CROYANCES MALGACHES SUR LES EPILEPSIES ET LEURS TRAITEMENTS TRADITIONNELS

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EPIDEMIOLOGIE

L’épilepsie, une des affections neurologiques chroniques les plus fréquentes, constitue un problème majeur de santé publique. Elle est considérée comme un problème important de santé publique en Afrique. La prévalence de l’épilepsie est plus élevée dans les pays en voie de développement que dans les pays développés bien que dans les pays en voie de développement à faibles revenus, beaucoup de facteurs favorisants puissent être prévenus.
La prévalence et l’incidence de l’épilepsie dans les zones rurales et périurbaines sont généralement plus élevées que dans les villes.
Le ratio standardisé de mortalité chez les patients épileptiques est de 2 à 3 fois supérieur à celui de la population générale. Le décès peut être en relation directe avec l’étiologie de l’épilepsie (alcoolisme, tumeur, affection dégénérative) ou survenir accidentellement au cours d’une crise : état de mal épileptique, inhalation, asphyxie, traumatisme crânien secondaire, noyade…Les patients présentant une épilepsie à crises tonico-cloniques ou autrement appelées « grand mal » semblent les plus exposés (Thomas et Arzimanoglou, 2000).

Classification internationale

La classification internationale des crises épileptiques par la Ligue Internationale Contre l’Epilepsie (LICE) en 1981 permet de distinguer, sur la concordance des critères cliniques et EEG, trois grands types de crises d’épilepsie : les crises généralisées, les crises partielles e t les crises non-classées (tableau 02).

Crises généralisées

Dans les crises généralisées, la décharge paroxystique est d’emblée propagée aux deux hémisphères et semble, de ce fait, intéresser simultanément l’ensemble du cortex cérébral. Les caractéristiques cliniques de ces crises ne comportent donc aucun signe pouvant les rattacher à un système anatomique fonctionnel localisé dans des deux hémisphères. Les manifestations motrices, lorsqu’elles existent, sont d’emblée bilatérale et symétrique. Les manifestations EEG critiques sont caractérisées par des décharges de pointes, polypointes pointes-ondes ou polypointes-ondes bilatérales, synchrones et symétriques sur les deux hémisphères.

DIAGNOSTIC POSITIF DES CRISES EPILEPTIQUES

– Observation directe des crises:
Le diagnostic positif de crise épileptique doit être évoqué devant la survenue brutale et inopinée d’un événement clinique bref dont les différentes séquences semblent s’enchainer selon une progression logique et se reproduisent de façon stéréotypée d’un épisode à l’autre chez un même patient. Lorsque la conscience n’est pas abolie pendant la crise, le diagnostic repose sur la description des phénomènes cliniques par le patient. Lorsque la conscience est abolie pendant la crise, le diagnostic repose presque exclusivement sur la fiabilité des données recueillies auprès des témoins de l’épisode.
L’observation directe des crises est évidemment une situation privilégiée, rare en pratique courante.
Les meilleurs signes en faveur d’une crise généralisée convulsive sont la présence d’un stertor, d’une obnubilation post-critique et une morsure latérale de la langue. Ce dernier signe est cependant inconstant. Une asthénie intense, des courbatures musculaires sont également évocatrices. Une perte d’urine n’est ni constante ni spécifique.
Une amnésie totale couvrant une période isolée de rupture du contact oriente soit vers une absence, soit vers une crise partielle complexe. Dans la première situation, le début et la fin des manifestations sont brutales. Dans la seconde, l’altération du contact est souvent de plus longue durée et il existe habituellement un retour progressif à un état de conscience normal.
– L’électroencéphalogramme (EEG):
L’EEG est l’enregistrement de l’activité électrique du cortex cérébral a l’aide d’électrodes posées sur le cuir chevelu. Il joue un rôle important dans l’étude de l’épilepsie car cette maladie correspond à la production par le cortex cérébral d’une activité électrique anormale très typique.
L’enregistrement de cette activité électrique et son analyse permettent d’aider le médecin à poser le diagnostic d’épilepsie. Cet enregistrement a évidemment toujours lieu entre les crises.
Il faudrait évidemment une grande chance pour que le patient fasse justement une crise durant l’enregistrement EEG qui dure 20 min en moyenne.
L’électroencéphalogramme (EEG) est donc un examen capital dans le processus diagnostique.
Il permet, dans une certaine mesure, de confirmer ou d’infirmer la suspicion clinique d’épilepsie et de préciser souvent le type d’épilepsie dont souffre le patient, ce qui aura des répercussions sur le choix du traitement. Cependant, il présente des limites qui rendent importants l’histoire du patient et l’expérience du médecin.
Dans certains cas de diagnostic difficile, on a recours à un enregistrement vidéo couplé à l’EEG, en continu, durant quelques jours. Cet examen a l’avantage de permettre l’enregistrement des crises.

ETIOLOGIE DES EPILEPSIES

Il existe différentes causes pouvant entraîner l’apparition de crises d’épilepsie qui survient souvent suite à des traumatismes antérieurs. Ces causes sont réparties en causes vasculaires, génétiques, métaboliques, infectieuses, traumatiques, tumorales ou encore liées aux maladies dégénératives.

Les causes vasculaires

Les causes vasculaires sont les plus fréquentes de survenue de crises épileptiques à tout âge. En effet de nombreuses épilepsies apparaissent suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) qui est la première cause vasculaire. Parmi les AVC, on compte les AVC ischémique et hémorragique, les crises précoce ou épilepsie séquellaire mais également les crises généralisées tonico-cloniques et les crises partielles en rapport avec l’origine focale de l’accident. On retrouve aussi les malformations vasculaires cérébrales non rompues, les encéphalopathies hypertensives aigües comme causes vasculaires des épilepsies.

Les causes métaboliques

Parmi les causes métaboliques on retrouve l’hypoglycémie, l’hypocalcémie (carence en calcium), l’hypercalcémie (surplus de calcium), hyponatrémie (carence en sodium), hypernatrémie (surplus de sodium), les insuffisances rénales ou hépatiques avancés ou encore les crises généralisées de type tonico-clonique.

Les causes toxiques

L’éthylisme, qui regroupe l’excès d’alcool, l’ivresse convulsive, les crises de sevrage (crises tonicoclonique survenant de quelques heures à trois jours après la dernière prise d’alcool) ainsi que l’épilepsie alcoolique proprement dite manifestée par des crises tonico-cloniques à répitition, est une cause fréquente de crises épileptiques. On retrouve également un surdosage de médicaments (antidépresseurs, neuroleptiques, lithium…), une intoxication par le monoxyde de carbone ou la consommation de stupéfiants parmi les causes toxiques favorisant les crises épileptiques.

Les causes tumorales

Comptant pour 10 % des causes d’épilepsies de l’adulte, les causes tumorales sont également les plus fréquentes lors d’apparition de crises partielles. En effet de nombreuses crises se manifestent suite à une tumeur et particulièrement une tumeur de siège hémisphérique tels qu’un méningiome, un gliome, une métastase cérébrale ou encore un astrocytome.

Les causes traumatiques

Les traumatismes crâniens résultant d’abcès ou d’hématomes sont particulièrement susceptibles de provoquer des convulsions. La plupart des crises provoquées par les traumatismes débutent moins d’un an après la lésion. Pour les traumatismes crâniens majeurs (perte de conscience durant plus de 24 heures, hématome sous-dural) le risque de crise est estimé à 17 fois le risque standard contre 1,5 pour les traumatismes crâniens mineurs (perte de conscience ou amnésie de moins de 30 min) (Annegers et al., 1998).

Les causes infectieuses

Une infection cérébrale entraînant une méningite, un méningo-encéphalite, un abcès ou un kyste est une cause d’apparition d’épilepsie immédiate ou différée.
La connaissance de ces différentes causes peut permettre aux médecins de pouvoir faire un diagnostic valable pour le patient atteint. Mais ce diagnostique se fait également à l’aide d’un interrogatoire du médecin au patient demandant : ses antécédents personnels de crises ou de pathologies potentiellement épileptogènes, ses antécédents familiaux d’épilepsies, les circonstances de survenue de la crise (les facteurs favorisants, la prise médicamenteuse, un traumatisme crânien récent) ou encore le déroulement de la crise si le patient en a le souvenir ce qui est rarement le cas ; c’est pourquoi le diagnostique épileptique est très difficile à effectuer. Un examen clinique peut également déceler des signes de crises épileptiques tels que des signes méningés, d’hypertension intracrânienne ou artérielle majeurs ou des signes de déficit post-critique tout comme un examen biologique avec le contrôle de l’urée, la glycémie, la calcémie, la phosphorémie, l’alcoolémie, le taux sanguin de médicaments prescrits ou encore la recherche de traces de stupéfiants. Des examens radiologiques tels qu’un scanner cérébral, systématique devant toute première crise d’épilepsie sauf lorsque les symptômes cliniques et l’EEG sont caractéristiques d’un syndrome idiopathique bien défini, ou une IRM (Imagerie par Raisonance Magnétique), permettent de déceler les tumeurs gliales, les malformations vasculaires ou les lésions localisées du lobe temporal et ainsi de rendre compte des caractéristiques de l’épilepsie du patient. Enfin un électroencéphalogramme qui enregistre les champs électriques peut montrer des signes de souffrance cérébrale au niveau d’une lésion focale et va permettre de rechercher des anomalies paroxystiques intercritiques témoignant d’une hyperexcitabilité neuronale et évocateurs d’épilepsie que sont les rythmes pointes, polypointes, pointes-ondes, ondes à front raide focalisées ou diffuses.
Une fois le diagnostique effectué, le médecin est en mesure de prescrire à son patient un ou plusieurs médicaments antiépileptiques afin de calmer et de contrôler les crises épileptiques.

TRAITEMENTS DES EPILEPSIES

Les deux impératifs du traitement antiépileptique sont le contrôle complet des crises et et l’absence d’effet indésirable. Une démarche thérapeutique rationnelle s’appuie sur une connaissance de la pharmacologie des médicaments antiépileptiques dont le nombre s’est sensiblement accru ces dernières années. Les choix thérapeutiques dépendent d’une évaluation diagnostique précise du type de crise et, si possible, du type de syndrome épileptique en cause. En effet, chaque forme d’épilepsie répond de façon différente au traitement pharmacologique (Panayiotopoulos, 2005). Ces traitements pharmacologiques permettent de stabiliser les crises chez plus de 70% des cas, améliorant ainsi la qualité de vie des patients épileptiques. Cependant, ces traitements sont tous symptomatiques et obligent les patients à prendre des médicaments durant de longues années, voire tout au long de leur vie. L’échec du traitement médical pourra parfois faire envisager un traitement chirurgical.
Parmi les différents médicaments antiépileptiques, on peut distinguer deux grands groupes : les antiépileptiques de première génération, découverts de façon empirique et commercialisés avant 1990, et les molécules de deuxième génération, mises au point selon certaines hypothèses (neurotransmission GABAergique, canaux sodiques ou calciques) et mises sur le marché après cette date.
Quatre molécules classiques sont considérées comme des antiépileptiques majeurs, du fait de leur large spectre d’activité et de leur large diffusion. En France les deux plus anciens, le phénobarbital (PB, Gardenal®, Alepsal®, Kaneuron®) et la phenytoïne (PTH, Di-hydan®) ont tendance à être progressivement supplantés par la carbamazépine (CBZ, Tégretol®) et par le valproate de sodium (VPA, Depakine®).
Parmi les antiépileptiques de première génération figurent notamment :
– Le phénobarbital:
Le phénobarbital qui est une molécule relativement ancienne présentant un effet antiépileptique dans à peu près toutes les formes d’épilepsie à l’exception des absences typiques. Il fait partie de la famille des barbituriques et sa fixation sur les sous-unités du récepteur GABA-A, modifie sa conformation allostérique, potentialisant ainsi les effets du GABA (Macdonald, 1988; Macdonald, 1989). Il est de moins en moins utilisé en Europe et aux Etats Unis en raison de ses effets secondaires et de sa toxicité.
– Phenytoïne:
La phenytoine (PTH, Di-hydan®) possède un large spectre d’activité antiépileptique s’étendant des crises partielles aux crises secondairement généralisées. Elle est inefficace dans les absences typiques, qu’elle semble même pouvoir aggraver (Perucca, 2001). En raison de ses effets sédatifs peu marqués, la PTH en préparation injectable (Dilatin, Prodilatin) est un médicament dans le traitement des états de mal épileptiques. Ce composé se lie aux canaux sodiques voltage-dépendants dans leur état inactivé, ralentit alors leur réactivation et diminue la capacité du neurone à produire des décharges à haute fréquence (Rogawski et Loscher, 2004). Elle semble modifier également les courants sodiques persistants (Niespodziany et coll., 2004).
Malgré son efficacité, l’utilisation en première intention de la PTH dans le traitement au long cours des épilepsies n’est pas conseillée. En effet la cinétique du médicament, non linéaire, se caractérise par une marge thérapeutique étroite. De ce fait, la PHT est un antiépileptique peu maniable : à partir d’un certain seuil, l’augmentation minime de la dose administrée provoque une brutale élévation du taux plasmatique, entraînant des signes d’intoxication, inaugurés par un nystagmus puis par des signes cérébello-vestibulaires. L’ajustement des doses nécessite habituellement à répéter les dosages plasmatiques. A moyen terme, la PTH a des effets cosmétologiques marqués, caractérisés par une hypertrophie gingivale, un épaississement des traits du visage, un hirsutisme, une hyperséborrhée, une acné. A long terme, les effets délétères sur la fonction cérébelleuse sont certains.
La posologie est de 5 à 8 mg/kg/jour chez l’enfant et de 3 à 5 mg/kg/jour chez l’adulte, soit 250 à 350 mg/jour. La dose totale journalière peut être d’emblée, en une ou deux prises. Des dosages plasmatiques toutes les 3 semaines pendant les 3 premiers mois doivent être effectuées afin de dépister un surdosage précoce.
– Carbamazépine:
La carbamazépine (CBZ, Tegretol®, Tegretol® LP), synthétisée en 1961, possède un large spectre d’activité antiépileptique s’étendant des crises partielles aux crises secondairement généralisées (Brodie et French, 2000). Sa structure est proche des composés tricycliques prescrits dans le cadre de désordres psychiatriques (Birkhimer et coll., 1985) et elle présente le même mécanisme d’action sur les canaux sodiques que la phénytoïne (Schmidt et Elger, 2004). Elle interagit également avec les récepteurs à l’adénosine et présente une sélectivité pour le système limbique. C’est un médicament de choix dans le traitement des crises partielles, en raison de son efficacité, de sa bonne tolérance clinique et de l’absence de perturbation des onctions cognitives lors des traitements au long cours. Elle est déconseillée dans les épilepsies généralisées idiopathiques car elle peut aggraver les absences typiques et les myoclonies. L’introduction de nouvelles formes galéniques à libération prolongée permet de limiter le nombre de prises quotidiennes à deux. Lors de la mise en route du traitement, une éruption érythémateuse et prurigineuse survient dans 2 à 5 % des cas et impose en règle l’arrêt du traitement. Une sensation de malaise général, liée à un surdosage transitoire, avec des nausées, diplopie, asthénie, difficultés de concentration, est pratiquement constante lorsque l’ascension posologique a été trop rapide. La carbamazépine a des effets inducteurs enzymatiques marqués. La contraception orale est de ce fait aléatoire. Une leuconeutropénie modérée est fréquente lors des traitements chroniques à la CBZ. Une hyponatrémie est plus rare. Ces anomalies biologiques restent le plus souvent sans traduction clinique. La posologie est de 20 à 25 mg/kg/jour chez l’enfant, sous forme de solution buvable dosée à 100 mg pour 5 ml. En deux ou trois prises, ou sous forme de comprimés à effet prolongé dosés à 200 ou 400 mg en deux prises. Le traitement doit être introduit progressivement avec une posologie initiale de 100 à 200 mg, puis une augmentation de 100 mg par semaine.
– Valproate:
Le Valproate (VPA), sel sodique de l’acide dipropylacétique ou acide valproϊque ou valproate de sodium (Dépakine, Dépakine Chrono), synthétisé dès 1882, est un solvant organique dont les propriétés antiépileptiques ont été découvertes par hasard en 1963.
Il s’agit d’un antiépileptique à très large spectre, actif sur tous les types de crises.
Son efficacité est remarquable dans les épilepsies généralisées idiopathiques qui constituent son indication privilégiée (Brodie et Dichter, 1997 ; Rogawski et Loscher, 2004),. Son efficacité dans les épilepsies partielles est démontrée. Elle est probablement comparable à celle des produits de référence dans ce domaine (PTH, CBZ).
De plus, il semble activer l’enzyme de synthèse du GABA, la L-Glutamic-acid-décarboxylase et module les canaux calciques à bas seuil (Macdonald, 1995). Les formes galéniques à libération prolongée peuvent autoriser une seule prise quotidienne.
Les inconvénients du VPA comprennent une prise de poids par effet orexigène, un tremblement d’attitude dose-dépendant et une alopécie partielle, inconstante et réversible. Les hépatopathies graves sont désormais exceptionnelles et être prévenues par un diagnostic précoce. Les signes d’appel comportent des troubles digestifs, une recrudescence des crises et des modifications des paramètres hépatiques. Une hyperammoniémie modérée est constante mais rarement symptomatique chez les sujets à fonction hépatique normale.
La posologie usuelle est de 30 mg/kg/jour chez le petit enfant, sous forme de solution buvable à 200 mg par ml ou de sirop à 200 mg par cuillère-mesure en deux prises, et de 15 à 20mg/kg/jour chez l’enfant plus âgé et l’adulte, sous forme de comprimés à action prolongée dosés à 500 mg, soit 1000 mg à 1500 mg par jour en une ou deux prises. Le traitement doit être introduit progressivement, avec une posologie initiale de 250 à 500 mg puis une augmentation de 250 à 500 mg par semaine.
– L’éthosuximide:
L’éthosuximide (ETH, Zarontin) est spécifiquement actif contre les absences typiques. (Brodie et Dichter, 1997) Il peut être utile dans le traitement des absences atypiques et des myoclonies. Son effet antiépileptique s’exerce à travers la réduction des courants calciques de type T situés sur les neurones relais thalamo-corticaux, bloquant leur décharge synchrone (Coulter et coll., 1989 a, b, c; Rogawski et Loscher, 2004) réduisant ainsi légèrement les courants sodiques persistants (Niespodziany et coll., 2004). La posologie chez l’enfant est de 20 à 25 mg/kg/jour en deux prises, en utilisant le sirop à 250 mg par mesure ou les capsules à 250 mg. Le traitement doit être introduit progressivement, avec une posologie initiale de 250 mg, puis une augmentation de 250 mg par semaine, en deux prises.
Parmi les antiépileptiques de seconde génération huit sont déjà utilisés en France depuis plusieurs années (Figure 02). Contrairement aux antiépileptiques de première génération, l’étude de leurs mécanismes d’action fait à présent partie du développement préclinique et clinique (Perucca et coll., 2007). Les nouvelles molécules antiépileptiques (GVG, FBM, GBP, LTG, TPM, TGB) présentent un certain nombre de caractéristiques communes. Leurs indications principales sont représentées par les patients mal contrôlés par les molécules antiépileptiques classiques ou qui présentent une intolérance à ces molécules.
– Vigabatrin:
Le Vigabatrin ou gamma-vinyl-GABA (GVG, Sabril) est un inhibiteur irréversible de la GABA-transaminase et élève ainsi le taux intracérébraux de GABA, principal neuromédiateur inhibiteur du système nerveux central. L’inhibition étant irréversible, la durée d’action du GVG est prolongée ce qui autorise une monoprise quotidienne et rend inutile le dosage plasmatique. Les interactions médicamenteuses sont limitées à une baisse modérée des taux de PTH. (Ben-Menachem 1995; Tolman et Faulkner 2009; Willmore 2009) Une indication privilégiée du GVG est représentée par le traitement des spasmes du syndrome de West où le GVG peut être prescrit en monothérapie de première intention. Sinon le GVG est indiqué en thérapeutique additive dans les épilepsies partielles, lorsque toutes les associations thérapeutiques appropriées se sont révélées idiopathiques comportant des absences typiques et des myoclonies, qu’il peut aggraver.
Le GVG est en règle bien toléré. Une psychose aiguë réversible dose-dépendant comporte une asthénie, fréquente en début de traitement mais transitoire et un effet orexigène. Récemment, des rétrécissements concentriques du champ visuel (RCCV), en règle asymptomatique ont été mis en évidence chez environ un tiers des patients traités au long cours par le GVG. Bien que l’imputabilité du GVG ne semble exclusive dans la survenue de ces RCCV, le législateur impose désormais la pratique d’une périmétrie visuelle statique ou cinétique préalable à l’instauration du traitement ; cette périmétrie sera régulièrement répétée tous les trois mois.
La dose utile est de 40 à 80 mg/kg/jour chez l’enfant, en utilisant préférentiellement les sachets de poudre à dissoudre dosés à 500 mg et de 20 à 55 mg/kg/jour chez l’adulte, soit 1500 à 4000 mg (3 à 8 comprimés à 500 mg) en une ou deux prises. Le traitement doit être introduit progressivement, avec une posologie initiale de 500 mg puis une augmentation de 500 mg par semaine.

CROYANCES MALGACHES SUR LES EPILEPSIES ET LEURS TRAITEMENTS TRADITIONNELS

Selon les croyances traditionnelles malgaches, l’étiologie des maladies mentales et certains troubles du cerveau sont souvent attribués à la sorcellerie (mosavy) à la possession par des esprits mauvais, et au non accomplissement des devoirs aux ancêtres ou à la transgression des tabous (Fady) » (Robinson, 2007). Une maladie grave et une possession des esprits peuvent ainsi résulter de la violation des structures spirituelles.
A notre connaissance, le premier document traitant les croyances et les pratiques ethnomédicales des populations malgaches a été publié dans une thèse de doctorat en médecine en 1901 (Ramisiray, 1901). Selon ces croyances traditionnelles, l’épilepsie (androbe, maladie qui « signifie survenant en plein jour » et des crises convulsives (Fanintona) sont dues aux mauvais esprits qui entrent dans le corps. Ils sont la manifestation de la possession du mal. Ils sont considérés comme contagieux, et la maladie est transmise par la salive. Pour prévenir l’épilepsie, la plume d’un corbeau et une tige de Hazotokana (Brachylaena ramiflora) sont brûlés et le cendre est avalé avec de l’eau.

METHODES D’ETUDES DES ANTICONVULSIVANTS

Les mécanismes physiopathologiques des épilepsies ne peuvent être étudiés de façon approfondie chez l’homme pour des raisons à la fois technique, économique et éthique. La modélisation a donc pour but de reproduire les caractéristiques physiopathologiques principales des maladies afin de comprendre les mécanismes et de tester l’efficacité de nouveaux traitements constituant ainsi une approche pertinente de l’étude des pathologies.
Les antiépileptiques peuvent être étudiés selon deux méthodes : la méthode in vivo et la méthode in vitro.

La méthode in vivo

D’une façon générale, le modèle animal se définit comme une préparation simplifiée (chez l’animal) dans son intégrité qui permet l’étude, dans les conditions de laboratoire, de la physiopathologie et du traitement d’une maladie (Depaulis, 2003). Le choix d’un modèle répond à plusieurs critères dont l’importance varie en fonction des questions posées:
(1) l’isomorphisme se traduit par la similitude des symptômes entre le modèle et la traduction clinique de la pathologie; (2) la prédictivité est caractérisée par la similitude des profils pharmacologiques entre le modèle et la pathologie; enfin (3) l’homologie est définie par la similitude étiologique des mécanismes physiopathologiques (Dantzer, 1986).
Pour induire les crises convulsives chez les souris, on fait recours soit à l’électrochoc soit à des substances chimiques telles que le Penthylenetetrazol (PTZ), la strychnine, la picrotoxine, l’isoniazide, la yohimbine.

L’électrochoc (Holmes et all. 2008; Bialer et all. 2010)

L’essai de l’électrochoc a été d’abord utilisé comme une indication des composés efficaces contre le grand mal.
Les crises toniques en extension des membres postérieurs sont induites par des stimulis électriques qui sont supprimées par les antiépileptiques mais aussi par d’autres médicaments actifs sur le SNC.
Des groupes de 6 à 10 souris mâles (18-30 g) sont utilisés. Le test commence 30 mn après l’administration par la voie i.p ou 60 mn par la voie per os du produit à tester.
Un appareil avec des électrodes auriculaires et cornéaires est utilisé pour transmettre le stimulus. L’intensité du stimulus dépend de l’appareil, e.g 12 mA 50 Hz pour 0,2 seconde ont été utilisés. Dans ces conditions tous les témoins font des crises toniques en extension.
Les animaux sont observés pendant 20 mn. La disparition des convulsions toniques en extension des membres postérieurs est utilisée comme un critère positif. Le taux d’inhibition des crises relatives aux groupes contrôles est calculé. En utilisant des doses variées, les valeurs de la DE50 (Dose efficace 50 ou dose permettant de protéger 50% des animaux contre la convulsion) et 95% de l’intervalle de confiance sont calculés.

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Table des matières

Chapitre I: CONTEXTE DU PROJET
I.2. COLLABORATION ICSN/IMRA
I.3. LE LABORATOIRE DE BIOTHERAPEUTIQUE
I.4. LES PLANTES AROMATIQUES DE MADAGASCAR
I.4.1. Répartition des plantes aromatiques par type biologique et par habitat
I.4.2. Origines des plantes introduites
I.4.3. Répartition par famille
Chapitre II: GENERALITES SU L’EPILEPSIE
II.1. DEFINITION
II.2. EPIDEMIOLOGIE
II.3. CLASSIFICATION
II.3.1. Classification internationale
II.3.1.1. Crises généralisées
II.3.1.2. Crises partielles
II.3.1.3. Crises inclassables
II.4. DIAGNOSTIC POSITIF DES CRISES EPILEPTIQUES
II.5. ETIOLOGIE DES EPILEPSIES
II.5.1. Les causes vasculaires
II.5.2. Les causes métaboliques
II.5.3. Les causes toxiques
II.5.4. Les causes tumorales
II.5.5. Les causes traumatiques
II.5.6. Les causes infectieuses
II.6. TRAITEMENTS DES EPILEPSIES
II.7. CROYANCES MALGACHES SUR LES EPILEPSIES ET LEURS TRAITEMENTS TRADITIONNELS
II.8. METHODES D’ETUDES DES ANTICONVULSIVANTS
II.8.1. La méthode in vivo
II.8.1.1. L’électrochoc
II.8.1.2. Les produits chimiques
Chapitre III: GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
III.1. DEFINITION
III.2. EXTRACTION DES COMPOSES ORGANIQUES VOLATILES (COVs)
III.2.1. Microextraction en phase solides (SPME)
III.2.1.1. Base physico-chimique de la SPME
a-Propriété
b-Principe et fonctionnement de la SPME
c – Conditionts de l’analyse SPME
d- Choix de revêtement de la fibre
e-Choix du mode d’extraction
III.3. ACTIVITES BIOLOGIQUES DES HUILES ESSENTIELLES
III.4. COMPOSITIONS CHIMIQUES DES HUILES ESSENTIELLES
III.4.1. Les constituants des huiles essentielles
III.4.2. Composition chimique et variabilité
III.4.3. Aromathérapie
III.1.3.4. Caractéristiques économiques
Chapitre IV: MATERIELS ET METHODES
IV.1. TRAVAUX ETHNOBOTANIQUES SUR TERRAIN
IV.1.1. Enquêtes ethnobotaniques
IV.1.2. Collecte de Myrothamnus moschatus
IV.2. TRAVAUX AUX LABORATOIRES
IV.2.1. Description botanique
IV.2.2. Etude phytochimique
IV.2.2.1. Extraction de l’huile essentielle
IV.2.2.2.Extraction de l’hydrolat
IV.2.2.3. CPG de l’huile essentielle
IV.2.2.4. CPG-FID
IV.2.2.5. Analyse SPME de la fumée et des feuilles de Myrothamnus moschatus
a- Broyage de l’échantillon
b- Analyse de la « fumée active »
b-1- Analyse de la « fumée active » à la température ambiante
. b-2- Analyse de la « fumée active » à 37°C
c- Analyse des feuilles
d- Analyse de la fumée passive
IV.2.3 Etude pharmacologique
IV.2.3.1. Animaux de laboratoires
IV.2.3.2. Protocoles expérimentaux
a-Test in vivo :
a-1- Test de l’HE de Myrothamnus moschatus sur la convulsion induite par la Pentylenetétrazole.
a-2- Test de l’HE sur la convulsion induite par la Picrotoxine
a-3- Evaluation de l’activité sédative de l’HE du Myrothamnus moscatus
a-3-1-Introduction
a-3-2-Materiels et methodes
a-3-2-1-Test de la traction
a-3-2-2-Test de la planche à trous
a-3-2-3-Test de la cheminée
b-Tests in vitro
b-1-Test de fixation au récepteur GABAA-benzodiazépines
b-1-1-Produit testé
b-1-2-Les réactifs
b-1-3-Préparation du tissu
b-1-4-Protocole expérimental
b-1-5-Evaluation
b-2- Test de HE sur les cellules nerveuses humaines type SH-SY5Y
IV.2.3.3. Analyse des résultats
Chapitre V: RESULTATS OBTENUS
V.1. ETHNOBOTANIQUES
V.3. EXTRACTION DE L’HUILE ESSENTIELLE DE MYROTHAMNUS moschatus D’IFANDANA
V.3.1 Composition d’huile essentielle
V.3.2. La variabilité chimique des composés volatiles en fonction de l’origine géographique
V.4. RESULTATS PHARMACOLOGIQUES
V.4.1. Effet de l’HE de Myrothamnus sur la convulsion induite par la Pentylènetétrazole
V.4.2. Effet de l’HE sur la convulsion induite par la Picrotoxine
V.4.3. Evaluation de l’activité sédative
V.4.3.1 Test de traction
V.4.3.2. Test de la cheminée
V.4.3.3 Test de la planche à trous
V.4.4. Test de fixation au récepteur GABAA-benzodiazépines.
V.4.5. Effet de l’HE sur les cellules nerveuses SHSY5Y.
Chapitre VI: DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE REFERENCES
WEBOGRAPHIES
BIBLIOGRAPHIES

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