les vecteurs et ses limites 

La lutte biologique contre les vecteurs du paludisme repose sur l’utilisation des prédateurs ou des pathogènes des moustiques. On peut citer entre autres:
– Les insectes (des moustiques comme les Toxorhynchites), les hémiptères;
– Les Copépodes;
– Les poissons larvivores (Gambusia a.ffinis, Gambusia ajJinis, Poecilla reticulata);
– Les champignons (Lagenidium giganteum, Beauveria bassiana).
– Les bactéries sporulantes appartenant au genre Bacillus (WHO, 1984): Bacillus thuringiensis var. israelensis ou (Bti) et Bacillus sphaericus. Ces bactéries forment des spores et des toxines entomopathogènes puissantes et stables. La lutte biologique n’a pas encore été appliquée à large échelle. Elle n’a pas eu d’effets remarquables dans les différents programmes de lutte anti-vectorielle. Elle est également incompatible avec les méthodes de lutte chimique. Pour son application, elle nécessite des connaissances assez profondes de la bio-écologie des vecteurs et du milieu.

La lutte chimique et ses limites 

Elle est basée sur l’utilisation d’insecticide pour lutter contre les vecteurs du paludisme et les insectes nuisibles. Les insecticides les plus utilisés sont des insecticides chimiques: les organochlorés, les organophosphorés, les carbamates, les pyréthrinoïdes et les régulateurs de croissance. Des toxines bactériennes (Bacillus thuringiensis H-14 et Bacillus sphaericus) sont aussi utilisées (Fontenille et al., 2006). Les matériaux imprégnés d’insecticides (moustiquaires imprégnées d’insecticides (MIl), les bâches plastiques imprégnées d’insecticides à longue durée d’action, etc) et les Pulvérisations Intra-domiciliaires (PlO) sont les principaux outils de cette lutte. Pour la lutte larvaire, des insecticides ont été répandus dans les gîtes larvaires. De nombreuses études ont montré une baisse de l’efficacité des moustiquaires imprégnées d’insecticides en zone de forte résistance (Diabaté et al., 2002; N’guessan et al., 2003 ; Tripet et al., 2007; Dabiré et al., 2007, 2008). L’utilisation des MIl peut induire un changement de comportement (exophilie) des vecteurs (Josy\ine et al., 2009). Les moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) peuvent se détériorer avant les 4 à 5 ans si elles ne sont pas bien utilisées et peuvent perdre leur rémanence (Smith et al.. 2007). Leur efficacité dépend aussi de plusieurs facteurs dont le climat, la démographie, le type de tissu et le produit pour l’imprégnation (Smith et al., 2007). En Afrique subsaharienne, la propoliion des foyers qui possèdent au mOinS une MIl a énormément progressé, passant de 10 % en 2005 à 53 % en 20 Il (OMS, 2012). La proportion de la population dormant sous une moustiquaire est passée de 4 % à 33 % au cours de la même période (OMS, 2012). Toutefois, ces pourcentages n’ont pas varié depuis 2012 (53 % et 33 %), et sont nettement inférieurs au seuil fixé pour la couverture universelle (OMS, 2012).

Les PlO rencontrent d’énormes difficultés qui sont de plusieurs ordres:
﹣La logistique qui est très lourde;
﹣la capacité technique d’implémentation et la surveillance des vecteurs;
﹣la toxicité pour l’homme, les animaux et l’environnement;
﹣la difficulté d’avoir une couverture à grande échelle;
﹣la difficulté liée à la gestion des déchets et d’adhésion des populations;
﹣l’accroissement de la résistance des vecteurs aux insecticides et la modification de leur comportement (exophilie) (Okumu et al., 2010).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : GENERALITES
1.1. Les vecteurs du paludisme
1.2. Cycle de reproduction et comportement des anophèles
1.3. La lutte anti-vectorielle
1.3.1. La méthode de lutte physique et ses limites
1.3.2. La lutte biologique contre les vecteurs et ses limites
1.3.3. La lutte chimique et ses limites
1.3.4. La lutte génétique
lA. Les insecticides
1.4.1. Les Pyréthrinoïdes
1.4.2. Les organochlorés
1.4.3. Les organophosphorés
1.4.4. Les carbamates
1.4.5. Le pyriproxyfène (Classe U)
I.S. Mécanismes de résistance aux insecticides
1.5.1. Résistance métabolique
1.5.2. Résistance par modification de la cible
1.5.3. Mécanismes secondaires de la résistance
CHAPITRE Il: MATERIEL ET METHODES
11.1. Sites de l’étude
Il.2. Etude de l’efficacité des moustiquaires en phase 1(laboratoire)
11.2.1. Les souches utilisées
11.2.2. Temps de régénération
Il.2.3. Impact du Pyriproxyfen sur le développement des ovaires d’An. gambiae
JI. 2.4. Activité résiduelle des moustiquaires
lU. Etude de l’efficacité des moustiquaires en phase Il (cases expérimentales)
II. 3.1. Les moustiquaires utilisées
11.3.2. Collecte des moustiques et détermination des paramètres entomologiques
II.3.3. Bioessais
Il.4. Analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III. 1. Résultats
111.1.1. Evaluation de l’efficacité des moustiquaires en phase 1(laboratoire)
Il 1.1.1.1. Détermination du temps de régénération
III.l.I.2. Impact du PPF sur la reproduction des femelles
III.l.I.2.1. Impact sur la fécondité et la fertilité des femelles
111.1.1.2.2. Impact sur le développement physiologique des ovaires
111.1.1.3. Activités résiduelles des moustiquaires
111.1.2. Evaluation de l’efficacité des moustiquaires en phase II (cases expérimentales)
III.I.2.1. Détennination des paramètres entomologiques
III. 1.2.2. Effet sur la fécondité et la fertilité des populations d’An. gambiae s.l collectées
111.1.2.3. Tests biologiques réalisés sur les moustiquaires dans les cases expérimentales
111.1.2.3.1. Mortalité
III.I.2.3.2. Fécondité et fertilité
111.2. Discussion
III.2.1. Le temps de régénération
II1.2.2. La mortalité
111.2.3. Impact du Pyriproxyfène sur la fécondité et la fertilité des moustiques
111.2.4. Impact du Pyriproxyfène sur le développement des ovaires
111.2.4. Place de la moustiquaire ülyset Duo dans le management de la résistance
CONCLUSION

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