Soutenance mémoire
La commune de Sathonay-Camp, d’une superficie de 194 hectares, est située à 4km au NordEst de Lyon, dans le département du Rhône (69). La commune, qui compte actuellement près de 6 000 habitants, appartient à la première couronne urbaine de l’agglomération lyonnaise. Après les événements de 1848, Lyon se dota d’une importante garnison faisant ainsi émerger la nécessité d’un nouveau camp militaire. Le vaste plateau triangulaire au sud du village de Sathonay étant en friche et ayant une position stratégique à proximité de Lyon est alors perçu comme un lieu favorable. L’arrivée du camp militaire a fondé une véritable petite ville dans laquelle s’est développée une agglomération de commerçants, d’ouvriers et de militaires. Cette ville, véritable centre d’activité, prend une telle importance que le chef-lieu de la commune y est transféré en 1881. En effet, le camp, situé près de la voie ferrée, est essentiellement occupé par des commerçants et des industriels à l’origine d’une importante source d’argent basée sur la patente (ancienne taxe professionnelle, aujourd’hui disparue). Ses préoccupations et ses intérêts s’éloignent alors de ceux du village, resté essentiellement agricole. Ces divergences amènent à la séparation des communes en 1908 : la nouvelle commune de Sathonay-Village est alors créée à partir de Sathonay qui prend le nom de Sathonay-Camp. La fermeture du camp militaire en 1997 a permis de libérer 32 hectares de terrain – soit 17% de la surface communale – près du centre-ville ; l’urbanisation de Sathonay-Camp s’étant développée autour du camp militaire.
Cet événement a été un coup dur pour la commune qui a vu son élément fondateur disparaître. Néanmoins elle a su se réinventer en mettant en place un programme ambitieux. En effet, après un long moment de questionnement sur le devenir du camp, l’installation du pôle régional de gendarmerie et la création d’une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) ont été votées. C’est alors qu’a commencé un grand projet d’aménagement au cours duquel tous les bâtiments militaires ont été rasés, à l’exception de l’hôtel de commandement.
Dans le cadre de mon projet individuel, j’ai donc décidé de m’intéresser à la reconversion de l’unique vestige du camp militaire : l’hôtel de commandement. Mon projet va consister à requalifier ce bâtiment patrimonial en lui redonnant plusieurs fonctions et à aménager son terrain afin de le réintégrer dans le tissu urbain et ainsi réunifier le territoire communal. Dans un premier temps, je vais effectuer un diagnostic du site choisi et de la commune afin de dégager leurs enjeux et spécificités. Ensuite, je proposerai des aménagements pertinents afin de répondre aux besoins de la commune.
L’hôtel de commandement
Un bâtiment historique à l’abandon
L’hôtel de commandement du 99ème Régiment d’Infanterie est l’unique bâtiment qui peut encore témoigner de l’ancienne présence du camp militaire de Sathonay-Camp. Etant l’unique vestige de ce camp, fondateur de la commune, il m’a paru important de le réhabiliter. Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC Castellane, le Grand Lyon avait acheté le terrain sur lequel se trouve le bâtiment pour l’aménager lui aussi. Il devait donc être démoli mais il a finalement été enlevé du périmètre de la ZAC afin d’être protégé. Néanmoins, depuis, aucun projet n’a été envisagé malgré sa situation géographique avantageuse. Situé aux abords de la ZAC, le bâtiment peut facilement être raccordé à la nouvelle zone commerciale, aux services et équipements créés. De plus, comme les activités de la commune se sont implantées sur les axes qui ceinturaient le camp, de nombreux commerces de proximité sont présents.
Ne faisant l’objet d’aucun projet d’aménagement, cette imposante bâtisse d’une surface au sol de 1 239m² (R+1) est donc inexploitée, à l’abandon, tout comme son terrain d’1,5 hectare. Ce bâtiment est aujourd’hui délaissé alors que celui-ci relève du patrimoine historique et culturel de la commune.
Depuis la fermeture du camp militaire, le bâtiment est interdit d’accès. Il a été barricadé afin d’empêcher les squats mais de nombreuses marques de vandalisme peuvent tout de même être constatées (tags, fenêtres cassées…). Sa façade, classée, devra donc faire l’objet d’une rénovation.
Il y a donc une nette coupure urbaine entre le bâtiment et son environnement proche. En effet, étant clôturé, le bâtiment ne s’intègre pas dans le tissu urbain. Il est mis à l’écart alors que celuici relève de l’histoire et pourrait accueillir de nombreux projets. Le cheminement le long de l’axe vert de la ZAC est donc discontinu. Néanmoins, lorsque l’on se place au niveau de l’artère principale de la ville, nous constatons que le bâtiment manque de visibilité. En effet, il se situe derrière de grands immeubles et aucun panneau n’indique sa présence, ce qui le rend quasiment inexistant. De plus, la zone est classée AUC2a dans le PLU (c’est-à-dire en zone à urbaniser) comme étant un secteur de liaison entre les quartiers centraux et périphériques. Sa réhabilitation devra donc permettre son insertion dans le quartier et lui rendre une certaine visibilité.
Le bâtiment est composé de différentes voies d’accès dont la principale se situe le long de l’axe vert de la nouvelle ZAC (voir ci-dessus). L’accès par voiture est donc très facile tout comme le stationnement. En effet, le bâtiment possède un parking souterrain et deux parkings ont été aménagés par la mairie aux extrémités du terrain. Enfin, de nombreuses ouvertures donnent sur l’extérieur du bâtiment et sur son vaste jardin.
Un vaste terrain inexploité
La surface totale du terrain est de 15 000 m² (dont 1 239 m² de bâtiment). Néanmoins, près de 3 000 m² sont utilisés par la mairie en tant que parking. Je ne vais donc pas proposer d’aménagements pour l’ensemble de la parcelle mais uniquement pour la partie qui appartient au Grand Lyon.
Le bâtiment est entouré d’une voie automobile de 6 m de large, permettant l’accès aux pompiers. A l’arrière, se trouve une grande cour intérieure entièrement bétonnée avec un sapin au centre.
Au-delà se trouve une pente. En effet, il existe un talus de 3 m de haut qui s’étend sur 5.5 m. Celui-ci est entièrement végétalisé et comprend un escalier central qui permet d’accéder aux hauteurs. Cependant, cet escalier constitue l’unique moyen pour se rendre au-dessus du talus et au jardin. Il y donc une difficulté d’accès, notamment pour les personnes âgées et/ou à mobilité réduite.
Une fois en haut du talus, des cheminements de 3 m de large ont déjà été tracés, ce qui permet de se promener librement et facilement.
En ce qui concerne les espaces verts, ceux-ci sont classés dans le PLU (Plan Local d’Urbanisme) comme étant des espaces végétalisés à mettre en valeur. Néanmoins, étant à l’abandon, l’état du terrain a été favorable à la croissance de mauvaises herbes. La végétation s’est emparée de l’espace : elle est omniprésente mais totalement désorganisée ; quelques arbres sont à enlever tout comme certains arbustes qui empiètent sur le passage. Leur destruction partielle est autorisée par le PLU du moment qu’elle est compensée en partie par des plantations restituant ou améliorant l’ambiance végétale du site.
Les objectifs du PLU
La réalisation de la ZAC a permis de remplir les objectifs de la commune, à savoir :
– Conforter et développer la polarité commerciale du centre-bourg et de la ZAC ;
– Conforter sa nouvelle attractivité tout en maintenant la mixité sociale ;
– Diversifier son offre de logements ;
– Réhabiliter son parc ancien
Néanmoins, il reste de nombreux enjeux dont les principaux sont de profiter et de valoriser les qualités naturelles et patrimoines de la commune. La réhabilitation de l’ancien hôtel de commandement s’inscrit donc dans les volontés de la commune.
Sathonay-Camp doit également faire face à d’autres défis tels que :
– Rendre l’agglomération plus rayonnante, plus attractive et créatrice d’emplois ;
– Rendre l’agglomération plus accueillante et solidaire ;
– Rendre l’agglomération plus durable et responsable ;
– Requalifier le parc existant.
Le projet proposé devra donc intégrer ces différents défis afin de répondre au mieux aux besoins de la commune.
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Table des matières
Introduction
Présentation du site
I. L’hôtel de commandement
1) Un bâtiment historique à l’abandon
2) Un vaste terrain inexploité
3) Les objectifs du PLU
II. Le bâtiment et son milieu environnant
1) Un territoire de plus en plus attractif
a) De nouvelles offres de logements et d’activités
b) Un cadre de vie agréable
c) Une facilité d’accès et de nombreux équipements
2) …mais qui reste dominé par une population vieillissante
a) Un constat confirmé par la proportion de retraités et de futurs retraités
b) Des indicateurs démographiques inquiétants
c) Un vieillissement contré par l’arrivée d’une nouvelle population
III. Un manque d’interactions entre les générations
1) La spécialisation des structures
2) L’apparition d’une nouvelle tranche d’âge
3) L’hôtel de commandement, un lieu idéal pour la création d’un pôle intergénérationnel
IV. Synthèse
Propositions d’aménagement
I. Création d’une maison de retraite
1) Les habitations
2) Les services dédiés à la maison de retraite
3) L’espace extérieur
II. Création d’un espace intergénérationnel
1) Les lieux et services mixtes
2) Représentations de l’espace
III. Favorisation du côtoiement quotidien des générations
1) Recréer un lien intergénérationnel entre les jeunes et les seniors
2) Rassembler les générations autour des activités extérieures
3) Partager et transmettre des expériences et des savoir-faire
4) Les limites du projet
IV. Plans généraux
Conclusion
Annexes
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