Contribution des viandes de brousse à la sécurité alimentaire

Habitats naturels, flore et faune

     De par sa flore, le Sénégal présente divers habitats naturels parmi lesquels on peut citer des steppes, des savanes et des forêts. Les steppes couvrent le tiers nord du pays. Elles sont constituées par un tapis herbacé plus ou moins continu dominé par des espèces telles que Borreria verticillata, Indigofera, oblongifolia, Chloris prieurii, Schoenofeldia gracilis. On y trouve aussi d’autres herbacées du genre Aristida et Cenchrus de même que des ‘espèces ligneuses épineuses comme Acacia raddiana, A. sénégal, Acacia. seya et Balanites aegyptiaca. Les savanes couvrent le tiers centre du territoire. Elles peuvent être arborées à arbustives au Nord alors qu’au sud, elles sont boisées. Les savanes arborées ou arbustives sont caractérisées par des espèces ligneuses tandis que les celles dites boisées sont dominées par des espèces tels que Sterculia setigera, Lannea acida, Sclerocarya birrea, Pterocarpus erinaceus, Parkia biglobosa, Terminalia macroptera et Daniellia oliveri. Les forêts sont rencontrées généralement dans la partie sud du pays avec des forêts claires en Haute et moyenne Casamance, des forêts denses sèches et des forêts galeries en Basse Casamance sous forme de reliques et enfin des forêts galeries dans les vallées (Sénégal. MEPN, 2010). A côté de ces écosystèmes classiques, d’autres écosystèmes particuliers sont rencontrés. Parmi ceux-ci, on peut citer : les Niayes, le Djoudj, les mangroves, les palmeraies, les bambouseraies et les gonakeraies. Ces écosystèmes sont dits particuliers car bien que localisés en zone sahélienne, ils ne peuvent être considérés comme typiques de ce domaine. Les Niayes sont situées sur le littoral nord en bordure de côte sur une longueur de 135 km pour une superficie d’environ 2759 km². Cette zone littorale est parsemée de dépressions dans lesquelles se réfugie une végétation typique du domaine guinéen. Situé au niveau du delta du fleuve Sénégal, le Djoudj est caractérisé par des conditions hydrologiques et pédologiques de la plaine inondable. Ces peuplements sont dominés par des espèces du genre Acacia, Balanites et Tamarix (Sénégal. MEPN, 2010). Sur le plan de la biodiversité faunique, le Sénégal présente une diversité spécifique importante avec plus de 3500 espèces végétales et 4330 espèces animales (Sénégal. MEPN, 2009). Dans ces deux règnes, les plantes à fleurs et les mammifères sont les mieux connus. Les autres groupes taxonomiques notamment les virus, les bactéries et les champignons restent peu explorés. La diversité et la densité de la flore du Sénégal sont fonction des écosystèmes présents et varient du nord au sud. Les plus grandes densités d’espèces végétales sont observables dans les zones les plus arrosées, en l’occurrence tout le Sud, de la Casamance au Sénégal oriental. Les arbres les plus impressionnants comme le fromager (kapokier) ou le baobab (Adamsonia digitata) trônent aux côtés d’essences précieuses ou d’arbres fruitiers parfois plantés par l’homme. Certaines espèces « importées » se sont particulièrement bien adaptées au climat de cette région ouest-africaine. C’est le cas de l’anacardier (cajou) ou de l’eucalyptus très utilisé pour le reboisement de grandes zones côtières. En ce qui concerne la faune, environ 4330 espèces ont été identifiées au Sénégal (MEPN, 2009). Toutes les classes de vertébrés y sont représentées. Les Mammifères connus du Sénégal sont répartis en 192 espèces, 65 genres et 32 familles. Les grands mammifères sont rencontrés dans les parcs nationaux, le Niokolokoba, la Basse Casamance ou dans la zone d’intérêt cynégétique de la Falémé. La classe des oiseaux, avec 623 espèces réparties dans 100 familles constitue le groupe de Vertébrés le plus diversifié. Les oiseaux migrateurs en particulier arrivent en très grand nombre pendant la saison sèche fuyant l’hiver des pays tempérés. Le Parc national de Djoudj concentre à lui seul environ 300 espèces pendant cette saison. La classe des Poissons compte 110 familles regroupant 400 espèces alors que sur les 2900 espèces d’Amphibiens connus dans le monde, seuls 02 espèces représentant 02 genres différents appartenant au groupe des Anoures sont connus au Sénégal. Enfin, les Reptiles comptent 20 familles comprenant 100 espèces dont certaines comme le crocodile et les tortues sont menacées de disparition (MEPN, 2009). A côté de ces animaux dits sauvages le Sénégal compte un certain nombre d’animaux domestiques essentiellement représentés par des bovins, des ovins, des caprins, des porcins, des équins, des asins, des camelins et de la volaille (MEPN, 2010).

Le maïs

     Le maïs est la deuxième céréale la plus produite dans le pays avec 22% de la production céréalière nationale. Il est produit dans tout le pays avec cependant des quantités plus importantes à Kolda, Kaolack et Tambacounda. Ces trois régions produisent à elles seules 89% de la production, Kolda étant en tête avec 39%, suivi de Kaolack (29%) et de Tambacounda à raison de 21% (Ndiaye et Niang, 2010).

Production de lait

     Sur le territoire national, la production de lait est essentiellement assurée par les races bovines, celle de lait de chèvre reste très marginale. Le cheptel bovin est constitué de races locales, de races exotiques à haut potentiel laitier ainsi que de produits de leur croisement. L’essentiel de ces animaux sont exploités en mode extensif avec une productivité limitée, le rendement laitier par vache étant de 1 à 3 litres par jour. Pour pallier à cette faible productivité, les races ou les gènes des espèces bovines à hautes potentialités laitières ont été introduits à partir des années 1960. Les gènes exotiques les plus communément exploités sont la Montbéliarde, la Jersiaise, le Girolando et la Holstein (Séry, 2003). Pour l’année 2013, la production nationale du lait a été estimée à 217,4 tonnes avec 62,0% pour le lait de vache, 23,0% pour celui de chèvre et 15,0% pour le lait de brebis. La production extensive représente plus de 84% de la production totale (Sénégal. ANSD, 2013). Au Sénégal, la production du lait est très saisonnière et est caractérisée par une production plus élevée pendant la saison des pluies, un ralentissement voire un arrêt au cours des 7 mois de la saison sèche.

Espèces et origine de la faune sauvage comestible en Afrique

       En Afrique toutes les espèces d’animaux sauvages sont pratiquement comestibles. En effet, certaines espèces qui sont taboues pour un groupe ethnique peuvent se révéler des mets délicieux pour un autre. Les espèces consommées vont des antilopes aux singes, aux rongeurs, aux reptiles et à toute une gamme d’invertébrés tels que les escargots, les termites et les scolytes (Jardin, 1970). La gamme des espèces prélevées et leur importance relative ont été documentées pour diverses régions africaines, elles varient d’un endroit à un autre en fonction essentiellement des espèces exploitables et des restrictions imposées sur la chasse dans chaque pays. Les rongeurs appartiennent à un large éventail d’espèces et sont prélevés un peu partout en Afrique. Ce ci est sans doute due à l’absence de normes sur leur capture dans de nombreux pays et de leur capacité élevée de reproduction. En Afrique centrale, la viande de brousse est encore relativement abondante et contribue à la satisfaction en protéines animales des ménages. En Afrique de l’Ouest la contribution de la viande de brousse à la ration protéique totale reste faible. Une étude réalisée au Ghana a montré que la viande de brousse ne faisait pas régulièrement partie du régime alimentaire pour plus de 70% des personnes interrogées. La part de la viande de brousse dans les protéines animales consommées représentait moins de 5% (Tutu et al., 1993). Au Sénégal, la chasse n’est pas très développée. Elle est pratiquée surtout dans certaines zones en milieu sérère et est orientée vers le petit gibier et les oiseaux. Un autre type de chasse est pratiqué par les populations vivant en périphérie des aires protégées et concernant des espèces plus diversifiée et allant des oiseaux au phacochère mais, elle reste pratiquement incontrôlée. A côté de la chasse traditionnelle, il est observé au Sénégal une chasse sportive dans les zones amodiées et celles d’Intérêt Cynégétiques (ZIC). Ce type de chasse est bien réglementé et est surtout porteur de devise pour l’état car pratiquée par les touristes européens. La chasse sportive s’opère suivant différentes modalités et se distingue en petite et en grande chasse. La petite chasse vise principalement le tir des oiseaux. Elle peut s’exercer sur le gibier d’eau (canards) ou sur le gibier terrestre (francolins, pintades, tourterelles, gangas,…). On notera que le Phacochère et parfois les céphalophes et l’Ourébi relèvent, selon les pays, de la petite chasse. Les zones de chasse sont constituées de lacs, rivières, rizières, zones humides pour le gibier d’eau ; de zones de brousse et de champs pour le petit gibier terrestre. Les principales zones sont donc constituées des bas fonds situés à l’interface avec les zones agricoles. Ces zones étant des espaces habitées et en partie cultivées. On ne peut donc, la plupart du temps, les considérer comme des aires protégées. La grande chasse quant à elle, a pour objectif le tir des grands mammifères. Elle concerne les espèces dites non dangereuses (antilopes, zèbres et suidés) et les espèces réputées dangereuses regroupées dans les « big five » que sont l’éléphant, le lion, le léopard, le buffle et les rhinocéros, l’hippopotame. Cette chasse se déroule sur des territoires exclusifs entièrement dévolus à la grande faune et à cette activité. La gestion de ces zones tend à empêcher les impacts humains qui entravent son bon déroulement (UICN, 2009).

Clostridium perfringens

       Clostridium perfringens est une bactérie à Gram positif de la famille des Bacillaceae, de forme bacillaire, anaérobie stricte, sporulante et immobile. Elle se caractérise par une vitesse de multiplication, de l’ordre de 8 à 10 mn, sous des conditions optimales (Popoff, 2006). Cette bactérie induit une diarrhée qui survient 10 à 12 heures après l’ingestion de l’aliment contaminant. La contamination se fait le plus souvent par l’intermédiaire de viandes préparées, refroidies et consommées plus tardivement. L’évolution est généralement bénigne. Toutefois, des nécroses intéressant l’intestin grêle ont été observées. Dans ces cas, la diarrhée est sanglante et il existe des signes cliniques alarmants.

Méthodologie générale d’approche

         Cette étude est la résultante d’une recherche bibliographique et  des enquêtes menées sur le terrain et auprès des parties prenantes impliquées dans la gestion de la faune sauvage. Le travail de terrain s’est effectué à Dakar, à Tambacounda et à Kédougou. Dans ces deux régions, le questionnaire d’enquête a été appliqué dans deux communautés rurales situées en périphérie du complexe de Niokolo-Koba ; la communauté rurale de Dialakoto (Tambacounda) et celle de de Tomboronkoto (Kédougou). Le choix de ces deux communautés est justifié par la proximité du Parc du Niokolo-Koba, milieu riche en ressources naturelles et plus particulièrement en ressources animales sauvages. La pluralité ethnique de ces deux communautés pourrait aussi supposer une multiplicité d’utilisation des ressources animales. Au niveau des parties prenantes, à Dakar, Tambacounda et Kédougou, nous avons consulté les documents administratifs, les rapports techniques, et mener des entretiens semi-directifs auprès des experts et personnes ressources ayant travaillé ou travaillant directement dans la gestion de la faune sauvage. Il s’est agi des responsables de la Direction des Parcs Nationaux (DPN), et de la Direction des Eaux, Forêts et Chasse et Conservation des Sols, des leaders communautaires riverains du parc, des acteurs d’associations de la protection des animaux et des responsables des quelques projets de développement conduits dans cette zone.

Surveillance accrue et inclusive de la ressource

      Le braconnage, qu’il soit l’œuvre des autochtones ou des étrangers venus des pays limitrophes, reste la principale menace de la faune du PNNK et de sa périphérie. Il convient de communiquer l’intérêt que les riverains peuvent avoir à préserver la diversité biologique dans cette zone avant de mettre en place un système de surveillance inclusive, dans lequel les autochtones se sentent utiles et motivés. A cet effet, les 15 communautés rurales et la commune situées en périphérie du Niokolo pourraient créer un réseau pour mettre en synergie leurs efforts pour protéger ce bien commun. C’est seulement à cette condition que les communautés riveraines pourront jouer un rôle clé dans le système de veille et d’alerte qui devra être mis en place par les services chargés de la gestion et de la conservation de cet écosystème. Les services techniques doivent disposer des équipes mobiles suffisantes en nombre et en qualité pour couvrir toute la superficie du PNNK. De nouveaux outils de communication et d’investigation modernes doivent être également disponibles. Enfin, les frontières avec les pays limitrophes mitoyens du complexe; Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry et le Mali doivent être étroitement surveillées pour éviter la circulation d’armes et outils qui pourront être achetés par les braconniers et ainsi nuire à la faune.

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Table des matières

INTRODUCTION
Ière PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : LE SENEGAL, DONNEES PHYSIQUES ET SOCIOLOGIQUES
I.1 Le milieu physique
I.1.1 Le climat
I.1.2. Relief et hydrographie
I.1.3 Habitats naturels, flore et faune
I.2. Le milieu humain
I.2.1. Population
I.2.2 Occupation du territoire
I.2.3 Activités socio‐économiques
a) Activités de production primaire
b) Activités de prélèvements
CHAPITRE II : CONTEXTE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNEL DU SENEGAL
II.1. Disponibilité en ressources céréalières
II.1.1. Le mil
II.1.2. Le maïs
II.1.3. Le riz
II.2. Disponibilité en huiles et oléagineux
II.3. Sources de protéines d’origine animale au Sénégal
II.3.1. Le Cheptel des ruminants domestiques et leurs productions
a) Production de viande par le cheptel de ruminants domestiques
b) Production de lait
II.3.2. Volaille, animaux de la basse‐ cour et leurs productions
a) Répartition géographique des cheptels avicoles nationaux
b) Production d’œufs de consommation
II.3.3. Poissons et produits halieutiques
a) La Pêche maritime
b) La pêche continentale
II.3.4. Viande de gibier
CHAPITRE III : LES VIANDES DES ANIMAUX SAUVAGES ET L’ALIMENTATION HUMAINE
III.1. Espèces et origine de la faune sauvage comestible en Afrique
III.2. Valeur alimentaire et nutritionnelle de la viande de gibier
III.3. Aspects sanitaire et hygiénique des viandes de brousse
III.3.1. Agents responsables de toxi‐infections alimentaire pouvant être transmis par la viande de brousse
III.3.2. Quelques agents de zoonoses dues aux viandes de gibier
III.4. Impacts des activités de chasse sur la diversité biologique
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODES
I.1. Méthodologie générale d’approche
I.2. Méthodes de recherche
I.2.1. Le questionnaire d’enquête
I.2.2. L’observation désengagée
I.2.3. Les réunions de groupes ou focus groups
I.2.4. Les entretiens avec les personnes ressources
I.2.5. Collecte des données secondaires
I.3. Matériel d’enquête
1.4. Traitement et analyse des données
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Caractéristiques climatiques et fauniques de la zone d’étude
II.1.1. Le complexe de Niokolo‐Koba
II.1.2. L’espace, les hommes, et les ressources fauniques du complexe de Niokolo et de sa périphérie
II.1.3. Zone de l’étude
II.2. Prélèvements sur la faune chassable de la périphérie du Niokolo-Koba
II.2.1. Accès aux ressources fauniques de la périphérie du PNKK
II.2.2. Acteurs des prélèvements et leur profil socio‐économique
II.2.3. Espèces prélevées et quantités correspondantes
II.2.4 Consommation des viandes de brousse dans les communautés riveraines du PNNK
II.2.5. Facteurs favorisant les prélèvements en périphérie du Niokolo‐Koba
II.3. Autres revenus générés par des animaux sauvages ou leurs dérivés
II.4. Estimation de l’impact de l’activité de chasse sur la biodiversité du PNNK
II.4.1. Estimation de l’impact de la chasse licite sur une zone amodiée donnée
II.4.2. Perceptions des communautés riveraines sur l’évolution de la faune du PNNK
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS
III.1. Surveillance accrue et inclusive de la ressource
III.2. Faire participer la population riveraine à la gestion des ressources du complexe de Niokolo
III.3. Aménagement des infrastructures pour la faune sauvage et domestique
III.4. Mise en place d’activités productives ou d’accès à un emploi rémunéré
III.5. Mise en place de stratégies de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments provenant de la faune sauvage
CONCLUSION

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