Création d’un pôle culturel et touristique dans la commune de Melle

Aujourd’hui, beaucoup de communes luttent difficilement contre le phénomène de métropolisation. Elles doivent en effet développer toutes les potentialités territoriales au maximum et trouver les atouts spécifiques à leur territoire afin de garantir leur attractivité, dans le but d’attirer de la population et des entreprises. La commune étudiée dans ce rapport, Melle, a la chance d’avoir un patrimoine riche dont l’architecture nous laisse encore admirer plus de 1000 ans d’histoire. C’est plus particulièrement son centre ville qui est visé car c’est lui qui concentre aujourd’hui la majeure partie de ce patrimoine. Le site d’étude de ce rapport a perdu toute fréquentation à la suite du déménagement de l’hôpital dans de nouveaux locaux. C’est donc aujourd’hui un espace au potentiel mal exploité qui participe à l’image vieillissante et déclinante de la ville. C’est pour contrer cette image qu’intervient ce projet en proposant des solutions d’aménagements qui participeront au développement économique et touristique de la ville ou plus simplement amélioreront les conditions de vie de la population Melloise.

Le diagnostic

Melle : un petit pôle urbain

Localisation
La commune de Melle est située dans la région Poitou-Charentes, au sud du département des Deux-Sèvres. C’est une ville d’une superficie de 9,76 km², située au cœur de son pays dont elle est à l’origine du nom, le Pays Mellois.

Desserte
Melle se situe au croisement de deux grandes départementales, dont l’une, la D950, relie Poitiers à Bordeaux, et la D948 qui relie Niort à Angoulême. Elles sont toutes très fréquentées aussi bien par les voitures que les poids lourds car elles relient des pôles urbains plus importants. De plus, elles possèdent une grande saisonnalité car ce sont toutes deux des routes qui mènent au littoral et leurs stations balnéaires. Selon le conseil général des Deux-Sèvres, le trafic moyen journalier annuel (TMJA) en 2013 s’élève à 12 619 véhicules sur la D950 et à 21 965 véhicules sur la D948. Une déviation sur la D948 permet cependant à ces poids lourds de contourner le centre-ville, avec un TMJA de 6 010 véhicules en 2013 dont 20 % de poids lourds mais la plupart des véhicules légers passe par le centre, ce qui peut donner lieu à des encombrements des voix de circulation surtout en période estivale.

La ville est actuellement desservie par le réseau de transport des Deux-Sèvres (RDS). C’est un réseau de bus qui relie les grandes villes du département telles que Niort, Bressuire, Parthenay, etc… Comme le montre le plan ci-dessous, Melle est située au départ de la ligne 17 qui rejoint Niort.

Melle se situe à 30 km du grand pôle urbain de Niort et 60 km du pôle de Poitiers, à respectivement 45 km et 25 km des moyens pôles de Saint Jean d’Angely et de Saint-Maixent. Melle se situant trop loin de ces pôles pour en être dépendant, la ville constitue elle-même un petit pôle urbain, faisant des communes avoisinantes, des communes dépendantes et certaines même multipolarisées du fait de leur équidistance entre deux pôles.

Contexte local
Melle est le siège de la communauté de communes du Mellois, depuis le 1er Janvier 2014, qui regroupe 25 communes, compte environ 19 000 habitants selon Monsieur NADAL Jean-Marc, secrétaire général à la communauté de communes du Mellois et couvre une superficie de 437,34 km². C’est la commune la plus peuplée de ce nouvel établissement public de coopération intercommunale (EPCI), né de la fusion de deux anciennes communautés de communes, celle du canton de Melle et celle du Lezayen.

Le schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Pays Mellois est en élaboration depuis 2003 et prévoit d’identifier des grands choix stratégiques à l’échelle du pays et d’assurer une cohérence entre les différents documents sectoriels communaux ou intercommunaux. Selon le diagnostic du rapport de présentation du SCoT, il faut « structurer le tourisme sur le Pays afin de répondre au mieux aux nouvelles demandes de la clientèle touristique » et « promouvoir un site plutôt qu’un territoire». C’est donc le plan local d’urbanisme (PLU) qui s’applique sur la commune de Melle. La population Melloise est de 3 667 habitants en 2011 d’après l’INSEE. Après une croissance démographique au 19ème et 20ème siècle, dû à l’essor industriel et à l’installation des « Usines de Melle » en 1872 crées par Alfred Cail, petit fils du célèbre industriel Jean-François Cail, Melle subit une chute démographique qui accompagne le déclin économique et incarne aujourd’hui l’archétype de la ville qui a du mal à garder sa population.

Cette baisse démographique s’explique notamment par un solde naturel et un solde migratoire tous deux négatifs. Et pour cause, la commune présente un taux de chômage de l’ordre de 15,7 % en 2011 bien supérieur à la moyenne nationale et départementale qui sont toutes deux de 9,1 % la même année. La commune est aussi marquée par un nombre de logements vacants élevé, 10,1 % en 2011 d’après l’INSEE, supérieur à la moyenne du département qui est de 8,3 % et supérieur à la moyenne nationale qui est de 8,7 % en 2011. Les services proposés, l’habitat et l’emploi ne semblent plus satisfaire la population Melloise qui migrent en périphérie voir dans les grands pôles urbains tels que Niort, Poitiers, Angoulême ou même Bordeaux.

Cependant, depuis 2012 on recense une hausse de la population à Melle. La politique de l’habitat change peu à peu et s’oriente plus vers de la construction de maisons neuves destinées à la vente, que la réhabilitation du parc de logements sociaux, ce qui facilitera l’accueille d’une population plus jeune et active puisque ces jeunes familles après l’obtention des diplômes ne demandent qu’à acheter une maison. Outre la décroissance démographique, la population vieillit. En effet entre 2006 et 2011, la tranche des 0 – 14 ans enregistre une baisse de 0,3 % ainsi que la tranche des 15 – 29 ans avec une baisse de 1,1 %. Au contraire, la tranche des 75 ans et plus enregistre une augmentation de 2 %. A noter aussi que le pourcentage de la population de plus de 60 ans atteint les 33 %, c’est-à-dire que plus d’un habitant sur trois sur la commune de Melle a plus de 60 ans. Quant au département, il enregistre une hausse de 0,4 % chez les jeunes de 0 – 14 ans et une baisse de 1,1% chez les jeunes de 15 – 29 ans. Au contraire il enregistre une hausse de 0,9 % chez les 75 ans et plus.

L’emploi sur la commune de Melle, est en grande partie assuré par le tertiaire et les administrations qui se trouvent sur le territoire puisque cette catégorie représente plus de 60 % de l’emploi sur la commune et nous verrons pourquoi par la suite. L’emploi est aussi assuré par l’usine chimique de Melle classée SEVESO 2. Cette usine représente plus de 15 % des emplois sur la commune. Elle représente un risque technologique majeur à cause des produits chimiques dangereux qu’elle contient. Il y a en effet un risque d’explosion mais aussi de propagation de nuages toxiques. En cela, la commune est dotée d’un plan de prévention sur les risques technologiques (PPRT). Mon projet se situant à l’intérieur du périmètre d’exposition au risque technologique, le règlement indique que tout projet est autorisé sauf des constructions supérieures à 35 mètres, (voir périmètre PPRT annexe). Enfin, la commune a développé depuis quelques années une politique culturelle et touristique. En effet, elle mise beaucoup sur la quantité et surtout la qualité de son patrimoine présent sur son territoire. Elle compte 77 associations dont 12 dans le domaine culturel, auxquelles le maire a fait savoir qu’il ne diminuera pas le budget face aux baisses des dotations de l’Etat. Pour se faire connaître, Melle mise aussi beaucoup sur les nombreuses manifestations culturelles qu’elle organise telles que la Biennale internationale d’art contemporain (dont la prochaine sera organisée durant l’été 2015), les nuits romanes (manifestation à l’échelle régionale), le festival de Melle, le Boulevard du Jazz et plein d’autres.

Histoire, patrimoine et tourisme

Melle possède une histoire riche et ancienne. En effet, il a été retrouvé des outils en bois et os, tout près de la ville, qui attesteraient qu’elle ait été occupée dès le Néolithique. Elle a été marquée par deux époques, l’époque féodale et l’époque du 19ème et 20ème siècle avec la révolution industrielle. Ces deux parties de l’histoire sont encore repérables dans l’architecture et le patrimoine qu’offre la commune et dont on peut voir une partie sur le site d’étude. D’après les archives de la ville, c’est tout d’abord au Haut Moyen-âge que Melle s’est fait connaître grâce à la présence de mines de plomb argentifère, aujourd’hui appelées « les mines d’argents des Rois Francs » qui font partie du patrimoine de la ville et qui sont visitables. L’extraction de l’argent venait alimenter l’un des plus importants sites de monnayage, actif jusqu’en 1189.

Au cours du 10ème siècle, Melle devient un centre administratif et judiciaire dont le rayonnement couvre une partie du sud de l’actuel département des Deux-Sèvres. La ville devient donc chef-lieu d’une unité territoriale proche du canton et devient le siège d’une petite juridiction administrative dépendant de Poitiers, d’où le nombre élevé d’emplois tertiaire aujourd’hui. Par la suite, Melle accueille des châtelains et des châtelaines qui sont sous l’autorité du comte de Poitiers. Un premier château est édifié dans le quartier historique de la ville, vraisemblablement à quelques mètres du site d’étude, car situé sur une butte. Il semblerait que ce château ait été déplacé, pour des raisons inconnues, quelques centaines de mètres plus loin, sur l’actuelle place Bujault (voir annexe). Il ne reste aujourd’hui plus aucunes traces de ces deux châteaux mais cependant les anciens remparts de la ville accompagnés de tours sont encore visibles sur le site d’étude. Entre la fin du 11ème siècle et la moitié du 12ème siècle, est reconstruite la triade romane. Trois églises à l’architecture intéressante, dont l’une est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO (située à moins de 200 m du site d’étude) et les deux autres au titre des monuments historiques (dont l’une est située à moins de 100 m du site d’étude). Cette floraison d’églises s’explique sans doute par l’emplacement de Melle sur le chemin de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Les réformes administratives de 1790 confèrent à Melle une place prépondérante au sein de l’organisation départementale, d’abord comme chef lieu de district jusqu’en 1795 puis comme sous-préfecture jusqu’en 1926. Le bâtiment servant à accueillir cette sous préfecture est situé sur mon site d’étude. A cette époque, Melle constitue le siège du plus important tribunal des Deux-Sèvres et devient le lieu de résidence d’une bourgeoisie nombreuse. Le 19ème siècle vient profondément modifier l’économie de la ville, qui voit s’installer en 1872 une sucrerie, transformée en distillerie en 1885 et qui deviendra plus tard le groupe des « usines de Melle », citée précédemment, qui s’orienteront peu à peu vers la production de produits chimiques. Le développement de cette entreprise est tel qu’il conditionne non seulement la vie économique de la commune, mais également toute sa vie sociale. Cette usine a joué un grand rôle dans l’expansion de la ville au 20ème siècle, puisqu’elle a construit elle-même des logements bon marché pour ses employés.

De par son histoire, Melle a su développer un riche patrimoine bâti mais aussi naturel comme par exemple « l’arboretum du chemin de la découverte ». La liste exhaustive de ce patrimoine peut être consultée en annexe. Ce patrimoine peut être visité toute l’année. Comme dit précédemment, la ville mise aujourd’hui sur ces atouts touristiques et développe de plus en plus une économie du tourisme. Plus que le tourisme, la commune a une volonté d’appropriation de la valeur de ce patrimoine à la population locale. Aujourd’hui, la ville accueille plus de 50 000 visiteurs chaque année selon l’office du tourisme. Des visiteurs le plus souvent excursionnistes de passage âgés d’une cinquantaine d’années et camping-caristes, ne s’arrêtant que deux ou trois heures. Ces visiteurs viennent le plus souvent de la région et viennent visiter soit les mines d’argents des Rois Francs (10 000 visiteurs chaque année) ou soit la triade romane, citée précédemment, très appréciée de ces visiteurs mais aussi des nombreux pèlerins qui effectuent le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Ces visiteurs ne restent souvent pas plus d’une journée sur Melle car la capacité d’accueil pour le couchage des touristes est trop petite. En effet, la commune se dote d’après l’INSEE d’un hôtel (2 étoiles) d’une capacité de seulement sept couchages et un camping d’une capacité de quinze emplacements. Il y a aussi trois chambres d’hôtes d’une capacité de huit couchages mais il n’y a pas assez de places réservées aux camping-cars, qui ont besoin d’emplacements spécialisés pour pouvoir effectuer leur vidange. Il y aurait donc un réel besoin d’augmenter la capacité d’accueil et de couchage dans la continuité de mon projet .

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Le diagnostic
I – Melle : un petit pôle urbain
1 – Localisation
2 – Desserte
3 – Contexte local
4 – Histoire, patrimoine et tourisme
II – Une friche urbaine à exploiter
1 – Localisation du site
2 – Un patrimoine à valoriser
3 – Des bâtiments abandonnés
4 – Une réelle volonté de réaffecter le site
Partie 2 : Les propositions d’aménagement
I – Création d’un espace scénique
1 – Qu’est ce qu’un espace scénique ?
2 – Un lieu scénique qui s’inscrit dans la politique culturelle
3 – Des exemples dans la région
4 – Plans de l’espace scénique
II – Aménagement d’une guinguette
1 – Principe d’une guinguette
2 – Justification de la guinguette
3 – La gestion
4 – Matérialisation
III – Aménagement d’une aire de jeux
1 – Complémentarité avec la guinguette et l’espace scénique
2 – Une aire de jeux toute l’année pour combattre l’effet de saisonnalité
3 – Matérialisation et localisation
IV – Reconstitution d’un verger
1 – Un plus dans le parcours touristique
2 – Un espace de détente au pied des remparts
V – Construction d’un parking
Conclusion

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