Croyances traditionnelles: le dynamisme et les permanences

Délimitation de la zone d’étude

      Cette étude concerne principalement les anciens villages traditionnels lébou du Plateau et de la Médina, c’est à dire les parties les plus anciennement occupées par les Lébou. Les déplacements successifs qui sont à l’origine des migrations des Lébous installés originellement à Dakar-ville ont entraîné la création de la Médina d’abord, et d’autres quartiers de Dakar, ensuite. D’autres localités, anciens villages lébou peuvent donc être concernées par cette étude.
Le Tound Le Tound [1]* est situé dans la partie de la ville limitée par l’avenue Georges Pompidou (ancienne avenue William Ponty), la rue Moussé Diop (ancienne rue Blanchot), l’avenue Emile Badiane (ancienne avenue Jauréguiberry), et l’avenue Petersen (ancienne route de Bel Air). Le Tound qui signifie littéralement « dune de sable » est créé à la suite des déplacements des villages lébou situés sur la pointe de Dakar, c’est à dire dans la partie sud-est de la ville de Dakar. Nous reviendrons plus tard sur les déplacements successifs qui ont touché les villages lébou. Il faut rappeler que « la plupart des villages lébou de Dakar se localisaient à l’origine autour de l’anse de Dakar, c’est à dire dans le secteur qui, très abrité et faisant face à Gorée, était précisément celui qui intéressait les colonisateurs. Dans ces conditions, l’implantation coloniale ne pouvait se faire qu’au détriment des villages et il en a été effectivement ainsi »22. Dès le début de l’occupation officielle, les villages de Kaye et Tann alors situés sur l’avenue Sarraut, actuelle avenue Hassan II, à travers lesquels l’arrêté du 30 juillet 1858 prévoyait l’ouverture de rues, ont connu les premiers déplacements. Les villageois de Kaye, qui furent indemnisés, s’installèrent les premiers sur les dunes de Tound. La migration des villages lébou s’est faite à partir de l’anse de Dakar, c’est à dire du secteur de la côte orientale vers la côte occidentale. Vers 1905, la presque totalité des villages se trouvaient sur les avenues Gambetta et Maginot (actuelle avenue Lamine Guèye). La réalisation du plan d’urbanisme de Pinet Laprade, la décision de faire de Dakar un point d’appui militaire et le siège du Gouvernement Général, les épidémies de fièvre jaune et de peste qui ont entraîné des mesures ségrégationnistes, ont été à l’origine des déplacements successifs des villages lébous, d’abord vers le Tound pour l’essentiel des villages, ensuite pour certains d’entre eux vers la Médina qui fut à l’origine une zone de ségrégation.
La Médina La Médina [2] est créée à la suite de l’épidémie de peste de 1914-1915. Le teritoire que Assane Seck appelle la grande Médina comprend la Médina traditionnelle et les annexes qui lui sont liées d’une façon ou d’une autre et dont la limite serait la rue 70 au nord du canal IV, la route de Fann jusqu’à l’avenue Cheikh-Anta-Diop (ex route de Ouakam), puis la rocade Fann–Bel–Air jusqu’à l’autoroute qui marque la limite occidentale de la zone industrielle. En 1945, ses noyaux principaux : Médin Ouest et Est, Gueule Tapée, Fass–cité et Colobane existaient déjà. Le quartier de Gibraltar est également considéré comme un quartier de la Médina. Il faut préciser que tout le quartier de la Médina n’est pas concerné par les anciens villages traditionnels. La Médina des villages traditionnels de Dakar se trouve entre le boulevard de la Gueule Tapée et l’avenue Malick Sy à l’ouest des Allées du Centenaire. Les villages traditionnels évacués de Dakar s’y sont réfugiés : Santiaba Bakanda, Thiérigne, Kaye Ousmane Diène, Ngaraf, Gouye Mariama, Diécko, Gouye Salane, etc. La Gueule Tapée et le quartier de Fann–Hock sont également concernés par les déplacements puisque avec l’afflux des ruraux venant de l’intérieur du pays, les derniers villages lébou qui ont quitté la partie ancienne de la ville se sont installés hors des limites de la Médina, au nord-ouest de la Gueule Tapée pour une partie du village de Mbott et à Fann–Hock et Hock–Colobane pour le village de Hock. Nous reviendrons sur les déplacements successifs qui se sont produits, ainsi que sur les emplacements actuels occupés par les anciens villages traditionnels.

Géologie

        La presqu’île du Cap-Vert qui englobe la ville de Dakar, fait partie du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien dont elle forme la partie extrême occidentale. Dans ce grand ensemble, on peut distinguer trois parties : une partie orientale élevée, une partie intermédiaire formant le col, et une partie occidentale formant la tête de la presqu’île. [4] La presqu’île du Cap-Vert présente des reliefs et des côtes diversifiées. Au sud, la topographie se relève en un plateau de 20 à 30 mètres, sur lequel ont été construits les quartiers centraux de Dakar. Il se rétrécit en une lanière se terminant au Cap Manuel. La côte est très découpée : des falaises et des pointements rocheux alternent avec de petites baies à plages sableuses. De nombreux caps – pointe de Fann, cap du cimetière musulman, etc.- y alternent avec des anses constituant des rentrants très accusés : anse de Soumbédioune, Gueule-Tapée, anse des Madeleines, anse Bernard, anse du port de Dakar, etc. La mer occupa le Sénégal et la Mauritanie pendant le Primaire, et il se forma un géosynclinal à l’ouest du socle précambrien. La mer se retira jusqu’au milieu du Secondaire. Elle envahit à nouveau la partie occidentale du bassin au Jurassique, y déposant des calcaires, puis elle avança vers l’intérieur ; ce qui fait que les dépôts de l’ouest sont importants et surtout argileux. Au début du Tertiaire, la mer occupe toujours le bassin sénégalo-mauritanien, et dépose sur les sables maestrichtiens des calcaires alternant avec des dépôts marneux et gréseux. La mer se retire à l’Eocène supérieur, sauf à proximité de Dakar et Ziguinchor où subsistent deux golfes. Les massifs anciens sont alors soumis à une érosion intense dont les produits de démantèlement donnent un grès argileux qui recouvre tout le plateau sénégalo- mauritanien. A la même époque, des phénomènes volcaniques sont enregistrés au Cap Manuel  et dans les îles de la Madeleine. La presqu’île du Cap Manuel est l’extrémité méridionale de la presqu’île du Cap-Vert. Elle doit son existence et sa morphologie en plateau à une coulée d’ankaratrite qui est une roche très résistante. On distingue une morphologie en talus coupés de profonds sillons, due à la violence des ruissellements, liée à un climat soudanien. Le Cap Manuel est caractérisé par de petits affleurements de roches basaltiques, mais surtout par des affleurements de couches marneuses ou marno-calcaires du substratum, qui constituent la majeure partie de la région. Le bassin resta émergé au Quaternaire. Sur l’anticlinal des Madeleines, on distingue les argiles à kaolinite et à montmorillonite de la formation de l’hôpital qui ont été silicifiées. Ces argiles datent de l’Eocène inférieur tandis que les marnes des Madeleines datent du Paléocène. La morphologie des marnes des Madeleines est typique d’une morphologie des marnes ou argiles de climat à saisons contrastées avec des ravinements profonds dans les marnes en relief. On distingue des reliefs et des côtes très diversifiés. La côte est très découpée : des falaises et des épointements rocheux alternent avec de petites baies à plages sableuses. A Gorée, on trouve de petits affleurements de roches basaltiques, mais surtout des affleurements de couches marneuses ou marno-calcaires du substratum (comme au Cap Manuel ou dans l’île de la Madeleine). Le sud de l’île de Gorée, qui fait partie du système volcanique infra basaltique de Dakar dont il ne reste que quelques lambeaux, est presque complètement démantelé. On distingue également les surfaces cuirassées du Castel de Gorée, pour lesquels la couche protégée présente une certaine résistance. La masse rocheuse du Castel est constituée d’un bloc de basalte découpé en orgue. Il existe des différences morphologiques à l’échelle de la presqu’île, qui vont d’un à quelques mètres. Ce qui permet de reconnaître une base structurale qui commande la morphologie de la région, des comportements lithologiques marqués, très classiques, et une influence du climat actuel. Dakar a pu être momentanément coupé du continent au Quaternaire, mais il appartient au continent depuis la fin de l’Eocène. Les sables dunaires appartiennent à un erg qui a recouvert toute la presqu’île du Cap-Vert, et qui s’est avancé jusque dans Dakar, recouvrant la Médina et une partie du Plateau. Cet erg, vieux de 20 000 à 12 000 ans est appelé erg de Pikine et est daté de l’Ogolien.

Adansonia digitata (Bombacacées)

      Le baobab constitue l’une des rares espèces arborescentes à être mentionnées au XVIIIème siècle dans les écrits d’Adanson62. Golberry et Durant63 ont également mentionné sa présence. D’importants peuplements existaient dans la presqu’île, mais aujourd’hui, leur nombre diminue du fait du manque d’entretien, mais surtout de l’impact que l’urbanisation exerce sur eux. On trouve encore des baobabs dans la zone d’étude, surtout dans les vieilles concessions lébou de Dakar-ville, mais aussi en Médina, où ils ont précédé l’établissement des quartiers.

Trachycarpus fortunei (Palmacées)

       Egalement appelé Chamaerops excelsa, Trachycarpus excelsa, Trachycarpus fortunei est originaire de Chine centrale. Il a une croissance rapide et tolère les sols de toute nature. Il est originaire des zones tempérées et subtropicales des régions montagneuses d’Asie, et plus particulièrement du sud-est de la Chine, de Taiwan et des îles Chusan ; Il est originaire des zones tempérées et subtropicales des régions montagneuses d’Asie, et plus particulièrement du sud-est de la Chine, de Taiwan et des îles Chusan. Sa rapidité de croissance en fait une espèce très appréciée. Au cours de l’inventaire, des espèces végétales qui ne sont pas en alignement, ont été pris en compte, lorsqu’ils sont visibles de la rue. Cela a permis de noter l’existence d’espèces végétales qui n’existent en général que dans les concessions comme les arbres fruitiers. C’est le cas de Achras sapota, Mangifera indica, Moringa oleifera, Tamarindus indica, Zizyphus mauritiana. La présence d’une rangée dense de Terminalia catappa à l’intérieur de école de la rue Fleurus à Dakar-ville a été également notée. L’inventaire a permis de noter que les espèces végétales introduites sont beaucoup plus nombreuses que les espèces végétales autochtones. Sur les vingt cinq espèces végétales qui font partie de l’inventaire, vingt sont des espèces introduites. L’analyse de la représentativité des différentes espèces permettra de connaître le pourcentage de chaque catégorie d’espèces (autochtones / allogènes).

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE : L’ESPACE URBAIN DAKAROIS ET SES SPECIFICITES ORIGINELLES 
Chapitre 1 : Conceptualisation et délimitation de la zone d’étude
Chapitre 2 : Aspects physiques
Chapitre 3 : Aspects humains
DEUXIEME PARTIE : EVOLUTION DE L’ESPACE TRADITIONNEL ET ANALYSE DU FAIT URBAIN 
Chapitre 4 : Des douze quartiers traditionnels à la ville de Dakar actuelle
Chapitre 5 : Perceptions du végétal et pratiques cultuelles lébou
Chapitre 6 : Cadre de vie et comportements
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT ET ORIENTATIONS 
Chapitre 7 : Problèmes environnementaux liés à l’évolution du végétal
Chapitre 8 : Inadaptation du végétal au contexte urbain actuel et avenir du végétal dans la ville de Dakar
Chapitre 9 : Perspectives
CONCLUSION

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