Création et sélection de la race bovine Normande

Création et sélection de la race bovine Normande

Evaluation de la variabilité génétique au sein de la race Normande

Une première approche consiste à analyser la provenance des gènes d’un ensemble d’animaux. Le principe est simple : un gène d’un animal donné a une probabilité de ½ de provenir de chacun de ses parents et de ¼ de chacun de ses grands-parents. Grâce aux fichiers informatiques du SIG, on peut détecter les ancêtres majeurs c’est-à-dire ceux par lesquels passent préférentiellement les pédigrées. Dans la race Normande, sur les 326 699 vaches concernées (vaches nées entre 1993 et 1996), le nombre d’ancêtres majeurs était de 33 et seuls 12 ancêtres expliquaient 50% du génome (tableau 11). Ces faibles valeurs s’expliquent essentiellement par l’organisation des programmes de sélection : non seulement les mâles d’IA diffusent largement mais les meilleurs d’entre eux sont utilisés pour procréer la génération suivante de taureaux et de mères à taureaux.
Le nombre de pères à taureaux a fortement décru en race Normande, Prim’Holstein et Montbéliarde pour atteindre le niveau le plus bas dans les années 90 : 9 PAT (pères à taureaux) étaient responsables de 80% des IAP. Depuis les années 2000, les pères à taureaux sont plus diversifiés mais cette tendance est encore fragile. Celle-ci peut s’expliquer par une volonté de maintenir la variabilité génétique, de limiter les risques d’une utilisation trop prononcée d’un PAT qui se révélerait décevant par la suite et par la prise en compte dans les objectifs de sélection de nouveaux caractères (taux cellulaire, fertilité) qui élargit le panel des PAT (MATTALIA, BARBAT, DANCHIN-BURGE, et al., 2006)Une deuxième approche consiste à calculer le coefficient de consanguinité de tous les animaux du fichier et à retracer l’évolution moyenne des coefficients selon l’année de naissance des animaux. Un animal est considéré comme consanguin lorsque les parents possèdent un ancêtre commun. La consanguinité ayant pour effet une homogénéisation du patrimoine génétique, son élévation au sein d’une race (sous l’effet de goulet d’étranglement par exemple) s’accompagne d’une diminution de la variabilité génétique. Dans la race Normande, ce coefficient est de 3,80 augmente de 0,80% à chaque génération (MOUREAUX, BOICHARD, VERRIER, 2000).Une troisième approche consiste à évaluer la parenté moyenne entre les reproducteurs (en particulier les taureaux d’insémination). Le calcul du pourcentage de parenté permet d’apprécier dans quelle mesure les reproducteurs sont originaux les uns par rapport aux autres. Dans la race Normande, ce pourcentage est de 4,3 pour les mâles et les femelles nées entre 1994 et 1995 (tableau 12). Les mâles sont plus fortement apparentés entre eux que les femelles, ce qui s’explique par le nombre limité de pères, mères et grand-pères à taureaux.
Enfin, la diversité génétique peut être évaluée grâce à la richesse allelique existant au sein d’une race. Celle-ci se définit comme étant le nombre d’allèles présents à un locus donné (FOULLEY, OLLIVIER, 2006)

En dépit d’un cheptel assez important, les races bovines laitières, en particulier la race Normande, dispose d’une base génétique très étroite. Cette base est probablement surestimée du fait d’une connaissance incomplète des généalogies : la connaissance du pédigrée est généralement bonne sur 4 à 5 générations puis décroît rapidement pour devenir quasi-nulle vers la 9ème génération (MOUREAUX, BOICHARD, VERRIER, 2000). Cette situation est une conséquence directe de la réduction drastique du nombre de reproducteurs mâles. Ainsi, il est nécessaire de s’interroger sur les conséquences à long terme de cette stratégie de sélection sur la variabilité génétique des races bovines domestiques. Cette dernière étant le « carburant » de la sélection, son maintien est indispensable d’une part à la poursuite du progrès génétique et d’autre part à d’éventuelles réorientations des objectifs de sélection. Il est désormais indispensable, pour toutes les races laitières françaises, de maitriser la variabilité génétique, facteur essentiel pour la viabilité des programmes de sélection à moyen terme.

Comment améliorer la diversité génétique ?

Depuis le début des années 80, de nombreuses études de génétique quantitative ont été menées pour pallier à ce problème. Une large gamme de méthodes plus ou moins complexes est désormais disponible pour gérer la variabilité génétique : certaines se fondent sur les reproducteurs, d’autres privilégient la future génération à naître (COLLEAU, MOUREAUX, BRIEND, et al., 2003). Depuis plusieurs années, l’INRA et l’Institut de l’Elevage développent une méthode de gestion de la variabilité génétique en France. Seule cette méthode encouragée par le GNA sera ici décrite. Elle est mise en place sur le terrain dans les races Normande et Prim’Holstein grâce à la collaboration de la Coopérative d’Insémination de l’Aigle.Les efforts de gestion s’exercent simultanément dans trois étapes clés du schéma de sélection :choix des reproducteurs, agrément et diffusion des taureaux.Au début de la campagne de procréation des jeunes taureaux, les Unité de Sélection fournissent la liste des pères à taureaux et des mères à taureaux candidats, le nombre N de jeunes taureaux à faire naître et leur niveau moyen sur l’index ISU. Le critère essentiel principalement pris en compte est la parenté moyenne deux à deux entre reproducteurs (Pères à taureaux et Mères à taureaux) car elle conditionne l’évolution de la consanguinité. Les accouplements sont ensuite raisonnés en fonction de cette parenté moyenne et des index ISU. La production des jeunes taureaux fait régulièrement appel au transfert embryonnaire.
Puis, chaque mois, les unités de sélection participant au programme de SAM donnent le nombre annuel M de taureaux à mettre en testage, le niveau moyen souhaité pour l’ISS (index de synthèse issu de l’évaluation SAM) ainsi que la liste des taureaux entrés dans l’évaluation SAM depuis 1 an y compris les plus jeunes qui sont encore en testage. Un classement des taureaux est réalisé. Là encore, les taureaux « originaux » sont favorisés (la parenté moyenne deux à deux est calculée pour chaque taureau).Lors de l’agrément, chaque Unité de Sélection déclare le niveau moyen ISU souhaité pour les IA à réaliser pendant la campagne suivante et indique les vaches et les génisses concernées. Elle donne la liste des taureaux candidats qui viennent d’être testés et celle des taureaux de service disponible. Les deux catégories de taureaux sont mises en compétition et à ISU comparable, les taureaux qui minimisent la parenté moyenne deux à deux sont privilégiés.En aval, les Centres de Mise en Place déclarent le niveau moyen ISU à réaliser pour la campagne, la liste des taureaux disponibles et la liste des vaches et des génisses concernées. Ils proposent aux éleveurs des accouplements raisonnés avec les taureaux les plus éloignés génétiquement de leur cheptel tout en restant intéressants du point de vue de leurs index. Cette phase est entièrement dépendante des éleveurs qui ont toute liberté de pratiquer les accouplements qu’ils jugent opportuns : les centres d’insémination n’ont qu’un rôle de conseiller.L’effet net de toutes ces procédures est de faire baisser les parentés entre candidats sélectionnés (tableau 13) et la parenté de ceux-ci avec une population de référence. Les procédures favorisent las taureaux « nouveaux » et privilégient les accouplements les plus originaux possibles.

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Table des matières

LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
Première partie : Création et sélection de la race bovine Normande
I. La création et l’évolution de la race bovine Normande au cours des siècles
A. Les diverses origines de la race Normande
1. La population souche : la race Cotentine
a) La grande race
b) La petite race
c) Une origine germanique ?
2. La race Augeronne et les autres races locales
3. Existe-t- il un lien de parenté avec les races bretonnes et la Jersiaise ?
4. Le croisement avec le Durham
B. Du Herd-Book à la Seconde Guerre Mondiale
1. Le précurseur du Herd-book de la race Normande : l’Association Normande
2. 1883 : La création du Herd-Book Normand
3. La réorganisation du Herd-Book en 1920
C. De l’après-guerre aux années 70
1. 1945 : un troupeau décimé
2. Les nouvelles réformes de 1946
a) Le Contrôle Laitier
b) La fermeture du Livre Généalogique des mâles
c) La réorganisation du Livre d’Elite
3. L’extension de la race Normande
a) La sélection laitière
b) La sélection bouchère
c) Les classements de synthèse
d) L’insémination artificielle
e) Le testage des taureaux
f) L’optimisation de la conduite alimentaire
g) La mécanisation de la traite
II. La race Normande au début du XXIème siècle
A. La race Normande actuelle
1. Morphologie actuelle de la race Normande
2. Les grandes familles
3. Le troupeau Normand en France : état des lieux
B. Organisation de la sélection en France
1. 1966 : la Loi sur l’élevage
a) Les organismes de terrain
(1) Les UPRA 46 (2) Les EDE et le CRI
(3) Les autres organismes de terrain
b) Un pilotage national
c) Bilan de cette loi sur l’élevage
2. La réforme de 2006
a) Pourquoi cette réforme ?
b) La loi d’orientation agricole
(1) Les principaux changements
(2) France Génétique Elevage
(3) Les Organismes de sélection (OS)
(4) Ce qui est conservé
3. L’Organisme de Sélection Race Normande (OS Race Normande)
a) Organisation de l’OS Race Normande
b) Les missions et objectifs de l’OS Race Normande
C. Les modalités de sélection des bovins
1. Les principes de l’indexation
a) La méthode BLUP, modèle animal
b) Les index 53 (1) Les index laitiers
(2) Les index fonctionnels
(3) Les index morphologiques
(4) L’Index Synthèse UPRA (ISU)
c) La base d’édition des index
d) Héritabilité, coefficient de détermination et corrélations génétiques
(1) Héritabilité
(2) Coefficient de détermination
(3) Corrélations génétiques
e) Les différents usages des index
2. Sélection sur le terrain
a) Choix de l’objectif de sélection
b) Recrutement des reproducteurs
c) Le contrôle individuel en station
d) Le testage ou contrôle de descendance
e) La diffusion
3. Influence des nouvelles technologies sur la sélection
a) Les biotechnologies de la reproduction
(1) La transplantation embryonnaire
(2) La congélation
(3) Le sexage
(4) La production d’embryons in vitro
(5) Le clonage 68 b) Les biotechnologies du génome
(1) Quelques rappels de génomique
(2) La Sélection Assistée par Marqueurs (SAM)
(3) Intérêt de la SAM en sélection animale
D. Une sélection à outrance ?
1. Evaluation de la variabilité génétique au sein de la race Normande
2. Comment améliorer la diversité génétique ?
Deuxième partie : Valorisation des produits laitiers et carnés
I. La race Normande : une excellente laitière
A. La production laitière en race Normande
1. Les résultats nationaux du contrôle laitier
a) Les résultats 2009
b) Evolution des résultats
2. Les résultats en race Normande
a) Les résultats 2009
b) Evolution des résultats en race Normande
(1) La race Normande : une bonne laitière
(2) Le lait Normand : un lait riche en matière grasse
(3) Un lait riche en protéines
B. La race Normande et les produits laitiers
1. Une excellente fromagère
a) Un lait riche en caséines
b) Les fromages normands
2. Les autres produits laitiers
C. Les signes de qualité en race Normande
1. Définition des signes de qualité
a) Les signes relatifs à l’origine
b) Les produits de l’agriculture biologique
c) Les signes de qualité supérieure
2. Les signes de qualité laitiers normands
a) Le Camembert
b) Le Livarot
c) Le Neufchâtel
d) Le pont l’Evêque
e) Le beurre et la crème d’Isigny
D. Poids de la race Normande dans la filière lait française
1. La filière lait française en chiffres
2. Poids des AOC et de l’élevage biologique dans la filière lait
3. Impact de la race Normande dans la filière lait française
a) La race Normande et la production laitière française
b) La race Normande, bientôt majoritaire au sein des AOC normands
II. La race Normande : une race bouchère
A. Les performances bouchères
1. La race Normande et ses aptitudes bouchères
2. Sélection des caractères « viande »
B. Vers une démarche de qualité
1. La Filière Qualité Race Normande
a) Naissance de la Filière Qualité Race Normande
b) Un cahier des charges précis et contrôlé
c) Un avenir incertain ?
2. Un projet d’AOC pour le Bringé Cotentin de Normandie
3. La Normande à la table des chefs
4. Les autres signes de qualité
C. Poids de la race Normande dans la filière viande française
1. La filière viande en France
2. La race Normande et la filière viande française
Troisième partie : Potentiel à l’export de la race bovine Normande
I. La race Normande, une race internationale
A. Une race bien ancrée en Amérique latine
1. La Colombie
2. Le Chili
3. L’Uruguay
4. Le Brésil
5. Les autres pays d’Amérique latine
B. Une race peu développée en Europe
1. La Belgique
2. L’Irlande
3. L’Angleterre
4. La Suisse
5. Les pays de l’Est
C. Perspectives d’avenir
1. Les Etats Unis
2. La Chine
3. L’Australie et la Nouvelle Zélande
4. L’Afrique
II. La race Normande, une bonne candidate à l’export
A. De bonnes qualités d’élevage
1. La vache Normande : une vache rustique
2. La Normande : une bonne reproductrice
3. Une bonne valorisation des aliments
B. Une race rentable
1. Une bonne valorisation du lait
2. Un produit viande efficace
3. Un troupeau davantage subventionné
C. La normandisation
1. Les méthodes disponibles
2. Croisement Normande-Holstein
3. Croisement Normande-Zébu
4. Croisement Normande-Pie Rouge
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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