COÛT D’UNE MISE A NIVEAU DES MESURES DE BIOSECURITE DANS LES FERMES AVICOLES

Part de l’aviculture dans la formation du PIB primaire

     L’élevage occupe une place appréciable dans l’économie nationale, car il représente environ 35% de la valeur ajoutée du secteur agricole et participe pour 27% du PIB du secteur primaire. Cette contribution de l’élevage semble se renforcer d’année en année, car l’élevage a affiché un taux de croît de l’ordre de 6% par an au cours de ces dernières années alors que l’accroissement des activités agricoles reste en deçà des 2,7% de la croissance démographique (ANSD, 2008). Cette croissance est remarquable dans le secteur avicole même si celui-ci reste encore dominé par le système traditionnel, du fait de sa large expansion en milieu rural. Au Sénégal, le cheptel de la volaille familiale s’estime à 22 545 000 têtes (DIREL, 2011). Quant à l’aviculture moderne subdivisée en aviculture semiindustrielle et industrielle, la production des poussins ponte a légèrement augmenté en passant de 1 603 889 sujets en 2009 à 1 999 743 sujets en 2010, soit une hausse relative de 24,7% tandis que celle de poussins chair est passée de 11 566 470 sujets en 2009 à 15 478 649 en 2010, soit une augmentation de 34% (CNA, 2011). Cette évolution fait suite à l’interdiction d’importation de produits avicoles en réponse à l’extension de la grippe aviaire apparue en 2005. En effet, le Sénégal importait une partie non négligeable de poussins d’un jour mais avec cette interdiction, tous les poussins fournis aux éleveurs depuis lors sont produits sur place, même si 88,16% proviennent d’œufs à couver importés. Une partie de ces poussins est exportée vers les pays de la sous-région (tableau I).

Importance sociale de l’aviculture

     Le poulet occupe une place importante dans la société africaine. En effet, son utilité est beaucoup plus marquée durant les cérémonies culturelles ou lors de la réception d’un hôte, où l’éleveur a toujours tendance à sacrifier la volaille plutôt qu’un petit ruminant ou un bœuf. Dans certaines sociétés africaines, le poulet est entouré de mythes. Il est considéré comme un plat exceptionnel qui n’est offert qu’aux personnes à qui on attache une importance particulière comme les jeunes mariés, les femmes qui viennent d’accoucher, les hôtes à honorer. Selon le plumage, un sujet peut être destiné au sacrifice, à l’offrande ou être abattu pour la réception d’un hôte. Ainsi, en milieu peulh du « FOULADOU », bien que le coq de couleur blanche symbolise l’amitié, la sincérité et réciproque considération, le tuteur évitera que le coq à abattre ait des poils hirsutes, car cela empêcherait le retour prochain de l’invité. En pays mandingue, de même que toujours dans le « FOULADOU » la femme mangera un repas à base de poulet juste après la mise au monde d’un bébé. Ce poulet particulier porte le nom de « piti-piti cissai » (SAVANE, 1996). Aussi, est-il le symbole d’une hiérarchisation au sein des familles car les parties nobles de la carcasse (cuisses, gésier, bréchet) sont servies aux personnes âgées ou au chef de la famille, la partie dorsale aux femmes et les jeunes partagent le reste (pattes, têtes) lors des repas (SAVANE, 1996). Le poulet sert également à la réparation d’un tort, le nombre à donner étant proportionnel à la gravité de la faute commise (BEBAY, 2006). En outre, il constitue un moyen d’accumulation de capital et est souvent employé dans le système de troc dans les sociétés où il n’y a pas beaucoup de circulation monétaire (GUEYE, 2002). Par ailleurs, le poulet a aussi un usage mystico-social. En effet, dans la région de Dakar, cet usage se fait essentiellement de deux manières. Soit le poulet est donné vivant à un inconnu dont les caractéristiques sont généralement indiquées par le marabout, soit il est tué puis préparé avec du riz et donné aux enfants, en général les talibés (TENO, 2009).

Problématique dans le secteur avicole

    De par son chiffre d’affaires et les emplois qu’elle offre, la filière avicole a un poids économique considérable. L’aviculture présente bon nombre d’aspects favorables à un développement rapide par rapport aux autres types d’élevages. Elle traduit l’importance même des productions à cycle court (ADAMA, 1990). Malheureusement, ce secteur se trouve confronté à un certain nombre de problèmes. D’après une étude menée par BULDGEN et coll. (1992), les problèmes de l’aviculture sont multifactoriels. Ils sont à la fois d’origine financière, commerciale, zootechnique, foncière et pathologique. Au Sénégal, les problèmes liés au développement se distinguent en deux niveaux d’exploitation qui sont les élevages traditionnel et moderne. En ce qui concerne l’élevage moderne, on peut citer parmi tant d’autres, le manque de qualification professionnelle, les coûts élevés des intrants, l’accès difficile au crédit, les difficultés d’approvisionnement en énergie, le circuit de commercialisation défaillant et le peu ou l’absence d’appui de l’Etat. Au Sénégal, AHAMET (2004) a identifié en plus des problèmes liés au climat. En élevage villageois, la faible productivité des poulets traditionnels constitue le problème majeur et à cela, s’ajoute l’insécurité des oiseaux. En effet, ils sont exposés aux dangers que représentent les prédateurs et les produits phytosanitaires très toxiques qui sont utilisés dans les champs à proximité des concessions (TRAORE, 1997). A tous ces problèmes, s’ajoute dans les deux types d’élevage les problèmes sanitaires et hygiéniques. Selon AHAMET (2004), les défaillances observées dans l’application des normes techniques d’élevage sont à l’origine des mauvaises performances. En effet, la mauvaise conception des bâtiments, les vides sanitaires mal effectués en pratique et l’insuffisance ou l’absence d’hygiène souvent constatée dans les fermes ont des conséquences néfastes en élevage intensif. Les maladies de Gumboro, de Newcastle et la coccidiose sont les plus fréquentes chez les poulets de chair et les poulettes (M’BARI, 2000) de même que chez les races locales. La coccidiose est l’entité parasitaire la plus importante avec des taux de mortalité variant de 2 à 5% (DOMENECH, et coll. 1991). L’aspect pathologique dans les exploitations avicoles constitue sans doute le problème majeur des éleveurs dans leur effort d’amélioration des résultats techniques d’où l’importance des mesures de biosécurité pour minimiser les conséquences de ce problème.

Equipements et matériel d’élevage

    Les cages de volailles, les abreuvoirs, les mangeoires, les alvéoles, et les véhicules, par exemple, constituent des facteurs de dissémination des germes pathogènes dans et entre les élevages. En effet, les roues des véhicules de transport des intrants, des visiteurs, de la famille, etc. peuvent ramasser de la saleté ou du fumier contenant des microorganismes pathogènes qui seront à l’origine de maladies dans les fermes. L’origine des intrants, les aliments initialement contaminés et leur lieu de stockage, les moyens de transport peuvent être aussi un moyen d’introduction et de propagation des maladies dans l’élevage. Les anciens sacs d’aliments peuvent abriter des germes et créer un environnement favorable à la multiplication de ces germes. Concernant l’eau, qu’elle soit destinée à la boisson, au lavage ou à d’autres usages, elle constitue un moyen de propagation rapide des germes si elle est contaminée par des pathogènes. En effet, l’utilisation et la gestion des sources d’eau sont parmi les points les plus critiques de l’élevage. Ainsi, si les volailles et les animaux sauvages (rongeurs et autres) porteurs de pathogènes ont accès à la même source d’eau, l’eau peut être contaminée et être source de transmission de maladies aux volailles.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : AVICULTURE ET MESURES DE BIOSECURITE EN ELEVAGE AVICOLE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SENEGAL
I-1. Données géographiques et découpage administratif
I-2. Données démographiques
I-3. Impact du climat sur les activités d’élevage
I-3.1. Zone pastorale au nord
I-3.2. Zones agropastorales au centre et au sud
I-3.2.1. Zone agropastorale centre
I-3.2.2. Zone agropastorale sud
I-3.3. Zone des Niayes
CHAPITRE 2 : LA FILIERE AVICOLE AU SENEGAL
II-1. L’aviculture dans l’économie nationale
II-1.1. Part de l’aviculture dans la formation du PIB primaire
II-1.2. Rôle de l’aviculture dans la création de richesse
II-1.3. Contribution de l’aviculture dans la satisfaction de la demande en protéines animales
II-1.4. Importance sociale de l’aviculture
II-2. Caractéristiques des systèmes de production avicoles
II-2.1. Typologie des élevages avicoles selon la FAO
II-2.2. Systèmes d’élevage avicole au Sénégal
II-2.2.1. Aviculture traditionnelle ou rurale
II-2.2.1.1. Conduite de l’élevage
II-2.2.1.2. Aspects sanitaires
II-2.2.2. Aviculture moderne
II-2.2.2.1. Conduite d’élevage
II-2.2.2.2. Contraintes sanitaires
II-2.2.2.3. Organisation de la production
II-3. Problématique dans le secteur avicole
CHAPITRE III : RISQUES BIOLOGIQUES ET MESURES DE BIOSECURITE EN ELEVAGE AVICOLE
III-1. Risques biologiques en élevage avicole
III-1.1. Risques liés au microbisme dans les élevages
III-1.2. Risques liés à l’introduction ou la propagation des germes pathogènes
III-1.2.1. Facteurs humains
III-1.2.2. Equipements et matériel d’élevage
III-1.2.3. Environnement extérieur des poulaillers
III-1.2.4. Oiseaux sauvages
III-1.3. Risques d’endémicité
III-2. Définition, objectifs et principes de la biosécurité
III-2.1. Définition de la biosécurité
III-2.2. Objectifs de la biosécurité
III-2.3. Principes de la biosécurité
III-2.3.1. Isolement
III-2.3.2 Contrôle des mouvements
III-2.3.3 Assainissement
III-2.3.3.1 Nettoyage
III-2.3.3.2 Désinfection
III-3. Plan de mise en œuvre des mesures de biosécurité
III-3.1. Application de bonnes pratiques d’élevage
III-3.2. Conception et entretien d’une ferme de façon à éviter les pathologies
III-3.2.1. Les bâtiments de l’exploitation
III-3.2.2. Limitation de l’accès de l’enceinte de la ferme avicole
III-3.2.3. Contrôle des entrées et des mouvements dans la ferme avicole
III-3.2.3.1. Contrôle à l’entrée de la ferme
III-3.2.3.2. Mouvements dans la ferme
III-3.2.4.Gestion de la propreté d’une ferme avicole
III-3.2.4.1. Nettoyage et désinfection du matériel à intervalles réguliers
III-3.2.4.2. Gestion des aliments
III-3.2.4.3. Gestion de la litière
III-3.2.4.4. Nettoyage et désinfection des poulaillers entre les bandes
III-3.2.4.5. Lutte contre les animaux nuisibles
III-4. Système de suivi et d’évaluation des mesures de biosécurité en élevage avicole
DEUXIEME PARTIE : COÛT D’UNE MISE A NIVEAU DES MESURES DE BIOSECURITE DANS LES FERMES AVICOLES DU SECTEUR 3: CAS DES ZONES DE RUFISQUE ET THIES
CHAPITRE 1 : MATERIEL ET METHODES
I-1. Présentation de la zone d’étude et échantillonnage des fermes
I-1.1. Zone d’étude
I-1.2. Echantillonnage des fermes
I-2. Conduite de l’enquête
I-2.1. Enquête exploratoire
I-2.2. Enquête transversale
I-2.2.1. Organisation du questionnaire
I-2.2.2. Recueil des données
I-2.3. Caractérisation de la ferme modèle
I-3. Traitement et analyse des données
I-4. Limites de l’étude
CHAPITRE II : RESULTATS
II-1. Données générales sur les fermes enquêtées
II-1.1. Accessibilité et situation des fermes
II-1.2. Différences d’âges des animaux et mélange de différentes espèces
II-1.3. Approvisionnement en aliments et en poussins et formation en biosécurité
II-2. Pratiques de biosécurité dans les fermes enquêtées
II-2.1. Isolement
II-2.1.1. Conception des bâtiments
II-2.1.2. Distance entre les bâtiments d’élevage
II-2.1.3. Présence de clôture et contact avec d’autres animaux
II-2.2. Contrôle des mouvements
II-2.2.1. Affectation des ouvriers
II-2.2.2. Visites
II-2.2.3. Gestion des produits avicoles
II-2.2.4. Stationnement des véhicules
II-2.3. Assainissement
II-2.3.1. Pédiluve
II-2.3.2. Tenues de protection des ouvriers
II-2.3.3. Nettoyage et désinfection du matériel d’élevage
II-2.3.4. Nettoyage et désinfection des bâtiments
II-2.3.5. Gestion de la litière
II-2.3.6. Gestion des cadavres
II-2.3.7. Lutte contre les rongeurs
II-3. Coût estimatif de la mise en place des mesures de biosécurité d’une ferme modèle
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III-1. Discussion
III-1.1. Méthodes
III-1.1.1. Choix de la zone d’étude et des élevages du secteur 3
III-1.1.2. Méthodes de l’enquête
III-1.2. Données collectées dans les fermes enquêtées
III-1.2.1. Isolement
III-1.2.1.1. Conception des bâtiments
III-1.2.1.2. Distance entre les bâtiments
III-1.2.1.3. Présence de clôture
III-1.2.1.4. Contact avec d’autres animaux
III-1.2.2. Contrôle des mouvements
III-1.2.2.1. Répartition des ouvriers
III-1.2.2.2. Visites
III-1.2.2.3. Gestion des produits avicoles
III-1.2.2.4. Approvisionnement et stationnement des véhicules
III-1.2.2.5. Formation en biosécurité
III-1.2.3. Assainissement
III-1.2.3.1. Pédiluve
III-1.2.3.2. Tenues de protection des ouvriers
III-1.2.3.3. Nettoyage et désinfection du matériel d’élevage et des bâtiments
III-1.2.3.4. Gestion de la litière
III-1.2.3.5. Gestion des cadavres
III-1.2.3.6. Lutte contre les rongeurs
III-1.3. Coût et mise en œuvre des mesures proposées à travers la ferme modèle
III-2. Recommandations
III-2.1. A l’Etat du Sénégal
III-2.2. Aux éleveurs
III-2.3. Aux chercheurs
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *