Critères de sélections des artefacts

Critères de sélections des artefacts

Depuis bien longtemps déjà, la curiosité humaine et l’esprit de conquête poussèrent les hommes à voyager et à explorer leur environnement immédiat, puis à pousser toujours plus loin, à découvrir ce qui pouvait se cacher par delà les frontières du monde répertorié. Bien vite, ces frontières se rétrécirent et la rencontre entre cultures étrangères devint inévitable. Ce choc allait engendrer différentes conséquences, certaines amicales, parfois politiques ou commerciales, et dans certaines situations extrêmes, prendre une tournure un peu plus violente. Dans le cas des relations d’affaires toutefois, l’envie pressante de saisir une opportunité ou de prendre l’avantage s’effectue généralement de manière plus subtile. Ces derniers types de rapports reviendront régulièrement coïncider avec les rencontres entre cultures, teintant ces rende2-vous de sentiments proches tout à la fois du contentement et de l’amertume. C’est cet univers d’échanges et de finances qui allait bientôt entrer en collision avec un mode de vie millénaire, vivant jusque-là en vase relativement clos, coupé des notions pécuniaires tel que le perçurent les nouveaux explorateurs transatlantiques.

C’est donc au cours du XVe siècle que ce Nouveau Monde fut mis en lumière grâce à la « découverte » de l’Amérique. Cette exploration, motivée dès le départ par des impératifs commerciaux, devait lancer un mouvement européen vers ce territoire inexploré, mais déjà peuplé. La rencontre des Blancs avec les membres des Premières Nations, qui y résidaient déjà depuis des milliers d’années, allait transformer à jamais ces deux groupes culturels très différents.

En Amérique du Nord plus particulièrement, la traite des fourrures constitue le commerce le plus important à s’être développé sur cette portion du territoire au début de son exploration. Elle fut la raison principale de la venue de plusieurs centaines d’Européens qui perçurent une fortune à récolter dans ces grands espaces boisés. Au-delà de la prise de contrôle de la terre, la collecte de la précieuse marchandise que constituait les pelleteries motiva les esprits avides. Mais de facile ce commerce n’en avait que les apparences, puisque le chemin vers la prospérité devait passer par de nombreuses difficultés, telles que la traversée d’un océan, le contact avec des populations étrangères, des négociations compliquées par l’incompréhension culturelle et les guerres de concurrences pour le marché entre Européens. C’est dans ce milieu difficile qu’émergea la traite en Amérique, pratique basée sur l’échange de biens contre d’autres biens, dans le but bien évident de s’enrichir. Dans le contexte propre aux Amériques, l’échange possédait une certaine part d’inégalité pour les membres des Premières Nations, vu leur manque de connaissance au sujet de la valeur réelle du matériel offert par les Européens. Ces derniers au contraire, percevaient toutes les possibilités de bénéfices que pouvaient rapporter les précieuses fourrures acquises contre quelques babioles. Cette inégalité allait pourtant s’amoindrir, l’ignorance cédant la place à une meilleure compréhension des intentions européennes et à la nature plus pratique qu’esthétique des besoins des membres des Premières Nations.

Quoi qu’il en soit, le besoin de fondation d’un lieu où effectuer ces échanges devint rapidement une nécessité, qui se concrétisa par l’édification de postes commerciaux, aussi nommés postes de traite. Ce mémoire traitera de ce sujet, ou plus particulièrement, il se rapportera à un lieu précis dans lequel se déroulaient ces activités entre membres des Premières Nations et Européens, soit le poste français construit en 1676 à la confluence de la rivière Métabetchouane et de du lac Saint-Jean. Il s’agissait dés lors de vérifier la possibilité de situer l’emplacement physique de ce bâtiment sur la rive ouest de l’embouchure de la rivière Métabetchouane, tel que le suggère le vestige architectural historique découvert sur le site DcEx-1 lors des fouilles de l’été 2001. Avant cette découverte, l’existence d’un bâtiment localisé sur la rive ouest demeurait une hypothèse discutée, certains croyant plutôt voir la rive est comme le lieu d’établissement des Français en 1676. Associer ce dallage au Régime français permettrait de mettre fin à la discussion pour ce qui est de la localisation du poste français. L’hypothèse de recherche est donc la suivante : est-il possible de dater un vestige architectural historique par un exercice de distribution spatiale du matériel archéologique retrouvé sur le site même de ce vestige, matériel collecté et localisé avec la méthode préhistorique de fouilles. Pour des raisons qui seront exposées davantage dans la présentation du site au chapitre II, cette hypothèse n’était pas celle retenue au départ, mais elle représente le résultat d’une évolution sur les connaissances relatives aux fouilles exécutées en 2001 et 2002, dont les rapports n’étaient pas déposés. La localisation du poste sur la rive ouest pourra sembler évidente en regard du vestige dégagé en 2001, mais en l’absence de conclusion sur les fouilles tenues en 2001 et en 2002, tenter d’établir un contexte et une datation pour ce vestige ne semble pas inutile.

Le premier chapitre de ce travail prendra d’abord les allures d’une synthèse de l’histoire de la traite des fourrures en Amérique du Nord, synthèse qui couvrira le phénomène de ses débuts, lors du contact, jusqu’à la fin de ce monopole commercial. Il abordera ensuite le sujet des missions jésuites, un élément complémentaire des postes de traite français en général. Par la suite, il sera question des produits d’échanges, des relations et des méthodes pour effectuer ces échanges, des transmissions culturelles entre Français et membres des Premières Nations et finalement, du quotidien dans un poste. Tout cela pour en venir à notre chapitre II, qui concerne le poste de traite construit à Métabetchouan au Lac-Saint-Jean en 1676. Celui-ci appartenait à un réseau de postes qui constituait le Domaine du Roy, un réseau important dans rhistoire du commerce des fourrures en Amérique du Nord. Bien que ce poste ait été occupé par des commerçants anglais jusqu’à une période aussi tardive que le dernier quart du XIXe siècle, c’est la période du Régime français qui a été retenue pour cette recherche, soit celle se situant entre la période de fondation en 1676 et se terminant à la fermeture de l’établissement français au début du XVIIIe siècle. Cette partie de son histoire sera donc davantage explorée dans ce chapitre qui relate tout de même en dernier lieu sa chronique sous le Régime anglais et ce qu’il advint des terres après la fermeture définitive du poste en 1880. Une fois abordé l’historique de la traite en générale et du poste situé à Métabetchouan, il sera question du site archéologique DcEx-1. Sera présenté : la découverte du site ; les fouilles menées sur le site, depuis les premières dans les années 1960 jusqu’aux dernières en 2002 ; la formation de la terrasse de DcEx-1 ; et les artefacts retrouvés au fil des ans .

Pour la réalisation des deux premiers chapitres, de nombreux documents furent consultés, qu’il s’agisse de volumes, de communications ou de rapports archéologiques. Certains secteurs seront abordés plus profondément alors que d’autres ne se verront qu’effleurés, et ce dans un but évident de limiter quelque peu l’étendue de la recherche. Ceci conduit au chapitre III, qui servira à présenter la collection d’artefacts devant servir aux futures distributions, et ce, dans le but de mieux reconstituer le quotidien de ce lieu à l’époque du Régime français. Ces artefacts proviennent tous du site aujourd’hui connu sous code Borden de DcEx-1 et qui, depuis les années 1960, a été le théâtre de plusieurs chantiers de fouilles. Son sol a pu fournir des milliers d’artefacts qui couvrent près de 6000 ans d’histoire. Une sélection d’objets a dû être effectuée afin de ne conserver que ceux qui correspondraient à nos présents besoins, en lien avec le poste français, ce qui portait ce nombre à 101 355 artefacts. L’analyse typologique de ces objets, ou plutôt le catalogage, se basera en parti sur le travail réalisé par Hélène Côté en 2001, sur les analyses effectuées par Jean-François Moreau à propos des perles de verre et du cuivre domestique, de même que sur différents ouvrages traitant d’objets datant du Régime français. Ces artefacts seront décrits et datés en groupe d’activités, soit : les activités domestiques, celles de traite et de commerce, celles de construction et d’entretien ainsi que celles reliées à la chasse et à la pêche. Cette analyse, qui se rapproche du catalogue plutôt que d’une typologie pour des raisons qui seront discutées davantage dans le chapitre III, permettra notamment de situer dans leur contexte historique des objets retrouvés sur le site et donc, une première appréciation de la datation des occupations. Toutefois, comme la présence d’un artefact ne peut à elle seule confirmer une date, l’étape suivante viendra assister ce premier débroussaillage, qui est lui-même une étape utile avant d’entreprendre la distribution du matériel sur les cartes du site .

Cette étape suivante sera le chapitre IV, elle représente le but principal de ce mémoire, qui est de confirmer le lien entre un vestige architectural dégagé sur DcEx-1 en 2001 et le Régime français, tel qu’exposé dans l’hypothèse de recherche. Les trois premiers chapitres sont donc une mise en situation et une première phase de sélection et de classification du matériel qui sera utilisé dans ce présent chapitre. Il consistera en la réalisation de plusieurs distributions spatiales d’artefacts, sur une carte des fouilles effectuées sur DcEx-1. Cette carte illustrera les différents mètres ouverts sur le site pour les années retenues pour ce travail, soit : 1986, 1987, 2000, 2001 et 2002. L’ensemble représentera un grand plan de surface de près de 114 m2 , soit un plan unique sur lequel sera distribué un à un, les sous-groupes issus des groupes d’artefacts sélectionnés au chapitre précédent. Ces distributions seront d’abord horizontales puis iront de manière plus sélective avec les distributions verticales. Celles qui sont verticales prendront en compte l’ensemble de la sélection des artefacts reliés au Régime français (16 988 artefacts), alors que celles qui sont horizontales n’exploiteront que ceux présents dans les niveaux stratigraphiques identifiés comme étant associés au XVIIe siècle (7 052 artefacts). La sélection de ces niveaux s’effectuera au préalable, grâce au calcul des pourcentages d’objets reliés au Régime français contenus à l’intérieur de chacun d’eux. Pour ce faire, un tableau présentant les résultats de ces calculs sera réalisé, afin d’illustrer les proportions d’objets par niveau pour chaque type d’artefacts. Grâce à ce tableau, les cartes de distributions horizontales pourront être plus précises. Elles permettront peut-être ainsi la production d’indices sur les dimensions physiques du bâtiment construit autour du dallage de pierre ; de déterminer la présence de secteurs d’activités reliés à la présence de certains types d’artefacts sur le terrain ; et très important, de supporter l’hypothèse selon laquelle ce dallage est bien celui du poste français de 1676.

En résumé, ces deux séries de distributions serviront dans l’exercice de localisation de l’ancien poste, mais aussi de toutes les autres activités connexes ayant pu coexister autour de ce type d’établissement. Bref, il est attendu que la répartition de ce matériel archéologique sur une carte du site permettra de faire apparaître un schéma de la vie et des activités des gens habitant ce secteur au tournant du dernier quart du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle. Le der-nier chapitre, soit le chapitre V, traitera de ces résultats et des conclusions en lien avec ces distributions verticales et horizontales. En tout dernier lieu, dans la conclusion finale, un retour sur la recherche et sur les résultats sera effectué. Quelques pistes non exploitées seront aussi explorées.

LA TRAITE FRANÇAISE EN AMÉRIQUE DU NORD, UN APERÇU

Parler de la traite des fourrures, c’est entrer dans un monde d’aventuriers et de terres non encore cartographiées. Il s’agit donc d’explorer l’existence de gens venus travailler dans un monde qui leur était inconnu, des gens poussés par la seule promesse d’une possible richesse. L’Europe avait alors un grand besoin de fourrures, pour le prêt-à-porter et l’industrie des chapeaux de feutre, ce qui rendait très attrayante la collecte de ces produits très prisés, projet qui hanta les rêves de plus d’un aventurier du Nouveau Monde. De ces voyageurs rêveurs, peu ont réalisé leur rêve. La vie en Amérique offrait de nombreuses opportunités, qu’elle reprenait sans remord à ceux qui se trouvaient trop peu organisés ou juste moins chanceux. Un encadrement fut mis en place pour structurer cette exploitation, souvent sous forme de compagnies privées ou d’état, afin de superviser cette grande course désordonnée vers le castor .

En France plus particulièrement, des stratégies furent successivement mises en place pour s’assurer d’une part dans ce marché, ce qui a inclus tout autant des actions militaires que l’envoi de missionnaires jésuites. Ces derniers seront particulièrement liés à la traite française, puisque leur mission de christianisation se jumellera aussi à leur rôle d’ambassadeurs, venus orienter les âmes païennes vers Dieu et vers les postes français.

C’est donc sur ce coup de dés que s’est construit le commerce du castor et de la pelleterie en Amérique du Nord, soit sur une possibilité de richesse bâtie sur l’apparence inépuisable des réserves de la ressource animale. Rien n’était pourtant moins vrai, et ce commerce amorcé en grand fut le témoin d’un phénomène de destruction écologique qui allait engendrer sa perte. Cette détérioration n’allait toutefois pas se limiter au monde environnemental, puisqu’elle allait aussi toucher aux habitants de ce milieu, les membres des Premières Nations. Participants essentiels de ce commerce, leur culture allait connaître des changements suite au contact de ces nouveaux arrivants, de mœurs et de tempérament si différents. L’altération d’un monde pour en exploiter ses richesses : il s’agit là d’une histoire déjà lue et qui se répète. La traite n’aura rien inventé, elle ne sera qu’une variation de plus mettant en scènes des acteurs qui au-delà des différences et des collisions, tenteront parfois de se comprendre et de cohabiter. Une certitude demeure, peu importe leur camp d’origine, ce contact entre mondes étrangers allait tous les transformer.

Les débuts, premières visites européennes en Amérique

Les premiers Européens à se rendre en Amérique du Nord ne furent pas a priori des marchands avides d’échanger des biens contre des richesses autochtones. Les premiers a le faire furent d’abord les Vikings, vers le Xle siècle, explorateurs qui tentèrent pour un temps, d’implanter quelques colonies sur les terres désolées du Groenland et de Terre-Neuve. Puis au XVe siècle, ce fut le tour de pêcheurs venus de différents pays européens, qui furent attirés par les stocks impressionnants de morues qui se trouvaient à proximité des côtes de Terre-Neuve.

Ces gens provenaient aussi bien de St-Malo que de Bristol, de même que des Pays-Bas1 , un autre pays à venir s’approvisionner dans ces eaux poissonneuses2 . Il s’agissait en fait de répondre à la demande de « viande maigre » présente en Europe, besoin qui trouvait son origine dans les exigences de l’Eglise, qui prescrivait chaque année un très grand nombre de jours maigres. Pendant ces journées, seul le poisson représentait une chair acceptable à la consommation des chrétiens, d’où la forte demande de cette ressource.

Plus tard, ces pêcheurs chassèrent aussi la baleine et certains autres animaux marins. Ces activités nécessitaient de traiter leurs prises avant la traversée vers le vieux continent, d’où le besoin de mettre pied à terre. C’est à ce moment que les membres des Premières Nations d’Amérique du Nord prirent contact avec les Européens. Tout en séchant la morue et en clarifiant l’huile de baleine, les Européens se virent offrir des fourrures par les membres des Premières Nations, qui en retour recevaient en général divers présents afin de pacifier les liens entre les deux cultures3 . Avec le temps, ces échanges allaient devenir beaucoup plus commerciaux et axés sur le profit plutôt que sur une pratique visant à maintenir une bonne entente .

Organisation de la traite française

La pratique du troc s’implanta lentement mais sûrement entre les Européens et les membres des Premières Nations. Ces derniers avaient pris l’habitude de ces échanges avec les Européens, qui leur permettaient de se procurer entre autres choses, des objets exotiques faits de métal. De leur côté, les Européens connaissaient déjà la grande valeur sur leur propre marché de ces peaux échangées en Amérique. En effet, depuis l’abolition en France des lois somptuaires sur le droit exclusif à la noblesse de porter de la fourrure, les autres classes peuvent s’emparer de cette mode et créer par le fait même une tendance qui engendre une demande. De plus, la découverte par les chapeliers des qualités exceptionnelles de la peau de castor pour la confection de chapeaux allait apporter un engrenage de plus à l’essor du commerce des pelleteries dans le Nouveau Monde .

Il s’agissait donc d’organiser un cadre et des règles pour gérer ce commerce. Dans ce but, la France créa une compagnie d’état en 1627, sous le nom de la Compagnie des Cents-Associés. Celle-ci obtenait le droit de traite sur tout le territoire à condition de le peupler. Le secteur alloué est alors immense, il couvre tout l’espace compris entre la Floride et l’Arctique . Elle était composée d’un peu plus de 100 associés qui devaient tous contribuer au financement. Cette compagnie devait aider l’Etat à mieux contrôler la navigation et le commerce extérieur, en plus d’assurer l’installation de nouveaux colons, ce qui ne fut jamais correctement accompli. La compagnie avait obtenu le monopole de la fourrure en Nouvelle-France, mais n’arrivait pas à remplir les conditions pour le conserver. Au fil des ans, elle allait s’endetter et éprouver des difficultés à gérer la colonie. Les employés qui étaient envoyés ne restèrent pas en grand nombre et les dépenses devinrent vite trop lourdes.

Les missions, un atout pour la traite française

Dans l’histoire de la traite française en Amérique, les missionnaires ne sont jamais bien loin. Contrairement à la pratique chez les Anglais, les Français ne cherchèrent pas à éloigner l’Église des membres des Premières Nations et des affaires. La religion était donc présente sur les lieux de commerce et allait même s’infiltrer plus loin à l’intérieur des terres, grâce aux Jésuites qui accompagneront et vivront avec certains groupes de membres des Premières Nations. Ces missionnaires représentèrent une forme d’ambassadeur pour la France, puisqu’en côtoyant ces groupes, ils pouvaient les inciter à faire commerce avec les Français. La christianisation motivait bien évidemment en grande partie leur ardeur missionnaire mais une part de celle-ci servait également au rapatriement des bonnes âmes païennes vers les forts français. Pour arriver à leurs fins, ces jésuites prirent le temps d’apprendre les langues des membres des Premières Nations, de vivre à leur manière, de manger comme eux et de faire les mêmes déplacements sur le territoire. Leur expérience auprès d’eux était ensuite minutieusement consignée par écrit, faisant de ces documents les premières archives rédigées par des Européens sur la culture des membres des Premières Nations. Bien que largement teintés de leur propre opinion d’hommes blancs, ces écrits demeurent les seuls datant de cette époque à s’être autant penchés sur la question.

Distribution verticale des vestiges

La distribution verticale repose sur la position des objets dans les différentes strates du sol, à la différence de celle horizontale qui n’en tient pas compte. Les cartes de distributions ont donc été faites en fonction de certains niveaux spécifiques, identifiés plus tôt dans ce mémoire et dans les rapports antérieurs comme étant des niveaux en place du XVIIe siècle et du tout début du XVIIIe siècle.

Définir ces strates a dés le départ posé un certain problème, dû aux différentes terminologies qui sont survenues sur DcEx-1 au fil des ans. A chaque été de fouilles, des gens nouveaux se sont succédés sur le site, utilisant des méthodes de travail distinctes et donc des noms variés pour leurs niveaux de sol. De fait, la collection totale de Métabetchouan compte cinq différents ensembles d’appellations pour les niveaux. Seules les années 2001 et 2002 montrent une certaine continuité, les termes restant en général les mêmes et permettant ainsi un meilleur rapprochement. Pour les autres années, un travail de recoupement a dû être effectué afin d’identifier des referents, soit un niveau identifiable et commun parmi les multiples fouilles. Ce niveau correspond à la couche d’occupation en place, identifiée comme étant possiblement un niveau non perturbé du XVIIe siècle. Il s’agit d’un humus noir (niveau formant parfois un humus double) dans lequel se retrouve une grande quantité d’artefacts reliés au Régime français. Celui-ci serait demeuré en place malgré les bouleversements survenus sur le site et se trouve présent dans chacune des séquences stratigraphiques, sous une terminologie spécifique : pour 1986 il s’agissait des niveaux 300 et 400; pour 1987 il s’agissait des couches 35 et 40; pour 2000 des niveaux 3 et 4 et pour 2001 et 2002 du niveau humus 2. Au-dessus de ce niveau d’humus noir se trouve habituellement un niveau, également riche en matériel historique, qui correspondrait à une couche intermédiaire entre la période française et celle de l’occupation du XIXe siècle. Le substrat prend la forme d’un humus sablonneux, avec des lentilles d’argile et d’humus plus dense. Ce niveau intermédiaire a été conservé dans le cadre des distributions puisque associée au premier poste de traite. Il s’agit du niveau 25 pour l’année de fouille de 1987 et du niveau de sable plaqué d’humus et d’argile pour les étés 2001 et 2002.

Conclusion

Ce travail de recherche a non seulement permis d’effectuer un retour sur l’histoire de la traite des fourrures en Amérique du Nord, mais aussi de vérifier l’hypothèse de départ concernant la présence et la localisation d’un établissement français sur la rive ouest de la rivière Métabetchouane à la fin du XVIIe siècle.

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Table des matières

Introduction
CHAPITRE I LA TRAITE FRANÇAISE EN AMÉRIQUE DU NORD, UN APERÇU
1. Présentation
1.1 Les débuts, premières visites européennes en Amérique
1.2 Organisation de la traite française
1.3 La route des fourrures Laboratoire
1.4 Les missions, un atout pour la traite française
1.5 Les produits
1.6 Relations et méthodes d’échanges, les rencontres au poste de traite
1.7 Rencontre entre culturel: imprégnations culturelles, un effet sur les deux partis
1.8 La vie dans un poste
CHAPITRE II UN POSTE FRANÇAIS À L’INTÉRIEUR DU TERRITOIRE, LE POSTE DE TRAITE DE LA RIVIÈRE MÉTABETCHOUANE
2.1 Le poste sous le Régime français
2.1.1 Début
2.1.2 La mission Saint-Charles
2.1.3 Abandon progressif, la fin des beaux jours
2.1.4 Fermeture et abandon du poste
2.2 Le régime anglais, Faprès Conquête
2.2.1 Nouveau départ sous les Anglais
2.2.2 La Compagnie de la Baie d’Hudson au poste de la rivière Métabetchouane
2.2.3 Fermeture définitive
2.3 Fin de la traite à Métabetchouan, réutilisation du site
2.4 Découverte et exploitation archéologique de DcEx-1
2.5 Pourquoi utiliser la méthode de fouilles préhistorique sur un site historique
2.6 Stratigraphie du sol
2.7 Les objets retrouvés sur DcEx-1
CHAPITRE III TYPOLOGIE DU MATÉRIEL DE CONTACT ET HISTORIQUE ANCIEN
3.1 Typologie du matériel de contact et historique ancien
3.1.1 Critères de sélections des artefacts : garder ou mettre de côté
3.1.2 Les groupes établis en fonction des distributions
3.2 Activités domestiques
3.2.1 Pipes à fumer
3.2.2 Verre domestique
3.2.3 La céramique
3.2.4 Les vêtements
3.2.5 Le métal : cuivre et matière ferreuse
3.3 Activités de traite et de commerce
3.3.1 Les perles de verre
3.3.2 Autres articles de traite
3.4 Activités de construction et d’entretien
3.4.1 Matériaux de construction
3.4.2 Les objets reliés à la construction
3.5 Activités de chasse et de pêche
CHAPITRE IV DISTRIBUTIONS HORIZONTALES ET VERTICALES DU MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE HISTORIQUE SUR DCEX-1
4.1 Distribution horizontale
4.1.1 Méthodologie
4.1.2 Cartes de distributions
4.1.3 Conclusion pour distributions horizontales
4.2 Distribution verticale des vestiges
4.2.1 Méthodologie
4.2.2 Distributions spatiales des vestiges
4.2.3 Conclusion pour distributions verticales
CHAPITRE V RÉSULTATS
5. DcEx-1 : occupation humaine historique sur le site de l’ancien poste de traite
de Métabetchouan au temps du régime français
5.1 Style d’architecture possible du poste
5.2 Ce que la distribution des vestiges dit sur la position des bâtiments et autres
zones d’activités
5.2.1 La zone 1
5.2.2 La zone 2
5.2.3 Ce que disent les clous
5.2.4 Les artefacts récents des XEXe et XXe siècles
5.3 Constat
Conclusion

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